Un élu parisien veut restreindre le budget consacré par la Ville aux églises
Au nom de la séparation de l’Église et de l’État, un élu du Parti de gauche du Conseil de Paris fustige les sommes allouées par Bertrand Delanoë à la restauration et l’entretien des églises de la Ville, alors que des associations crient à l’état d’urgence du patrimoine religieux parisien.
À Paris, le budget de la Ville consacré à la restauration des églises crée la polémique. Pas assez important pour les uns, qui sonnent l’hallali du patrimoine religieux de la capitale, «dans un état pitoyable» exagéré pour les autres qui, à l’heure où la laïcité est un sujet si sensible, estiment que ces deniers publics dédiés au culte sont déjà beaucoup trop importants.
Prise en étau, la mairie doit s’attendre mercredi à la cristallisation de ces tensions avec la présentation d’un vœu au Conseil de Paris , élu du Parti de gauche, décidé à épingler le «zèle» d’une ville «trop généreuse» envers ses églises.
L’élu voit dans les 11 millions d’euros annuels alloués à la restauration des édifices cultuels un coup porté contre la laïcité. «Si la commune, propriétaire des biens cultuels depuis la loi de 1905, doit veiller à leur entretien, la loi ne lui fait aucune obligation de payer la restauration des décors et les mille et un travaux de confort, comme le chauffage ou l’électricité, s’emporte-t-il. La Ville ne doit financer que ce que la loi exige, à savoir la sécurité des bâtiments. Or il apparaît qu’elle va bien au-delà. Respectons la loi de séparation de l’Église et de l’État, respectons la laïcité, ne créons pas une injustice pour les autres cultes. Car à ce moment-là, pourquoi ne pas donner autant pour les mosquées et les synagogues? À la Ville de payer pour la sécurisation, aux fidèles de financer le culte!»
Le texte du vœu, que Le Figaro a pu consulter, invite particulièrement l’évêché de Paris à «prendre toute sa part dans l’entretien des églises parisiennes, ainsi que d’autres institutions dont c’est la mission».