Henri Alleg, une passerelle entre les peuples français et algériens
C’est avec une grande tristesse que le Parti de Gauche a appris la disparition du militant communiste et anticolonialiste Henri Alleg.
Dans les années 40, Henri Alleg, établi en Algérie s’engage au sein du Parti Communiste Algérien et prends part aux combats du peuple Algérien pour la justice et la liberté. Il assumera à partir de 1951, la charge de directeur du prestigieux quotidien « Alger Républicain », le journal porte-voix de toutes les forces progressistes et patriotiques d’Algérie. Au début de la guerre d’Algérie, le journal est interdit et son équipe contrainte à la clandestinité. Henri Alleg continue d’écrire des articles publiés par « l’Humanité ». Il sera arrêté au domicile de Maurice Audin, son camarade, arrêté la veille et torturé à mort.
Torturé un mois durant, il écrira en prison son témoignage intitulé «La question », pour dit-il « illustrer d’un seul exemple ce qui est la pratique courante dans cette guerre atroce et sanglante ». Publié aux éditions de Minuit, ce témoignage avait été censuré malgré la mobilisation et les protestations d’André Malraux, François Mauriac ou Jean-Paul Sartre. Ce dernier en préfacera la réédition à Lausanne. Ce témoignage aura permis une prise de conscience en France et dans le Monde sur les horreurs du régime colonial.
A l’indépendance de l’Algérie, Henri Alleg continue son engagement par la reprise de ses activités au sein du PCA et en relançant « Alger Républicain ». Au moment du coup d’Etat de 1965, il appuie l’action de l’Organisation de la Résistance Populaire (ORP) qui débouchera sur la création du Parti de l’avant-Garde Socialiste. Il sera l’animateur de l’action de ce parti au sein de l’immigration algérienne en France. Son parcours de journaliste recoupe aussi celui du journal « l’Humanité » dont il a été un temps secrétaire général.
Le parcours d’Henri Alleg est exemplaire d’engagement, de dévouement et d’humanisme. Il restera un monument comme seule l’humanité combattante peut en forger. Dans l’histoire des peuples français et algérien il reste une passerelle qui les unit et contribue à fonder leur destinée méditerranéenne commune. Le Parti de Gauche salue aujourd’hui la mémoire d’un grand militant engagé dans le combat contre la barbarie et pour la libération humaine, celle d’un Français, d’un Algérien, d’un militant internationaliste conséquent.