Écologie gouvernementale – Deux mois de cacophonie, deux jours de conférence, deux pincées de vernis vert.

C’était une des promesses du candidat Hollande : organiser une conférence de concertation sur les questions environnementales. C’était d’ailleurs quasiment le seul engagement sur ces questions d’un candidat qui n’a pas parlé d’écologie, si ce n’est pour rappeler à l’époque qu’il ne fermait pas la porte de l’extraction des gaz de schiste et qu’il ne fermerait qu’un réacteur nucléaire sur le quinquennat, en dépit des accords passés avec ses partenaires d’Europe Écologie les Verts.

Cette conférence environnementale, les 14 et 15 septembre, va se tenir après deux mois de la cacophonie la plus totale de la part du gouvernement sur l’écologie. Éviction de Nicole Bricq et poursuite des forages off shore en Guyane, lancement du nouveau surgénérateur Astrid, polémique autour du nucléaire et des gaz et huiles de schiste, promotion à côté de la plaque des véhicules électriques, position de retrait sur le volet bio de la Politique agricole commune, confirmation du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes… La liste est déjà longue et les premières décisions prises se révèlent extrêmement inquiétantes quant à la façade écologiste du gouvernement et son incapacité à faire face aux lobbies.

Sur le volet social de l’écologie, ce n’est pas plus réjouissant. La Ministre de l’Écologie Delphine Batho a en effet annoncé le contenu de la conférence environnementale : 5 tables rondes sur la biodiversité, l’énergie, la fiscalité, les risques sanitaires et la gouvernance. Rien d’affiché sur la question des emplois, de la reconversion industrielle ou de la relocalisation de la production. Pas même une réflexion sur les fameux « emplois verts » ou les nouveaux secteurs d’activité à développer ne semble réellement envisagée. Pour le gouvernement, les agendas sociaux et environnementaux seraient donc déconnectés l’un de l’autre ?

Le Parti de Gauche estime qu’il s’agirait là d’une très grosse erreur. Il n’est plus temps de discuter indéfiniment de la meilleure façon de verdir le capitalisme, il faut agir. Les questions écologiques ne sont pas séparables des questions sociales. Au contraire, elles devraient être la colonne vertébrale de la transition de notre société comme le propose la méthode de planification écologique.

Le Front de Gauche organisera un débat le dimanche 16 septembre, au lendemain de cette conférence environnementale, sur son stand à la Fête de l’Humanité avec des représentants d’associations, ONG et syndicats.

gaz de schiste – Lettre ouverte à Madame la Ministre de l’écologie

Voici, avec un peu de retard sur ce blog dû à une longue et douce pause estivale, le courrier que nous avons envoyé mi juillet, les six élu-e-s du comité de pilotage « Gaz de Schiste » de la Région Rhône Alpes, à la Ministre de l’écologie pour lui rappeler les engagements de la Région contre l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels et appeler à la réforme du code minier en y associant les collectivités et la société civile.

Reçu ce jour l’accusé de réception d’Arnaud Montebourg qui était en copie, c’est tout. Mais bon, c’est vrai qu’elle a été occupée à confirmer celui ci sur la filière d’avenir qu’est le nucléaire, à soutenir le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes et à indiquer, précisément sur les gaz de schiste, que ma foi, si on trouvait une autre technique que la fracturation hydraulique… Le 22 septembre, journée internationale d’actions contre les gaz et huiles de schiste, ce serait pas mal de lui rappeler que le souci n’est pas seulement la fracturation, mais aussi les tonnes de gaz à effet de serre émis de la combustion de ces hydrocarbures. Car si ils sont extraits, j’imagine que ce n’est pas pour les poser sur une étagère ? Bonne rentrée…

Voir également ici l’article du Dauphiné Libéré sur le festival « Schiste alors ! » organisé par le collectif du Val de Drôme au début de l’été et ma proposition iconoclaste de centraliser la coordination non pas à Paris mais en Drôme Ardèche. Hé hé.

Lettre ouverte à Madame la Ministre de l’écologie, du développement durable, de l’énergie

Objet : Renforcer la législation française contre l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels

 Madame la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie,

 Lorsque vous étiez députée, vous vous êtes investie dans le débat sur les hydrocarbures non conventionnels, soutenant la proposition de loi n°3690 visant à interdire leur exploitation en France [1]. De même, la Région Rhône-Alpes fut l’une des premières Régions à prendre position contre toute exploration et exploitation de gaz de schiste sur son territoire.

