Le budget 2014 ne sera ni socialiste ni écologiste
Dans son rapport d’information sur le budget 2014, Christian Eckert, député solférinien, est plus que clair. Il faut intensifier la rigueur pour les salariés, amplifier la politique de l’offre et ses exonérations de cotisations patronales. Il faut vendre au secteur privé des pans entiers de la richesse publique tout comme il faut revoir à la baisse les revenus de solidarités et de redistributions. Ainsi, Christian Eckert file-t-il droit dans les pas de Didier Migaud, président de la cour des compte, qui lui même file droit dans ceux de la commission européenne de José Manuel Barroso. Le gouvernement, quant à lui, a clairement choisi d’orienter la France dans une direction qui ne sera ni socialiste, ni écologiste. Car Hollande et Ayrault sont désormais les premiers « ouvriers » d’une Europe libérale qui ordonne, d’un Medef, qui exige, obtient et se réjouit à en jouir.
Le budget fixe la ligne de démarcation entre une majorité gouvernementale et son opposition. C’est vrai d’une commune, comme c’est vrai d’un département ou d’une région, comme c’est vrai d’un état. Si vous votez pour, vous appartenez à la majorité, si vous votez contre, vous êtes dans l’opposition. Cette règle est simple, cette règle est claire, cette règle est limpide. Car le budget, autrement dit les choix de dépenses, d’investissements et de recettes, détermine la politique que vous entendez mener, détermine votre orientation idéologique. Le budget pour la France de 2014 sera, sans aucun doute, l’un des plus droitier de ces 20 dernières années:
- pour la première fois, le budget global est en baisse. Il sera inférieur de 100 millions par rapport à 2013, une goutte d’eau pensez-vous. Il s’agit pourtant d’un fait absolument majeur. Jamais, absolument jamais, la France ne s’est dotée d’un budget inférieur à l’année précédente. Le message à celles et ceux qui EXIGENT une réduction des dépenses structurelles est donc très rassurant. Rappelons que cette exigence vient de la commission européenne et de toutes les droites conservatrices. Un comble quand on pense que ces droites n’ont jamais osé voter un budget global en régression.
- Les dépenses « pilotables », c’est à dire celles sur lesquelles le gouvernement a la main baisseront elles aussi à hauteur de 1,5 milliards d’Euros. Là encore la droite a toujours promis cette baisse mais ne l’a jamais réalisée.
- Les dotations budgétaires aux opérateurs publics seront amputées de 1,2 milliards d’Euros. Autant de rabotage dramatique pour le CNRS ou les musées nationaux par exemple. Recherche fondamentale et culture ne sont que des coûts, ce qui ne surprenait pas lorsque la droite était au commande. Mais beaucoup pensent que sa politique économique n’est plus au pouvoir depuis le 6 mai 2012. Beaucoup se trompent donc. Autre cible de ce rabotage, l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie). Mais l’attaque en règle contre l’écologie et l’environnement ne s’arrête pas là.
- Face à 9949 créations de poste dans la fonction publique d’état, il y aura 13 158 suppressions. Le solde négatif atteindra le chiffre record de 3209. Ces « licenciements d’état » se réaliseront surtout du côté de Bercy (-2564), un comble au moment où il est question de lutter contre la fraude fiscale, mais aussi du côté du ministère du logement de Cécile Duflot, ministre EELV (-697) et enfin du côté de l’écologie (-522 postes).
- Le budget des ministères baissera de 2% en moyenne, avec un pc de 7% pour le ministère de l’écologie! La culture devra elle aussi payer la ligne fixée par Bruxelles avec une baisse de 2,8% ainsi que l’agriculture avec ses 5,4% d’amputation.
En définitive, le volet « dépense » du budget 2014 met clairement au pied du mur les ministres écologistes du gouvernement, mais également tous les ministres socialistes qui se défendent d’être des solfériniens et revendiquent leur orientation socialiste.
Passons maintenant au volet recette du budget 2014. Trois hausses fiscales sont à prévoir pour venir renforcer les recettes traditionnelles. Une augmentation de la taxe sur l’assurance vie, sur le diesel et surtout une augmentation générale de la TVA au delà …. Lire la suite sur le blog « A Gauche pour de vrai »