Remue-Méninges – L’écologie dans la reconversion industrielle

Compte-rendu de l’atelier « L’écologie dans la reconversion industrielle » des Remue-méninges.

« L’écologie, c’est pour les bobos », « L’écologie, c’est pas pour les ouvriers ». Voilà certains poncifs auxquels s’attaque frontalement l’un des premiers ateliers des estivales citoyennes du Front de Gauche.

Dans un amphi bondé, sous la conduite de Laurence Sauvage, animatrice du Front des luttes, François Ruffin, responsable du journal Fakir, et Sylvère Chouraqui, syndicaliste Arkhema ont développé la place que l’écologie doit prendre plus spécifiquement dans la reconversion industrielle du pays.

Le thème du débat percute de plein fouet l’actualité. En effet, depuis le 22 aout, les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an ont été épuisées. Nous vivons donc à crédit sur le dos des générations futures et en menaçant l’écosystème permettant la vie humaine. Face à la folie du capitalisme et de son corollaire productiviste, le Front de Gauche développe l’idée de la planification écologique et de la « règle verte », en mettant en avant les projets alternatifs qui permettraient de maintenir la production sur site.

François Ruffin revient sur le dossier Doux qui apparaît comme un cas type. Il rappelle les terribles conditions de travail dans ses usines qui rappellent le 19ème siècle. Et pourtant ils se battent pour garder leur travail car c’est le seul qu’il puisse avoir. La seule solution proposée c’est la continuation. D’autant plus qu’en remontant la filière jusqu’aux aviculteurs, il apparaît qu’ils sont fortement attachés au modèle qui leur a permit de s’adapter au système néo libéral de l’agriculture. Ils affirment même la nécessité de renforcer la concentration des élevages sur le modèle allemand promu par de nombreux think tank, alors que l’aviculture est également frappée par le libre échange.

Il conclu en affirmant que la bataille Doux est une métaphore de la crise : au lieu de changer de système on va plus loin dans la folie.

Sylvère Chouraqui expose la bataille que les salariés ont menée pour faire face à la cession de tout un secteur de l’entreprise. Les caractéristiques de l’industrie du chlore empêchent la reprise de l’entreprise sous forme de coopérative et pour sauver des emplois, seule la nationalisation serait la solution. De plus, les dix sites de productions menacés sont fortement pollués et s’ils devaient s’arrêter nécessiteraient un important travail de dépollution. Les salariés ont développé un plan d’évolution des entreprises pour lutter contre les délocalisations dans des pays aux normes sociales et environnementales plus souples. Pour assurer qu’une usine de PVC soit propre, il est indispensable d’investir, ce à quoi les patrons ne sont pas prêts.

Suite à ces interventions, un riche débat avec la salle s’engage pour développer des exemples concrets.

Face à l’incurie des capitalistes, c’est la mobilisation de toutes et tous, ainsi que la force de la loi, qui permettront de mettre en œuvre la planification écologique.

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