L’Humanité • Gens du Voyage: l’étonnant sondage du Point.fr
Un sondage mis en ligne par le site web de l’hebdomadaire de droite semble dédouaner le député Gilles Bourdouleix, dont les propos à l’encontre des gens du voyage devrait déboucher sur une plainte pour apologie de crime contre l’Humanité.
Parmi les quatre opinions proposées à l’internaute par le site web, trois invitent à s’en prendre directement aux gens du voyage et justifier ainsi le dérapages du député maire de Cholet qui a estimé qu’ »Hitler n’en a peut-être pas tué assez », lors d’un face à face tendu avec une communauté de gens de voyage dimanche dernier.
Le Point.fr propose d’exprimer son « exaspération » « de voir des gens du voyage s’installer n’importe où. » Plus brutalement, on peut aussi affirmer que « oui, les Roms et les gens du voyage sont une nuisance et un danger », et, cerise sur le gâteau, que « le gouvernement ne fait rien ». Et si l’on juge que le site y va un peu fort, pas de panique, une troisième solution existe: « Je n’oserai jamais le dire, mais j’approuve cette phrase » de Gilles Bourdouleix.
L’Assemblée nationale saisie?
Ce sondage est d’autant plus étonnant que le préfet du Maine-et-Loire, à la demande du ministre de l’Intérieur, va saisir le procureur de la République pour apologie de crime contre l’Humanité. « Rien ne peut justifier, ni excuser qu’un élu de la République ose une telle référence à la pire barbarie du XXeme siècle », affirme la préfecture dans son communiqué.
D’autre part, la droite dans son ensemble, soit le lectorat visé par l’hebdomadaire, ont condamné les propos du maire de Cholet qui est, par ailleurs, un récidiviste dans les dérapages à l’encontre des gens du voyage. Ainsi Valérie Pécresse demande ce mardi que l’ »Assemblée nationale se saisisse » de ces propos. « J’ai eu l’occasion de dire que si ces paroles ont vraiment été prononcées, j’étais effondrée. J’ai souhaité très longtemps qu’ils n’aient pas été vrais », a déclaré l’ex-ministre du Budget sur RTL. Or « beaucoup d’indices concordants tendent à prouver qu’effectivement, il a prononcé ces mots », a-t-elle convenu. « S’ils ont été prononcés, il faut qu’il y ait une sanction totalement exemplaire », a-t-elle plaidé.
Jean-Louis Borloo, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), a promis lundi des sanctions contre le maire de Cholet, et dit avoir saisi le comité exécutif du parti centriste « pour les suites inévitables à donner ».