TSCG – Intervention de Marc Dolez à l’Assemblée nationale

Le 3 octobre 2012, lors de la séance de discussion générale autour du TSCG, ou Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance au sein de l’union économique et monétaire, Marc Dolez, député et co-fondateur du Parti de Gauche, est intervenu au nom du groupe GDR, Gauche Démocrate et Républicaine.

Erasmus : une nouvelle victime de l’austérité européenne

Vendredi 4 octobre, Alain Lamassoure, président de la commission parlementaire des budgets, a déclaré que le programme Erasmus, qui existe depuis 1987, pourrait bientôt se retrouver en cessation de paiement.

Alors que les caisses du fonds social européen sont déjà vides et que d’autres programmes européens seront eux aussi bientôt en cessation de paiement, la situation du programme Erasmus est symbolique. 90 millions d’euros manquent pour boucler le budget de ce programme qui vient de fêter ses 25 années d’existence et qui est l’un des programmes les plus populaires et les plus connus en Europe. Chaque année près de 3 millions d’étudiants, ainsi que des enseignants, bénéficient de ce programme qui permet de découvrir d’autres pays, d’autres horizons, ainsi que d’apprendre des langues étrangères in vivo. Depuis quelques années, un effort de démocratisation avait été mis en œuvre pour permettre à une majorité d’étudiants d’en bénéficier. Les difficultés actuelles de financement remettent en cause cette démocratisation : pour cette année, le versement du second semestre de bourse n’est pas assuré. De plus, ces problèmes financiers viennent remettre en cause le programme « Erasmus for All » (Erasmus pour tous) qui devait débuter en 2014.

Le programme Erasmus en cessation de paiement, cela veut dire une masse importante d’étudiant-e-s européen-ne-s privé-e-s de partir à l’étranger. Cela signifie que les plus démunis d’entre eux verront l’horizon d’une ouverture culturelle se refermer et devront rester étudier dans leur pays d’origine, si tant est qu’ils aient réellement accès aux études au niveau national.

Le Parti de Gauche réaffirme son opposition aux politiques d’austérité qui, en entraînant l’économie européenne toute entière dans le mur, détruisent les maigres acquis sociaux et de démocratisation culturelle. Parce que nous ne voulons pas que le programme Erasmus soit une nouvelle victime de l’orientation austéritaire de l’Union européenne, nous continuerons, comme le 30 septembre dernier ainsi qu’au Parlement, à combattre ces politiques.

Mémoire des Luttes – Pourquoi Chavez ?

Dans ses pages « Débats », Le Monde daté du 5 octobre dernier, a publié une tribune intitulée « Hugo Chavez, un homme diffamé ». Il s’agit en fait d’une version tronquée. Nous publions ci-dessous la version intégrale du texte signé par Jean-Luc Mélenchon et Ignacio Ramonet, en signalant en rouge les parties manquantes.

Sur son site web, en revanche, Le Monde en a publié la version intégrale, amputée toutefois des notes de pied de page. Elles sont ici rétablies.

 

Hugo Chavez est sans doute le chef d’Etat le plus diffamé du monde. À l’approche de l’élection présidentielle au Venezuela, le 7 octobre, ces diffamations redoublent d’ignominie. Tant à Caracas qu’en France. Elles témoignent du désespoir des adversaires de la révolution bolivarienne devant la perspective (que les sondages semblent confirmer) d’une nouvelle victoire électorale de Chavez. Un dirigeant politique doit être jugé sur ses actes, et non sur les rumeurs colportées contre lui. Les candidats font des promesses pour se faire élire ; rares sont ceux qui, une fois élus, les tiennent. Dès le début, la promesse électorale de Chavez a été claire : travailler au profit de ceux, majoritaires dans son pays, qui vivaient dans la pauvreté. Et il a tenu parole.

