Élections au Québec – Défaite des libéraux et première victoire des étudiants
Les élections provinciales qui viennent d’avoir lieu le 4 septembre ont conduit à la défaite du Parti Libéral du Québec (PLQ), au pouvoir depuis 2003. Le Parti Québécois (centre-gauche, souverainiste) l’emporte de justesse avec 32% contre 31% au PLQ (droite, fédéraliste) et 27% à la Coalition Avenir Québec (centre-droit, fédéraliste). Avec 54 députés sur 125, le PQ pourra former un gouvernement minoritaire. Ces élections ont été marquées par une forte mobilisation des électeurs, avec un taux de participation de 73,7% contre 57% lors des élections de 2008.
Si le PLQ a bien résisté à la percée du Parti Québécois, il essuie une défaite symbolique dans la circonscription du Premier Ministre sortant, Jean CHAREST. Ces élections ont également été marquées par le renforcement du parti de gauche Québec Solidaire, qui obtient 6% contre 3,8% aux élections précédentes. Cette poussée de Québec Solidaire est fortement contrainte par le mode de scrutin majoritaire à un tour et le vote stratégique. Néanmoins, Québec Solidaire progresse fortement dans plusieurs circonscriptions de Montréal (Laurier Dorion, Outremont, Hochelaga Maisonneuve, Sainte Marie Saint Jacques) et y devient la deuxième ou troisième force politique. Ce parti conquiert une seconde circonscription à Montréal : celle de Gouin, voisine de la circonscription déjà détenue par QS à Mercier. Françoise DAVID, co-présidente de Québec Solidaire y bat lourdement Nicolas GIRARD, député sortant et bien implanté du PQ.
Ces élections ont été convoquées durant l’été ; la campagne électorale a duré en tout et pour tout 35 jours. Le gouvernement libéral de Jean CHAREST faisait face depuis la mi-février à une grève étudiante historique contre sa décision d’augmenter les frais d’inscription. Il a cherché à instrumentaliser le conflit avec le étudiants, en prétendant incarner l’ordre contre la chienlit. Jean CHAREST a joué et a perdu les élections…
Le nouveau chef de gouvernement du Québec, Pauline MAROIS, a annoncé qu’elle supprimerait par décret la hausse de 1 625 $ des frais d’inscription et abrogerait la Loi 78 adoptée en toute hâte par le gouvernement CHAREST pour réprimer le mouvement étudiant.
En tout état de cause, les étudiants ont gagné ! Ils ont bloqué la hausse (slogan du mouvement). Durant ses 6 mois de lutte, ce mouvement social est parvenu à coaliser autour de lui de larges secteurs de la société civile : écologistes, syndicalistes, professeurs, militants politiques, familles. Il ne s’est pas posé comme un mouvement catégoriel mais comme un mouvement de toute la société, en remettant en cause l’ensemble de la politique du gouvernement : taxe santé, Plan Nord, exploitation des gaz de schiste, corruption… Les étudiants ont puissamment contribué à réveiller le peuple québécois et à faire renaître la gauche politique au Québec.
Le Parti de Gauche se félicite de la défaite du gouvernement libéral et des résultats encourageants de Québec Solidaire. Le Parti de Gauche adresse également un message de solidarité aux étudiants québécois mobilisés durant plus de 6 mois.