Victoire des grévistes Sud Psa Poissy !

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Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)  

Ce matin, en me levant, j’avais un air de Pagny dans la tête : « Y a pas un homme qui soit né pour ça ».

Non. Personne ne mérite le traitement que subissent les salarié-es au sein de PSA.

Harcèlement moral, répressions syndicales, inégalités de traitements entre les organisations syndicales dites « non représentatives », sous-évaluation des compétences donc des salaires, etc…
Le protocole d’accord de fin de conflit signé ce matin entre les grévistes et la direction dénonce cette dictature de la part de la direction.

Aucun mot n’existe pour exprimer le courage, la fierté, la détermination et la ténacité des 7 grévistes de la faim de Poissy.

44 jours. Des négociations en trompe l’œil. Des reculs de la part de PSA au moment de signer le protocole afin de laisser pourrir la situation.

C’était sans compter sur la détermination de ces indomptables. Jamais à un seul moment ils n’ont cédé. Ils ont par leur combat prouvé à PSA que la dignité n’est pas achetable. Et que leur faim de justice était inébranlable.

Et les Lions ont gagné. Pas uniquement pour eux. Pour TOUS. En négociant pour 7, ils ont combattu pour TOUS les salarié-es de PSA.
En exigeant une enquête de l’inspection du travail au sein du site de Poissy. En exigeant la ré-évaluation des postes de travail en fonction des compétences, de l’expérience et donc des salaires. En exigeant l’égalité et le respect des droits pour toutes et tous. En exigeant l’équité au sein des organisations syndicales non-représentatives. Tous ces points figurent dans l’accord signé par la direction.

La grève de la faim n’est pas une action anodine. Ce n’est pas une lutte comme les autres. Elle est lourde de conséquences en terme de santé pour les hommes ou les femmes qui entrent dans cette action ultime, sachant qu’ils ou elles peuvent subir de graves séquelles et mettre leur vie en danger de mort. A l’appel des 7 grévistes de PSA, nous avons pris nos responsabilités politiques en répondant présents et en leur apportant toute l’aide et le soutien que nous pouvions leur fournir. Aide médiatique, aide matérielle, aide humaine.

Nous avons vécu auprès d’eux une belle aventure humaine. Nous sommes passé-es par tous les sentiments.
Des moments de douleurs, lorsque nous les voyions allongés, affaiblis, tomber après des négociations se terminant par des malaises et des hospitalisations. Chez PSA, 10 médecins travaillent sur le site. Et pourtant… Pas un n’est venu évaluer une seule fois leur état de santé. Pas un n’est venu lorsque le SAMU ou les pompiers étaient présents, arrivés sirènes hurlantes, et parfois hospitalisation de l’un des grévistes. Il leur fallait l’autorisation de la direction… Serment d’Hippocrate contre serment d’hypocrites.

Des moments de joie lorsqu’ils se mettaient a chanter et nous entraînaient dans la danse (hein Abdi ? « Qu’est-ce qu’on a ? Qu’est-ce qu’on n’a pas ? », LE tube des grévistes ! -:)) ». Ou que l’on engageait une partie de dame, sur un damier dessiné sur un carton et ou les bouchons de bouteilles servaient de pions.

Des moments d’admiration quand, têtes hautes, ils renvoyaient les DRH dans leurs bureaux rutilants alors qu’eux reprenaient possession de leurs lits de camps ou de leurs tentes.

Abdi-Ilah.jpgDes moments d’émotions lorsqu’ils commençaient à nous parler de la famille, des épouses et des enfants. Au vu des photos que nous avons partagé, les petites bouilles qui entraînaient chez le papa le souvenir rigolo d’une anecdote ou d’un bon tour de la petite fille ou du petit garçon.

Des heures de silence, assis auprès de l’un ou de l’autre, et ou les mots silencieux n’avaient pas besoin d’êtres exprimés. Etre là. Juste là.

Nous avons vécu des moments de très grandes inquiétudes face à l’affaiblissement et de la perte de poids.
Lorsque nous étions bouleversé-es et que le doute était trop fort, c’est eux qui ont su trouver les mots pour nous rassurer, qu’ils menaient un combat dur mais que face a Psa, ils ne pouvaient pas laisser continuer la dictature patronale continuer le massacre humain.

La force de leurs convictions n’a elle jamais faiblit. Alors on a tenu. Je ne vais pas citer tous les noms des militant-es qui ont soutenu la liste. Mais il serait juste d’en citer au moins deux : Georges et Olivier, présents jours et nuit avec eux.

najem.jpgHicham, Ahmed, Said, Ahmi, Houceme, Abdi, Hokrim,
Vous avez mené une sacré lutte. Celle de la classe ouvrière face aux patrons voyous et assassins, prêts à vous laisser crever sur le trottoir. Vous l’avez menée avec classe, fierté et dignité.

Hicham nous a dit « Avec le soutien et la solidarité de vous tous présents encore aujourd’hui j’ai rencontré une autre France. »
Non Hicham. Ce n’est pas une autre France. C’est juste celle de celles et ceux qui luttent, comme vous, pour un autre monde. Un monde juste, équitable, ou l’humain est au centre des décisions, syndicales, politiques et associatives.

Ce matin, lors de l’annonce de la signature du protocole d’accord, toutes celles et ceux qui étaient présents on laissé couler les larmes. Les éclats de rires, les sourires, les embrassades, puis le départ, discret, nous sommes repartis comme nous sommes venus. Mais définitivement changés et enrichis de cette expérience humaine que nous avons vécue près de vous. Une belle aventure les amis. Une très belle histoire humaine.

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Oui, nous vous avons soutenu, vous les 7 de Poissy, des hommes vainqueurs aujourd’hui, car comme le dit la chanson, y a pas un homme qui soit né pour « ça », ni chez PSA, ni ailleurs.

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