Roms : derrière les expulsions, la chasse aux pauvres et la contamination brune
Jusqu’où iront les dérapages encourageant le racisme anti Roms ? Anne Hidalgo elle aussi s’y adonne en déclarant que « Paris ne doit pas devenir un campement géant de Roms », comme réponse à NKM qui déclarait que « les Roms harcèlent les parisiens ». À droite comme au PS, cette escalade de petites phrases installe progressivement l’idée qu’il y a un problème Roms en France.
Changeons le terme « Roms », par celui de « juifs » ou d’ »arabes » et chaque personne attachée à l’universalité des droits devrait prendre conscience de la gravité de la vague brune et de son irresponsabilité à s’y baigner.
Non au travail le dimanche ! Oui à la hausse des salaires !
Plus rien n’arrête les patrons ! Certains grands groupes refusent maintenant de se conformer aux lois sur le travail de nuit et le dimanche. Après avoir cassé le droit du travail avec l’ANI, le gouvernement s’oriente vers un nouvel assouplissement du droit au repos dominical avec la mission donnée à Jean-Paul Bailly. Mais revenir sur ce droit fondamental du travail ne créera pas d’emplois : cela risque même d’en détruire dans le petit commerce comme aux Etats-Unis ou d’augmenter les prix comme en Italie. Quant au supposé volontariat, c’est une hausse des salaires qui est demandée au prix d’une casse des acquis sociaux ! C’est d’ailleurs, la même logique pour le travail de nuit.
Bricolage : arrêtez de nous prendre pour des pigeons !
La polémique sur le travail du dimanche a repris récemment à partir de l’exemple des grandes surfaces de bricolages.
- Leroy Merlin et Castorama ouvrent illégalement leurs magasins. => Manuel Valls est un faux dûr. Il laisse les patrons enfreindre la loi en toute impunité !
- Ces grandes enseignes auraient largement les moyens d’augmenter les salaires plutôt que de forcer les salariés à travailler le dimanche. Leroy Merlin apprtient par exemple à la famille Mulliez qui est aussi à la tête du groupe Auchan, de Décathlon, et de la 3e fortune de France avec 19 milliards d’euros !
- Castorama s’est illustré en 2010 dans l’action anti-syndicale. La direction du groupe a réalisé un diaporama à destination de ses cadres pour « marginaliser les organisations syndicales » les syndicalistes, « inciter à l’abstention » dans les élections professionnelles, « identifier une liste alliée » pour obtenir des élus à la botte du patronat.
- Ces enseignes manipulent tout le monde. Les directions financent directement les affiches et actions du collectif des « bricoleurs du dimanche » qui se présente comme un rassemblement spontané de salariés désireux de travailler le dimanche !
Le repos dominical : un droit fondamental du travail et un choix de société
La règle du repos hebdomadaire dominical date d’une loi de 1906, dans la suite de la séparation de l’Église et de l’État en 1902, qui l’a instaurée dans un souci de protection de la santé et de la sécurité au travail. Cette avancée sociale majeure faisait directement suite à la grève des mineurs du Nord et à la catastrophe minière de Courrières où un millier de mineurs sont morts. C’est donc une loi fondamentale de la République laïque française. D’après le code du travail (L. 3132-1 et L 3132-3) :
- « Il est interdit de faire travailler un même salarié plus de six jours par semaine. »
- « Le repos hebdomadaire doit être donné le dimanche. »
Le repos dominical est en outre un pilier dans la vie française. C’est d’un choix de société dont il s’agit ! Bien vivre, c’est avoir le temps d’être en famille ou entre amis, d’avoir du temps de loisir autres que celui d’être obligé de faire ses courses le dimanche. Notre logique, c‘est l’humain d’abord, pas la course effrénée à la consommation ! Mais c’est aussi une question d’organisation de notre société, par exemple en garantissant l’application des gardes partagés dans les familles recomposées ou en favorisant la réussite des étudiants qui doivent travailler pour payer leurs études. Pour eux, le dimanche est un temps de révision garanti. Les cours et les examens ayant lieu en semaine, les employeurs pourraient alors facilement leur demander de travailler tous les dimanches, funeste perspective !
Les syndicats sont contre l’extension de l’ouverture le dimanche et tous réclament une limitation des dérogations actuelles. Du côté des patrons, l’UPA et la CGPME sont également favorables au maintien du repos dominical et opposés à l’extension du travail dominical et redoutent : « la destruction d’emplois pérennes ; le développement de situations précaires et de fortes inégalités salariales ; une obligation pour le commerce indépendant d’augmenter ses prix le rendant ainsi moins compétitifs. »
Un impact négatif sur l’économie et l’écologie !
L’ouverture le dimanche n’aura pas d’effet bénéfique sur l’emploi ou l’activité !
- Cela ne change rien à la consommation : Ce n’est pas parce qu’un magasin est ouvert un autre jour que les achats vont augmenter. C’est un simple transfert dans le temps. Ils restent toujours bornés par les bas salaires et le pouvoir d’achat.
- Une réelle relance de l’activité se base sur l’augmentation de tous les salaires : Pour que les salariés ne soient plus obligés de travailler la nuit ou le dimanche pour survivre, il faut augmenter les salaires !?Le SMIC à 1700 brut par mois, c’est possible ! Ainsi Leroy Merlin appartient à la famille Mulliez (Auchan, Décathlon… et une fortune de 19 milliards d’euros !). Au lieu de faire travailler ses salariés le dimanche, elle ferait mieux d’augmenter les salaires !
- Cela n’aura aucun effet sur l’emploi : Par exemple, le magasin Virgin des Champs-Élysées, qui est passé de 407 emplois à 237 entre 1991 et 2005, alors qu’il a généralisé le travail le dimanche, d’ailleurs illégalement au départ. Selon Philippe Askenazy, économiste chercheur au CNRS, « comme la clientèle s’étale sur davantage de jours, les magasins prévoient moins de personnel en semaine pour en ajouter le dimanche. (…). Aux Etats-Unis par exemple, les horaires élargis ont permis d’augmenter l’emploi de 1%, mais ont parallèlement contribué à la destruction d’emplois dans les petits commerces. Autre exemple parlant: la Bavière est la zone la plus prospère d’Europe et affiche un très faible taux de chômage. Pourtant les horaires des commerces sont les plus contraints en Europe. ».
- Et risque même d’en détruire dans le petit commerce : La Cour de Cassation considère ainsi aujourd’hui que « la violation de la règle du repos dominical constitue un trouble manifestement illicite » car elle « rompt l’égalité au préjudice des commerçants qui, exerçant la même activité, respectent la règle légale ». Une étude commandée par Renaud Dutreil, ministre du commerce en 2006 concluait ainsi à la perte de 200 000 emplois dans les commerces de proximité en cas de généralisation de l’ouverture des magasins le dimanche !
