Remue méninges, Estivales citoyennes – Des méninges remuées et des perspectives, l’exemple des fablabs

La remise en route après la période estivale est toujours difficile. Or cette année elle l’est encore plus particulièrement. L’année scolaire dernière fut une intense période électorale et il est normal de faire une pause pour se vider l’esprit et se détendre. Néanmoins cette rentrée est motivante par les perspectives politiques qu’elle ouvre. L’absence de volontarisme politique, catastrophique vis-à-vis des attentes populaires de la part du pouvoir dit « socialiste », ainsi que l’absence d’élection cette année ouvre des débouchés intéressants dans l’élaboration de mesures programmatiques, celles-ci devant être des traductions concrètes des principes de la République sociale à laquelle on inspire (la fameuse « radicalité concrète » appliquée par les élus du Parti de Gauche et du Front de Gauche).

Le « Remue méninges du Parti de Gauche » puis les « Estivales du Front de Gauche » ont marqué la fin d’une séquence politique particulière, mais également, par les différents débats et rencontres, éclairci l’horizon et défini les aspects généraux d’une véritable politique de gauche, pour les élections municipales et les territoriales de 2014. Parmi les ateliers auxquels j’ai assisté lors de ces quatre jours, je souhaite revenir sur un en particulier, car celui-ci est l’exemple même de cette radicalité concrète, possible et applicable. Je reviens donc sur un atelier consacré aux fablabs (contraction anglaise de laboratoire de fabrication) qui fut animé par la brillante camarade Corinne Morel-Darleux, Secrétaire nationale à l’écologie au Parti de Gauche et rédactrice du blog « Les petits pois sont rouges ». Avant de rentrer dans le détail signalons que les fablabs sont également appelés ateliers, recycleries  ou ressourceries communales et peuvent prendre des formes variées, en fonction de la situation et des capacités locales.

Les fablabs, hérités de la tradition DIY (Do It Yourself : « fais-le toi-même ») apparaissent comme un moyen efficace de lutter contre la société productiviste qui pousse à une surconsommation matérielle et qui a des conséquences désastreuses, sur l’environnement et les conditions sociales. En mettant en avant le recyclage et la réparation d’objets «  démodés » ou « obsolètes », c’est l’essence même du système, basé sur l’obsolescence programmée, qui est remise en cause. Il ne s’agit plus de jeter mais de réfléchir comment un objet quelconque peut être réutilisé et ainsi éviter les gaspillages.  Mais créer un fablab sur une commune permet également de se réapproprier des savoirs et des compétences productives, savoir-faire qui disparaissent à mesure que les emplois sont délocalisés à l’autre bout du monde. De plus, cela permet d’amener un changement dans les mentalités en offrant réflexion sur l’utilité sociale et « réelle » des produits consommés. Les fablabs fournissent également un espoir important (quoiqu’il puisse paraître un peu trop «  techniciste »), grâce au développement des « imprimantes 3D », de pouvoir produire, via un partage de manière libre de plan de fabrication sur internet, des pièces nécessaires à la réparation d’objets divers. Pièces qui ne sont plus forcément conçues par les fabricants officiels, ce qui rend de fait, impossible la réparation. Enfin, les laboratoires de fabrication permettent également de redynamiser un quartier, une ville ou un territoire rural laissé à l’abandon. En effet, cette forme de « bricolage moderne » favorise le lien social et peut jusqu’à permettre l’intégration (ou la réintégration) par le travail d’individus qui s’en sont éloignés. La souplesse des formes et fonctions des ateliers communaux permettent d’envisager de nombreux projets et ainsi, d’offrir une réponse adaptée à chaque difficulté locale.

Je ne rentre volontairement pas d’avantage dans les détails car ce point (avec beaucoup d’autres) est traité magistralement dans l’ouvrage «  Terre de Gauche, abécédaire des radicalités concrètes », coordonné par Gabriel Amard, venant de sortir aux éditions Bruno Leprince, dont certains des contributeurs sont des amis, mais tous des camarades. L’atelier comme le livre sont pour moi une véritable bouffée d’air pur. En effet, tandis que le TINA (« There is no alternative ») libéral semble triompher partout, et notamment au PS et chez ses supplétifs muselés, le Parti de Gauche et plus globalement le Front de Gauche nous montrent qu’il est toujours possible de résister à l’ordre capitaliste dominant… à condition de le vouloir.

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