Colomb, l’anti canut de la République
Jeudi 6 décembre, Gérard Colomb, maire PS de Lyon, Président de la communauté urbaine et sénateur (n’en jetez plus !) était l’invité de France-Inter. L’occasion pour lui de défendre le projet métropolitain du Grand Lyon qui vise à avaler une partie du département du Rhône pour en faire, selon la formule du journaliste Patrick Cohen, un « hyper-Lyon ». Comme on construirait un hyper marché en somme.
Car le projet est bien celui-là et Gérard Colomb ne s’en défend même pas. Pire, il le revendique : « La question n’est pas aujourd’hui de regarder comment Lyon se situe par rapport aux autres villes françaises, mis à part l’Ile-de-France, on est très largement en tête […] .Au niveau de la France, on a fait la différence. Mais notre problème, c’est de passer du championnat de France à la Champion’s League, de se comparer à Barcelone, Munich ou Manchester ».
Craignant sans doute que sa métaphore footbalistique faisant l’éloge de la mise en concurrence entre les territoires ne soit pas suffisamment claire, il s’est cru tenu de préciser : « Aujourd’hui, il y a une espèce de compétition qui existe entre les entreprises mais qui existe aussi pour les grandes agglomérations ».
Voilà ce que recèle finalement le projet du Grand Lyon qui n’est jamais que l’une des déclinaisons de la future organisation territoriale que la Ministre Marylise Lebranchu présentera début 2013 après l’avoir déjà largement révélée. A la République une et indivisible seront substitués des territoires mis en concurrence sur les seules bases de l’attractivité économique. La logique de « compétitivité » pour les entreprises si chère à François Hollande et Jean-Marc Ayrault trouve sa déclinaison à l’échelle des territoires. Gérard Colomb ne sera plus le maire d’une métropole, il sera le PDG d’un groupe en compétition à l’international, le futur Lakshmi Mittal du Rhône.
Comme toujours, l’austérité a bon dos. C’est une fois encore en son nom qu’est tiré par le lyonnais Colomb le fil qui détisse la République. L’austérité gouvernementale est tout à la fois dogme et outil. Ainsi, à la question de Patrick Cohen « Est-ce que cela permettra de faire des économies ? », la réponse de Gérard Colomb est un cri du cœur « Oui, c’est l’essentiel si je puis dire ». Mais que ce soit dans les collectivités locales ou dans le pays, ceux qui financent l’austérité, c’est le peuple. Car lorsque le journaliste demande de préciser si « Pour les habitants, les taux de fiscalité seront baissés ou ils seront maintenus ? », Colomb est bien forcé d’admettre, penaud, sans oser finir sa phrase : « Non, non, vous savez, vu qu’on perd un certain nombre de recettes… ».
Il est jusqu’à la méthode qui est une atteinte directe à l’égalité républicaine. Le grand projet cher à François Hollande d’adapter la loi aux territoires tient là sa première déclinaison concrète : pour réaliser le Grand Lyon, il fallait scinder le département du Rhône en deux pour en rattacher une partie au projet métropolitain et laisser un bout croupion qui devra se débattre avec ce qu’il lui restera de moyens. Qu’à cela ne tienne. Le socialiste Gérard Colomb et le centriste Michel Mercier, président du département du Rhône, se sont entendus pour demander à Marylise Lebranchu une loi spéciale qui permettrait la scission. La Ministre a sauté sur l’occasion d’autant qu’elle revendique depuis des semaines de telles adaptations de loi en fonction des territoires. La fin programmée des départements est en marche. En l’espèce, il y aura grâce à la République à la carte de Hollande et Lebranchu des rhodaniens de première et de seconde zone, les serfs rattachés au château et les autres. Pathétique et vulgaire.
Avec le Grand Lyon, prémisse de ce qui se passera demain à Marseille, à Lille ou ailleurs, c’est à une métropolisation des rapports humains à laquelle nous assistons. La République n’est plus pensée en fonction des lieux de vies, des rapports sociaux, du pacte républicain qui lie chaque citoyen à la communauté humaine qui l’entoure en s’engageant de la sorte vis à vis de lui-même. Quand la République n’est plus Une, quand elle n’est plus indivisible, elle ne constitue plus un projet politique. Elle devient une coquille vide au service des marchés et des baronnies locales. C’est l’ancien régime qui rejoint les rapaces de la finance.
Pillage d’EADS par la finance • Que fait François Hollande ?
