Table ouverte pour le MEDEF chez Moscovici
La rentrée pour les ménages est en général synonyme de factures, impôts et charges diverses. Pour le patronat, cette rentrée 2013 est synonyme de cadeaux fiscaux, au delà même de ce qu’il pouvait imaginer. Ainsi, moins de 48 heures après l’annonce du plan gouvernemental sur les retraites, Pierre Moscovici ministre du budget, se présentant comme « ministre des entreprises » devant l’université du Medef, précisait « Le message des entreprises est entendu » et annonçait que la hausse des cotisations sociales patronales pour les retraites serait intégralement compensée par une baisse des cotisations famille dès 2014. Faibles applaudissements. Insuffisants pour les patrons qui réclament des baisses de 50 milliards de cotisations et de 50 milliards de fiscalité ! Il continuait en indiquant : « Le niveau des prélèvements obligatoires est-il bon pour l’économie et l’emploi ? La réponse est non. Le niveau des cotisations doit-il baisser ? Oui. » Tous ces nouveaux cadeaux s’ajoutent au fait que le CICE sera exclu du contrôle fiscal comme l’a aussi confirmé Moscovici en précisant dès fois que les patrons trouvent ce cadeau trop difficile à obtenir : « Il suffira de deux lignes à remplir pour pouvoir en bénéficier ». Les applaudissements nourris ont fini par éclater à l’écoute du dernier engagement « 57 % de dépense publique, ça ne va pas. Il faut réduire le poids des dépenses publiques, il faut le faire vite, il faut le faire fort ». Il paraît qu’à la sortie Gattaz avait du mal à cacher sa satisfaction et peut-être sa surprise qu’un ministre appartenant au PS ait entonné aussi facilement le discours sur la fiscalité excessive.
Et pour les travailleurs, les chômeurs et les retraités ? Que des hausses de cotisations, sans compensation, sans compter la hausse de la TVA à venir et l’inconnu de la nouvelle fiscalité écologique. Ce gouvernement préfère cajoler les patrons, promettre plus d’austérité au quotidien pour les français alors que déjà 20 % n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois et repousser de fait l’âge de départ en retraite. Il se vante d’une reprise de 0,5 % du PIB mais préfère oublier la poursuite de la hausse du chômage et encore plus du nombre de chômeurs non indemnisés (+1,7 % en juillet, seulement 45,5 % indemnisés par Pôle emploi). Lorsqu’un gouvernement a une politique plus favorable aux patrons qu’aux travailleurs, est-ce excessif de dire qu’il mène une politique de droite ?