Le 11 octobre 1303

Depuis 1302, le conflit entre le pape Boniface VIII et le roi Philippe Le Bel, qui entend taxer les biens de l’Église situés dans le Royaume de France, s’est exacerbé. Soucieux de conserver le principe de prééminence du pape sur les rois, en d’autres termes la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, le pape publie la bulle Unam Sanctam. De son côté le roi qui entend s’assurer l’appui de ses sujets réunit un concile des évêques de France pour condamner Boniface VII, ainsi que des assemblées de nobles et de bourgeois à Paris (précurseurs des états généraux). Le chef de l’Eglise réplique par des menaces d’excommunications et d’interdits sur le royaume de France.

Inflexible, Philippe Le Bel convoque un concile œcuménique à Lyon dont le but serait de juger le pape, que plusieurs qualifient d’« indigne », et de le déposer. Guillaume de Nogaret est chargé de se rendre en Italie afin de notifier au pontife les volontés du roi. Il arrête le pape à Anagni dans sa résidence d’été et, selon certains chroniqueurs, le gifle avec un gantelet de fer. Humilié par ce geste et affaibli par l’âge, le pape meurt le 11 octobre 1303. Son remplaçant, Clément V, élu en 1305, est un Français. Il installe la papauté à Avignon et lève toutes les condamnations portées contre le roi et ses conseillers, déclarant que durant tout le conflit l’attitude de Philippe le Bel avait été « bonne et juste. »

Au delà des aspects conjoncturels, cet événement illustre la victoire du pouvoir temporel sur le spirituel, ouvrant la voie à la construction de l’Etat moderne. Dès lors, le chef de l’exécutif commence à s’assurer le monopole de la légitimité. L’État devient le maître des principes qui justifient ses décisions. Philippe Le Bel renforce le pouvoir des légistes pour résister aux grands nobles et permettre à la France d’abandonner ses traditions féodales pour devenir un État avec une administration moderne et centralisée. Le processus prendra des siècles. Nous sommes très loin de la République une et indivisible, de la laïcité ou même de la désacralisation du politique, mais ces acquis en favoriseront l’émergence.

Présidence de la commission européenne : Le PS français a-t-il honte de son candidat ?

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Un journal luxembourgeois, citant un communiqué du dirigeant solférinien Alain Fontanel, nous apprend que « sur proposition d’Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, le bureau national (l’exécutif) a décidé que le PS apporte au sein du PSE son soutien à la candidature de Martin Schulz au poste de président de la Commission européenne ».

Pourquoi ce communiqué est-il introuvable sur le site internet du PS ?
Pourquoi le PS n’a-t-il pas communiqué plus fortement sur ce choix décisif ?
Pourquoi le premier secrétaire Harlem Désir n’a-t-il pas annoncé lui-même la nouvelle ?
Le PS français a-t-il honte de son nouveau leader ?

Il aurait raison.
Martin Schulz est le symbole de l’alliance permanente entre la droite et les sociaux-démocrates dans l’Union européenne.

Le PS attend peut-être de savoir si Martin Schulz, membre du SPD allemand, choisit plutôt de devenir ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel dans un gouvernement de grande coalition.

En le soutenant, le PS français s’aligne une nouvelle fois sur les sociaux-démocrates allemands, fossoyeurs de la gauche d’outre-Rhin.

Machisme à l’Assemblée : Pour une 6ème République féministe !

Un incident de séance s’est produit dans la nuit de mardi 8 octobre 2013 à mercredi à l’Assemblée nationale. Un député UMP, Philippe Le Ray, s’est mis à imiter la poule pendant l’intervention d’une de ses collègues durant le débat sur les retraites. L’écologiste Véronique Massonneau venait à peine de prendre la parole pour exprimer son opposition à l’allongement de la durée de cotisation quand le caractéristique son de l’animal a retenti.

