Mali : la communication ne compensera pas l’absence de stratégie
Vendredi 25 octobre, certains journaux ont daigné informer les français du lancement d’une « opération militaire de grande ampleur » impliquant plusieurs centaines de soldats français dans le nord du Mali. Elle vise à contrer les djihadistes qui se sont « réorganisés », afin de garantir la sécurité à quelques semaines des élections législatives.Les discours triomphalistes de l’hiver dernier, après la mise en déroute temporaire des assaillants, semblent loin. Tout comme ceux de l’été, lors d’une élection formelle et prématurée imposée sous la menace d’une coupure des aides internationales et bien insuffisante pour garantir la sécurité des populations Maliennes.
Il n’y a rien de surprenant dans cette réorganisation des djihadistes. Le Parti de Gauche avait dès le départ mis en garde contre les impasses de cette intervention, et exigé un débat public. En vain, le Président Hollande refusant toute contradiction. Cette attitude de déni n’enlève rien au fait que tout un ensemble de facteurs déterminants, tant sur le plan des problèmes économiques et sociaux que d’un strict point de vue militaire, ont été négligés dès l’origine de cette intervention dont la « stratégie » s’est réduite à une opération de communication aux accents néo-conservateurs sur la « guerre au terrorisme ».
Nous avions donc vu juste en refusant de céder aux sirènes de la guerre libératrice courte et joyeuse. La décision prise à la hâte en janvier risque d’engager l’armée française dans une guerre sans fin. D’autant plus que la France se retrouve très isolée, alors même que François Hollande avait garanti un passage de relai à des forces africains sous mandat de l’ONU.
Monsieur le Président, il est plus que temps de réagir en revoyant en profondeur la stratégie de la France au Mali. Ceci suppose pour commencer d’écouter les voix contradictoires, telle celle d’Aminata Traoré, qui s’était vue au printemps refuser par la France l’octroi d’un visa pour venir participer en Europe à un débat sur l’intervention au Mali.
Ci-dessous les liens vers les prises de position du PG depuis janvier sur l’intervention française au Mali :