C’est le moment de rappeler ce qui est vraiment en jeu dans cette élection au moment où le peuple vénézuélien va voter. Le Venezuela est un pays très riche en raison des fabuleux trésors de son sous-sol, en particulier les hydrocarbures. Mais presque toutes ces richesses étaient accaparées par les élites dirigeantes et des entreprises multinationales. Jusqu’en 1999, le peuple n’en recevait que des miettes. Les gouvernements successifs, démocrates-chrétiens ou sociaux-démocrates, corrompus et soumis aux marchés, privatisaient à tout va. Plus de la moitié des Vénézuéliens vivait sous le seuil de pauvreté (70,8% en 1996). Chavez a placé la volonté politique au poste de commande. Il a mis les marchés au pas et stoppé l’offensive néolibérale puis, grâce à l’implication populaire, il a permis à l’Etat de se réapproprier les secteurs stratégiques de l’économie. Il a recouvré la souveraineté nationale. Et a ensuite procédé à une redistribution de la richesse au profit des services publics et des laissés pour compte.

UN ÎLOT DE RESISTANCE DE GAUCHE AU NEOLIBERALISME

Politiques sociales, investissements publics, nationalisations, réforme agraire, plein emploi, salaire minimum, impératifs écologiques, accès au logement, droit à la santé, à l’éducation, à la retraite… Chavez s’est également attaché à la construction d’un Etat moderne. Il a mis sur pied une ambitieuse politique d’aménagement du territoire  : routes, chemins de fer, ports, barrages, gazoducs, oléoducs. En matière de politique étrangère, il a misé sur l’intégration latino-américaine et privilégié les axes Sud-Sud, tout en imposant aux Etats-Unis des relations fondées sur le respect mutuel… L’élan du Venezuela a entraîné une véritable vague de révolutions progressistes en Amérique latine, faisant désormais de ce continent un exemplaire îlot de résistance de gauche contre les ravages du néolibéralisme. Un tel ouragan de changements a complètement chamboulé les structures traditionnelles de pouvoir au Venezuela et entraîné la refondation d’une société jusqu’alors hiérarchique, verticale, élitaire. Cela ne pouvait lui valoir que la haine des classes dominantes, convaincues d’être les propriétaires légitimes du pays. Avec leurs amis protecteurs de Washington, ce sont elles qui financent les grandes campagnes de diffamation contre Chavez. Elles sont allé jusqu’à – en alliance avec les grands médias qu’elles possèdent – un coup d’Etat le 11 avril 2002. Ces campagnes se poursuivent aujourd’hui et certains secteurs politiques et médiatiques européens les reprennent en chœur. La répétition étant – hélas – considérée comme une démonstration, des esprits simples en viennent à croire que Hugo Chavez incarnerait « un régime dictatorial où il n’y a pas de liberté d’expression ».

Mais les faits sont têtus. A-t-on déjà vu un « régime dictatorial » élargir le périmètre de la démocratie au lieu de le restreindre ? Et donner le droit de vote à des millions de personnes dépourvues jusque là de carte d’électeur ? Les élections au Venezuela n’avaient lieu que tous les quatre ans, Chavez en organise plus d’une par an (14 en 13 ans). Dans des conditions de légalité démocratique reconnues par l’ONU, l’Union européenne, l’Organisation des Etats américains, le Centre Carter, etc. Chavez démontre qu’on peut construire le socialisme dans la liberté et la démocratie. Il en fait même une condition du processus de transformation sociale. Il a prouvé son respect du verdict populaire en renonçant à une réforme constitutionnelle refusée par les électeurs lors d’un référendum en 2007. Ce n’est pas un hasard si la Foundation for Democratic Advancement (FDA), du Canada, dans une étude publiée en 2011, situe désormais le Venezuela en tête du classement des pays qui respectent la justice électorale [1]. Le gouvernement d’Hugo Chavez consacre 43,2% du budget aux politiques sociales. Résultat : le taux de mortalité infantile a été divisé par deux. L’analphabétisme éradiqué. Le nombre de professeurs des écoles multiplié par cinq (de 65 000 à 350 000). Le pays détient le coefficient de Gini (qui mesure les inégalités) le plus performant d’Amérique latine. Dans son rapport de janvier 2012, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC, un organisme de l’ONU) établit que le Venezuela est le pays sud-américain – avec l’Equateur -, qui, entre 1996 et 2010, a le plus réduit le taux de pauvreté. Enfin l’institut américain de sondages Gallup classe le pays d’Hugo Chavez, 6e nation « la plus heureuse du monde » [2].

