Villeneuve sur Lot • Pour le PS : c’est la faute des autres
L’appel du 18 juin, considéré comme fondateur de la résistance française, exprimait la volonté de ne pas cesser le combat contre l’Allemagne nazie. Depuis la Libération, il est célébré tous les ans. Malheureusement cette année, ce 18 juin vient deux jours après un résultat électoral fort sinistre.
Certes tout était réuni dans la législative partielle qui vient d’avoir lieu à Villeneuve-sur-Lot pour ouvrir un espace au Front national :
· un scandale particulièrement révoltant pour les petites gens qui triment au quotidien pour essayer de faire vivre leur famille et qui découvre qu’un ministre du budget, qui leur faisait la leçon sur les sacrifices qu’ils devaient faire au nom de l’avenir du pays, était en fait un voleur et un menteur avec un compte bancaire planqué à l’étranger ;
· un candidat FN, fils d’un sympathisant UMP président de la chambre d’agriculture du département ;
· le rejet des politiques menées par le gouvernement bien au delà des considérations locales.
Le candidat du PS est donc éliminé du second tour et visiblement les amis de François Hollande n’ont rien appris : comme en 2002, ils nous refont le coup de la politique gouvernementale foncièrement bonne mais mal expliquée. Cerise sur le gâteau, l’échec serait dû à une gauche éparpillée en de multiples candidatures. Les dirigeants nationaux du PS se déchaînent donc contre EELV. Or celui qui divise la gauche provoquant le « gauche et droite, c’est du pareil au même », c’est le gouvernement PS-PRG-EELV. Ce sont leurs politiques qui nous mènent dans le mur.
Reste que le score de la candidate du Front de Gauche n’est pas au niveau que nous souhaiterions. Elle n’a pas été aidée par la presse quotidienne régionale qui l’a tout simplement boycottée préférant mettre en scène le FN. Nous sommes hélas habitués à ce traitement. Plus globalement, ces résultats montrent que le Front de Gauche a encore beaucoup de travail à faire pour rendre crédible une alternative politique à gauche en particulier en milieu rural ou péri-urbain. Contrairement aux appels de dirigeants du PS, ce n’est pas en se regroupant derrière eux qu’on fera reculer l’extrême-droite. Une telle soumission à la finance, l’austérité et à la troïka européenne ferait automatiquement monter l’abstention et le FN. C’est au contraire en poursuivant sans relâche notre travail d’implantation sur tout le territoire, en démontrant la continuité entre le discours tribunitien porté par Jean-Luc Mélenchon et nos propositions concrètes que nous pourrons avancer.
En 2014, c’est la campagne que nous mènerons pour les élections européennes qui permettra, bien au delà des particularismes locaux des municipales, de défendre dans tout le pays la même vision d’un projet alternatif à gauche. C’est ainsi que nous pourrons remobiliser. C’est ainsi que nous redonnerons de l’espoir.
Martine BILLARD