- Cela revient à aider les grands groupes au détriment des commerces de proximité : Selon Philippe Askenazy, « une plus grande amplitude horaire génère des frais fixes supplémentaires (électricité, nettoyage) pour les entreprises du commerce. Elles ne gagnent donc pas plus en ouvrant davantage, mais prennent un avantage sur leurs concurrents. Les principaux perdants du système sont les petits magasins indépendants qui restent fermés ce jour-là. » Et cela peut même être « à double tranchant, car l’ouverture des magasins 7 jours sur 7 en Italie, a par exemple favorisé l’augmentation des prix. Pour compenser la hausse des frais fixes engendrés par les horaires élargis, les entreprises ont augmenté leurs prix. »
- Même des patrons sont contre ! En janvier 2012, la CGPME (syndicats de patrons de PME) s’opposait à l’extension du travail du dimanche : « Il est même craindre que l’ouverture dominicale produise, à terme, l’effet inverse pour le commerce indépendant : la destruction d’emplois pérennes ; le développement de situations précaires et de fortes inégalités salariales ; une obligation pour le commerce indépendant d’augmenter ses prix le rendant ainsi moins compétitifs. »
- Cela risque d’impliquer une augmentation des déplacements motorisés et donc de l’émission des gaz à effets de serre. En raison de la fermeture des commerces de proximité mais aussi en multipliant les déplacements. Alors qu’il est nécessaire de relocaliser les activités humaines, c’est une fuite en avant du modèle consumériste.
Des dérogations innombrables permettent des ouvertures le dimanche
La loi prévoit déjà de très nombreuses exceptions au repos dominical que ce soit dans des activités hors commerce (travaux urgents d’entretien ou de réparation, gardiennage, nettoyage et maintenance de locaux industriels, activités saisonnières ou industrielles spécifiques, etc.) ou pour les commerces (hôtels-cafés-restaurants, journaux, aéroports, ameublement mais aussi loisirs sportif, récréatif ou culturel sur autorisation préfectorale dans les zones touristiques et tous les commerces de détail sur autorisation municipale 5 dimanches par an). En outre, tous les commerces de détail sont autorisés à donner le repos dominical à partir de 12h le dimanche, ce qui les autorise déjà à ouvrir le dimanche matin.
Les possibilités de travail et d’ouverture le dimanche sont donc déjà très développées et l’enjeu est de les limiter comme le demandent les syndicats et l’exige le bon sens économique plutôt que de les développer.
Le travail le dimanche s’accompagne de conditions de travail plus difficiles
Il est mensonger de dire que la France interdit le travail le dimanche comme le prétendent certains. Le travail le dimanche est déjà trop développé et a suivi une hausse régulière depuis les années 90: en 2010, selon l’INSEE 6,4 millions de personnes travaillent le dimanche, soit plus du quart de la population active. 3,4 millions habituellement et 4 millions occasionnellement.
Selon l’INSEE, travailler le dimanche va presque toujours de pair avec le travail du samedi, et souvent avec des horaires variables et une plus grande amplitude de la journée de travail. Dans le commerce de détail ou l’artisanat commercial, travailler le samedi est la règle et travailler le dimanche est récurrent : 93% des personnes ayant un emploi dans les métiers du commerce travaillent le samedi ou le dimanche, habituellement ou occasionnellement.
Un travail dominical mal indemnisé et mal compensé
Contrairement aux idées reçues, la loi ne garantit pas le droit à majoration salariale et un repos compensateur en cas de travail le dimanche.
Une garantie légale n’existe que pour les 5 dimanches autorisés par arrêté municipal (double salaire et 1 jour de repos). Tous les autres cas dépendent de l’existence ou pas d’accords conventionnels. Par exemple dans l’ameublement, qui peut ouvrir tous les dimanches depuis l’amendement Debré (dit « Confokéa » en 2008), la convention collective ne prévoit pas non d’indemnisation pour ces dimanches « habituels », les salariés concernés y travaillent donc comme un jour normal !
Les grands groupes communiquent volontiers sur le gain de pouvoir d’achat que peut représenter le travail le dimanche pour les salariés. Mais cette propagande cache en fait la très grande faiblesse des salaires, ce qui transforme le travail le dimanche en chantage à la survie pour beaucoup de salariés. La grande distribution par exemple se distingue par un salaire moyen parmi les plus faibles (environ 1 300 euros par mois) et par le recours intensif et imposé au temps partiel (60 % de salariés à temps partiel). Dans ces conditions, le travail le dimanche devient vite une obligation pour vivre … À terme, si la logique actuelle se poursuit, les majorations risquent même de disparaître comme ça a été le cas aux Etats-Unis ou dans les zones touristiques en France.
Non au travail le dimanche ! Oui à la hausse des salaires !
Face à l’offensive patronale et médiatique contre le travail du dimanche et pour déréguler les horaires, menons nous aussi l’offensive idéologique ! Oui la question des horaires est bien un choix de société et nous affirmons que le bonheur n’est pas dans le caddie et refusons de voir le droit du travail sacrifié sur l’autel de la surconsommation.
Il est mensonger de dire que la France interdit le travail le dimanche comme le prétendent certains. Le travail le dimanche est déjà trop développé : en 2010, selon l’INSEE 6,4 millions de personnes travaillent le dimanche au moins occasionnellement, soit plus du quart de la population active. Le vrai enjeu est donc de limiter les exceptions à la règle du repos dominical !
1) Le travail du dimanche est un outil de casse du droit du travail et de précarisation des salariés
Le travail du dimanche est une véritable attaque contre les droits des salarié-e-s. La règle du repos hebdomadaire dominical date d’une loi de 1906 et a été instaurée dans un souci de protection de la santé et de la sécurité au travail, notamment suite aux revendications et aux grèves des mineurs. Il est fondamentalement une brèche dans le droit du travail pour imposer une dérégulation des horaires et s’accompagne de l’extension des horaires en journée, notamment les horaires de nuit. A qui profite-t-il ? Aux grandes enseignes qui imposent aux salariés des emplois aux horaires morcelés, avec une amplitude horaire maximum et des revenus minimum. Le travail du dimanche est un outil de la précarisation des salariés !
Comme le travail de nuit, le travail du dimanche pose aux salariés des problèmes de vie quotidienne insolubles. Le travail de nuit a un impact sur la santé qui se traduit par des maladies graves et la diminution de l’espérance de vie en bonne santé.