Le plus scandaleux, dans l’actuelle campagne de diffamation, c’est de prétendre que la liberté d’expression serait bridée au Venezuela. La vérité c’est que le secteur privé, hostile à Chavez, y contrôle largement les médias. Chacun peut le vérifier. Sur 111 chaînes de télévision, 61 sont privées, 37 communautaires et 13 publiques. Avec cette particularité que la part d’audience des chaînes publiques n’est que de 5,4%, celle des privées dépassant les 61% [3] … Même chose pour la radio. Et 80% de la presse écrite sont contrôlés par l’opposition ; les deux quotidiens les plus influents – El UniversalEl Nacional – étant hostiles au gouvernement. Tout est, certes, loin d’être parfait dans le Venezuela bolivarien. Où existe-t-il un régime parfait ? Mais rien ne justifie ces campagnes de mensonges et de haine. Le nouveau Venezuela est la pointe avancée de la vague démocratique qui a balayé les régimes oligarchique de neuf pays dès le lendemain de la chute du mur de Berlin quand d’aucuns annonçait « la fin de l’histoire » et « le choc des civilisations » comme seuls horizons pour l’humanité. Le Venezuela bolivarien est une source d’inspiration où nous puisons sans aveuglement ni naïveté. Mais avec la fierté d’être du bon côté de la barricade et de réserver nos coups à l’empire malfaisant des Etats Unis et de ses vitrines si chèrement protégées au Proche-Orient et partout où règnent l’argent et les privilèges. Pourquoi ses adversaires en veulent-ils tant à Chavez ? Sans doute parce que, tel Bolivar, il a su arracher son peuple à la résignation. Et lui donner l’appétit de l’impossible.

NOTES

[1] Le Venezuela obtient 85 points ; les Etats-Unis 30 ; le Canada 26 … http://venezuelanalysis.com/news/6336

[2] Etude publiée le 29 avril 2011. http://www.gallup.com/…/Masses-Countries-Worldwide

[3] Mark Weisbrot et Tara Ruttenberg, « Television in Venezuela : Who Dominates the Media ? » (pdf),Center for Economic and Policy Research, Washington, D.C., décembre 2010.

Source: Mémoire des Luttes

Le Parti de Gauche présent à la Conférence de la Gauche méditerranéenne

La première Conférence de la Gauche méditerranéenne s’est ouverte aujourd’hui à Palerme, où elle se poursuivra jusqu’à dimanche.

Organisée à l’initiative du Parti de la Gauche européenne, cette conférence réunit les pays du nord et du sud de la méditerranée.

Le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, le Liban, la Palestine, Israël, la Jordanie, la Syrie, l’Irak et la Turquie sont présents, aux côtés des pays affiliés au PGE (Espagne, Italie, Grèce, France).

Cette conférence est le premier rassemblement de ce type depuis les révolutions arabes, et met à jour la nécessité d’une convergence des luttes, tant l’ensemble des pays, au nord comme au sud, sont victimes des mêmes politiques ultra libérales.

Raquel Garrido, porte parole du PG à l’International, et Alain Billon, délégué national Maghreb-Machrek, sont sur place pour le Parti de Gauche, qui s’est fortement impliqué dans la tenue de cette conférence.

Raquel Garrido présidera une table ronde sur la démocratie, les droits civiques et la justice sociale.
Alain Billon est chargé de proposer les perspectives de coopération pour l’avenir.

Suivez la conférence sur Twitter avec Raquel Garrido (@RaquelGarridoPG), hashtag #CGM

Gens du voyage – Pour l’abrogation intégrale de la loi de 1969 !

Livret de circulation Gens du voyage

Ce vendredi 5 octobre, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision concernant la loi du 3 janvier 1969, ne la censurant que partiellement en maintenant un livret de circulation à viser tous les ans pour les gens du voyage. Le Parti de Gauche déplore que soit poursuivie de fait cette discrimination, tout en se félicitant de la suppression du carnet de circulation et la fin de la discrimination sur le droit de vote.