L’accord sur la « gouvernance » d’EADS est une nouvelle agression des financiers contre l’industrie. L’accord prévoit que 70% du capital sera désormais flottant, abandonné au vent des marchés financiers. Et que le poids des Etats, dont la France, sera réduit au sein du Conseil d’administration. C’est toute la politique industrielle d’aéronautique et de défense qui est ainsi compromise. C’est un recul dangereux de la souveraineté et de l’indépendance nationale.
Le grand gagnant est l’oligarque parasite Arnaud Lagardère qui quitte le navire. L’accord prévoit qu’EADS va gaspiller plus de 3 milliards d’euros pour racheter ses propres actions. Arnaud Lagardère empochera à lui seul 1,2 milliards d’euros !
Cet accord est inadmissible. Comment le gouvernement peut-il cautionner un pillage et un gaspillage aussi honteux ? Comme à Florange, le gouvernement humilie la France devant les financiers.
Rapport Jospin • Un replâtrage sans avancée démocratique
Les co-présidents du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard ont été reçus vendredi 30 novembre par le Président de la République concernant les conclusions du rapport Jospin sur les institutions. Voici l’analyse du Parti de Gauche sur les propositions de ce rapport qui sont un énième replâtrage de la Vème République.
Remarques du Parti de Gauche au sujet du rapport Jospin
La dernière fois que les Français étaient appelés aux urnes, l’abstention a atteint 44%. C’est un record absolu pour un second tour d’élections législatives sous
Un problème ? Une commission ! Telle fut assez classiquement la réponse du nouveau président de
Confier le débat sur le « renouveau démocratique » à une commission composée d’experts non élus travaillant à huis-clos ne peut que creuser le fossé entre les institutions et le peuple traité en mineur qu’il ne serait besoin ni de consulter ni même d’informer.
Choisir d’exclure de cette commission tout autre courant d’opinion que le PS ou l’UMP ne peut qu’aggraver un bipartisme qui étouffe la représentation de la diversité politique du pays.
Faire présider cette commission par Lionel Jospin, c’est confirmer d’entrée de jeu l’inversion du calendrier électoral et conforter la thèse présidentialiste dont notre démocratie a pourtant largement souffert sous Sarkozy.
Nous n’attendions pas de cette commission la convocation de l’Assemblée constituante défendue par le Front de Gauche. Mais qu’au moins le pouvoir accepte un débat large et transparent dans lequel il confronterait son point de vue aux autres options en présence, avant que le peuple n’en décide directement ou par l’intermédiaire de ses représentants. Telle est la définition même de la démocratie !
Une telle méthode a conduit logiquement à des résultats désolants sur le fond. L’ambition des travaux de la commission est restée très faible : apporter des correctifs aux institutions actuelles, mais pas question d’en modifier l’équilibre général, encore moins de remettre en cause
On peut en définitive regrouper les propositions contenues dans le rapport en trois axes :
- Aggraver le présidentialisme et le bipartisme (I)
- Répondre à l’absence de représentativité du Parlement par des symboles qui masquent mal le renforcement du bipartisme (II)
- Des mesures de « déontologie » dont les plus intéressantes ont peu de chances d’entrer concrètement en application (III)
I. Aggraver le présidentialisme et le bipartisme
Traumatisé par le résultat des élections de 2002, Lionel Jospin est resté convaincu que sa défaite était liée au nombre de candidats au premier tour. Aussi, les propositions de la commission sont animées de la volonté d’empêcher les petits partis d’avoir des candidats et de limiter les capacités d’accès aux médias aux autres partis que le PS et l’UMP.
a) Empêcher les petits partis d’être représentés à la présidentielle
Il est proposé de remplacer le système actuel (un candidat doit être parrainé par 500 élus) par un parrainage citoyen, en fixant à 150 000 le nombre de signatures nécessaires pour concourir.
Avec ce système, de nombreux candidats, pourtant représentatifs de vrais courants de pensée politique dans notre pays, n’auraient vraisemblablement pas pu se présenter aux dernières élections, : les deux candidats trotskistes, Nathalie Arthaud (202 002 voix) et Philippe Poutou (411 000 voix), voire Nicolas Dupont-Aignan (643 000 voix) ou même Eva Joly (828 000 voix). Par exemple, pour qu’Eva Joly puisse être candidate, près de 20 % de ses électeurs et électrices seraient obligés de révéler publiquement leur vote; et le chiffre est de 75% pour Nathalie Arthaud. Rappelons que le secret du vote est un principe constitutionnel…
Si 150 000 signatures ne font que environ 0,23 % de la population (en fait plutôt 0,34% car il s’agit de la population inscrite sur les listes électorales), ces signatures devraient être réunis dans au moins 50 départements soit la moitié des départements, avec au plus 7500 signatures par départements, soit par exemple 0,33 % de la population parisienne et jusqu’à 1,4 % de la population du 50 ème département français par la population. Cette limite de signatures par départements aura clairement comme résultat d’empêcher des petits partis d’obtenir cette répartition.
