Diplomatie, pédalo du MEDEF ?
Si les informations du journal Le Monde du 29/08 se confirment (« A vendre, résidences d’ambassadeurs »), le réseau diplomatique français s’apprête à subir une nouvelle « cure de dégraissage » dans la continuité de la politique menée par la droite et Nicolas Sarkozy : 600 emplois en moins, de nouvelles ambassades et des centres culturels fermés. Le premier ministre a expliqué lors de la XXIº conférence des ambassadeurs, que la diplomatie française se mettait « en mouvement », tout en justifiant la « modulation de la présence de la France dans tel ou tel pays en fonction de ses intérêts ». « Le Ministère des Affaires Étrangères fournit sa part de l’effort de consolidation de nos comptes publics ». En d’autres termes, l’austérité appliquée au MAE, c’est la réduction de la coopération française dans le monde aux perspectives du CAC 40.
La diplomatie française repose sur un réseau de centres et d’agents qui réalisent un travail remarquable au service de la République et de ses valeurs universelles. Réduire sa mission à la défense des intérêts économiques de la France est assez désolant pour un gouvernement de gauche. La France se doit d’être présente dans tous les Etats et auprès de tous les peuples.
Qui représentera la France dans ces pays où nous nous retirons ? Les Nord-Américains ? Ce plan d’économie, expliquerait-il l’abandon d’une diplomatie autonome : blocage de l’avion du président Morales, réaction molle aux révélations Snowden à contre-pied des principes de la gauche ? Austérité et souveraineté diplomatique sont évidemment incompatibles.
Le ministre a aussi eu un mot pour les plus de 2 millions de nos concitoyens de l’étranger « dont le nombre a doublé depuis 15 ans ». On lisait d’ailleurs dans le programme électoral du PS en 2012 : « Le quinquennat (Sarkozy) aura été celui du plus terrible recul de l’action publique (à l’étranger…). Service public consulaire en recul, enseignement inaccessible, moindre soutien aux Français en difficulté…». Hélas, dans ce domaine aussi, la politique suivie est celle du changement dans la continuité des coupes sombres.
François Ralle Andreoli