2) Le travail du dimanche ne crée pas d’emploi ni ne relance l’activité
L’ouverture des commerces le dimanche n’a pas d’effet bénéfique sur l’emploi ou l’activité.
Elle ne change rien à la consommation : ce n’est pas parce qu’un magasin est ouvert un autre jour que les achats vont augmenter. C’est un simple transfert dans le temps. Ils restent toujours bornés par les bas salaires et le pouvoir d’achat.
Elle n’a pas plus d’effet sur l’emploi : le magasin Virgin des Champs-Élysées avait généralisé le travail du dimanche… et est passé de 407 emplois à 237 entre 1991 et 2005, avant de fermer ! Pire le travail dominical risque même de détruire l’emploi dans le petit commerce. Une étude commandée par Renaud Dutreil, ministre du commerce en 2006 concluait ainsi à la perte de 200 000 emplois dans les commerces de proximité en cas de généralisation de l’ouverture des magasins le dimanche ! Une des raisons pour laquelle même la CGPME est contre l’extension du travail du dimanche…
Cette fois, les libéraux ne nous demandent pas de prendre exemple sur l’Allemagne, et pour cause : la Bavière est la zone la plus prospère d’Europe et affiche un très faible taux de chômage. Pourtant les horaires des commerces y sont les plus contraints en Europe !
3) Le travail du dimanche est majoritairement subi et mal indemnisé
Vous entendre toujours citer l’exception « il y a des salariés qui choisissent », « moi je préfère travailler le dimanche ! ». Mais globalement ces horaires dérégulés les salariés les subissent comme un chantage à la survie pour conserver leur emploi ou augmenter leur salaire. Parce que ce travail du dimanche touche généralement des employés précarisés, souvent faiblement diplômés, en temps partiel imposé. La grande distribution par exemple se distingue par un salaire moyen parmi les plus faibles (environ 1 300 euros par mois) et par le recours intensif et imposé au temps partiel (60 % de salariés à temps partiel)
Contrairement aux idées reçues, la loi ne garantit pas le droit à majoration salariale et un repos compensateur en cas de travail le dimanche. Cette garantie légale n’existe que pour les 5 dimanches autorisés par arrêté municipal (double salaire et 1 jour de repos). Tous les autres cas dépendent de l’existence ou pas d’accords conventionnels. Par exemple dans l’ameublement, qui peut ouvrir tous les dimanches depuis l’amendement Debré (dit « Confokéa » en 2008), la convention collective ne prévoit pas d’indemnisation, les salariés concernés y travaillent donc le dimanche pour un salaire normal ! À terme, si la logique actuelle se poursuit, les majorations restantes risquent même de disparaître comme ça a été le cas aux Etats-Unis ou dans les zones touristiques en France.
4) Parlons plutôt salaires et partage des richesses : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit !
Au fond ce débat sur le travail du dimanche n’est jamais qu’une offensive de plus du patronat et de la droite pour combattre nos acquis ! Si de grandes enseignes préfèrent payer des amendes plutôt que de respecter la législation, c’est qu’elles s’enrichissent ! Ces grandes enseignes auraient largement les moyens d’augmenter les salaires plutôt que de forcer les salariés à travailler le dimanche. Leroy Merlin appartient par exemple à la famille Mulliez qui est aussi à la tête du groupe Auchan, de Décathlon, et de la 3e fortune de France avec 19 milliards d’euros !
Une réelle relance de l’activité se base sur l’augmentation de tous les salaires : Pour que les salariés ne soient plus obligés de travailler la nuit ou le dimanche pour survivre, il faut augmenter les salaires !? Le SMIC à 1700 brut par mois, c’est possible !
Le repos dominical est en outre un pilier de notre organisation sociale : c’est d’un choix de société dont il s’agit ! Bien vivre, c’est avoir le temps d’être en famille ou entre amis, d’avoir du temps de loisir autre que celui d’être obligé de faire ses courses le dimanche. Notre logique, c‘est l’humain d’abord, pas la course effrénée à la consommation !
Médias • Jean-Luc Mélenchon invité de la matinale de France Inter
France Inter, le 7 octobre 2013.
Médias • Jean-Luc Mélenchon invité de la matinale de France Inter
France Inter, le 7 octobre 2013.
La torgnole de Brignoles
Que faut-il de plus ? La déroute de Brignoles démontre en grandeur nature l’impasse de la stratégie du rassemblement sans contenu face au FN. Dans ce canton, le candidat PCF arborait aussi le poing et la rose. Il le faisait convaincu de la puissance bénéfique du talisman qui allait bientôt le frapper. On vit ainsi les militants communistes brignolais user leurs semelles à distribuer dans toutes les boîtes l’appel mortifère d’Harlem Désir à voter pour leur candidat. Quel contresens ! Dans toutes les dernières partielles, locales par nature, chemine une recherche qui est, elle, nationale. La colère, la déception, le désarroi qui n’ont cessé à juste titre de monter contre ce gouvernement cherchent leur chemin. A tâtons, comme ils le peuvent, là où surgit une ligne de force ou un interstice assez large pour être perçu et exploité. C’est l’explosion de l’abstention, que l’on aurait tort de prendre pour un silence politique car elle exprime pour une large part le rejet profond du système. C’est le vote pour l’extrême-droite. Comment serait-ce le vote pour le Front de Gauche si celui-ci oublie sa raison d’être ? S’il fait mine de croire au « rassemblement de la gauche » avec les représentants d’un pouvoir qui habille de ce nom la soumission au MEDEF et le mépris des attentes populaires ?
