L’Humanité – Le service informatique de la SNCF délocalisé en Europe de l’Est

C’est le cercle vicieux de la rentabilité à tout prix. La SNCF a d’abord externalisé son service informatique, sous-traité à IBM, qui aujourd’hui délocalise. 500 emplois sont menacés d’ici 2013. 

Sncf-info

Le groupe américain IBM, qui vient de remporter le contrat de surveillance du fonctionnement des logiciels de la SNCF, a entrepris de délocaliser vers l’Europe de l’Est cette activité jusqu’ici réalisée en France, selon une information du quotidien Le Parisien.

Une tâche déjà sous-traitée, jusqu’à présent à la société française de services informatiques Steria, dont les salariés étaient détachés dans les locaux de la SNCF et travaillaient aux côtés des cheminots informaticiens. IBM proposait moins cher, et délocalise les emplois. Le pilotage de l’informatique du service des ressources humaines sera pour sa part transféré à une filiale espagnole du groupe français Sopra.

« La SNCF passe un contrat avec IBM pour délocaliser »

« 260 emplois de sous-traitants vont être supprimés et 45 postes de cheminots non remplacés. D’ici à 2013, ce sont 500 emplois en tout qui vont disparaître », déplore Hervé Giudici, secrétaire général de l’Union fédérale des cadres et agents de maîtrise de la CGT Cheminots, cité dans le journal de jeudi. Dans un communiqué, la SNCF indique que, outre 90 emplois au Maroc dans l’informatique du fret, « l’équivalent de 150 emplois sont localisés dans l’Union européenne (dont un tiers depuis plusieurs années). Pour ces emplois, SNCF a engagé des discussions avec ses fournisseurs, dans le cadre de sa gestion contractuelle, sur les conditions de leur localisation ».

« De manière assumée et délibérée, la SNCF passe un contrat avec IBM pour délocaliser », dénonce Sébastien Gillet, représentant Sud. « Faire piloter des installations qui se trouvent physiquement en France par des Polonais et des Tchèques, avec tous les problèmes de communication que cela induit, est une aberration », selon lui.

L’Unsa, qui milite pour « une SNCF intégrée », dénonce « ce dumping social » et la filialisation des services. « Plus on filialise, moins on a la main sur les choses », déplore Roger Dillenseger, secrétaire général adjoint de l’Unsa cheminots.

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