9 octobre 1934
Le 9 octobre 1934, Louis Barthou, ministre français des affaires étrangères est tué lors d’un attentat contre Alexandre 1er, Roi de Yougoslavie, en visite à Marseille. Blessé par la balle perdue d’un policier français, il est victime d’une forte hémorragie et meurt faute de soins.
Personnage peu connu, Louis Barthou, élu de la droite républicaine, est convaincu de la terrifiante menace que font planer Hitler et le national-socialisme sur le monde et sur la France. Son anti-communisme ne pouvant justifier la trahison de sa patrie, il prône donc l’isolement de l’Allemagne nazi. Dès 1933 il travaille à rassembler la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Union soviétique dans un front anti-allemand. Il devient ainsi le principal artisan du projet de pacte oriental destiné à stabiliser définitivement les frontières européennes. Ce pacte est arrêté début juin 1934 et prévoit la participation de l’Allemagne, des Etats baltes, de la Finlande, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie et de l’URSS. Tous les signataires devaient s’engager à prêter une assistance immédiate au contractant dont il serait le voisin et qui serait victime d’une agression de la part d’un des autres participants au pacte. Cette stipulation se double d’une assistance mutuelle franco-soviétique. La mise en place de ce plan entraine également un rapprochement entre la France et l’URSS qui obtient son adhésion à la Société des Nations à cette occasion.
Mais le pacte oriental reste mal vu par les anglais, décrié par les polonais aligné sur l’Allemagne, inaudible auprès d’une armée verrouillée et scandaleux pour les capitalistes français pour qui l’ennemi était les bolcheviks plus que les nazis. Le projet est donc enterré avec Louis Barthou. C’est Laval qui lui succède, concédant un pacte franco-soviétique signé en 1935, mais jamais ratifié donc inopérant. Dès lors c’est un changement radical de la diplomatie française qui s’éloigne de l’URSS, de plus en plus isolée. Et qui conduira la France aux accords de Munich mais aussi à l’abandon des républicains espagnol.