Au final, cette mesure va contre le pluralisme politique, et même contre le principe constitutionnel du secret du vote.
b) Effacer les petits partis qui arriveraient quand même à être représentés à la présidentielle
Une fois franchi cet obstacle des signatures, les propositions de modifications suivantes visent à dresser de nouveaux obstacles supplémentaires
- En réduisant leur financement public
- En réduisant leur temps de parole dans les médias audiovisuels
- En limitant le temps de campagne électorale, pour les empêcher de se faire connaître du public
En matière de financement public, il est proposé de remplacer le système actuel (où un candidat à plus de 5% des suffrages exprimés est remboursé) par un système avec 11 tranches de remboursement espacées de 2 points (de 0% à 2%, de 2% à 4% etc. la dernière tranche correspondant à plus de 20% des suffrages exprimés). Évidemment, ceux qui font plus de 20% seraient les mieux remboursés. Ce sont justement l’UMP et le PS qui font toujours plus de 20% . Cette modification a donc pour objectif de réduire le remboursement de tous les autres candidats. Ainsi en 2012, le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, serait moitié moins remboursé que les deux candidats UMP et PS. En plus les dépenses seraient engagées sans visibilité aucune du remboursement prévisible puisque celui-ci dépendrait du résultat.
Cette modification du financement introduirait donc une inégalité de traitement des candidats.
Il est aussi proposé de ne plus rembourser les prêts des partis politiques faits aux candidats. Sous prétexte que cela pourrait conduire à un enrichissement d’un candidat par détournement du remboursement !!! Pourtant actuellement les règles sont formelles : le candidat doit prouver qu’il a bien remboursé son parti. Les comptes des partis sont soumis à contrôle annuel. Donc tout existe pour le contrôle. La menace avancée est donc totalement inexistante. La modification aura donc pour conséquence d’écarter les candidats n’ayant pas d’apport personnel suffisant et auquel une banque peut refuser un prêt faute de garanties personnelles suffisantes. Cette mesure serait donc typiquement une mesure réservant aux détenteurs de capitaux de patrimoine ou de la confiance des banques, la candidature à la présidentielle.
Les règles de financement ainsi modifiées ne seraient pas plus justes contrairement à ce qui est écrit dans le rapport mais bien plus injustes !
En matière de temps de parole dans les médias audiovisuels, Lionel Jospin propose que le principe d’égalité s’applique seulement pendant la campagne officielle (les 15 derniers jours), et non plus, comme aujourd’hui, une fois la liste des candidats agréée par le Conseil constitutionnel (c’est-à-dire un mois avant le 1er tour). Bref, hormis les 15 derniers jours, le droit à l’expression médiatique serait limité aux candidats choisis par les médias et l’élection de 2012 nous a montré que dans ce cas cela voulait dire le PS, l’UMP et le FN.
Couplé avec l’avancée dans l’année de la tenue de l’élection présidentielle et des élections législatives, cela réduirait le temps de campagne médiatique pendant lequel les candidats extérieurs au système en place peuvent se faire connaître et percer. On se demande d’ailleurs si ce n’est pas l’objectif poursuivi.
c) Renforcer le présidentialisme
Après avoir renforcé le bipartisme à la présidentielle, la boucle est bouclée en renforçant le présidentialisme. Ainsi le délai entre l’élection présidentielle et les élections législatives serait réduit à trois semaines, contre cinq aujourd’hui, ce qui imposerait de déposer les candidatures le lundi, lendemain du dimanche de deuxième tour de l’élection présidentielle, et réduirait la campagne législative à 15 jours ! Bref, il s’agit d’aggraver les effets de l’inversion du calendrier électoral, en augmentant encore la soumission des élections législatives au résultat de la présidentielle.
Renforcement du présidentialisme et du bipartisme forment un ensemble cohérent dont nous ne voulons clairement pas !
