Protection judiciaire de la jeunesse – Oui à l’éducation, non à l’enfermement !
Après avoir déclaré dans « Libération » paru le 7 août 2012 que les centres éducatifs fermés (CEF) n’étaient pas « LA solution », la ministre de la Justice a malheureusement passé la marche arrière quelques heures plus tard en affirmant qu’il y aurait bien, conformément à ce qu’avait dit François Hollande pendant sa campagne, la création de nouveaux CEF. Ceux-ci coûtent de 800 à 1000 euros par jour et par enfant accueilli, contre 150 euros pour les foyers classiques de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Essentiellement gérés par des associations de droit privé, les CEF ont vocation à accueillir, sur décision d’un juge des enfants, des enfants de 13 à 18 ans, souvent avant même leur condamnation, mais qui ont déjà fait l’objet d’autres procédures pénales. Conformément à leur intitulé, l’enfermement est au centre de ce dispositif et toute fugue, même sans nouveau délit, peut entraîner une incarcération. Plusieurs études du ministère comme du contrôleur général des lieux privatifs de liberté ont montré que, par-delà un intitulé unique, les CEF fonctionnaient bien souvent avec des orientations différentes selon les lieux et que, plus les structures étaient ouvertes sur l’extérieur dans les dispositifs de droit commun (inscription à l’école, formation professionnelle, activités extra-scolaires, …), plus la récidive était réduite. Conclusion : l’enfermement, loin d’être une plus-value éducative, est un frein à l’insertion et à l’émancipation de ces enfants en difficulté. Ce qui marche, c’est la prise en charge éducative et, le cas échéant, psychothérapeutique. Le Parti de Gauche est donc favorable à ce que des moyens conséquents, retirés par l’ancienne majorité, soient alloués à ces objectifs, autant que de besoin, mais demande à Christiane Taubira, de ne pas céder au » fantasme » de l’enfermement selon sa propre expression. Les CEF doivent devenir des centres éducatifs, sans leur retirer aucun des moyens dont ils disposent aujourd’hui. Un plan budgétaire pluri-annuel de rattrappage en faveur de la PJJ, étranglée par l’ancienne majorité, doit être adopté d’urgence.