Aulnay : PSA veut en finir dès aujourd’hui

Aulnay Ce matin, le groupe PSA est bien décidé à en finir et à faire passer son « plan de sauvegarde de l’emploi », qui se traduit par 11 200 suppressions d’emplois sur deux ans. A l’occasion du comité central d’entreprise qui se réunit ce lundi 29 avril, la direction du groupe va jouer sur du billard. A l’exception de la CGT, les organisations syndicales qui siègent au sein de l’assemblée consultative ont déjà signifié leur accord sur les mesures présentées par PSA. SUD, qui les refuse à l’instar de la CGT, n’est pas représenté au CCE. La fermeture du site d’Aulnay et les 1 400 suppressions d’emplois à l’usine de Rennes devraient donc bénéficier de l’imprimatur d’un CCE désemparé.

Le tribunal a en effet débouté la CGT et SUD de leur demande d’annulation du PSE vendredi 26 avril. Les deux syndicats devraient, selon toute vraisemblance, faire appel de la décision de justice. Ce qui amène PSA à accélérer le processus et le vidage de l’usine d’Aulnay. Pour ce faire, la direction bénéficie du désengagement total du gouvernement mais aussi des collectivités locales concernées. Ni la mairie d’Aulnay ni le conseil général de Seine-Saint-Denis ni le Conseil régional Île-de-France (pourtant concerné au regard de ses compétences en matière d’aménagement du territoire et de développement économique) n’ont dépassé le stade de la banderole de « soutien » aux salariés de PSA en grève depuis 3 mois. La CGT l’a encore rappelé vendredi dernier :

Force est de constater que les salariés n’ont bénéficié d’aucun soutien, ni de l’ancien gouvernement et encore moins de l’actuel, qui n’a fait que mettre des bâtons dans les roues à la mobilisation des salariés en se mettant clairement du côté des licencieurs et contre les travailleurs qui défendent l’emploi.

La direction de PSA continue à claironner qu’il y aura « zéro licenciements » en promettant des reclassements à Rennes comme à Aulnay. Les emplois détruits le seraient suite à des « départs volontaires » et à des non remplacements de départs en retraite. En matière de reclassements, les chiffres de départ – « 3 700 » pour le seul site d’Aulnay qui en emploie 3 000 – se sont considérablement réduits. La RATP, qui s’était engagée sur 1 000 reclassements, n’en confirme plus qu’une petite centaine. La SNCF avait aussi, par la voix de son PDG, fait de belles déclarations sur l’intérêt qu’elle portait aux salariés issus de l’automobile :

On souhaite aussi embaucher des gens expérimentés. On va embaucher 1 500 personnes sur l’entretien des voies, 900 personnes dans les ateliers du matériel (…) Il y a tout un savoir-faire dans les usines automobiles que nous savons, nous, utiliser à la SNCF.

Quelques mois plus tard, la SNCF annonce finalement 300 postes au total pour les PSA ! De la bouche d’un responsable de l’entreprise, pour le bassin d’Aulnay, ce chiffre se limite à 50 postes de travail dans la maintenance. Le reste sera réparti sur le reste des sites. Au final donc, les reclassements donnent : SNCF 50 postes ; RATP 100 ; Aéroports de Paris 100 ; ID Logistics 500. Soit un total de 750 propositions réelles, mais avec des pertes de salaire pouvant aller jusqu’à 660 € par mois. A noter que PSA s’est engagé à « compenser » les pertes de salaires à hauteur de 300 € par mois…

Le coût de l’ensemble des dispositifs liés au PSE s’élèvent, pour PSA, à plus d’un milliard d’euros. Une somme considérable pour nous autres mortels. Mais qu’en penser quand, mercredi 25 avril, le constructeur automobile a distribué 350 millions d’euros aux actionnaires, notamment sous forme de rachat d’actions ? Le tout, évidemment, sans qu’aucun ministre ne s’émeuve de cette mesure d’un cynisme sans bornes.

Côté CGT, on annonce déjà que, quel que soit le résultat du CCE, la lutte continuera…. lire la suite sur le Cri du Peuple

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