AIR France – KLM : toujours le moins disant social !
En Juin 2012, les salarié-es d’Air France avaient appelé à cesser le travail pour dénoncer les directives européennes qui imposent la libéralisation du ciel européen et met en péril les travailleurs d’Air France (cf ci-dessous le communiqué). Le vendredi 4 octobre 2013, en annonçant un PSE mettant en péril 2800 emploi, la société Air France KLM n’a fait que confirmer l’inquiétude des salarié-es.
En 2013, Alexandre de Juniac, PDG d’AirFrance KLM, continue sa logique libérale, à laquelle il n’a mis aucune limite. Il suffit de se rappeler les plus de 5000 suppressions d’emplois en 2012, Juniac promettant alors que c’était, pour ce « coupeur de têtes », la fin de la restructuration sociale de l’entreprise.
Les vœux de l’Union européenne, destructeurs de la valeur humaine, ignorant totalement le volet « sécurité des usagers », ne tenant aucun compte des conditions de travail et des compétences expérimentés des salarié-es, sont une fois de plus bien exaucés. La concurrence libre et non faussée qui ne tient aucunement compte du volet humain va à nouveau entrainer des milliers de familles dans la précarité, alors que les poches des actionnaires vont continuer à se remplir sans limites.
Comme le dit Medhi Kemou dans son interview de vendredi soir sur BFMStory (cf.ci-dessous), le moins disant social continue à être le leitmotiv d’une Union européenne dont les valeurs ne sont que profits et marchandisation des travailleurs.
Le Parti de Gauche soutien les salarié-es d’AirFrance-KLM et exige du gouvernement, détenteur de 15,9 % des parts de l’entreprise et notamment à son ministre des Transport, Frédéric Cuvellier, de réagir rapidement afin que le plan « Transform 2015 » ainsi que celui de « Ciel Unique +2 » soit abrogé et d’entamer enfin de véritables négociations avec les organisations syndicales. Le service public des transports ne doit pas être à la traine de toutes les décisions prises, que ce soit à AirFrance-KLM ou par l’Union Européenne.
Conflit des salariés de la Direction Générale de l’Aviation Civile le 12 juin : les aiguilleurs du ciel font dérailler l’Europe anti sociale du capital !
A l’appel de l’USAC-CGT, de FO et de l’UNSA, les salariés de l’aviation civile française ont massivement cessé le travail le 12 juin. Le trafic aérien a été en grande partie paralysé. Les salariés ont signifié leur inquiétude quant à leur devenir et leur profond rejet d’une directive de la Commission Européenne.
Le but de cette directive ? Imposer une libéralisation accrue du ciel européen, dans la DROITE ligne des politiques de mise en concurrence des salariés pour le seul profit des dirigeants des grands groupes multinationaux. Ce plan, dont le nom de guerre est « Ciel Unique 2+ », aurait pour conséquences en France un éclatement de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) et une mise en concurrence de ses services, donc des salariés !
Après avoir sévi dans le Transport Aérien avec des directives scandaleuses (notamment le déplafonnement de la limite de vol des pilotes et hôtesses/stewards qui permet aux patrons de compagnies aériennes (souvent des low-cost) de faire voler leur employés jusqu’à 22 heures d’affilée ( ! ), les oligarques s’attaquent au service public français de l’aviation civile.
Ces directives s’imposent aux pays de l’Union Européenne, privant ainsi les Etats de leurs prérogatives dans des domaines stratégiques tels que l’énergie et les transports. Partout où ce système s’est imposé, des problèmes graves de sûreté et de sécurité ont été observés.
Après l’aérien, après le train, c’est le contrôle du trafic aérien national, véritable enjeu stratégique, qui est dans le collimateur des libéraux.
A l’appel de syndicats, les salariés ont compris les enjeux de cette bataille : l’avenir du contrôle aérien et le leur !
La DGAC elle-même a été contrainte de communiquer dans les médias sur un taux de grévistes pour les personnels opérationnels proche de 100% et qualifié cette mobilisation d’ « exceptionnelle ». Elle a dû demander aux compagnies aériennes de passer de 50 % (initialement prévus) à 75 % de suppressions de vols!
5 centres de contrôle régional ont été paralysés, tout comme les aéroports d’Orly, Roissy, Toulouse, Marseille, Beauvais, Clermont Ferrand, Strasbourg, Lyon, Bâle/Mulhouse, Bordeaux, la Rochelle, Nice, Nantes, Dijon, Poitiers, Châteauroux, Deauville, Brest, Ajaccio, Melun, Saint Denis de la Réunion !
Cette directive concerne tous les pays membres de l’UE. Sous l’égide du syndicat européen ETF (European Transport Federation), des mobilisations ont eu lieu dans 11 pays européens, n’en déplaise à une certaine presse toujours aux ordres de ses maîtres qui martelait que cette action était franco-française afin de tenter d’influencer négativement l’opinion publique.
Cette puissante journée de mobilisation ainsi qu’un argumentaire solide démontrant les dangers de cette directive européenne, a contraint le gouvernement à se ranger du côté du bon sens. En Allemagne les syndicats en ont fait de même. Les gouvernements français et allemands viennent de cosigner une lettre qui acte l’opposition de nos deux pays à ce projet.
Il s’agit d’une véritable victoire syndicale qui démontre une fois de plus qu’une mobilisation d’ampleur des salariés peut faire reculer le capital et contraindre le gouvernement à s’opposer à des lois européennes scélérates.
La commission européenne doit entendre le message et retirer son projet sans délai. Le Parti de Gauche, qui a apporté tout son soutien à ce mouvement, félicite chaleureusement les hommes et les femmes qui ont contribué à la réussite de ce mouvement.