Cette conviction en la nécessité impérieuse d’une voix autonome face aux solfériniens est massivement partagée au sein du Front de Gauche. Si le PG la porte unanimement, elle est en réalité le cœur de nos textes communs. Et je ne changerais pas une ligne à la réaction de Marie-George Buffet au soir du désastre dimanche dernier. « Voilà aussi l’urgence d’une alternative claire à gauche. Face au danger, l’heure est moins à l’appel au front républicain sans contenu qu’à une mobilisation sans précédent sur les contenus d’une politique de gauche redonnant sens et efficacité à la politique dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Voilà, pour moi, c’était cela la raison d’être du Front de gauche, qu’est-il devenu ? »
Un hasard cruel fit que les Brignolais votaient au moment où le conseil national du PCF discutait des municipales. Pierre Laurent y déclara que « le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. » Mais quel rassemblement peut-on construire sans autonomie sinon la confusion destructrice de Brignoles ? Quel est le sens d’une union qui interdirait de proposer au peuple une alternative européenne, nationale et locale à l’austérité qui le frappe et que manient à tous ces niveaux les faces de pierre avec lesquelles il faudrait se rassembler ? C’est le mouvement qui permet le rassemblement. C’est la clarté qui produit la discussion. C’est l’intransigeance qui crée la confiance. Le Front de Gauche n’est pas une juxtaposition électorale. C’est une stratégie de politisation du peuple. Nous n’avons jamais placé nos espoirs dans une diplomatie interne à « la gauche », car nous avons rompu avec l’illusion que le PS pourrait évoluer favorablement par l’effet de nos arguments, aussi puissants soient-ils. Nous avons créé depuis le premier jour le Front de Gauche pour demander aux citoyens de trancher les immenses controverses qui nous opposent au PS. S’ils nous trouvent excessifs et sont prêts à accompagner la politique de Hollande, eh bien qu’ils votent pour ses représentants. Mais s’ils veulent une autre politique, une autre culture, une stratégie de résistance, le bulletin Front de Gauche se présente à eux rempli de confiance et éblouissant de clarté. Ce n’était pas le cas à Brignoles. Cela doit l’être aux municipales.
La torgnole de Brignoles
Que faut-il de plus ? La déroute de Brignoles démontre en grandeur nature l’impasse de la stratégie du rassemblement sans contenu face au FN. Dans ce canton, le candidat PCF arborait aussi le poing et la rose. Il le faisait convaincu de la puissance bénéfique du talisman qui allait bientôt le frapper. On vit ainsi les militants communistes brignolais user leurs semelles à distribuer dans toutes les boîtes l’appel mortifère d’Harlem Désir à voter pour leur candidat. Quel contresens ! Dans toutes les dernières partielles, locales par nature, chemine une recherche qui est, elle, nationale. La colère, la déception, le désarroi qui n’ont cessé à juste titre de monter contre ce gouvernement cherchent leur chemin. A tâtons, comme ils le peuvent, là où surgit une ligne de force ou un interstice assez large pour être perçu et exploité. C’est l’explosion de l’abstention, que l’on aurait tort de prendre pour un silence politique car elle exprime pour une large part le rejet profond du système. C’est le vote pour l’extrême-droite. Comment serait-ce le vote pour le Front de Gauche si celui-ci oublie sa raison d’être ? S’il fait mine de croire au « rassemblement de la gauche » avec les représentants d’un pouvoir qui habille de ce nom la soumission au MEDEF et le mépris des attentes populaires ?
Cette conviction en la nécessité impérieuse d’une voix autonome face aux solfériniens est massivement partagée au sein du Front de Gauche. Si le PG la porte unanimement, elle est en réalité le cœur de nos textes communs. Et je ne changerais pas une ligne à la réaction de Marie-George Buffet au soir du désastre dimanche dernier. « Voilà aussi l’urgence d’une alternative claire à gauche. Face au danger, l’heure est moins à l’appel au front républicain sans contenu qu’à une mobilisation sans précédent sur les contenus d’une politique de gauche redonnant sens et efficacité à la politique dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Voilà, pour moi, c’était cela la raison d’être du Front de gauche, qu’est-il devenu ? »
Un hasard cruel fit que les Brignolais votaient au moment où le conseil national du PCF discutait des municipales. Pierre Laurent y déclara que « le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. » Mais quel rassemblement peut-on construire sans autonomie sinon la confusion destructrice de Brignoles ? Quel est le sens d’une union qui interdirait de proposer au peuple une alternative européenne, nationale et locale à l’austérité qui le frappe et que manient à tous ces niveaux les faces de pierre avec lesquelles il faudrait se rassembler ? C’est le mouvement qui permet le rassemblement. C’est la clarté qui produit la discussion. C’est l’intransigeance qui crée la confiance. Le Front de Gauche n’est pas une juxtaposition électorale. C’est une stratégie de politisation du peuple. Nous n’avons jamais placé nos espoirs dans une diplomatie interne à « la gauche », car nous avons rompu avec l’illusion que le PS pourrait évoluer favorablement par l’effet de nos arguments, aussi puissants soient-ils. Nous avons créé depuis le premier jour le Front de Gauche pour demander aux citoyens de trancher les immenses controverses qui nous opposent au PS. S’ils nous trouvent excessifs et sont prêts à accompagner la politique de Hollande, eh bien qu’ils votent pour ses représentants. Mais s’ils veulent une autre politique, une autre culture, une stratégie de résistance, le bulletin Front de Gauche se présente à eux rempli de confiance et éblouissant de clarté. Ce n’était pas le cas à Brignoles. Cela doit l’être aux municipales.
La torgnole de Brignoles
Que faut-il de plus ? La déroute de Brignoles démontre en grandeur nature l’impasse de la stratégie du rassemblement sans contenu face au FN. Dans ce canton, le candidat PCF arborait aussi le poing et la rose. Il le faisait convaincu de la puissance bénéfique du talisman qui allait bientôt le frapper. On vit ainsi les militants communistes brignolais user leurs semelles à distribuer dans toutes les boîtes l’appel mortifère d’Harlem Désir à voter pour leur candidat. Quel contresens ! Dans toutes les dernières partielles, locales par nature, chemine une recherche qui est, elle, nationale. La colère, la déception, le désarroi qui n’ont cessé à juste titre de monter contre ce gouvernement cherchent leur chemin. A tâtons, comme ils le peuvent, là où surgit une ligne de force ou un interstice assez large pour être perçu et exploité. C’est l’explosion de l’abstention, que l’on aurait tort de prendre pour un silence politique car elle exprime pour une large part le rejet profond du système. C’est le vote pour l’extrême-droite. Comment serait-ce le vote pour le Front de Gauche si celui-ci oublie sa raison d’être ? S’il fait mine de croire au « rassemblement de la gauche » avec les représentants d’un pouvoir qui habille de ce nom la soumission au MEDEF et le mépris des attentes populaires ?