Les gens du voyage en France, sont pour l’écrasante majorité d’entre eux des Français-e-s. A ne pas confondre avec les Roms, citoyens européens Roumains et Bulgares pour la plupart et devenus sédentaires. Depuis 1969 les « Gens du voyage » subissent une loi discriminante qui leur impose un carnet de circulation, véritable passeport intérieur à tamponner tous les 3 mois dans les commissariats, se substituant à la carte d’identité et de plus privant du droit de vote dans les faits tous ceux qui

changent de « commune de rattachement ».

Le Parti de Gauche exige du gouvernement l’abrogation intégrale de la loi de 1969 et la construction de lieux d’habitats adaptés à leur mode de vie.

De nombreuses associations ont décidé de dénoncer ce maintien partiel de la loi de 1969, discriminatoire à l’encontre des « Gens du voyage » français et de réagir aux récents violents actes racistes contre des Roms à Marseille afin de promouvoir l’égalité des droits et la dignité de tous à l’occasion de l’édition 2012 de la « Roma Pride – Marche pour la dignité du monde du voyage ».

Le Parti de Gauche se joindra aux associations ce dimanche à Paris (14h Panthéon) et sera notamment représenté par Danielle Simonnet, Conseillère de Paris et secrétaire nationale du PG. Un tract Front de Gauche (cf pièce jointe) y sera distribué.

Respect, dignité et égalité des droits des citoyens français « Gens du voyage » et sédentaires !

Télécharger le tract FDG Roms et gens du voyage

Pas d’austérité pour la santé

 

Télécharger le Tract « Pas d’austérité pour la santé ! » en PDF

Télécharger la version n&b du Tract « Pas d’austérité pour la santé ! »

Nucléaire – Fermons Fessenheim

Illustrations-centrale-fessenheim-2

La conférence environnementale qui s’est tenue les 14 et 15 septembre derniers n’a pas été « historique » comme l’affirmait Mme Duflot. Au sortir de cette conférence, le Parti de Gauche a toutes les raisons d’être inquiet quant à la trajectoire que souhaite poursuivre le gouvernement socialiste et leurs alliés d’Europe Écologie. La question du nucléaire fut la grande absente de cette conférence et l’annonce de la fermeture de Fessenheim en 2016 est source pour nous de nombreuses incompréhensions.

La centrale nucléaire de Fessenheim est la plus vieille centrale du parc nucléaire français. Inaugurée en 1978 dans le cadre du programme nucléaire civil entamé par le Général de Gaulle au début des années 60, Fessenheim est aujourd’hui le symbole de l’ « exception française » en matière d’industrie électronucléaire. En effet, comme le parc nucléaire français dans son ensemble, Fessenheim est une centrale vieillissante et dangereuse mais elle bénéficie d’un soutien aveugle des gouvernements successifs quelle que soit leur couleur politique. Elle est le symbole de cette industrie électronucléaire verrouillée de l’intérieur par des ingénieurs et des lobbys surpuissants dont la parole ne saurait être remise en cause. Autant le dire clairement : en ce qui concerne le nucléaire, le citoyen n’a plus sa place.

Le récent incident survenu dans l’unité de production n°1 le 5 septembre dernier (11 salariés touchés dont 2 à la main selon le rapport public) est le symbole de la dangerosité de l’industrie électronucléaire, tant pour les salariés que pour l’ensemble de la population. Cet incident n’est d’ailleurs que le dernier d’une longue série de 23 autres incidents survenus dans la centrale depuis la réouverture du réacteur n°2 suite à sa 3e visite décennale le 8 mars dernier1. La réalité est cinglante et ne peut être niée : la centrale nucléaire de Fessenheim enregistre 4 fois plus d’incidents que la moyenne des autres centrales du parc nucléaire Français2. De quoi remettre en cause les propos de Jean-Marie Bockel, largement partagés par les défenseurs de l’industrie électronucléaire, pour qui « Fessenheim est une des centrales les plus sûres de France »3.

