Le projet de loi Fioraso doit être rejeté

Amphi_universite

Après la calamiteuse LRU imposée par Nicolas Sarkozy, F. Hollande s’était engagé à une remise à plat. Des promesses minimales du candidat Hollande, force est pourtant de constater qu’il ne reste à peu prés rien dans le projet de loi présenté aujourd’hui à l’Assemblée Nationale.

Mêmes les prétendues avancées sont en trompe l’œil. L’AERES qui devait disparaître sera seulement remplacée. La Gouvernance sera revisitée mais en guise de « plus grande collégialité promise », on a droit à la participation des collectivités et des entreprises à l’élection du Président.

La logique de la LRU de Sarkozy est elle intacte dans la loi. L’autonomie est confirmée et amplifiée. Le rôle régulateur de l’Etat est affaibli avec la référence à la « planification » (L123-2) qui disparaît.

La subordination au monde de l’entreprise est consacrée, l’université devant participer à « la croissance et à la compétitivité de l’économie… » (L123-2) par « le transfert des résultats obtenus vers le monde socio-économique (L123-5) ».

Conjuguée à l’acte III de la décentralisation, la loi marque un pas supplémentaire vers la régionalisation. Asphyxiées financièrement, la tentation sera grande pour les Universités de solliciter toujours plus les collectivités territoriales ou de recourir à des partenariats publics-privés.

Au delà du cadre, le vrai arrière plan de la Loi Fioraso, c’est la transformation des Universités en entreprises cognitives s’apprêtant à solliciter toujours plus le financement privé, des familles, par l’endettement étudiant ou par les entreprises.

L’Université française avait besoin d’une abrogation de la LRU et d’une loi de programmation budgétaire. Tout cela est passé à la trappe. Au contraire, alors même que F.Hollande avait promis « de sanctuariser le budget de l’ESR en 2013 », Berçy a déjà coupé 250 millions d’euros. La précarité galopante (50 000 précaires) a de beaux jours devant elle s’il l’on en juge par les dérisoires mesurettes proposées(1 000 postes par an).

Le Parti de Gauche demande plus que jamais l’abrogation de la LRU et du « Pacte pour la recherche » et appelle les parlementaires qui visent une université populaire et émancipatrice à rejeter le projet de loi Fioraso.

Commentaires

Les Commentaires sont clos.