Cette conviction en la nécessité impérieuse d’une voix autonome face aux solfériniens est massivement partagée au sein du Front de Gauche. Si le PG la porte unanimement, elle est en réalité le cœur de nos textes communs. Et je ne changerais pas une ligne à la réaction de Marie-George Buffet au soir du désastre dimanche dernier. « Voilà aussi l’urgence d’une alternative claire à gauche. Face au danger, l’heure est moins à l’appel au front républicain sans contenu qu’à une mobilisation sans précédent sur les contenus d’une politique de gauche redonnant sens et efficacité à la politique dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Voilà, pour moi, c’était cela la raison d’être du Front de gauche, qu’est-il devenu ? »
Un hasard cruel fit que les Brignolais votaient au moment où le conseil national du PCF discutait des municipales. Pierre Laurent y déclara que « le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. » Mais quel rassemblement peut-on construire sans autonomie sinon la confusion destructrice de Brignoles ? Quel est le sens d’une union qui interdirait de proposer au peuple une alternative européenne, nationale et locale à l’austérité qui le frappe et que manient à tous ces niveaux les faces de pierre avec lesquelles il faudrait se rassembler ? C’est le mouvement qui permet le rassemblement. C’est la clarté qui produit la discussion. C’est l’intransigeance qui crée la confiance. Le Front de Gauche n’est pas une juxtaposition électorale. C’est une stratégie de politisation du peuple. Nous n’avons jamais placé nos espoirs dans une diplomatie interne à « la gauche », car nous avons rompu avec l’illusion que le PS pourrait évoluer favorablement par l’effet de nos arguments, aussi puissants soient-ils. Nous avons créé depuis le premier jour le Front de Gauche pour demander aux citoyens de trancher les immenses controverses qui nous opposent au PS. S’ils nous trouvent excessifs et sont prêts à accompagner la politique de Hollande, eh bien qu’ils votent pour ses représentants. Mais s’ils veulent une autre politique, une autre culture, une stratégie de résistance, le bulletin Front de Gauche se présente à eux rempli de confiance et éblouissant de clarté. Ce n’était pas le cas à Brignoles. Cela doit l’être aux municipales.
Municipales : Rassembleur car autonome !
Première fête du FdG à Auxerre
Crédit photo Pascale Prigent
Avant notre convention municipale à Clermont-Ferrand les 12 et 13 octobre, nos camarades communistes ont planché ce week-end sur ce même thème : réunion samedi des secrétaires de section puis, ce dimanche, du CN.
Je serai clair : cette note se veut une contribution à leur débat tant il m’apparaît évident que chacune des composantes du FDG, et plus particulièrement les deux plus importantes que sont le PCF et le PG, est comptable de ceux de ses choix qui peuvent influer sur l’avenir de notre patrimoine commun.
Le mot clef de la discussion au sein du PCF c’est, on l’aura donc compris, le « rassemblement ». Ce n’est pas nouveau. La nouveauté c’est que pour Pierre Laurent il s’oppose à « autonomie ». Je cite Pierre : « Le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. Nous voulons que le rassemblement soit le plus large possible. Si nous renonçons à cela nous renonçons à faire bouger les lignes dans la gauche. Il faut un Front de Gauche capable de penser le rassemblement au delà de lui-même ».
Plus surprenant, mon ami Jean-Marc Coppola paraît ne pas dire pas autrement : « Je réfute l’idée d’autonomie. Ce que nous sommes en train de construire c’est une dynamique de rassemblement Je vous propose de lancer un appel aux habitants.». (nfos-marseille.fr/2013/09/30/marseille-le-front-de-gauche-quasiment-pret-pour-les-municipales/)
Pour n’importe quel observateur attentif du paysage politique national, il apparaîtra paradoxal que ce même mot d’ordre serve à justifier, quasi dans les mêmes termes, la possible participation à une liste commandée par le PS à Paris et la liste initiée par le Front de Gauche, indépendante du PS, que Jean-Marc s’apprête probablement à conduire à Marseille. Ce qui ferait du PCF le seul parti d’envergure nationale à ne pas avoir la même stratégie dans ces deux villes.
Je prends volontairement les exemples de Paris et Marseille car là au moins nul de sérieux ne pourra y nier l’enjeu national des Municipales. S’il fallait s’en convaincre, tournons-nous vers un expert : François Hollande. Ce dernier a expliqué il y a peu au Parisien que « la lecture des municipales dépendra de Paris et de Marseille » (http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/hollande-ne-craint-pas-une-vague-bleue-23-09-2013-3161025.php). Autrement dit le vote sanction vis à vis de son gouvernement se lira pour le Président de la république à l’aune du score réalisé par son parti dans ces deux villes. A moins de jouer à l’autruche, il est tout aussi difficile d’ignorer cette réalité que de transformer Mme Hidalgo en nouvelle résistante à la politique économique et sociale menée le gouvernement Ayrault. J’y reviendrai plus loin.
Revenons donc au « rassemblement ». A l’inverse du célèbre aphorisme de Desproges, « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », je dirai qu’on peut imaginer se rassembler avec, presque, tout le monde mais pas sur n’importe quoi. N’en déplaise aux Solfériniens qui nous somment de le faire « contre la droite et l’extrême droite ».
D’accord donc pour « rassembler » mais dans la clarté. J’utilise à dessein ces deux termes qui sont ceux de la résolution du CN du PCF avant les Régionales de 2010. A une très grande majorité (82% du CN), le Parti communiste français avait alors décidé de présenter « des listes d’union avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et Gauche Unitaire de Christian Picquet au premier tour des élections régionales de mars 2010, excluant de ce fait de s’allier avec le Parti socialiste. « Ces listes – précisait le communiqué du PCF – pourraient s’ouvrir à des forces nouvelles, et faire une large place à toutes les femmes et les hommes, citoyens, militants du mouvement social, élus locaux, qui dans leur diversité partagent l’urgence de cette démarche de clarté et de rassemblement ».
Conformément aux statuts de ce parti, il appartint ensuite aux communistes de chacune des régions de voter sur leur stratégie d’alliance pour les Régionales (alliance avec le PS ou listes autonomes du FDG ?). Il est certain que le résultat (17/22 pour le FDG) n’aurait pas été obtenu sans cette orientation nationale de la direction du PCF.
Quelque chose a-t-il évolué depuis qui rende aujourd’hui impossible une telle « clarté » ? Le PS aurait-il bougé dans le bon sens ? Poser la question c’est y répondre puisque depuis 18 mois les partis du FDG se retrouvent, de plus en plus homogènes, pour s’opposer à la politique d’austérité et de l’offre menée par un gouvernement sous conduite du parti solférinien. Pierre Laurent nous a d’ailleurs annoncé en coordination du FDG que les parlementaires du Front de Gauche voteront cette année contre le budget et on sait la signification d’un tel vote.