Rappelons que la centrale de Fessenheim est située à 9 mètres en contrebas du Grand Canal d’Alsace qui assure son refroidissement. Elle est, qui plus est, située sur une faille sismique, dans le fossé rhénan, dont le risque fut sous-évalué lors de la construction de la centrale4. Si bien que la centrale est construite sur un radier épais de 1,5 mètres, alors même que le radier de la centrale de Fukushima était d’une épaisseur de 8 mètres. L’autre préoccupation majeure autour de Fessenheim concerne une éventuelle rupture de la digue du Grand Canal d’Alsace. En effet, l’éventualité de la rupture de la digue n’est pas à écarter en cas de séisme important, voire en cas d’attaque terroriste. Or ce risque n’est pas du tout pris en compte par EDF, qui le juge trop improbable, et ce, malgré les demandes répétées d’une meilleur prise en compte de ce risque par le Conseil Général du Haut-Rhin et la Commission locale d’information et de surveillance de la centrale nucléaire (Clis)5. En cas de rupture de cette digue, le cœur de la centrale pourrait être submergé sous 1 mètre d’eau, bloquant ainsi le fonctionnement des mécanismes de refroidissement comme cela fut le cas à Fukushima. En cas d’incident la fonte du radier en béton serait inévitable et, la centrale de Fessenheim ne possédant pas de cuve de récupération du corium, c’est toute la nappe phréatique rhénane située entre 4 et 8 mètres sous la centrale qui serait touchée. Cela contaminerait pour des milliers d’années l’une des plus importante réserve en eau souterraine d’Europe, qui alimente en eau plus de 6 millions de personnes. La question n’est donc pas uniquement franco-française mais européenne, et si la population française serait la première victime d’un accident à Fessenheim, nos voisins allemands, hollandais et suisses le seraient aussi. C’est pourquoi le Parti de Gauche et Die Linke se sont déjà associés pour demander la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim6. L’industrie électronucléaire représente pour le pays un véritable danger. En Europe, contrairement à ce que déclarait M. le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg sur BFM-TV le 27 août dernier, l’heure est à la sortie du nucléaire. Seule la France a fait le choix de continuer dans le sens de l’utilisation du nucléaire comme source principale, et quasi exclusive, de production d’électricité. Le choix de prolonger la durée de vie de la centrale de Fessenheim jusqu’en 2016, qui aura alors 39 ans, participe à cette aberration.

En première ligne en cas d’accident à Fessenheim : les travailleurs de la centrale et les personnels civils et militaires qui seront envoyés comme « liquidateurs » dans la centrale. Les conditions de travail dans la centrale nucléaire de Fessenheim sont loin d’être aussi parfaites que ce que EDF prétend. Si bien que dans son « Appréciation 2011 » sur la centrale de Fessenheim, l’ASN déclare que « la radioprotection des travailleurs ne s’améliore pas, malgré la proposition d’un plan d’actions à la suite de constats de l’ASN en 2010. L’exploitant n’a, dans ce domaine, pas suffisamment tiré les leçons des années précédentes. »7. Le choix pour les travailleurs de la centrale ne se situe donc pas entre travailler ou se retrouver au chômage. Comme l’ont très bien exprimé une quarantaine de salariés de la centrale dans un appel à la fermeture de la centrale le 5 mai dernier : « La fermeture peut se faire sans licenciements, il faudra notamment travailler longtemps à la mise en sécurité puis au démantèlement du site […] si on prenait l’argent dépensé à entretenir la centrale pour l’affecter à la formation et à l’accompagnement des salariés »8

Et nous touchons ici au second problème de la centrale, indissociable du premier, qui est celui du coût de la centrale et de son entretien. Dans son avis du 4 juillet 2011 sur la poursuite d’exploitation du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim après 30 années de fonctionnement, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) impose de « Renforcer le radier du réacteur avant le 30 juin 2013, afin d’augmenter sa résistance au corium en cas d’accident grave avec percement de la cuve [et d’] Installer avant le 31 décembre 2012 des dispositions techniques de secours permettant d’évacuer durablement la puissance résiduelle en cas de perte de la source froide »9. Ces dispositions ne seront pas suffisantes en cas d’accident grave car le béton fond à 800°C. Ainsi, un renforcement du radier n’aurait pour seul effet que de gagner un peu de temps. De plus, aucun renforcement des parois latérales des enceintes de confinement n’est prévu. Enfin, le mécanisme de refroidissement, même renforcé, risquerait d’être immédiatement détruit, comme ce fut le cas à Fukushima.

