François Hollande, le gendarme de l’Afrique francophone, récompensé pour son « œuvre » de paix !
La fine fleur des présidents de l’Afrique Francophone sera présente ce mercredi 5 juin 2013 à l’UNESCO, notamment : Thomas Boni Yayi, Président du Bénin, inventeur d’un complot pour embastiller ses opposants ; Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, assassin de Thomas Sankara et réélu avec 90% des votants il y a deux ans ; Alassane Ouattara, Président de la Côte d’Ivoire, installé par l’armée française ; Dioncounda Traoré, Président « intérimaire » du Mali ; Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie, pays où l’esclavage continue à sévir ; Idriss Déby Itno, Président du Tchad, qui vient de faire arrêter et emprisonner les députés de l’opposition, Mahamadou Issoufou, Président du Niger et Macky Sall, Président du Sénégal . Tous vont « entourer François Hollande lors de la remise par Henri Konan Bédié le sinistre inventeur de l’ivoirité, du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix » !!
Devant tant de cynismes réunis, on hésite entre rire et pleurer !
Le Prix Félix Houphouët-Boigny – créé en 1989 – se propose d’honorer des personnes, institutions ou organisations qui ont contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO. Houphouët, qui n’avait vers la fin de sa vie que le mot « paix » à la bouche, voulait certainement faire oublier la cruauté dont il avait fait preuve et continuait à faire preuve contre son opposition.
Comment François Hollande peut-il recevoir ce prix alors qu’il a engagé une intervention militaire de longue durée au Mali sans aucun mandat international ? Comment peut-il le recevoir alors qu’il est à la pointe du combat pour livrer des armes aux opposants au régime syrien et que la Force Licorne est toujours active en Côte d’Ivoire ? Quel genre de paix sont ces guerres aux yeux du « jury »?
Cette nomination aura de sérieuses conséquences sur l’image de sérieux et de respectabilité de l’UNESCO et particulièrement sur la Commission internationale pour la recherche de la paix. Mais elle porte aussi un nouveau coup à la Charte des Nations Unies et à l’ONU. François Hollande qui dans sa politique africaine a renié ses promesses de campagne électorale, va donc recevoir un prix pour sa contribution à la paix au moment où il vient d’endosser de nouveau l’uniforme du gendarme de l’Afrique.
Il recevra ce « prix » de la main et en la compagnie d’hommes qu’il disait ne pas vouloir recevoir il y a encore quelques mois. Comme en politique intérieure, le cynisme et le mensonge marchent ensemble.
A la fin, c’est la dignité de notre pays qui est humiliée.