Abandon de la loi famille • Un faute politique majeure

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Ainsi donc François Hollande a de nouveau reculé. Il aura suffit d’une manifestation d’ultras pour qui les rôles dans la société découlent du sexe et les inégalités hommes femmes ne concernent que les salaires. Ils refusent même que l’école enseigne des valeurs car pour eux elle doit se contenter d’apprendre à lire, écrire et compter. Il s’agit donc d’un affrontement sur le projet de société, la conception de notre République et du rôle de l’école dans la formation des citoyens. Capituler devant une telle réaction est irresponsable et met en danger notre modèle de société. Manuel Valls en est d’ailleurs un des principaux responsables puisque c’est lui qui exprime régulièrement ce que doivent être les orientations du gouvernement, comme il vient encore de le faire contre la PMA. Ce gouvernement qui se montre si dur depuis le début pour les électeurs qui l’ont élu en croyant tourner la page du sarkozisme, n’arrête pas de reculer devant la droite et le Medef.

Un tel recul pour quel profit ? A gauche c’est le tollé général : les députés du PS et d’EELV se sentent trahis après les promesses répétées sur la PMA, les familles recomposées qui attendaient avec impatience la loi pour leur simplifier la vie au quotidien sont furieuses, et plus globalement toutes celles et ceux qui à gauche subissent de plein fouet la politique régressive à l’œuvre depuis près de 2 ans se sentent floués de ne rien obtenir quand la droite est au contraire cajolée. Celle-ci ne peut que se sentir renforcée. Les organisateurs des manifestations ont d’ailleurs immédiatement annoncé qu’ils allaient continuer pour obtenir le retrait de l’ABCD de l’égalité à l’école primaire. Et après ce premier recul inespéré pour eux, l’ensemble de la droite et de l’extrême-droite va s’engouffrer dans la brèche. Faire face à cette montée de la réaction ne passe sûrement pas par le fait de se précipiter derrière le PS, responsable du désarroi actuel, mais par la construction d’une réelle opposition de gauche capable de propositions tant économiques, que sociales et sociétales en rupture avec la politique menée actuellement.

Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche

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