Le Parti de Gauche estime que ces mesures, en plus d’être inefficaces, seraient extrêmement coûteuses pour la collectivité. En effet : on estime à plus de 200 millions d’euros la somme des investissements nécessaires à la prolongation de l’exploitation de la centrale de Fessenheim au-delà de 2012. Sachant qu’en moyenne 100 millions d’euros sont investis chaque année dans la centrale et que, dans le cadre des 2 visites décennales réalisées entre 2009 et 2012, près de 380 millions d’euros ont déjà été investis10 . La centrale nucléaire de Fessenheim, à l’image de l’industrie électronucléaire, est donc un gouffre financier dont seul l’arrêt immédiat permettra de mettre un terme. Les exigences, toujours accrues mais jamais suffisantes, de sécurité exigent des investissements faramineux pour une centrale qui fonctionne par intermittence. L’arrêt immédiat est possible : la production annuelle de Fessenheim est de 10 à 12 TWh quand la France produit chaque année 541 TWh. Autrement dit : Fessenheim ne représente qu’un peu plus de 2% de la production annuelle d’électricité en France. De plus : la fermeture le 6 juin dernier de l’usine d’enrichissement d’uranium EURODIF a « libéré » 15TWh d’électricité.

Il est grand temps d’arrêter ce gaspillage sans fin et dangereux. Comme le rappelait Jean Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle : « La recherche du profit ne peut plus primer sur les impératifs écologiques et humains. C’est pourquoi je suis favorable à l’arrêt immédiat de Fessenheim ». La centrale nucléaire de Fessenheim doit devenir l’exemple de la reconversion nécessaire et inévitable de la production énergétique française par la planification écologique. Fessenheim et le nucléaire sont aujourd’hui à bout de souffle. Il est temps que nous saisissions l’opportunité de la vétusté de nos centrales nucléaires pour sortir du nucléaire et offrir au pays une véritable alternative durable ainsi qu’une véritable indépendance énergétique, respectueuse des autres pays et de l’environnement. Car comment parler d’indépendance énergétique quand on sait que la France n’extrait plus d’Uranium depuis 20 ans, et que, par conséquent, nous sommes dépendants des approvisionnements venants, pour 40%, du Niger? La recrudescence des tensions dans cette région de l’Afrique, sous la pression notamment de AQMI, prouve la fragilité de cet approvisionnement et la situation de dépendance dans laquelle se trouve le pays. Sans compter la charge morale qui pèse sur ce mode d’approvisionnement : perpétuation de la Françafrique et conditions déplorables de travail dans les exploitations minières. Comment parler du nucléaire comme une énergie « durable » quand on sait que les réserves d’Uranium dans le monde s’épuisent rapidement (réserves estimées à 50 ans en l’état actuel de la consommation mondiale d’uranium) et quand on connait le casse-tête sans fin que représente la gestion des déchets qui ne sont pas, contrairement à ce qu’essaye de faire croie AREVA, recyclés. Enfin : comment parler du nucléaire comme une énergie « propre » alors que de nombreuses études évaluent les émissions par kilowattheure de nucléaire à environs 65g de CO2.

Pour le Parti de Gauche, l’heure n’est plus à la poursuite du programme électronucléaire Français, devenu couteux et obsolète. Nous appelons de nos vœux à ce que l’argent dépensé pour le nucléaire en France le soit uniquement pour la création d’une filière de démantèlement des centrales. Nous souhaitons en outre la création d’un pôle public de l’énergie, étape incontournable pour la mise en place d’une vaste filière industrielle de production et de recyclage des énergies renouvelables. La création d’un pôle public, par la renationalisation de EDF et d’AREVA, permettrait aussi au peuple de reprendre le contrôle de cette filière et d’arrêter immédiatement la pratique intolérable et dangereuse de la sous-traitance et de l’interim des salariés du nucléaire. Elle permettrait aussi de garantir pour tous le droit à l’énergie, droit incontournable à nos yeux. Enfin : la voie de la sobriété énergétique par l’isolation des bâtiments, le remplacement du chauffage électrique, le développement des transports en commun et du fret, la relocalisation de l’économie et de la production d’énergie (afin de réduire les déperditions d’énergie liées à son transport), la lutte contre les agressions publicitaires lumineuses est incontournable pour stopper ce monumentale gâchis d’électricité en France qui n’est que la conséquence de ce rêve illusoire d’une source énergie propre et infinie que représentait le nucléaire. Un tel plan permettrait la création de centaines de milliers d’emplois sur le territoire Français et d’aller vers une véritable souveraineté énergétique de la France. La fermeture de Fessenheim sera la première pierre posée pour construire cette alternative indispensable sur la voie de l’écosocialisme que souhaite poursuivre le Parti de Gauche.