II. Répondre à l’absence de représentativité du Parlement par des symboles qui masquent mal le renforcement du bipartisme
Aujourd’hui, le Parlement n’est absolument pas représentatif. A l’Assemblée nationale, l’UMP et le PS ont 90 % des sièges en ayant obtenu à peine 55 % des suffrages exprimés. Le Sénat, qui, élu au suffrage indirect, ne représente pas directement les citoyens, surreprésente massivement les territoires ruraux, en total décalage avec les réalités démographiques actuelles.
a) Une dose de proportionnelle totalement symbolique
Il est proposé que 10% des députés (soit 58 sur 577) soient élus à la proportionnelle, sur une liste nationale, les autres restant élu au scrutin uninominal majoritaire dans des circonscriptions. Seulement 10 % ! Ça veut dire que 90% des députés seraient encore élus selon un mode de scrutin qui ôte toute réelle représentativité à l’Assemblée nationale.
En plus, tous les partis (y compris les partis déjà surreprésentés) seraient concernés par le partage des 58 sièges. Ce ne serait donc pas un mécanisme de compensation/correction à destination des partis lésés dans leur représentation à cause du scrutin majoritaire (comme c’est le cas en Allemagne).
Ainsi un parti qui obtiendrait 10% des suffrages exprimés mais 0 député au scrutin majoritaire aurait droit à 6 députés (soit 1% des sièges à l’Assemblée nationale) ! Le Front de gauche aurait seulement 13 sièges contre 10 aujourd’hui ( à supposer que le redécoupage qui en découle ne vise pas à supprimer des députés FG comme le précédent) alors qu’il en aurait 40 à la proportionnelle intégrale !
Notons aussi la demi-mesure proposée pour l’élection des députés représentant les Français de l’étranger.
Consciente du ridicule d’une élection au découpage électoral surréaliste (l’une des circonscriptions fait quasiment un tiers de la planète) et où, aux dernières législatives, 11 députés ont été élus avec 80% d’abstention, la commission propose de faire élire ces députés à la proportionnelle. Mais au lieu de les faire élire sur une seule liste de 11 sièges (où un parti à 10% pourrait avoir au moins un siège), elle invente un distinguo entre Europe et « reste du monde » pour qu’il y ait deux circonscriptions avec des listes à 5 ou 6 sièges (dans l’objectif que seuls les candidats du bipartisme puissent se faire élire).
b) Remettre en cause la discipline républicaine dans l’espoir d’arracher quelques sièges au concurrent de gauche
Pour éviter qu’il n’y ait qu’un seul candidat au 2nd tour des législatives au scrutin majoritaire (par exemple, si le deuxième au 1er tour se désiste en faveur du premier : discipline républicaine à gauche), la commission propose que, dans cette situation, celui qui est arrivé troisième puisse candidater au 2nd tour, même s’il ne réunit pas les conditions requises par le code électoral pour être au 2nd tour (avoir obtenu les suffrages de 12,5% des inscrits). Et si le troisième se désiste aussi, alors ce serait le quatrième etc.
Cela permettrait à un candidat PS arrivé deuxième au 1er tour de se maintenir face à un candidat Front de Gauche qui l’aurait devancé et se faire ainsi élire au 2nd tour contre le FDG grâce aux voix des électeurs de droite !
c) Augmenter le nombre de sénateurs PS grâce à des tours de passe-passe juridiques
La commission propose de revenir au scrutin de liste proportionnel dans les départements élisant 3 sénateurs, de modifier le collège électoral qui élit les sénateurs, en enlevant à juste titre les députés, en modifiant la pondération dans les municipalités au profit des grandes villes et surtout en renforçant le poids des conseillers régionaux et des conseillers généraux dans le collège : les conseillers régionaux représenteraient 15% du collège et les conseillers généraux pareil (donc 30% à eux deux). Ainsi plutôt qu’un redécoupage des cantons, la commission propose une usine à gaz de pondération.
d) Refuser les mesures qui s’imposent pour la parité
La commission propose de modifier la modulation des aides financières aux partis politiques. Ceux qui ne respectent pas la parité toucheraient un peu moins de financements publics.
C’est faible ! Si des partis préfèrent déjà voir leur subvention publique baisser plutôt que présenter des candidates femmes au scrutin majoritaire, ce n’est pas ça qui les fera changer d’avis. Soyons clairs : le seul moyen efficace de garantir la parité, c’est de mettre le scrutin de liste partout ! A défaut, c’est la deuxième fraction du financement public, celle qui porte sur le nombre réel d’élus, qui devrait être modulée.
