Déclaration du Secrétariat National du Parti de Gauche
Notre dernier conseil national a adopté une résolution très claire sur les Européennes. Cette élection, à la suite des précédentes mobilisations politiques électorale et sociale de notre pays, est une occasion décisive pour placer en tête l’opposition de gauche face à la droite et à l’extrême droite. C’est pourquoi nous faisons de la construction du Front de gauche l’axe pioritaire de notre stratégie. Les divergences avec le Parti communiste quand il choisit de retourner faire des alliances avec le Parti socialiste n’y changent rien. Certes, cela n’efface pas le problème des municipales où dans la moitié des villes, le PCF ne part pas avec ses alliés naturels du FDG. Mais notre rôle n’en est que plus décisif : maintenir l’indépendance du Front de gauche pour pouvoir rassembler, unir, préparer une nouvelle majorité politique dans notre pays. Quand dans des villes, le PCF nous tourne le dos, nous faisons quand même vivre la nouvelle maison commune. C’est à ce prix que notre peuple saura qu’il peut se tourner vers nous, notre programme, nos organisations comme vers une alternative sans compromission avec l’injuste et cruel ordre établi actuel. Nous maintenons donc l’expression de notre point de vue : les listes communes impliquant des membres du FDG sous la direction des socialistes aux élections municipales, discréditent notre crédibilité et brouillent notre message.
C’est pourquoi nous nous réjouissons de la déclaration de Pierre Laurent au nom de la direction du PCF. Certes elle intervient bien tard alors que nous aurions pu nous dispenser de plusieurs mois de polémiques publiques. Mais elle n’en a que davantage de valeur puisqu’elle a été soigneusement pesée. Nous croyons que notre débat public, en dépit de ses lourds inconvénients, aura cependant permis de fortifieŕ la prise de conscience parmi nos élécteurs et militants sur les enjeux de la stratégie à appliquer pour changer de majorité de gauche. Nous considérons que notre message, unitaire mais ferme sur la stratégie, a été entendu. Jeudi 20 février, le PCF Paris avait annoncé le retrait du logo FDG sur le matériel officiel de la liste Hidalgo conformément à ce que nous demandions en préalable. Un point dur était ainsi levé. Ce 6 mars c’est maintenant Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui nous a transmis son courrier envoyé à tous les adhérents communistes. Dans la conclusion de cette lettre il revient sur « les conditions » (dixit) que posait notre parti à l’ouverture de discussions sur les Européennes. Après avoir cité le retrait du logo à Paris comme l’un de ces signes, le Secrétaire national du PCF reprend, mais cette fois-ci officiellement, les propos que nous avait tenus la délégation du PCF lors de notre rencontre bilatérale du 17 janvier dernier,. Au sujet des scrutins de 2015, il rappelle donc que “la présentation de candidats (au premier tour) est déjà la règle” au PCF. Il poursuit, en prenant pour référence la construction “des listes du Front de gauche en 2010 dans la grande majorité des régions”, élections où en effet le Front de Gauche avait bien proposé à ces Régionales la ligne nationale de l’autonomie. En conséquence, Pierre Laurent confirme que “les enjeux dans les collectivités départementales et régionales conduiront probablement à approfondir les choix dans cette direction”. S’il précise que “ces choix devront être débattus et tranchés par les communistes”, il annonce également qu’ils seront issus d’une “discussion avec toutes les forces du Front de gauche”. Ce dernier point est important pour nous. En effet la décision communiste de faire des listes communes avec le PS avait été prise partout sans aucun débat préalable entre partenaires du Front de gauche. Cela ni avant ni pendant, ni encore moins à l’occasion des abandons de poste comme ceux des têtes de listes communistes à Henin Beaumont, Rouen ou ailleurs.
Ainsi à l’inverse de ce qui s’est passé pour les municipales, nous actons que l’équipe dirigeante du PCF, avec ses mots, se déclare en faveur d’une ligne nationale, discutée dans le cadre du Front de Gauche, pour les élections Régionales et cantonales de 2015, soit les prochaines élections à deux tours. Elle confirme également appeler à des listes du Front de Gauche dès le premier tour de ces élections. Cela nous satisfait pleinement et met un terme à la discussion sur le sujet au niveau national. Cependant, cette prise de position n’engage pas les niveaux de décision statutaires du PCF. Or nous avons connu de sévères retournements de situation localement. Un exemple de ce type d’attitude a été donné dans des conditions très déplorables à d’Hénin Beaumont. Nous resterons donc très attentifs et prévoyants aux cotés de nos partenaires nationaux.
Il n’en reste pas moins que nous enregistrons donc avec satisfaction la déclaration de Pierre Laurent. Nous considérons cet engagement comme la reconnaissance d’un FDG avant tout défini par sa stratégie d’autonomie. C’est le sens du document stratégique adopté par tous il y a quelque mois. Une stratégie qui devra être la ligne nationale du FDG dans les élections à venir. Bien sûr il faudra que ces paroles se transforment en actes. Nous réitérons notre demande que soit formée une liste électorale nationale des personnes engagées au Front de Gauche qui décident par leur vote de la stratégie de ceux qui s’intituleront Front de gauche dans les élections. Le PG ne peut envisager que soit galvaudée la stratégie d’autonomie du Front de Gauche et son sigle usurpé par le PS . C’est la condition pour qu’il soit utile à la recomposition en profondeur de l’espace politique et qu’il puisse espérer devenir la première force à gauche, pour une vraie alternative.
En conséquence nous engageons au plus vite les négociations en vue de la constitution de listes aux Européennes avec nos partenaires du FDG. Nous maintenons l’ambition qu’elles soient les plus larges possibles et ouvertes à toutes les forces et personnalités opposées « à la politique d’austérité du gouvernement et à la politique de l’UE ». Nous affirmons notre confiance en nous même et dans l’énergie de notre peuple pour sortir de l’impasse où la droite et les solfériniens l’ont enfermé.