Un lobby américain détruit l’emploi en Meuse
Le Groupe Huntsman corporation a décidé de restructurer son activité de production de tensioactif en Europe. Sa première victime : l’usine de Han-sur-Meuse. Quatre-vingt salariés sont ainsi menacés par des suppressions de poste, dans une région déjà dévastée par la crise. Le groupe a pourtant un chiffre d’affaire faramineux, plus de 11 milliard d’euros chaque année. Le site de Han-sur-Meuse est tout à fait rentable puisqu’il dégage chaque année près de un million d’euros de résultat net.
La logique prédatrice des financiers à la tête de l’entreprise précipite toute une vallée dans l’incertitude et la précarité. Ces patrons voyous n’ont même pas pris en compte les revendications des syndicats touchant notamment aux conditions de reclassement des salariés. Cette façon d’agir est une constante de l’entreprise qui a fait de la sorte lors de sa précédente restructuration, dans ses usines Suisses du Valais, en février 2013.
Ces patrons qui ont si peu de scrupules ont un visage et une adresse. Ils sont mêmes bien connus des cercles de pouvoir européen et français. La société est aux mains de la famille Huntsman. Jon Huntsman Jr, ancien candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine de 2012, membre du conseil d’administration de Huntsman Corporation est également président de l’Atlantic Council, un lobby américain, interlocuteur privilégié de la commission. Ce mardi 18 février 2014, Jon Huntsman Jr a reçu dans les locaux du Council, à Washington, Karel de Gucht, commissaire Européen au commerce, en charge des négociations, TTIP/TAFTA, sur le grand marché transatlantique.
Le Parti de Gauche dénonce ces licenciements qui obéissent à la seule logique de la rentabilité financière. Cet événement rend manifeste la collusion qui existe en Europe entre les entreprises multinationales et les instances européennes. Voilà l’Europe que nous propose la commission, celle qui permet à un groupe de licencier sans autre raison que l’appétit de l’argent. Ce sont les lobbys comme l’Atlantic Council qui dictent aujourd’hui leur loi en Europe, qui tiennent la plume des traités de libre-échange, qui cassent notre état social et prônent partout la dérégulation.
Des mesures d’urgence s’imposent : il faut rapidement mettre en place une vraie loi d’interdiction des licenciements boursiers. Il faut mettre fin aux négociations sur le grand marché transatlantique. L’union européenne, par la voix de son parlement doit reprendre la main pour se prémunir contre l’influence des lobbys prédateurs qui ont pour seul objectif le profit. Pour ce faire, elle doit interdire les activités de lobbying des multinationales ou de groupes financiers.