III. Des mesures de « déontologie » dont les plus intéressantes ont peu de chances d’entrer concrètement en application
Certaines sont intéressantes, mais elles ont peu de chances d’entrer concrètement en application. On en prendra 3 exemples : le cumul des mandats et des fonctions, le statut pénal du président de
a) La réforme du cumul des mandats et des fonctions
La commission propose d’interdire le cumul des fonctions ministérielles avec tout mandat local (pas seulement pour les exécutifs locaux, mais aussi pour le fait de siéger dans une assemblée délibérante). Bonne idée : l’exercice des fonctions gouvernementales suppose un engagement à temps plein, et il faut éviter les suspicions de conflit d’intérêt. La commission propose aussi d’interdire le cumul d’un mandat de parlementaire avec tout mandat électif autre qu’un mandat local simple (conseiller municipal, conseiller général, conseiller régional), mais sans aller jusqu’à vouloir le mandat unique, ce qui est regrettable.
Mais tout cela suppose de modifier l’article 23 de
b) Le statut du chef de l’Etat
La commission veut mettre fin à l’inviolabilité du Président de
c) La réforme du Conseil constitutionnel
La commission propose de supprimer la disposition constitutionnelle qui permet aux anciens présidents de
Totalement insuffisant ! Les autres membres du Conseil constitutionnel sont nommés par le président de
Synthèse des dix erreurs du rapport Jospin |
1) Un parrainage citoyen qui s’avère anti-démocratique
Au lieu des 500 signatures de maires, il faudrait recueillir 150 000 signatures citoyennes pour se présenter à la présidentielle. à Un chiffre qui représente 20 % des électeurs d’E. Joly et 75 % des électeurs de N. Arthaud ! Cela empêcherait les « petits candidats » de se présenter et nuirait au principe constitutionnel de secret du vote.
2) Un nouveau système de remboursement qui favorise les deux grands partis
Système de remboursement par tranche, dans lequel plus on fait de voix, mieux on est remboursé : un système moins égalitaire que l’actuel.
3) Une réduction de moitié du temps d’égalité dans les médias entre les candidats à la présidentielle
Ce créneau commence actuellement une fois la liste des candidats validés par le Conseil constitutionnel, soit un mois avant le 1er tour. Le rapport Jospin propose que ce délai se réduise au temps de la campagne officielle, soit les 15 derniers jours.
4) Les élections législatives escamotées : réduction de 5 à 3 semaines du délais entre présidentielles et législatives
Cela aggraverait les effets de l’inversion du calendrier électoral, renforçant encore l’effet d’entrainement de la présidentielle sur les résultats des législatives.
5) Une dose ridicule de proportionnelle aux législatives (10 %)
C’était la proposition de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne. En 2012, avec ce système, le FdG aurait obtenu 13 députés au lieu de 10 (40 si l’élection s’était faite à la proportionnelle intégrale)
6) La révision du mode de maintien des candidats au second tour des législatives au détriment de la gauche
Si un des deux candidats arrivés en tête du premier tour se désiste, le troisième pourrait se maintenir, voire le 4ème si le troisième ne veut pas se maintenir. Un candidat PS arrivé second derrière un candidat FdG pourrait donc arguer d’un maintien d’un candidat de droite pour se maintenir au second tour.
7) Une manoeuvre pour conserver la majorité PS au Sénat : donner aux conseillers généraux et régionaux plus de poids dans le collège électoral des sénateurs
Une mesurette qui passe à côté de l’enjeu du rééquilibrage de la représentation des communes dans le collége électoral des sénateurs, et plus largement de la refondation du Sénat.
8) Une fausse interdiction du cumul des mandats
Les parlementaires ne pourraient plus être membre ou chef d’un exécutif local, mais pourraient conserver un mandat local simple. Le cumul entre mandats exécutifs locayx pourra continuer. Pourquoi ne pas interdire vraiment le cumul des mandats ?
9) L’augmentation à la marge les sanctions financières pour les partis ne respectant pas la parité
10) Une réforme a minima de la composition du Conseil constitutionnel
Les anciens Président de
Florange : nouvelle trahison de Mittal
Mittal abandonne de fait le projet ULCOS à Florange. C’est la Commission européenne qui l’annonce.
Cette trahison était prévisible. Le soi-disant accord de Jean-Marc Ayrault aura tenu à peine 5 jours !
Les ministres Batho et Filipetti qui avaient exprimé leur méfiance face à Mittal avaient raison. En faisant confiance à Mittal, le premier ministre a-t-il menti ? A-t-il agi de propos délibéré ? A-t-il été trompé ? Dans tous les cas on voit qu’il n’est pas de taille.
Comme sur le dossier EADS, le gouvernement humilie la France devant les financiers.
Le gouvernement doit immédiatement revenir au réel et nationaliser le site de Florange.
Les provocations de Mittal doivent être sanctionnées. L’avenir du site doit être assuré. C’est la crédibilité de la France qui est en jeu.
