Grève illimitée pour les salarié-e-s de Call Expert, 105 emplois menacés

Callexpert L’assemblée générale a décidé devant plus de 50 salarié-e-s d’enclencher un mouvement de grève illimité à partir du 6 juin, 105 emplois sont menacés à Call Expert, société de phoning basée à Saint Christol lez Alès.

La veille, les salarié-e-s se sont retrouvé-e-s dans l’incapacité de travailler, les applications informatiques avaient été rendues indisponibles. La direction est vacante, personne ne répond à la maison mère, pire, c’est une autre société de phoning qui décroche…

Du travail il y en a, trop même pour les salariés d’un centre de phoning d’Abbeville. Il y a 6 mois, la délégation syndicale de Call Expert avait acté que le travail leur serait transféré sur le site de Saint Christol. Entre-temps, le contrat avec France Loisir (10% du chiffre) arrive à échéance fin octobre, celui d’Odigeo (agence de tourisme en ligne, 80% du chiffre) se termine fin décembre 2013, le patron change de discours : « je ne vais pas déshabiller Paul pour habiller Jacques. »

Nous sommes le 6, les salaires de mai n’ont toujours pas été versés. Pour les salarié-e-s, cela ne fait plus aucun doute, M. Delamare (le PDG) veut supprimer le site.

« Il veut la plier cette boîte, mais nous on ne se laissera pas faire, on veut les conserver nos emplois ».

L’ULCGT dénonce par ailleurs « des conditions de travail d’un autre âge ». Ce sont presque 30% des salarié-e-s qui sont en maladie. Considérant que la moyenne d’âge des employé-e-s avoisine les 25 ans, on ne peut que s’inquiéter de la recrudescence de dépressions à cause du travail.

Inquiétude également sur la disparition de sommes colossales d’argent public. La société a bénéficié d’aides publiques sans contrepartie, sans suivi, sans regard sur les conditions de travail et d’embauche. L’agglomération a financé le lancement de l’entreprise, acheté les ordinateurs, accepté que la société ne paye pas le loyer. Pendant la période de redressement, l’URSSAF a fait cadeau des cotisations. Il a également été fait cadeau des agios, sans oublier les nombreux contrats professionnels dont a bénéficié l’entreprise sans qu’aucune formation n’ait été rendue.

S’appuyant sur des documents, l’ULCGT affirme que M. Delamare projette de délocaliser l’entreprise aux iles Maurice, pour créer une société low cost, employant des salariés à 7,60 euros de l’heure, toujours avec le soutien des pouvoirs publics.

Il y a une divergence avec l’autre syndicat représenté dans la société, en effet la CFDT prône le dialogue social et juge irresponsable la grève lancée par la CGT. ShellBox, Tamaris, Richard Ducros, pour toutes ces grosses sociétés du bassin alésien, le soi-disant dialogue social a toujours précédé la liquidation, il s’agit d’une ruse bien connue pour gagner du temps, faire des propositions qui n’aboutissent pas.

« La CFDT, en signant l’ANI, se met du coté du patronat, on a la preuve que la secrétaire du syndicat CFDT mangeait hier avec les patrons, ce n’est plus de la lutte de classe mais de la trahison de classe, dans le groupe des grévistes il y a des syndiqué-e-s CFDT, la CGT les soutiendra jusqu’au bout » affirme le responsable syndical de l’ULCGT 30.

Les salariées de Call Expert ont choisi la lutte et exigent que la négociation se fasse à Saint Christol. Nous appelons tous les militant-e-s du PG et plus largement du FdG à venir soutenir les grévistes, Dimanche 9 à 10h30 sur le site de l’entreprise.

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