Ce n’est pas la première fois qu’au cours d’une séance à l’Assemblée Nationale que des députés se permettent des propos sexistes. Déjà fin avril dernier, trois députés avaient écopé d’un rappel à l’ordre pour avoir déclenché un pugilat durant le débat sur la loi du mariage ouvert au couples de même sexe.

A cela s’ajoute la dernière campagne de la ville de Dijon pour inciter la population à s’inscrire sur les listes électorales. Là encore les clichés sexiste on la vie dure. L’affiche « contre le trouble de l’élection » fait allusion à l’appareil sexuel masculin. Pour Mr le Sénateur-Maire de Dijon, le cumulard François Rebsamen, il semblerait que la politique soit une histoire d’hommes, et de virilité !

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Pourquoi n’est-ce finalement pas surprenant qu’un tel degré de machisme benêt s’exprime chez les parlementaires français ? C’est parce les institutions de la 5ème République, toutes entières au service d’une concentration oligarchique du pouvoir, excluent le peuple et en premier lieu les femmes.

Avec 27% à l’Assemblée Nationale et 22% au Sénat, nous sommes loin du compte en ce qui concerne la parité. A cela s’ajoute le long silence sur l’ensemble des inégalités de traitement face à l’emploi, sur les écarts de salaire de prés de 30% qui persistent entre les deux sexes, sur la réduction du temps de travail qui contraint bon nombre de femmes à des journées de travail morcelées, sur la misère qui attend les futurs retraitées.

Les décisions politiques, économiques, sociales et culturelles montrent que nous sommes loin d’un partage équitable. Pour en finir avec un système politique à dominance patriarcale il faut en finir avec la 5ème République !

Il faut une Assemblée Constituante qui refondera le peuple et imposera le vote proportionnel par liste qui est le seul mode de scrutin à même de garantir la parité. La 6ème République rendra effective la souveraineté populaire, donc la solidarité et l’égalité.

Revenu universel • « Le revenu universel » : Entretien avec Paul Ariès

La réflexion collective sur la différenciation entre travail et activité, sur la réorientation des gains de productivité et le partage du temps de travail est aujourd’hui un enjeux de long terme. L’idée d’une dotation d’existence inconditionnelle garantie est au centre de cette réflexion.
Première approche, sur cette question, avec Paul Ariès (le Sarkophage / Les Z’indigné(e)s).

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Brignolles – Cantonale partielle • Eric Coquerel sur Brignolles : « C’est le résultat d’une politique de droite menée par un gouvernement dit de gauche »

Eric Coquerel sur France Info, le 13 octobre.

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Schuepbach dehors !

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Saisi par la multinationale Schuepbach d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) visant à invalider la loi interdisant la fracturation hydraulique, le Conseil Constitutionnel a confirmé vendredi 11 octobre le maintien de la loi et la constitutionnalité de tous les dispositifs visés. Il offre ainsi une confirmation de la justesse de la bataille engagée par les collectifs citoyens et les forces politiques écologistes.

Toutes les dispositions contestées par la multinationale ont été approuvées. Le Conseil constitutionnel a ainsi jugé qu’il n’y avait pas de rupture d’égalité de traitement devant la loi, les techniques utilisées par la géothermie, les sols et les risques étant bien différents.

Le Conseil Constitutionnel a également, dans son avis, estimé que le législateur était tout à fait fondé de limiter la liberté d’entreprendre au regard de la préservation de l’environnement. C’est un fait évidemment important.

Il a également confirmé qu’il n’y avait pas violation de la propriété privée. La multinationale estimait que l’annulation de ses permis violait celle-ci. Mais il a été déclaré dans l’avis du Conseil que c’est bien Schuepbach qui ne respecte pas les nouvelles normes en vigueur pour établir ses permis de recherche, que le législateur était fondé d’annuler ses permis et surtout, et qu’un permis de recherche ne vaut pas pour un titre de propriété des ressources cherchées.