Crédit photo photosdegauche.fr (rémy_blang)
Pourquoi le social-libéralisme est dans l’impasse
Alors que sa base populaire s’est considérablement affaiblie, le nouveau pouvoir reste prisonnier des dogmes néolibéraux qui le conduisent à pratiquer le grand écart entre ses promesses et ses actes, analyse les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, auteur de «L’argent sans foi ni loi. Conversation avec Régis Meyran» (Textuel, 2012)
François Hollande n’aurait pu être élu président de la République sans l’apport des voix du Front de gauche, ce qui l’a obligé à des promesses de campagne pour une meilleure répartition des richesses entre le capital et le travail. Mais les promesses, une fois de plus, ne valent que pour ceux qui veulent bien y croire. Après cinq ans d’un «président des riches» qui a comblé les plus fortunés de nombreux cadeaux fiscaux, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault n’a augmenté le taux horaire du Smic, hors inflation, que de 18 centimes d’euros (brut) !
Le mépris pour les millions de Français dont les salaires sont au-dessous du revenu médian, qui s’établit à 1 676 € net par mois, ne va pas les inciter à participer davantage à la vie politique. L’abstention a battu des records pour les élections législatives de juin 2012 : 44,6 % des électeurs inscrits ne sont pas allés voter au second tour. C’est le taux le plus élevé pour des élections législatives depuis 1958, date à laquelle il fut de 25,2 %. De 1958 à 1978, l’abstention a régulièrement reculé. Elle n’atteignait que 15,1 % en 1978. Puis elle a augmenté de 1981 à 2012. Cette concomitance avec les élections de deux présidents socialistes démontre que la duperie de la fausse alternative déroute massivement l’électorat notamment populaire.
Au premier tour de l’élection présidentielle, le candidat François Hollande a recueilli 10 272 705 suffrages, ce qui représente 22,3 % des 46 066 307 inscrits. Le chef de l’Etat était donc minoritaire dans les souhaits des électeurs. Ce que soulignent aujourd’hui les réticences des écologistes, pourtant membres du gouvernement, et le peu d’empressement à le soutenir des élus et militants du Front de gauche. Il y a là une faiblesse de la base sociale susceptible de se mobiliser pour soutenir l’action gouvernementale.
Un soutien aussi faible du peuple français a ses raisons. On peut faire l’hypothèse du souvenir amer laissé par les années mitterrandiennes : ce fut l’époque où la dérégulation du système financier a triomphé, soutenue par un ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Bérégovoy, qui a laissé de bons souvenirs dans les beaux quartiers. Le pacte budgétaire et sa «règle d’or», dont la remise en cause et la renégociation avaient été imprudemment mises en avant par le candidat Hollande, sont des signes avant-coureurs des renoncements à venir. Les choix budgétaires de la France sont donc désormais sous le contrôle des experts européens. Le président a, très «normalement», envoyé un message politique clair aux marchés financiers. Le nouveau pouvoir socialiste va bel et bien continuer à appliquer les directives du néolibéralisme et mettre en œuvre une politique d’austérité à perpétuité pour les peuples. Cette reprise à son compte du drapeau de la «compétitivité» va se traduire pour les travailleurs par de nouveaux sacrifices pour les seuls bénéfices du capital et de ses actionnaires.
UN RÉGIME CENSITAIRE
Les manipulations idéologiques et linguistiques ont été reprises par l’Elysée et l’Assemblée nationale, pour continuer à faire croire, dans une inversion totale des valeurs morales et économiques, que le travail coûte trop cher à ces riches et généreux investisseurs qui créent des emplois. Les politiciens du Parti socialiste poursuivent la mise en scène de la défense de l’emploi en France, alors qu’ils savent très bien qu’ils appliquent la politique néolibérale qui a instauré dans les moindres détails du droit français et européen la liberté totale du capital pour délocaliser les emplois ouvriers et de service dans les pays les plus pauvres où la main-d’œuvre est payée au tarif local, celui de la misère.
Comment croire que les socialistes pourraient mener une politique plus douce à l’égard des travailleurs, alors qu’ils sont formés dans les mêmes grandes écoles que les patrons et les politiciens de droite : ENA, Sciences-Po, HEC et, bien entendu, Harvard ? Coupés du peuple avec le cumul des mandats – sur les 297 députés du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, on compte 207 cumulards -, les élus socialistes, dans le souci de faire progresser leur carrière en politique, ont rejoint les intérêts de la classe dominante dont ils sont devenus les alliés objectifs. Tous d’accord pour que, au nom de la «démocratie» et des «droits de l’homme», la vie politique française soit gérée dans un régime, en réalité censitaire, où les élites sociales qui composent l’essentiel des chambres vont promulguer les lois les plus favorables à leurs intérêts et à ceux qu’ils représentent. Comment se fait-il que les ouvriers et les employés, qui sont 52 % de la population active, ne soient présents ni à l’Assemblée nationale ni au Sénat, ou si peu ? Cette absence explique le désintérêt pour la politique que traduit le succès remarquable du parti des abstentionnistes.
