Le 1er mars 1981

Le 1er mars 1981, dans la prison de Maze, Robert Gerard Sands, communément appelé Bobby Sands entame une grève de la faim. Les conditions de détention sont particulièrement dures pour les prisonniers membres de l’IRA. En 1976, ils perdent le statut de prisonnier politiques et entament les premières protestations. Pendant la « protestation des couvertures » (the blanket protest), les détenus refusent de revêtir l’uniforme des prisonniers de droit commun et vivent nus sous des couvertures. Puis à partir de 1978, à la suite de nouvelles violences et brimades des gardiens, les prisonniers refusent de quitter leurs cellules et de se laver, c’est la « protestation sale » (the dirty protest). Mais le pouvoir thatchérien ne transige pas. En octobre 1980, les premières grèves de la faim ont lieu dans le bloc H de la prison, celui où sont détenus les membres de l’IRA. La Dame de fer ne recule toujours pas et le mouvement est interrompu avant d’avoir obtenu gain de cause.

Bobby Sands, condamné à 14 ans de détention et incarcéré depuis 1977 veut relancer le mouvement de grève de la faim et, cette fois-ci, d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la mort. Il recueille les noms de 70 volontaires prêts à l’accompagner dans cet ultime combat. Bobby Sands est le premier à jeûner à partir du 1er mars 1981. Un nouveau gréviste doit rejoindre le mouvement toutes les deux semaines.

En avril, alors qu’il poursuit sa grève de la faim, il est élu député le 9 avril. Il ne pourra jamais occuper ce poste. La « Dame de fer », l’amie du dictateur Pinochet, démontre encore une fois son inhumanité et le peu de cas que les libéraux portent à la vie humaine. Au bout de 66 jours, le 5 mai, Bobby Sands meurt. 9 de ses camarades de lutte sacrifient leur vie avant que le mouvement ne s’achève en août 1981.

L’émotion internationale est grande. Des manifestations dans de nombreuses villes européennes sont organisées, le gouvernement Thatcher est pointé du doigt. La tension s’est accrue en Irlande du Nord et l’IRA se renforce face à la fermeté du pouvoir britannique. En 1983, le gouvernement Thatcher cède. S’il refuse de leur accorder le statut de prisonnier politique, il accepte les 5 « exigences de l’IRA » sur les conditions de détention.

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