7 février 1992
Le 7 février 1992, les représentants de douze pays européens se retrouvent à Maastricht, aux Pays-Bas, pour signer un traité d’union économique, monétaire et politique. La Communauté Economique Européenne laisse ainsi place à l’Union européenne. Celle-ci est constituée de 3 piliers : les Communautés, la politique étrangère et de sécurité commune, la coopération en matière de justice et d’affaires intérieures. Le traité institue également une citoyenneté européenne. Mais surtout il lance l’Union économique et monétaire (UEM) en prévoyant la mise en place d’une monnaie unique, sous condition du respect des critères de convergences alors définis : stabilité des prix et des taux d’intérêt, déficit public inférieur à 3% du PIB, dette publique inférieure à 60% du PIB.
Le traité sera approuvé par référendum en France le 20 septembre, sous l’influence notamment de François Mitterrand qui prendra fait et cause pour le « oui », et entre en vigueur le 1er novembre 1993. Le pari des socialistes était alors que l’intégration économique et monétaire créerait progressivement les conditions d’une intégration sociale et politique permettant à l’Europe d’affronter la mondialisation, nouvel âge du capitalisme. Mais ce pari a échoué. Pire, le modèle marchand d’intégration économique et monétaire de Maastricht a fait reculer les droits sociaux et démocratiques des peuples dans toute l’Europe. Aussi dès 1996 il est dénoncé par la gauche du PS d’alors, avec un texte intitulé « Maastricht, c’est fini », présenté à la Convention «Europe et mondialisation» du Parti socialiste. En son sein, Jean-Luc Mélenchon qui s’opposera avec constance aux nouvelles étapes de la construction libérale de l’Union européenne découlant du traité de Maastricht : adoption de l’euro (1998), traité d’Amsterdam (1999), traité Constitutionnel Européen (2005) et traité de Lisbonne (2007), dernier carcan de l’Europe austéritaire.