Dans la phase néolibérale d’un système capitaliste financiarisé, hautement spéculatif à l’échelle du monde, il n’y a pas d’accommodement possible comme ce fut le cas pendant les Trente Glorieuses où la croissance et un Etat-providence fort autorisaient la redistribution. L’avenir de la présence de l’homme sur la Terre est menacé. Seule une opposition claire à cette économie destructrice rendra possible la construction et la mise en œuvre d’une société ou l’humain détrônerait à tout jamais l’argent sans foi ni loi.
Source : Marianne.net – Retrouvez l’original ici
La Françafrique à la mode hollandaise se déploie.
Une fois de plus, les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et la méthode Hollande : deux pas en avant, un pas en arrière, se confirme.
Après le discours de Kinshasa sur les droits de l’homme, et la rencontre discrète dans la même journée des despotes congolais et camerounais Denis Sassou Nguesso et Paul Biya, le Président de la république a reçu ce 5 décembre à l’Elysée le dictateur tchadien Idriss Déby.
Idriss Déby est responsable d’une partie des massacres et atrocités commises sous le régime d’Hissène Habré, dont il fut le chef d’État major, avant de le renverser en 1990 avec l’appui de la France. A la tête de l’État, il n’hésita pas à ordonner de nouveaux massacres et des exactions. Ce régime qui a renoncé à investir dans les secteurs sociaux de base et n’hésite pas, comme le dénonce Amnesty International, à recruter des enfants soldats, ne tient qu’avec l’appui concret de l’armée française, sur place dans le pays.
Aujourd’hui, alors que les Tchadiens réclament la démocratie, la fin de la répression contre les opposants, victimes d’arrestations arbitraires, la vérité dans les multiples affaires criminelles impliquant le régime tchadien (dont la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamet Saleh en février 2008), et surtout des politiques publiques au service des populations, F Hollande en digne héritier de ses prédécesseurs adeptes de la Realpolitik accepte de redonner une caution d’honorabilité à Idriss Déby. Avec pour seul espoir que les soldats tchadiens, supposés spécialistes du Sahel, sinistrement réputés pour leur clanisme, leurs exactions et leurs multiples retournement d’alliances dans les différents conflits internes, ne constituent un soutien utile sur le terrain malien.
La françafrique à la mode hollandaise prend visiblement un nouvel essor !
Puisqu’il s’agit d’avoir l’armée tchadienne pour une intervention au Mali contre l’avis même des maliens !
Sous couvert de continuité de la politique de soutien « pragmatique » au dictateur Déby, il s’agit en fait d’incapacité à définir une ligne de conduite en matière de politique africaine et de s’y tenir, il s’agit tout aussi bien de cynisme vis-à-vis des peuples africains.
Le Parti de Gauche condamne cette dérive guerrière et manipulatrice de F Hollande et de ses mauvais conseillers Fabius et Canfin et réaffirme son soutien aux opposants tchadiens notamment au Député Yorongar.
Florange • une trahison de plus sur le dos des travailleurs !
Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot) Après la réunion entre les syndicats d’Arcelor Mittal et le premier ministre, le doute n’est plus permis. Le premier ministre s’obstine dans la dénégation des faits en continuant à affirmer haut et fort et contre toute vraisemblance que le compromis passé avec Laksmi Mittal comporte 180 millions d’euros d’investissements.
Sa seule ligne de défense : il n’y aura pas de plan social. Mais les suppressions d’emplois, à terme, vont, elles,se compter par centaines.
L’enjeu du maintien de la sidérurgie, en Lorraine ou ailleurs, n’est visiblement pas le souci de ce gouvernement. Jean-Marc Ayrault a écarté d’un revers de main la possibilité de nationaliser Florange, même de manière temporaire, sous prétexte que cela coûterait trop cher, c’est a dire un milliard d’euros.
Si ce n’est que cela, le Parti de Gauche propose au premier ministre d’abandonner le projet d’EPR de Flamanville dont le coût a encore augmenté de 2 milliards d’euros, ou bien de renoncer aux 20 milliards de cadeaux accordés aux entreprises sans aucune contrepartie. Entre le nucléaire inutile et dangereux ou les cadeaux au patronat et le maintien d’une industrie de l’acier indispensable au pays, le Parti de Gauche n’hésite pas : il fait le choix du refus du démantèlement industriel et social.