On nous dit que cette fois, cette élection serait locale d’où des listes à périmètres variables. On vient déjà de voir pour Paris et de Marseille que ce n’est pas le cas. On pourrait ajouter que ce n’est évidemment pas non plus le cas dans la quasi totalité des grandes villes de ce pays. La droite et l’extrême droite vont faire campagne sur le vote sanction : pense-t-on sérieusement qu’au soir du premier tour des journalistes, pour faire leur analyse, iront distinguer dans les listes conduites par le PS, les résultats de celles uniquement composées de partis de la majorité gouvernementale de celles intégrant le PCF ? Où serait la lisibilité nationale d’un FDG dont le principal parti numériquement parlant sera tantôt dans des listes de la majorité gouvernementale, tantôt dans des listes hostiles à la politique du gouvernement ? Que pourront faire les élus communistes durant leur mandat pour résister aux inévitables conséquences de l’austérité sur les collectivités eux qui auront été élus sur la base d’aucun rapport de force vis-à-vis des partis gouvernementaux ?
Là encore, je remarque que cette insistance à renvoyer les élections municipales à un scrutin local est nouveau. Pour preuve la résolution du FDG adoptée en janvier 2013 sur sa stratégie. Ce texte est important. Il a été travaillé des semaines durant. Il a donné lieu à un grand nombre d’aller retours auprès de nos instances nationales. Chaque mot a été pesé avant de la signer. Or que dit-il ? Tout d’abord, il lie dans son point 7 les élections municipales et européennes (cf ce texte dans sa globalité lien bas de page).Aucune des deux n’y est donc considérée comme dégagée des questions nationales. Au contraire : elles seront traversées, écrivions-nous ensemble, par « l’urgence de rompre avec les politiques d’austérité pour répondre aux exigences populaires ». La dimension spécifiquement nationale des municipales est ensuite clairement énoncée : « Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d’appui pour refuser la logique austéritaire du gouvernement, l’asphyxie des collectivités ». Enfin, nous assénions : « Municipales et Européennes peuvent ainsi constituer deux moments importants pour faire évoluer le débat et les rapports de force, la perspective d’une autre issue politique que la politique d’austérité aujourd’hui menée par le gouvernement Ayrault en France tout comme par l’Union européenne. ». Difficile de faire plus clair.
Je pose donc de nouveau la question : qu‘est qui a changé depuis qui pourrait justifier l’unité derrière le PS au premier tour ? Le PS aurait-il fait preuve dans la dernière période d’une autonomie critique vis-à-vis du gouvernement ? Ses parlementaires auraient-il refusé de voter en masse les mesures libérales qui leur sont proposées ? Là encore, la réponse tombe sous le sens.
Revenons donc, une dernière fois, au « rassemblement » et clarifions. Je propose pour cela à mes camarades communistes de tourner avec moi les pages du texte « stratégie » pour arriver cette fois à sa conclusion. Je cite : « Nous avons donc, en tant que Front de gauche, un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et social libérales ». C’est ce que nous appelons depuis « œuvrer à une majorité alternative ». La bonne nouvelle c’est que justement il existe des signes, venus de la majorité gouvernementale, qui commencent à donner crédit à cette alternative : l’appel d’Eva Joly et de ses amis à une « autre majorité » regroupant le FDG, EE-LV, les « socialistes hétérodoxes » que comme d’autres forces du FDG, dont GU et Gauche Anticapitaliste, nous avons largement salué ; la démission de Noël Mamère sur une ligne critique vis à vis de l’appartenance à la majorité gouvernementale ; des listes autonomes avec EELV dans plusieurs villes ; les près de 6000 socialistes qui ont signé un appel contre la réforme des retraites. C’est encore fragile ? Certes mais justement il appartient au FDG, 2ème force politique à gauche, d’en être le catalyseur et de la faire vivre dès les Municipales. Car au PG nous sommes nous aussi très attachés à un FDG « capable de penser le rassemblement au delà de lui-même » pour reprendre les mots de Pierre Laurent. On peut là encore utiliser bien des termes pour caractériser ce rassemblement : front du peuple, nouveau front populaire, pourquoi pas nouvelle gauche… Mais il impose en préalable, afin de « rompre avec les logiques sociales libérales », d’être autonome des forces gouvernementales qui s’en réclament afin que le suffrage universel puisse trancher entre ces deux lignes. L’inverse, dans le rapport de force actuel, conduit à être inévitablement assimilé à la politique du gouvernement et du même coup sanctionné par les électeurs car ne doutons pas que les listes gouvernementales le seront.
Toujours dans un souci de convaincre, partons du principe que le débat qui traverse le PCF est essentiellement centré sur le « comment ». Comment travailler à un rassemblement anti-austérité ? Autrement dit : est-ce que revendiquer aussi nettement l’autonomie en préalable nous prise de favoriser de possibles ruptures au sein du PS ? Dans ce cas je propose un test simple pour juger du degré d’autonomie du PS local derrière lequel certains de nos camarades communises songent à s’engager. Non pas un de ces mesures uniquement locales qui n’engagent que ceux qui y croient et dont l’exemple type est ce 30% de logement social promis par Mme Hidalgo en 2030 soit dix ans après l’expiration du mandat qu’elle prétend exercer. Non une phrase simple, première et conditionnelle sur laquelle nous pourrions nous entendre nationalement pour définir le périmètre de listes de larges rassemblement que vous appelez de vos vœux : « notre liste est en désaccord avec la politique d’austérité du gouvernement, nos élus s’opposeront à ses conséquences sur nos concitoyens et nos communes ». Voilà qui aurait le mérite de la clarté. Je vois d’ici la réponse, par exemple, de Mme Hidalgo à Paris, de Mme Johanna Rolland à Nantes ou encore de Gérard Collomb à Lyon…
Note : le texte stratégie du FDG
P.S :
Voilà la réaction que Luc Léandri, membre du BN et conseiller régional PACA et moi-même venons de publier au nom du Parti de Gauche
COMMUNIQUE SUR LA CANTONALE PARTIELLE DE BRIGNOLES
Le premier vainqueur de cette élection est l’abstention. Il faut le dire : ceux qui ne voulait pas voter à droite devaient avoir le cœur bien accroché ! Claude Gilardo, maire PCF de Brignoles, qui avait obtenu 40 % en juin 2012, n’avait pas souhaité se représenter. Cela a donné lieu à une campagne incompréhensible : les responsables et militants socialistes locaux ont ouvertement soutenus la candidate EELV pendant que les dirigeants nationaux solfériniens, Désir en tête, appelaient au vote pour le candidat PCF, « seul candidat de l’unité à Gauche » ! Résultat : Les candidats EELV et PCF n’ont atteint à eux deux que 23,5% des voix ! Ils sont éliminés au premier tour au profit d’un duel FN/UMP largement à l’avantage du premier.
Le deuxième vainqueur est le rejet net et sans bavure de tout ce qui semble lié au gouvernement. Il prouve que le rassemblement contre la droite et l’extrême droite n’aura aucune efficacité s’il n’est clairement en rupture avec la politique d’austérité menée nationalement. La collusion et les investitures données par le PS affaiblissent la gauche. C’est une leçon pour les élections à venir. A défaut, le FN aura un boulevard devant lui.
