Le 5 juillet 1932

Salazar.jpg Le 5 juillet 1932, Salazar devient président du Conseil portugais. Cet économiste de famille modeste accède à l’oligarchie portugaise à l’occasion de ses études universitaires. Profondément réactionnaire, il considère que la famille est la condition du progrès. Dès 1919, il s’oppose à la république portugaise, à l’époque ouvertement anticléricale. La chute du régime parlementaire organisée par les généraux en 1926 fait de lui un recours lorsque la crise économique met le pays au bord de la banqueroute. Il obtient les pleins pouvoirs économiques et met en place une politique favorable à l’oligarchie, austérité et contrôle de la monnaie. En un an, il réduit le déficit public, au prix d’importants sacrifices dans les dépenses publiques.

En 1933, il met en place une réforme institutionnelle qui lui confère les pleins pouvoirs : l’estado novo. Sa devise est « Dieu, Patrie et Famille ». L’oligarchie a trouvé son défenseur et le cadre institutionnel de son développement. Salazar interdit les syndicats, la presse libre, instaure le parti unique en s’appuyant sur l’Eglise catholique.

Economiquement, Salazar favorise le corporatisme, inspiré des encycliques pontificales. Soulevant l’enthousiasme de l’extrême droite française, il s’avère un inspirateur de la Révolution nationale du Maréchal Pétain. Pour assurer la survie de ce régime autoritaire, il met en place une police politique à la triste réputation, connue principalement sous le nom de PIDE. Celle-ci exerce une surveillance sans pitié sur la population, le moindre soupçon d’opposition entraine une incarcération dans les prisons du régime où la torture était pratiquée de manière courante.

Son soutien au général Franco lors de la guerre d’Espagne s’avère décisif dans les premiers mois du coup d’état. Il ouvre ses ports aux armes allemandes et italiennes, fournit des moyens de communication et plus de 12 000 hommes. Entretenant de bonnes relations avec les deux camps lors de la seconde guerre mondiale, il n’est pas inquiété à la fin de celle-ci. Au contraire, il intègre l’OTAN dès 1949, bien qu’il dirige une dictature sanglante.

Seule la Révolution des œillets permet de mettre un terme à ce régime en 1974.

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