Le Parti de Gauche salue la mobilisation des forces populaires égyptiennes
Mohamed Morsi a été élu de justesse il y a un an président de la République égyptienne, à la faveur d’un vote entaché d’irrégularité, et grâce au vote d’une partie des électeurs progressistes qui rejetaient le militaire candidat de l’ancien régime Ahmed Chafiq. Après un an de pouvoir de Mohamed Morsi au service exclusif des Frères musulmans qui ont essayé de détruire les institutions de l’État moderne, et sur fond d’approfondissement de la crise économique et sociale dans le pays, le peuple Égyptien a dit « dégage ! »…
Car c’est bien le peuple égyptien, acteur de la Révolution, qui s’est mobilisé contre le pouvoir réactionnaire dont l’agenda économique et social a poursuivi celui du régime de Hosni Moubarak. Ainsi, le mouvement « Tamarod » (Rébellion), dont la pétition pour la destitution de Mohamed Morsi lancée par quelques jeunes, visait deux millions de signatures, en a recueilli vingt-deux millions en quelques semaines.
Ainsi, des immenses manifestations qui ont déferlé à travers le pays, et notamment les grandes villes, depuis le dimanche 30 juin, le peuple égyptien, a engagé pacifiquement une considérable épreuve de force contre le pouvoir failli des Frères musulmans et contre Mohamed Morsi, pour réclamer plus de libertés et de justice sociale.
Cette épreuve de force entre le pouvoir et le peuple a donné lieu à la destitution de Mohamed Morsi par l’armée, ce mercredi 3 juillet. L’intervention de cette dernière montre le caractère insoutenable de la situation créé par le gouvernement obscurantiste et libéral de Mohamed Morsi. La situation prouve la force du processus de révolution citoyenne en Égypte.
Quand le peuple est sur les places, place au peuple!
Le Parti de Gauche, qui a soutenu depuis le début les soulèvements populaires du « printemps arabe » contre les régimes corrompus et répressifs qui les asservissaient, salue ce formidable sursaut du peuple égyptien, qui peut relancer le processus dans son ensemble et engager l’Égypte vers la voie de la seconde révolution.
Pour autant, il considère que rien n’est réglé dans la nouvelle ère de transition qui s’ouvre en Égypte. La vigilance s’impose quant à la suite des évènements. Seule la mobilisation du peuple est légitime et il serait naïf de penser qu’un retour de l’armée à la manœuvre (alors qu’elle fut le principal soutien de l’ancien régime dictatorial) serait un gage de progrès social et de liberté pour les Égyptiens. C’est la mobilisation sociale et citoyenne qui a vu déferler plusieurs millions de personnes dans les rues et sur la place Tahrir. C’est elle qui fait reculer l’islamisme politique et non pas une violence arbitraire qui transformerait ses adeptes en martyrs.
Le Parti de Gauche encourage le peuple égyptien à maintenir ses puissantes mobilisations pour être entendu et voir enfin les réformes progressistes qu’il attend mises en œuvre. Un calendrier électoral permettant au peuple d’exercer sa pleine souveraineté doit être mis en place.