Méga-décharge industrielle de Nonant-le-Pin (Orne) • La mobilisation se poursuit
La mobilisation contre la méga-décharge de Nonant-le-Pin se poursuit et espère bien ruiner ce projet monstrueux de l’entreprise mal nommée « Guy Dauphin Environnement ».
Après la manifestation combative du samedi 27 juillet, le TGI d’Argentan a donné, ce lundi 12 août, aux citoyens mobilisés des raisons d’espérer.
Le Préfet de l’Orne y a, en effet, été débouté de sa contestation, pour le moins étonnante, de la compétence du Tribunal de Grande Instance, et celui-ci a pu ordonner deux expertises, sur la demande des associations en lutte, à un cabinet parisien indépendant qui disposera de cinq mois à partir de septembre pour rendre ses conclusions. Il s’agira d’une part de procéder à un état des lieux de l’environnement du site, qui permettra de mettre le projet sous surveillance si -au pire- celui-ci se faisait, et d’autre part à une nouvelle évaluation réellement contradictoire de la réalité hydrogéologique en litige, qui peut purement et simplement ordonner la fermeture de la décharge, s’il est démontré que ladite « barrière passive » protégeant la nappe phréatique du bassin de l’Orne (jusqu’à Caen et la mer) n’existe pas.
Dans les faits, cette décision du TGI est par elle-même une petite victoire pour tous ceux qui s’attachent à faire avancer l’impératif écologique, car elle fait jurisprudence en actant le principe constitutionnel de Précaution.
La mobilisation du 27 juillet a fait parler d’elle. La présence d’un groupe de militants du Front de Gauche a été très appréciée, à côté de celle des associations, et de militantes de l’organisation européenne End Ecocid. Un sit-in a été l’occasion de prises de paroles au mégaphone, de la part de Noëlle Sandoz, pour les associations, de Jacques Carles, qui s’occupe du juridique, de la représentante d’Yves Gouasdoué, député et maire de Flers, en présence de Laurent Beauvais, président du conseil régional.
Lorsque ce fut notre tour, nous avons exprimé d’une part de la nécessité d’élargir les limites de la sensibilisation à l’échelle de toute l’opinion publique, et d’autre part par le lien d’intérêt général, à faire entre la question sociale et la question écologique (en prenant en exemple le comportement de GDE comme employeur, voir ici).
Cette manifestation (environ 200 personnes) était d’allure bon enfant, en même temps que résolue, avec blocage de la départementale devant le site, avec des personnes différentes de la précédente manifestation du 27 avril. C’était une belle ambiance d’été, contredite par un orage virulent (auquel s’est ajoutée la façon d’évacuer la circulation de la gendarmerie), qui a renvoyé une partie des manifestants à leurs foyers… Dommage, car le pique-nique avec barbecue et sono musicale, jusque tard le soir, fut réussi, au carrefour des routes de Nonant (un lieu, à son tour bloqué par des tracteurs et des « round-balls » de paille).
Nous n’étions plus là, à la toute fin de soirée, lorsque la décision fut prise d’emporter devant la propriété de Monsieur Queudeville, maire de Nonant, et responsable de la mise en route du projet de GDE, une livraison de fumier (… où il n’est pas besoin d’études savantes pour établir qu’il s’agit d’une denrée assurément non toxique!…).
La presse et la télévision ont non seulement fait écho de sa réaction, par menace de son fusil dans la pénombre, derrière sa grille, et du coup de feu qui est parti. Ce qui est scandaleux, c’est que la demande de sa démission émanant de plusieurs personnes qui ont porté plainte contre lui, ait pu être suivie de justifications qu’il a lui-même fournies aux actualités ! Que l’on sache, il s’agit du maire d’une commune qui s’en est pris à ses administrés, et non d’on-ne-sait-quel candidat pour le casting d’un western rural !…