Moratoire sur les rythmes scolaires
La réforme des rythmes scolaires appliquée dans un contexte d’inégalités territoriales accrues par les désengagements successifs de l’Etat doit être combattue jusqu’au bout, même si le Premier ministre annonce le maintien en 2014 du fonds d’amorçage (par nature voué à disparaître…) versé aux communes qui ont mis en place la réforme dès la rentrée 2013. Les élus locaux savent que la parole des austères de gauche ne vaut pas mieux que celle des austères de droite, surtout quand, dans le même temps, l’Etat va raboter les dotations aux collectivités territoriales de plus de 4,5 milliards en 2014 et 2015.
La première solution pour refuser la réforme a été de demander une dérogation visant à ne pas appliquer la réforme en 2013. Pour 2014, les services de l’éducation nationale mettent une pression féroce sur les maires pour qu’ils bouclent les dispositifs avant les élections municipales des 23 et 30 mars 2014, afin de ne pas « perturber » la campagne électorale…
Le fait que les citoyens puissent se prononcer sur un tel sujet à l’occasion d’un scrutin qui concerne directement la collectivité qui aura la charge (y compris sur le plan financier) de mettre en œuvre cette « réforme » est donc considéré comme une perturbation !
Nous devons refuser une telle logique et entamer un bras de fer avec l’Etat pour obtenir que les citoyen-ne-s puissent s’emparer de cette question et débattent des choix possibles. Il serait scandaleux de laisser à des équipes en fin de mandat la responsabilité de figer un dispositif, sans avoir mené une réflexion globale guidée par la recherche de l’intérêt général, avec une réelle implication citoyenne.
A défaut d’obtenir le moratoire que nous avons souhaité et validé lors de notre convention municipale de Clermont-Ferrand les 12 et 13 octobre dernier, nous permettrons par l’irruption des citoyen-ne-s dans ce débat que les enfants soient au centre du sujet et que des moyens conséquents soient mis en œuvre par les municipalités.
Bien sûr, nous profiterons de la campagne municipale pour dénoncer les politiques autéritaires, leur inefficacité, leur injustice. Ces politiques, dont la réforme des rythmes scolaires n’est qu’un exemple parmi d’autres, doivent être sanctionnées par les électrices et les électeurs. C’est la raison pour laquelle il doit être possible de le faire dans un maximum de communes avec un bulletin de vote Front de Gauche.