Solférino n’a d’ennemis qu’à gauche!

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La dernière interview de Jean-Luc Mélenchon dans le JDD a déchaîné les foudres solfériniennes. Il n’a pas fallu une heure, une toute petite heure, pour que le porte parole de la rue Solférino, David Assouline, s’époumone contre le Parti de Gauche en particulier et le Front de Gauche en général en intimant l’ordre au PCF de choisir entre le rose solférinien et le rouge du Front de Gauche.

La rhétorique choisie par David Assouline et reprise par Harlem Désir, le patron PS, qui moque le candidat du Front de Gauche à la présidentielle en le suspectant d’avoir mâché trop de coca durant ses vacances, ne date pas d’aujourd’hui. Il n’y a pas si longtemps il n’était pas drogué, mais antisémite. Tout le monde s’en souvient, c’était lors du congrès du Parti de Gauche. Tout cela parce que l’un des secrétaires nationaux du PG avait dit tout haut ce que tout le monde à gauche pense très fort : le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, fait le jeu des marchés et du patronat français en accédant à toutes les requêtes du Medef, en limitant au strict minimum la taxe sur les produits financiers, en refusant d’oeuvrer en faveur du big bang fiscal promis qui devait rééquilibrer la contribution travail/capital dans le financement de l’économie du pays. Bref, la guerre contre la finance n’aura pas lieu. Ni la lutte en faveur de l’environnement. Demandez à Delphine Batho son avis et elle ne s’arrêterait pas de vous mettre en garde contre la fausse politique environnementale du gouvernement, contre la fausse mise à l’écart de l’exploitation des gaz de schiste.

En réalité Solférino est désormais totalement isolé à gauche. EELV attend l’occasion de pouvoir justifier sa sortie du gouvernement. Olivier Dartigolles a répondu vertement à David Assouline face au chantage électoral de ce dernier à quelques mois des municipales. Et même l’aile gauche du PS, à travers son mouvement « Maintenant la Gauche », n’en peut plus de l’absence de changement de cap du gouvernement très majoritairement solférinien donc libéral. Si bien que le principal problème de Solférino c’est qu’il n’a plus d’ennemis qu’à gauche.

Le Front de Gauche en général et le Parti de Gauche en particulier sont accusés par Solférino de ne pas rechercher l’unité de la gauche. Il est vrai que traiter un leader majeur de la gauche alternative et radicale d’antisémite est un gage de recherche du dialogue, n’est-ce pas ?

Surtout, les Solfériniens mentent. Il n’y a pas un jour sans que le Front de Gauche et le Parti de Gauche ne dialoguent pas avec toutes les composantes de la gauche. Le 5 mai dernier, Éva Joly, qui a tout simplement été la candidate d’EELV en 2012, défilait aux côtés de tous les cadres et tous les militants du Front de Gauche pour revendiquer une 6e République et avec elle de nombreux écologistes. En juin dernier, lors d’assises citoyennes ayant pour thème « le changement de cap en France et en Europe », se réunissaient à la même tribune Jean-Luc Mélenchon du PG, Marie-Noëlle Lienemann du PS, Pierre Durand d’EELV, Pierre Laurent du PCF, Clémentine Autain de la Fase…

En revanche il n’y avait pas Pierre Moscovici l’ami des pigeons, Michel Sapin l’auteur de l’ANI, Manuel Valls celui qui expulse plus vite que son ombre. Pour une raison simple. Le Front de Gauche en Général, et le Parti de Gauche en particulier, sait faire la distinction entre la gauche et les Solfériniens.

Les Solfériniens, osons le dire, ne sont pas de gauche. Ils sont libéraux et le revendiquent. Ils accolent le mot social au mot libéralisme comme le font Bayrou ou Borloo, tout comme ils ne croient pas dans la nécessité du rapport de force qu’induit la lutte des classes, comme le pensent aussi Bayrou ou Borloo. Ils traitent une Le Pen d’antisémite, ce qu’elle est indéniablement et traite Mélenchon d’antisémite, ce qu’il n’est indéniablement pas. Ce faisant, ils opèrent un amalgame tragique pour la gauche, inespéré pour la pire des droites…

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