L’austérité à tous les étages !

Si on n’avait toujours pas compris, François Hollande a brisé les dernières illusions que d’aucuns auraient pu encore garder : l’austérité n’épargnera personne. Il a aujourd’hui déclaré devant les états généraux de la démocratie territoriale, organisés à la Sorbonne, à Paris que«des efforts seront demandés à tous, et donc aux collectivités territoriales » .

Cette déclaration vient renforcer les annonces de la loi de finance pour le budget 2013, où le  gel des dotations pour les collectivités territoriales marque la perte de 400 millions d’euros pour les budgets locaux. Pire les récentes annonces de Mr Laignel, président du comité des finances locales ne laissent pas présager d’un avenir meilleur puisqu’il a chiffré l’effort global qui serait demandé aux collectivités à « 2,250 milliards sur 2013-2015 ».

Pas de quoi rassurer les élus locaux qui subissent depuis les années Raffarin le rabotage annuel de leurs marges de manœuvre, et qui espéraient que la gauche au pouvoir leur permettrait d’échapper à l’asphyxie programmée de leurs budgets. Des budgets de plus en plus sollicités pour répondre aux besoins grandissants liés au chômage, à la misère et la précarité de leurs administrés, pour prendre en charge les transferts de compétences directs ou indirects dont l’Etat s’est délesté par souci d’économie, ou tout simplement pour éponger la hausse du coût de la vie, du gaz, de l’électricité….

On avait reproché à François Hollande de n’voir pas eu un mot pour les collectivités dans son programme : on comprend mieux pourquoi.

La Révision Générale des Politiques Publiques non remise en cause, pire appliquée ! Le gel des dotations aux collectivités et leur baisse annoncée en 2014 et 2015 ; l’absence de réforme fiscale en profondeur pour un système plus juste…ne comptons pas sur ce gouvernement pour sauver le service public mis à genoux par la droite ces 10 dernières années.

Elus et citoyens, soyons conscients qu’ils appliquent déjà le Traité de l’austérité.

 

Non à l’impérialisme financier français en Afrique

Ce vendredi 5 octobre 2012 a lieu un colloque « Regards croisés sur quarante ans de  Zone franc » en présence du ministre de l’économie, Pierre Moscovici et des finances et d’Alassane Ouattara, Président douteusement élu de la République de Côte d’Ivoire. Pendant qu’un panel de Gouverneurs et de Présidents vont célébrer un des principaux outils de domination de l’impérialisme français  en Afrique, il nous semble important de citer un extrait du document du Front de gauche Afrique concernant « une nouvelle politique entre la France et l’Afrique sub-saharienne » et de rappeler notre détermination à mettre fin à cette situation de façon concertée avec les pays concernés.

Rendre aux Africains l’autonomie de gestion du Franc CFA

Le Franc CFA qui fut d’abord « Franc des Colonies Françaises d’Afrique » avant de devenir « Franc de la Communauté financière africaine », même s’il présente l’intérêt d’être une monnaie commune régionale, présente le grave défaut de lier les choix financiers de cette partie de l’Afrique à la BCE et à l’Europe et  empêche les pays concernés d’entrer dans la construction d’une Banque centrale africaine.  Il est urgent de rendre aux banques centrales  la gestion de la politique monétaire  qui serait alors adaptée au cycle de leurs économies. Ceci s’accompagnerait d‘un abandon par la France de son droit de vote et de veto dans toutes les instances de ces banques, de l’abandon de l’obligation de déposer 50% des avoirs des pays CFA à la Banque de France, ainsi que l’abandon du pouvoir du conseil des ministres Français de décider des parités et dévaluations du CFA.