C’est une énorme défaite pour les multinationales et pour tous ceux qui, du Medef au gouvernement, voulaient relancer l’exploitation de ces hydrocarbures. Après cette victoire, le Parti de Gauche demande au gouvernement d’aller jusqu’au bout de la logique désormais et de tenir les promesses faites par François Hollande lors de la première conférence environnementale en annulant tous les permis de recherche. Il est plus que temps d’enterrer ce débat et de se donner enfin les moyens d’une vraie transition énergétique !

La moblilisation continue plus que jamais le 19 octobre pour le « No Fracking Day » partout en France. Effectivement, si nous contestons à juste titre la fracturation hydraulique comme néfaste pour l’environnement, la question écologique est plus large et ramène au problème du réchauffement climatique. Il est impératif de laisser ces ressources carbonées sous terre si nous voulons un espoir d’inverser la courbe des émissions de carbone.

Avis de tempête !

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Qui dira que l’élection de Brignoles n’était qu’un scrutin local ? Bien sûr ce canton est atypique. Il fait partie des deux seuls que le FN avait déjà emportés en 2011. Moins de 10 000 électeurs ont voté dimanche dans une abstention majoritaire. Mais ce résultat est national par ses causes comme par ses conséquences. Il est le fruit de la démoralisation de la gauche patiemment organisée au sommet de l’Etat pour anesthésier le pays soumis aux amputations austéritaires ou détourner sa souffrance sur les Roms. Il apportera de l’eau au moulin de tous ceux qui encouragent avec des mines horrifiées le Front national pour rendre repoussante toute alternative à ce qu’ils estiment être la seule politique possible. Et pourtant cette campagne a été menée de notre côté sur une ligne purement locale. Stratégie d’alliance avec les solfériniens, candidature identitaire, repli sur les dossiers locaux… le candidat PCF a pris à Brignoles le contrepied du Front de Gauche.

Alors faut-il recommencer aux municipales de mars prochain ? Cette fois ce sont plus de quarante millions d’électeurs qui sont appelés aux urnes le même jour. Les futurs élus auront à affronter les décisions d’une majorité parlementaire qui baisse dans le prochain budget les ressources des collectivités locales de 1,5 milliard d’euros. Ils feront face à la loi de métropolisation qui piétine l’indivisibilité de la République en instaurant des compétences à la carte variables selon les territoires, distinguant quelques ducs parmi les simples barons locaux. Ils seront aux manettes quand s’appliquera partout à la rentrée 2014 la réforme nationale des rythmes scolaires. L’intérêt des banques et du capitalisme mondialisé est que soit élue une nouvelle série de maires acquis à la concurrence des territoires. L’intérêt des populations est au contraire de se doter d’élus qui résisteront à l’austérité. Peut-on le faire localement autrement qu’en parole tout en participant à un parti qui la met nationalement en œuvre ? Peut-on résister sans faire de cette élection un nouveau moment de la révolution citoyenne transformant les clients de féodaux dépolitisés en souverains maîtres de leurs affaires ? Non bien sûr.

C’est pourtant ce que prétend le conseil fédéral du PCF Paris qui vient de voter la participation à une liste menée par le PS dans la capitale du pays. Pierre Laurent, sénateur dans cette fédération et secrétaire national du PCF, appuie cette option. Il la justifie nationalement en annonçant que les communistes préfèrent le rassemblement avec le PS dès le premier tour partout où les solfériniens ne sont pas sectaires et sont enclins à leur faire une place. Heureusement que les choix des militants communistes démentent cette thèse dans la majorité des grandes villes ! Toujours est-il que nous risquons à cette heure de nous retrouver avec des candidats communistes faisant campagne au côté de dirigeants solfériniens de premier plan, députés à l’Assemblé nationale, contre leurs camarades du Front de Gauche dans la première ville du pays, par ailleurs siège de la médiacratie. A la fin de la semaine les militants du PCF Paris auront fini de voter. Ils n’effaceront pas le Front de Gauche de l’élection puisqu’à Paris une liste sera conduite par Danielle Simonnet. Mais là aussi quelques centaines de votants feront localement une décision aux conséquences nationales.

