Fessenheim : Stop ou encore ?
Alors que le gouvernement est actuellement en pleine « réflexion » pour engager une prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires du parc français,
Francis Rol-Tanguy, délégué interministériel à la fermeture de la centrale nucléaire et à la reconversion du site de Fessenheim, vient d’être nommé directeur de cabinet du ministre de l’écologie Philippe Martin, laissant à sa place stratégique Michael Ohier qui « assurera l’intérim de la délégation à la fermeture de la centrale nucléaire et à la reconversion du site de Fessenheim » d’après les mots mêmes du communiqué du gouvernement.
Par cette décision le gouvernement montre une fois de plus son désintérêt total pour la question de la politique énergétique française, et son peu d’empressement à fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne centrale du parc nucléaire français. Pour le moment la nomination de Francis Rol-Tanguy était la seule véritable décision du gouvernement dans le sens de la fermeture de la centrale. Inutile de rappeler que ce n’est pas une démarche suffisante pour fermer une centrale nucléaire. Aujourd’hui le gouvernement remplace monsieur Rol-Tanguy par son adjoint dans le but d’assurer son « intérim » ! La question de la fermeture de Fessenheim et du reclassement des salariés de la centrale n’est-elle pas une question suffisamment importante pour que les personnes qui en sont responsables mènent ce travail sur le long terme ? Monsieur Rol-Tanguy est à son poste depuis moins d’un an et aujourd’hui il convient d’assurer son « intérim ». Comme si fermer Fessenheim n’était au final qu’un petit boulot, d’une simplicité évidente.
Cette décision est un très mauvais signe envoyé aux salariés de la centrale qui méritent plus de considération de la part du gouvernement. Ils ne doivent pas être la variable d’ajustement de la fermeture de la plus vieille centrale nucléaire française, mais doivent être pleinement intégrés dans le processus. De plus, le gouvernement doit enfin prendre des mesures suffisantes et convaincantes pour assurer cette fermeture, qui aurait dû intervenir dès le début de cette année !
En réunion publique mardi 22 octobre à Strasbourg, Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, a rappelé que Fessenheim doit fermer impérativement et au plus tôt. Il a aussi tenu à rappeler que nous devons sortir du nucléaire et que nous pouvons faire autrement avec la planification écologique. Le Parti de Gauche 67 propose de débattre de ces enjeux lors d’une réunion publique autour de l’Ecosocialisme, qui se tiendra fin novembre à Strasbourg.
Prévue de longue date, cette rencontre s’inscrira manifestement dans une actualité brûlante et inquiétante pour tous ceux qui sont sensibles aux questions écologiques.