Cette réforme majeure, qui peut préfigurer d’autres évolutions en lien ou non avec la proposition de l’Union Africaine de créer une monnaie commune à toute l’Afrique, devrait permettre de mettre fin à la deuxième extraversion des économies africaines (la première étant les filières de rente) et autoriserait ces banques de jouer pleinement leur rôle dans le financement du développement. Nous devrions défendre le droit des gouvernements des pays africains, s’ils veulent bénéficier d’un minimum de moyens pour orienter les investissements publics, de prendre des mesures de prise de contrôle des filiales des banques privées, essentiellement Françaises, qui constituent souvent le seul réseau bancaire existant.

 

Mittal prend le gouvernement pour Pôle Emploi

Ce lundi 1er octobre, Mittal a tombé le masque.

Après des mois de silence assourdissant, des mois de mépris des salariés, l’annonce de la fermeture de la filière liquide, qui a donc enfin été officialisée, semble avoir surpris le gouvernement. Il n’en est pas de même pour les 629 salariés de l’entreprise.
Malgrè cette annonce, les salariés sont plus que déterminés à poursuivre le combat engagé depuis plus de 14 mois. Aujourd’hui, chaque sortie d’usine est bloquée par une tente ou se relayent, jours et nuits, les sidérurgistes.

Il est vrai qu’Arnaud Montebourg, de passage à Florange le jeudi 27 septembre, n’avait pas convaincu les travailleurs. Aujourd’hui, nous lançons un avis de recherche : ou est donc le bras de fer dont a parlé le Ministre au cours de cette visite, alors que Mittal a lancé au gouvernement l’ultimatum suivant : vous avez deux mois pour nous retrouver un repreneur ! Qui va donc compter les bouses à la fin, Monsieur Montebourg ?

Nous avons un gouvernement, élu démocratiquement, qui accepterait de se plier face aux exigences de Monsieur Mittal, financier, homme d’argent et de gain à n’importe quel prix ? Un homme qui ne prend en compte qu’un seul intérêt : celui de ses actionnaires ? Inutile d’espérer que sort des salariés, sans compter la sous traitance, la vie sociale locale, les commerçants, lui importent un jour. Ceux-ci se voient classés au rang de pertes et profits, au mépris de leur vie de famille, de leur avenir et de celui de leurs enfants.

Le Parti de gauche soutient depuis le début la lutte des sidérurgistes de Florange. Et aujourd’hui comme hier, nous sommes à leur cotés. Ces hommes ont un savoir faire enviable et envié dans de nombreux pays. Ne laissons pas perdre à jamais leurs capacités hors pairs. 
Aidons-les à faire aboutir leur projet alternatif, le projet Ulcos. Ce projet, qui entre dans le cadre du programme Ulcos-BF (48 compagnies européennes de 15 pays, dont 10 sidérugistes majeurs), est le projet le plus avancé visant à réduire les émissions de CO2 du haut-fourneau et par suite de la filière fonte. Le site d’ArcelorMittal Florange a été retenu pour accueillir le premier haut-fourneau à recyclage des gaz (TGR-BF) associé à la captation et à la séquestration du CO2 (CCS)

Aucune hésitation à avoir ! Aidons les sidérurgistes maintenir l’emploi à Florange Ce projet qui lie la reconversion industrielle du site tout en pensant planification écologique et développement durable doit donc être réalisé à Florange ! Car si Mittal est dans l’incapacité de maintenir l’emploi sur le site, les ouvriers, eux, le peuvent !
Car la fermeture sonnerait définitivement le glas d’un des fleurons de notre industrie nationale. La nationalisation semble une mesure efficace et rapide pour mener à bien leur projet. C’est également l’une de leur revendication ! Au Front de Gauche, nous proposons un pole public de l’industrie. Chiche Monsieur Montebourg ?

Et il est grand temps, Monsieur Ayrault, que votre gouvernement écoute vraiment les salariés, que vous preniez conscience qu’eux savent faire. Il est aussi temps que vous puisiez votre projet de changement et vos futurs projets de loi dans le programme du Front de Gauche, l’Humain d’Abord.

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