Dans un contexte de forte abstention, l’extrême droite a progressé en pourcentage et en voix. On pourrait espérer que ceux qui banalisent, voir relaient, les idées du FN, au Ministère de l’intérieur, à droite et dans les médias, en tireront les leçons. On est malheureusement surs que non. Dans ces conditions, le FDG a plus que jamais la responsabilité d’offrir une nouvelle voie, claire et autonome par rapport à l’impasse dans laquelle nous a mené la vieille gauche gouvernementale en passe de sombrer avec sa politique d’austérité.
Municipales : Rassembleur car autonome !
Première fête du FdG à Auxerre
Crédit photo Pascale Prigent
Avant notre convention municipale à Clermont-Ferrand les 12 et 13 octobre, nos camarades communistes ont planché ce week-end sur ce même thème : réunion samedi des secrétaires de section puis, ce dimanche, du CN.
Je serai clair : cette note se veut une contribution à leur débat tant il m’apparaît évident que chacune des composantes du FDG, et plus particulièrement les deux plus importantes que sont le PCF et le PG, est comptable de ceux de ses choix qui peuvent influer sur l’avenir de notre patrimoine commun.
Le mot clef de la discussion au sein du PCF c’est, on l’aura donc compris, le « rassemblement ». Ce n’est pas nouveau. La nouveauté c’est que pour Pierre Laurent il s’oppose à « autonomie ». Je cite Pierre : « Le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. Nous voulons que le rassemblement soit le plus large possible. Si nous renonçons à cela nous renonçons à faire bouger les lignes dans la gauche. Il faut un Front de Gauche capable de penser le rassemblement au delà de lui-même ».
Plus surprenant, mon ami Jean-Marc Coppola paraît ne pas dire pas autrement : « Je réfute l’idée d’autonomie. Ce que nous sommes en train de construire c’est une dynamique de rassemblement Je vous propose de lancer un appel aux habitants.». (nfos-marseille.fr/2013/09/30/marseille-le-front-de-gauche-quasiment-pret-pour-les-municipales/)
Pour n’importe quel observateur attentif du paysage politique national, il apparaîtra paradoxal que ce même mot d’ordre serve à justifier, quasi dans les mêmes termes, la possible participation à une liste commandée par le PS à Paris et la liste initiée par le Front de Gauche, indépendante du PS, que Jean-Marc s’apprête probablement à conduire à Marseille. Ce qui ferait du PCF le seul parti d’envergure nationale à ne pas avoir la même stratégie dans ces deux villes.
Je prends volontairement les exemples de Paris et Marseille car là au moins nul de sérieux ne pourra y nier l’enjeu national des Municipales. S’il fallait s’en convaincre, tournons-nous vers un expert : François Hollande. Ce dernier a expliqué il y a peu au Parisien que « la lecture des municipales dépendra de Paris et de Marseille » (http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/hollande-ne-craint-pas-une-vague-bleue-23-09-2013-3161025.php). Autrement dit le vote sanction vis à vis de son gouvernement se lira pour le Président de la république à l’aune du score réalisé par son parti dans ces deux villes. A moins de jouer à l’autruche, il est tout aussi difficile d’ignorer cette réalité que de transformer Mme Hidalgo en nouvelle résistante à la politique économique et sociale menée le gouvernement Ayrault. J’y reviendrai plus loin.
Revenons donc au « rassemblement ». A l’inverse du célèbre aphorisme de Desproges, « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », je dirai qu’on peut imaginer se rassembler avec, presque, tout le monde mais pas sur n’importe quoi. N’en déplaise aux Solfériniens qui nous somment de le faire « contre la droite et l’extrême droite ».
D’accord donc pour « rassembler » mais dans la clarté. J’utilise à dessein ces deux termes qui sont ceux de la résolution du CN du PCF avant les Régionales de 2010. A une très grande majorité (82% du CN), le Parti communiste français avait alors décidé de présenter « des listes d’union avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et Gauche Unitaire de Christian Picquet au premier tour des élections régionales de mars 2010, excluant de ce fait de s’allier avec le Parti socialiste. « Ces listes – précisait le communiqué du PCF – pourraient s’ouvrir à des forces nouvelles, et faire une large place à toutes les femmes et les hommes, citoyens, militants du mouvement social, élus locaux, qui dans leur diversité partagent l’urgence de cette démarche de clarté et de rassemblement ».
Conformément aux statuts de ce parti, il appartint ensuite aux communistes de chacune des régions de voter sur leur stratégie d’alliance pour les Régionales (alliance avec le PS ou listes autonomes du FDG ?). Il est certain que le résultat (17/22 pour le FDG) n’aurait pas été obtenu sans cette orientation nationale de la direction du PCF.
Quelque chose a-t-il évolué depuis qui rende aujourd’hui impossible une telle « clarté » ? Le PS aurait-il bougé dans le bon sens ? Poser la question c’est y répondre puisque depuis 18 mois les partis du FDG se retrouvent, de plus en plus homogènes, pour s’opposer à la politique d’austérité et de l’offre menée par un gouvernement sous conduite du parti solférinien. Pierre Laurent nous a d’ailleurs annoncé en coordination du FDG que les parlementaires du Front de Gauche voteront cette année contre le budget et on sait la signification d’un tel vote.
On nous dit que cette fois, cette élection serait locale d’où des listes à périmètres variables. On vient déjà de voir pour Paris et de Marseille que ce n’est pas le cas. On pourrait ajouter que ce n’est évidemment pas non plus le cas dans la quasi totalité des grandes villes de ce pays. La droite et l’extrême droite vont faire campagne sur le vote sanction : pense-t-on sérieusement qu’au soir du premier tour des journalistes, pour faire leur analyse, iront distinguer dans les listes conduites par le PS, les résultats de celles uniquement composées de partis de la majorité gouvernementale de celles intégrant le PCF ? Où serait la lisibilité nationale d’un FDG dont le principal parti numériquement parlant sera tantôt dans des listes de la majorité gouvernementale, tantôt dans des listes hostiles à la politique du gouvernement ? Que pourront faire les élus communistes durant leur mandat pour résister aux inévitables conséquences de l’austérité sur les collectivités eux qui auront été élus sur la base d’aucun rapport de force vis-à-vis des partis gouvernementaux ?
