Florange, un enterrement sans classe

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Crédit photo photosdegauche.fr (rémy_blang)

Le 1er octobre 2012, la direction de Mittal a annoncé la fermeture des hauts-fourneaux de Florange. Son objectif consistait à détruire des capacités de production pour relancer le cours de l’acier. Un sacrifice de 2500 salariés dont 629 directement dans les hauts-fourneaux, qui avait été dénoncé en février 2012 par le candidat François Hollande qui promettait alors une loi contre les fermetures d’usines rentables, déclarant que lorsqu’« une grande firme ne veut plus d’une unité de production, mais ne veut pas non plus la céder, nous lui en ferons obligation ». Depuis, la capitulation est totale.

Pourtant, fin juillet 2012, un rapport d’expert (rapport Faure) vantait les atouts d’un des « trois sites d’Arcelor Mittal les plus performants en termes de coûts de production », à la « situation géographique au cœur des marchés ». Il s’agit donc d’un site d’avenir !

Une loi brouillonne arrive maintenant à l’Assemblée

La loi censée traduire la promesse de Hollande prévoit qu’un employeur de plus de 1000 salariés désireux de fermer un site doive « rechercher » un repreneur durant 3 mois. Si les recherches sont estimées peu honnêtes par le personnel, ils peuvent saisir le Tribunal de Commerce qui en appréciera la crédibilité – à la clé, une pénalité financière d’environ 30.000 euros par emploi supprimé. Pour le syndicaliste CFDT Edouard Martin de Florange, « des pénalités financières sont prévues mais, compte tenu de la puissance des groupes en question, ils s’adapteront et provisionneront l’argent nécessaire. (…) Ces sommes-là, 20 fois le Smic, ne les feront pas reculer. »

Outre la présentation de la loi après la fermeture des hauts fourneaux, le gouvernement a finalement reculé sur le cœur même de la mesure, en renonçant à l’obligation de cession des sites, remplacées par des pénalités – inapplicables à Florange, car valables en cas de fermeture de l’ensemble d’un site et d’identification d’un repreneur. De plus, les tribunaux de commerce (où siège le patronat) sont érigés en juge, alors même que leur probité est souvent mise en cause, pour cause de conflits d’intérêts. Avec ce système, le Medef peut s’avérer juge et partie !

De retour à Florange le 26 septembre, Hollande a annoncé un centre de recherche sidérurgique… qui exclut de son périmètre les hauts fourneaux ! Il y a promis « d’assurer l’acier de demain » – mais comment croire celui qui s’est révélé incapable de préserver l’acier d’aujourd’hui ?

Pourtant, il y a des solutions. Nous avons formulé quatre propositions : réquisition du site et relance des hauts-fourneaux pour mettre en œuvre le projet ULCOS de réduction d’émission de CO², une commission d’enquête sur la stratégie de Mittal et les subventions versées, le vote du projet Front de Gauche voté par toute la gauche en février 2012 qui interdit les licenciements boursiers, ainsi qu’un droit de reprise des salariés. Sauver la filière est une question de volonté politique.

 

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