Les syndicats devront-ils élever à l’entrée de l’usine de Florange une stèle « Ici reposent les promesses de François Hollande faites le 24 février 2012» comme ils en avaient élevée une aux promesses non tenues de Nicolas Sarkozy à Gandrange ?
Conférence de Jean-Luc Mélenchon en direct de Londres
Ce Jeudi 6 décembre à 19 heures
Conférence de Jean-Luc Mélenchon
« Pour une alternative à l’austérité en Europe »
à l’University College de Londres
Pour l’écouter en direct : reseller.imedialibrary.com
Notre Dame des Landes : le front s’élargit !
Après les fédérations PCF du Morbihan et de Vendée et la section du Sud Finistère, c’est au tour de la fédération du PCF de la Sarthe de rejoindre la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.
Dans un communiqué publié le 3 décembre, nos camarades communistes du Front de Gauche « condamne [nt] les violences et les intimidations répétées à l’encontre des opposants à ce projet » et rappellent que « la mise en œuvre de ce projet d’un nouvel aéroport aboutirait à un gaspillage de fonds publics, à une dégradation irréversible de ressources naturelles et de potentiel agricole aux portes mêmes d’une agglomération d’un million d’habitants. Il est clairement attesté que l’actuel aéroport de Nantes-Bouguenais est à la fois en mesure d’absorber le trafic actuel ou prévisible, et de répondre aux demandes de Airbus Industrie. »
Le Parti de Gauche de la Sarthe tient à saluer fraternellement cette courageuse prise de position et se retrouve pleinement dans les arguments avancés pour une autre politique de transports, le redéveloppement du fret ferroviaire et la critique de cette « logique d’exploitation capitaliste étendue à l’échelle mondiale ». Comme le rappelle la déclaration du PCF de la Sarthe, l’aéroport de Notre Dame des Landes serait : « une plateforme étendue pour le tourisme “low cost”, pour des importations massives de produits à bas coûts depuis les pays du Sud. L’exploitation des populations d’Asie, d’Afrique, les spéculations sur les productions agricoles, les activités touristiques, les mouvements financiers ne peuvent constituer l’avenir économique d’une région, comme d’un pays ! »
Après les prises de position issues des rangs mêmes du Parti Socialiste pour s’opposer au projet inutile, couteux et nuisible de M. Ayrault, aux côtés des militants et élus d’EELV depuis le début de cette lutte, le Parti de Gauche avec ses partenaires du Front de gauche et communistes ayant pris position demande plus que jamais le retrait des forces de l’ordre de la ZAD et l’abandon du projet.
Le front s’élargit, la lutte continue !
Florange : une trahison de plus sur le dos des travailleurs !
Crédit photo Mémoire des luttes
Après la réunion entre les syndicats d’Arcelor Mittal et le premier ministre, le doute n’est plus permis. Le premier ministre s’obstine dans la dénégation des faits en continuant à affirmer haut et fort et contre toute vraisemblance que le compromis passé avec Laksmi Mittal comporte 180 millions d’euros d’investissements.
Sa seule ligne de défense : il n’y aura pas de plan social. Mais les suppressions d’emplois, à terme, vont, elles, se compter par centaines.
L’enjeu du maintien de la sidérurgie, en Lorraine ou ailleurs, n’est visiblement pas le souci de ce gouvernement. Jean-Marc Ayrault a écarté d’un revers de main la possibilité de nationaliser Florange, même de manière temporaire, sous prétexte que cela coûterait trop cher, c’est à dire un milliard d’euros.
Si ce n’est que cela, le Parti de Gauche propose au premier ministre d’abandonner le projet d’EPR de Flamanville dont le coût a encore augmenté de 2 milliards d’euros, ou bien de renoncer aux 20 milliards de cadeaux accordés aux entreprises sans aucune contrepartie. Entre le nucléaire inutile et dangereux ou les cadeaux au patronat et le maintien d’une industrie de l’acier indispensable au pays, le Parti de Gauche n’hésite pas : il fait le choix du refus du démantèlement industriel et social.
Les syndicats devront-ils élever à l’entrée de l’usine de Florange une stèle « Ici reposent les promesses de François Hollande faites le 24 février 2012 » comme ils en avaient élevé une aux promesses non tenues de Nicolas Sarkozy à Gandrange ?
Martine Billard Coprésidente du Parti de Gauche.