Election du FN à Brignoles

Le FN l’a emporté ce soir à Brignoles. Cette victoire a eu lieu dans un canton très particulier qui faisait déjà partie des seuls deux cantons déjà emportés par le FN en 2011, mais il est indiscutable que ce dernier a progressé en % et en voix. Pour les militants anti-facistes du Parti de Gauche, la victoire de l’extrême droite est toujours une catastrophe. Mais nous ne mêlerons pas nos voix ce soir à celles des pyromanes.

Car la vérité c’est que le FN profite de la politique d’austérité d’un gouvernement qui met ses pas dans ceux de Sarkozy, désespérant ainsi l’électorat qui s’est mobilisé pour l’élire

La vérité c’est que le FN profite de la stigmatisation de « l’autre », en ce moment les Roms, depuis Estrosi jusqu’à Valls.

La vérité c’est que le FN profite de la banalisation de ses idées par la droite qui lui courre derrière et ose le comparer à une force républicaine comme le FDG

La vérité c’est que le FN profite d’une Lepenmania de certains médias

Ce soir, réagissant à la Télé, Marine Le Pen a une fois de plus répété sa petite musique : les étrangers et les naufragés de Lampedusa seraient les responsables de la crise. Avec un tel allié, la finance peut dormir tranquille. Mais ceci explique peut-être cela.

Le Front de Gauche doit plus que jamais proposer une alternative claire, dénuée de toute ambiguité vis à vis de la politique d’austérité et au profit des plus riches du gouvernement. C’est la feuille de route que nous nous sommes collectivement fixés, seule à même de faire resurgir l’espoir à gauche

L’inverse serait catastrophique pour notre pays car ce n’est ni le PS ni a fortiori l’UMP qui nous tireront d’affaire.

2013 • 2013.10.12 Manif PSA

Appel à rassemblement et manif • Soutien aux 7 grévistes de PSA Poissy

Samedi 12 octobre 2013

Rassemblement à 14 hrs suivi d’une manifestation.

RDV au rond point Boulevard de l’Europe, devant le « Pole Tertiaire » de PSA.

Inutile de rappeler la lutte que mènent les 7 grévistes de la faim de Sud Auto à PSA Poissy (voir cp en lien). Ils en sont à leur 23ème jour de grève, et sont dans un état d’affaiblissement critique – voir ci-dessous le cp du 7 octobre dernier du Docteur Laurent Cordonnier, l’un des médecins qui les suit :

Communiqué des médecins:

Lundi 7 octobre 2013

Le collectif de médecins généralistes qui s’est créé pour maintenir une « veille médicale » passe quotidiennement voir les 7 travailleurs qui font la grève de la faim depuis le 18 septembre devant PSA à Poissy. Au vingtième jour de grève l’état général des grévistes inquiète les médecins qui assurent cette veille et ce particulièrement depuis le dimanche 6 octobre. Nous risquons d’avoir très vite des problèmes médicaux plus sérieux qu’un simple amaigrissement.

Docteur François CORDONNIER

A l’heure d’aujourd’hui, la direction refuse toujours d’entrer en négociations, bien au contraire. Les pressions sont intenses, le mépris sans limites, et les salariés sont « baladés » entre annonces de reprises de discussions et annulation à la dernière minute.

PSA n’a pour le moment pas accepté de médiation, pourtant exigée par le Ministre Sapin.

La détermination dont ils font preuve ne peut qu’engendrer respect et admiration. Des têtes dures comme on les aime, tenaces, résitantes !

Le Parti de Gauche rappelle que si le gouvernement avait tenu parole, la loi d’amnistie des syndicalistes serait votée à ce jour et les syndicalistes auraient toute liberté de mener à bien leur mandat, sans entrave de la part des employeurs.

Laurence Sauvage, SN en charge des luttes sociales, et Jean-Michel Mespoulede, animateur du réseau luttes, seront présents demain pour continuer à soutenir le combat mené par les 7 salariés de Sud Auto.

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