28 juin 1931

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A l’heure où les nombreux manifestants en Espagne contre l’austérité demandent de plus en plus souvent le passage à la République, les élections du 28 juin 1931 rappellent comment l’Espagne essaya de sortir de la grande crise de 29 par le haut, avec des réformes économiques, sociales et institutionnelles. Convoquées pour former l’Assemblée constituante de la Seconde République espagnole, ces élections aboutirent à la victoire du Front populaire qui remporta la majorité des sièges à l’Assemblée. Un processus qui donna naissance, quelques mois plus tard, à une Constitution républicaine et laïque.

La Seconde République Espagnole succédait à plus de soixante ans de monarchie, mais aussi à près de dix ans de dictature du général Primo de Rivera qui avait pris le pouvoir le 15 septembre 1923 par un décret royal d’Alphonse XIII. En 1930, face à une crise économique importante, ce dernier demanda au général sa démission. Mais cela ne calma pas la population espagnole, de plus en plus séduite par les idées républicaines. La République était considérée comme le seul moyen de moderniser le pays. Elle fut proclamée, deux jours après les élections municipales du 12 avril 1931 qui avaient vu la défaite du camp monarchiste. Un gouvernement provisoire fut mis en place par Niceto Alcalá Zamora, en attendant la rédaction de la nouvelle constitution.

La rédaction de la constitution qui suivi la victoire du Front populaire, prit plus de six mois. Elle fut approuvée le 9 décembre 1931. L’Espagne y était décrite comme une « République démocratique de travailleurs de toutes les classes ». Inspirée par la troisième République française, cette nouvelle constitution du pays était laïque. En effet, on y trouve l’interdiction de l’exercice de l’enseignement religieux, la suppression de la rétribution publique du clergé et la dissolution des organisations qui ne reconnaissent pas l’autorité civile. La nouvelle constitution instaura également le suffrage universel, avec le droit pour les femmes d’être électrices et éligibles. La liberté d’association fut accordée, permettant l’essor des syndicats et de nombreuses mesures en faveur des couches les plus populaires.

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