Lampedusa • En finir avec les politiques migratoires criminelles de l’Union européenne
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Cent onze personnes sont mortes en mer et plus de deux-cent autres sont portées disparues. Depuis vingt ans, au moins 19 142 personnes ont trouvé la mort dans le canal de Sicile, pour 200 000 ayant pu débarquer. Près d’un candidat à l’immigration sur dix décède en tentant la traversée, dans l’indifférence coupable des autorités italiennes et européennes. Pire, le droit international maritime qui contraint tout navire à venir au secours de naufragés est ouvertement violé pour ces migrants.
Depuis sa signature en 1985, l’accord de Schengen, qui devrait pourtant assurer la libre circulation des biens et des personnes à l’intérieur des frontières de l’Europe, a transformé notre continent en une forteresse de la peur qui voit tous les ans mourir, dans le détroit de Gibraltar, le canal de Sicile et sur les côtes greco-chypriotes, des milliers de personnes à la recherche d’une vie meilleure. Beaucoup d’entre elles fuient actuellement les diverses situations de conflits armés, dont celui de Syrie, et sur lesquels les gouvernements européens et l’Union européenne (UE) versent des larmes de crocodiles hypocrites.
Depuis 2005, beaucoup de migrants ont perdu la vie en tentant d’échapper aux équipes militaires européennes de Frontex pour lesquelles l’UE dépense des millions.
En Italie, la loi Bossi-Fini de 2002 fixe des contingents d’immigration et crée le délit d’immigré clandestin et d’aide à l’immigration clandestine, délit qui s’applique aussi aux navires de pêche qui croisent dans le canal. Ces deux éléments accablent le gouvernement italien et les institutions européennes qui sont doublement coupables de la tragédie qui s’est déroulée jeudi 3 octobre.
Le Parti de Gauche exige de l’UE et de ses États la mise en place d’un couloir humanitaire pour les migrants afin de mettre un terme au pouvoir des trafiquants sans scrupules qui font fortune sur leur malheur clandestin.
Il exige aussi la suppression de l’agence européenne Frontex aussi coûteuse qu’inutile.
Le PG exige enfin une remise en cause radicale des orientations de la politique européenne en matière de politique migratoire et de voisinage. Il faut en finir avec la criminalisation des migrants.