Mort d’un salarié du nucléaire : la « faute inexcusable » d’EDF
EDF vient d’être condamnée pour « faute inexcusable » le 27 août dernier, suite à la mort d’un de ses employés en 2009.
Jean-François Cloix, après avoir travaillé pendant 30 ans comme agent chaudronnier à la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly et après avoir été exposé à de faibles doses de rayonnements ionisants, est mort d’un cancer du poumon à l’âge de 53 ans. Le tribunal des affaires de sécurité sociale d’Orléans a jugé que « la maladie professionnelle dont était atteint Jean-François Cloix ayant entraîné son décès est la conséquence d’une faute inexcusable de la société EDF » et a estimé que la société n’apportait pas la preuve que le cancer de son employé n’était pas lié aux doses de radioactivité qu’il avait reçues, doses pourtant présentées par EDF comme inoffensives.
EDF avait toujours refusé de reconnaître la moindre maladie professionnelle, elle est cette fois mise par la justice face à sa responsabilité. Mais persistant dans son déni, EDF a annoncé vouloir faire appel de ce jugement. Pendant ce temps, invisible et inodore, sans que l’on en connaisse les conséquences réelles à long terme, la contamination radioactive continue de menacer quotidiennement de nombreux agents EDF et les 20 000 sous-traitants qui reçoivent 80% des doses. Ces travailleur-se-s, directement affecté-e-s aux travaux sous rayonnements, absorbent une dose individuelle moyenne par mois de présence en zone contrôlée 15 à 20 fois supérieure à celle des agents EDF.
La question de leur santé et de leur sécurité doit alors être urgemment posée. La politique de dilution des doses et des responsabilités derrière laquelle EDF se cache depuis des années doit cesser.
Le Parti de Gauche, entre autre dans sa contribution au Débat National sur la Transition Énergétique, attire depuis longtemps l’attention sur le délabrement de la situation des employé-e-s de l’industrie électronucléaire et ses conséquences sur la sûreté et la santé publiques. Il demande qu’une enquête parlementaire fasse rapidement l’état des lieux des conditions de travail dans l’industrie électronucléaire, particulièrement celles des sous-traitants, et que l’État joue son rôle de garant de la sécurité des travailleur-se-s et des populations.
Le Parti de Gauche salue la mémoire de Jean-François Cloix et le courage de sa famille. Il apporte son entier soutien à toutes celles et ceux qui luttent dans ce combat pour la vérité et la justice. Cette première victoire est un espoir pour de nombreux-ses travailleur-se-s qui non seulement souffrent de maladies liées à cette industrie mensongère, mais aussi de l’humiliation d’être renvoyés à l’indifférence. Elle est une alerte dont chacun doit prendre la mesure.
Nier la dangerosité du nucléaire aujourd’hui n’est plus une erreur mais une faute que la justice doit punir.