Là encore, je remarque que cette insistance à renvoyer les élections municipales à un scrutin local est nouveau. Pour preuve la résolution du FDG adoptée en janvier 2013 sur sa stratégie. Ce texte est important. Il a été travaillé des semaines durant. Il a donné lieu à un grand nombre d’aller retours auprès de nos instances nationales. Chaque mot a été pesé avant de la signer. Or que dit-il ? Tout d’abord, il lie dans son point 7 les élections municipales et européennes (cf ce texte dans sa globalité lien bas de page).Aucune des deux n’y est donc considérée comme dégagée des questions nationales. Au contraire : elles seront traversées, écrivions-nous ensemble, par « l’urgence de rompre avec les politiques d’austérité pour répondre aux exigences populaires ». La dimension spécifiquement nationale des municipales est ensuite clairement énoncée : « Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d’appui pour refuser la logique austéritaire du gouvernement, l’asphyxie des collectivités ». Enfin, nous assénions : « Municipales et Européennes peuvent ainsi constituer deux moments importants pour faire évoluer le débat et les rapports de force, la perspective d’une autre issue politique que la politique d’austérité aujourd’hui menée par le gouvernement Ayrault en France tout comme par l’Union européenne. ». Difficile de faire plus clair.
Je pose donc de nouveau la question : qu‘est qui a changé depuis qui pourrait justifier l’unité derrière le PS au premier tour ? Le PS aurait-il fait preuve dans la dernière période d’une autonomie critique vis-à-vis du gouvernement ? Ses parlementaires auraient-il refusé de voter en masse les mesures libérales qui leur sont proposées ? Là encore, la réponse tombe sous le sens.
Revenons donc, une dernière fois, au « rassemblement » et clarifions. Je propose pour cela à mes camarades communistes de tourner avec moi les pages du texte « stratégie » pour arriver cette fois à sa conclusion. Je cite : « Nous avons donc, en tant que Front de gauche, un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et social libérales ». C’est ce que nous appelons depuis « œuvrer à une majorité alternative ». La bonne nouvelle c’est que justement il existe des signes, venus de la majorité gouvernementale, qui commencent à donner crédit à cette alternative : l’appel d’Eva Joly et de ses amis à une « autre majorité » regroupant le FDG, EE-LV, les « socialistes hétérodoxes » que comme d’autres forces du FDG, dont GU et Gauche Anticapitaliste, nous avons largement salué ; la démission de Noël Mamère sur une ligne critique vis à vis de l’appartenance à la majorité gouvernementale ; des listes autonomes avec EELV dans plusieurs villes ; les près de 6000 socialistes qui ont signé un appel contre la réforme des retraites. C’est encore fragile ? Certes mais justement il appartient au FDG, 2ème force politique à gauche, d’en être le catalyseur et de la faire vivre dès les Municipales. Car au PG nous sommes nous aussi très attachés à un FDG « capable de penser le rassemblement au delà de lui-même » pour reprendre les mots de Pierre Laurent. On peut là encore utiliser bien des termes pour caractériser ce rassemblement : front du peuple, nouveau front populaire, pourquoi pas nouvelle gauche… Mais il impose en préalable, afin de « rompre avec les logiques sociales libérales », d’être autonome des forces gouvernementales qui s’en réclament afin que le suffrage universel puisse trancher entre ces deux lignes. L’inverse, dans le rapport de force actuel, conduit à être inévitablement assimilé à la politique du gouvernement et du même coup sanctionné par les électeurs car ne doutons pas que les listes gouvernementales le seront.
Toujours dans un souci de convaincre, partons du principe que le débat qui traverse le PCF est essentiellement centré sur le « comment ». Comment travailler à un rassemblement anti-austérité ? Autrement dit : est-ce que revendiquer aussi nettement l’autonomie en préalable nous prise de favoriser de possibles ruptures au sein du PS ? Dans ce cas je propose un test simple pour juger du degré d’autonomie du PS local derrière lequel certains de nos camarades communises songent à s’engager. Non pas un de ces mesures uniquement locales qui n’engagent que ceux qui y croient et dont l’exemple type est ce 30% de logement social promis par Mme Hidalgo en 2030 soit dix ans après l’expiration du mandat qu’elle prétend exercer. Non une phrase simple, première et conditionnelle sur laquelle nous pourrions nous entendre nationalement pour définir le périmètre de listes de larges rassemblement que vous appelez de vos vœux : « notre liste est en désaccord avec la politique d’austérité du gouvernement, nos élus s’opposeront à ses conséquences sur nos concitoyens et nos communes ». Voilà qui aurait le mérite de la clarté. Je vois d’ici la réponse, par exemple, de Mme Hidalgo à Paris, de Mme Johanna Rolland à Nantes ou encore de Gérard Collomb à Lyon…
Note : le texte stratégie du FDG
P.S :
Voilà la réaction que Luc Léandri, membre du BN et conseiller régional PACA et moi-même venons de publier au nom du Parti de Gauche
COMMUNIQUE SUR LA CANTONALE PARTIELLE DE BRIGNOLES
Le premier vainqueur de cette élection est l’abstention. Il faut le dire : ceux qui ne voulait pas voter à droite devaient avoir le cœur bien accroché ! Claude Gilardo, maire PCF de Brignoles, qui avait obtenu 40 % en juin 2012, n’avait pas souhaité se représenter. Cela a donné lieu à une campagne incompréhensible : les responsables et militants socialistes locaux ont ouvertement soutenus la candidate EELV pendant que les dirigeants nationaux solfériniens, Désir en tête, appelaient au vote pour le candidat PCF, « seul candidat de l’unité à Gauche » ! Résultat : Les candidats EELV et PCF n’ont atteint à eux deux que 23,5% des voix ! Ils sont éliminés au premier tour au profit d’un duel FN/UMP largement à l’avantage du premier.
Le deuxième vainqueur est le rejet net et sans bavure de tout ce qui semble lié au gouvernement. Il prouve que le rassemblement contre la droite et l’extrême droite n’aura aucune efficacité s’il n’est clairement en rupture avec la politique d’austérité menée nationalement. La collusion et les investitures données par le PS affaiblissent la gauche. C’est une leçon pour les élections à venir. A défaut, le FN aura un boulevard devant lui.
Dans un contexte de forte abstention, l’extrême droite a progressé en pourcentage et en voix. On pourrait espérer que ceux qui banalisent, voir relaient, les idées du FN, au Ministère de l’intérieur, à droite et dans les médias, en tireront les leçons. On est malheureusement surs que non. Dans ces conditions, le FDG a plus que jamais la responsabilité d’offrir une nouvelle voie, claire et autonome par rapport à l’impasse dans laquelle nous a mené la vieille gauche gouvernementale en passe de sombrer avec sa politique d’austérité.