PSA • Syndicalistes en grève de la faim

PSA_Greve_Faim3.jpg Depuis le 18 septembre 2013, 7 syndicalistes Sud Auto de PSA Poissy (Yvelines) mènent une grève de la faim devant les grilles du pole tertiaire située au centre de la ville de Poissy.

Voilà trois ans (7 septembre 2010, 1er jugement) que ces travailleurs se plaignent d’être victime de harcèlement et de discrimination syndicale. Le jugement de 2010 a été confirmé en mai 2013 par la cour d’appel de Versailles qui a condamné la société PSA à verser des dommages et intérêts en réparation des préjudices consécutifs pour harcèlement et discrimination syndicale.

La direction vexée d’avoir reçu une leçon sur le droit du travail par des ouvriers de surcroit syndicalistes s’acharne sur eux avec violence et en toute impunité. Ils n’ont d’autre choix de répondre à cette violence qu’il leur est fait que par un acte tout aussi violent, la grève de la faim. (lire aussi : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/greve-la-faim-chez-psa-poissy-7-hommes-en-colere-25008)

PSA_Greve_Faim2.jpg Les militants du parti de gauche du 78 et 95 ont sonné l’alerte. Ils se sont rapidement mobilisés afin de leur apporter un soutien. Il aura fallu attendre 8 jours de grève de la faim et 2 communiqués du Parti de Gauche pour que la direction PSA daigne envisager une négociation avec les grévistes. Parallèlement elle s’est lancée dans une série de provocations totalement indignes.

Première provocation : la direction PSA invite les syndicalistes en grève de la faim à une première réunion de négociation à la cantine du personnel.

Deuxième provocation : La direction décide d’une réunion dans une salle qui fait marcher les syndicalistes un bon quart d’heure et leur fait monter 5 étages à pieds. A leur arrivée, un verre d’eau glacé leur est tendu (chacun sait que dans le cas d’une grève de la faim, les intestins sont très fragilisés et les risques de diarrhées conduiraient à une inévitable hospitalisation).

Troisième provocation : alors que le parti de gauche fait des interventions publiques pour dénoncer les difficultés à faire intervenir les pouvoirs publics dans le cadre d’assistance à personnes en danger, La direction PSA envoie un infirmier en blouse blanche et les poches vides à la rencontre des syndicalistes. La rencontre est éphémère car l’infirmier reconnait sous les yeux des militants du parti de gauche s’être déplacé sous la contrainte avec comme consigne de ne pas agir.

La conduite scandaleuse de cette société et ses capitaines d’industrie démontrent combien il n’y a rien d’humain dans le royaume de la finance. Comme des rois, ils s’installent dans une ville faisant régner la peur dans l’entreprise comme à l’extérieur. Un exemple ? Alors qu’un des grévistes nous avoue sa peine d’apprendre par sa femme au téléphone que leur fils se voit refuser la cantine depuis plusieurs jours, le parti de gauche intervient auprès de la mairie de Poissy (elle est située à 400 m des lieux de la grève).Ils nous aura fallu plusieurs jours pour les convaincre d’agir. Pour autant aucun service de la mairie à ce jour n’a jugé utile de se déplacer afin de constater ce qui reste de sa responsabilité sur la voie publique. Les services de la mairie aurait pu veiller aux besoins vitaux concernant l’hygiène (eau , sanitaire etc.) Par contre le déplacement du tout puissant patron de la société PSA venu se rendre compte sur place de la réalité de ce triste événement a donné lieu à un nettoyage complet de la ville (gazon tondu, trottoir nettoyé et tentative par la force de faire dégager les grévistes au petit matin).

PSA verse des centaines de millions d’euros chaque année à ses actionnaires. Quand la société (PSA, Renault, Sanofi) est en grosse difficulté pour conserver ses marges de bénéfices et garantir une distribution des dividendes elle reçoit le concours de l’état qui l’aide à équilibrer ses comptes.

Au moment où j’écris ces quelques mots, après 13 jours de grève de la faim, la PSA_Greve_Faim1.jpg direction PSA observe plus que jamais le dénouement de cet événement qui devient emblématique dans le Pays. Elle assure toutefois depuis ce lundi matin prendre « le temps » de mesurer la manière de rédiger un protocole d’accord qui pourrait satisfaire les deux partis. Ultime provocation.

Pour tenter de dissuader toute opposition aux cures d’austérité sociale, des patrons voyous promoteurs du libéralisme avec l’aval du pouvoir en place utilisent une politique répressive à l’encontre de l’action syndicale et progressiste. Le parti de Gauche exige la mise en place d’une véritable démocratie sociale respectueuse des libertés syndicales. L’humain d’abord !

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