 En octobre 2010, un vœu rhonalpin déposé par le groupe Socialiste interpellait le gouvernement, lui demandant d’annuler le permis dit « de Montélimar » et de tout autre permis du même type situé dans le territoire régional. Le 25 février 2011, à l’initiative du groupe socialiste soutenue par les groupes de la majorité (délibératif), l’assemblée régionale votait une délibération titrée « Rhône-Alpes, une écorégion préservée, sans exploitation de gaz de schiste ». Le texte précise que la Région « se déclare opposée à toute exploration / recherche ou exploitation du gaz de schiste sur son territoire », « apportera son soutien aux collectivités territoriales et à tous les acteurs locaux (…) qui s’opposeront à l’exploration et à l’exploitation [de ces gaz] », et demande l’organisation par la CNDP d’un débat public national sur l’exploitation des gisements de gaz et de pétrole non conventionnels.

Ce débat a eu lieu à l’échelle régionale le 22 juin 2011. Une synthèse a été transmise au Premier Ministre de l’époque, M. Fillon[2].

 Tout récemment, les élu-e-s de la majorité du Conseil régional se sont accordés sur un projet de vœu à votre attention et à celle du Gouvernement en général, vœu qui sera présenté à notre prochaine Assemblée Plénière. Par ce dernier, nous souhaitons attirer votre attention et celle du gouvernement afin que :

– le ministère de l’Écologie continue de publier l’ensemble des pièces de tous les dossiers de permis ou de demandes de permis d’exploration d’hydrocarbures adressés à ses services et gèle leur instruction en attendant la réforme du Code minier ;

– la proposition de loi n°3690 du 13 juillet 2011, que le Premier Ministre avait lui-même portée, soit remise à l’ordre du jour parlementaire, sous la forme d’un projet de loi ;

– la question de l’extraction des gaz et huiles de schiste soit traitée dans le cadre de la conférence environnementale sur la transition énergétique et la biodiversité prévue à l’automne 2012 ;

– les collectivités territoriales, et plus largement l’ensemble de la société civile, soient associées à la réforme du code minier, par une procédure de concertation adaptée, cette réforme devant permettre plus de transparence dans la procédure relative à ce type d’activités extractives.

 Comptant sur votre vigilance pour des choix énergétiques en phase avec la nécessaire conduite de la transition énergétique, rappelée par le Président François Hollande le 21 juin, lors de la conférence « Rio+20 », nous vous serions gré de nous préciser la position de votre gouvernement sur ces dossiers.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de bien vouloir agréer, Madame la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, l’expression de notre haute considération. 

Le Comité de pilotage « Gaz de schiste » : 

Benoit LECLAIR (EELV)

Alain CHABROLLE (EELV)

Michèle EYBALIN (PSEA)

Olivier KELLER (EELV)

Corinne MOREL-DARLEUX (FdG)

Marie Helene RIAMON (PSEA)

 

Courrier International – Une utopie anti-crise en Andalousie

Juan Manuel Sánchez Gordillo a fait la une des journaux ces derniers jours après avoir mené une “expropriation forcée” de produits alimentaires dans plusieurs supermarchés, au côté de ses camarades du Syndicat andalou des travailleurs (SAT), pour les distribuer aux plus défavorisés. C’est dire si cet homme est un dirigeant singulier au sein de la classe politique espagnole. Anticonformiste, il a été critiqué pour ses dernières actions, y compris dans les rangs de la coalition de gauche Izquierda Unida [l’équivalent du Front de gauche français], dont son organisation, le Collectif uni des travailleurs-Bloc andalou de gauche, fait partie depuis 1986.

  • Andalousie
  • Sánchez Gordillo est un dirigeant historique du Syndicat des ouvriers agricoles (SOC), colonne vertébrale de l’actuel SAT. En outre, depuis 1979, il est maire de Marinaleda, une petite localité [de près de 3 000 habitants] de la région de Séville. Là, grâce à la participation et au soutien des habitants, il a lancé une expérience politique et économique originale qui a fait de ce village une sorte d’île socialiste dans la campagne andalouse.

    Avec la crise économique, Marinaleda a eu l’occasion de vérifier si son utopie sur 25 kilomètres carrés était une solution viable face au marché. Son taux de chômage actuel est de 0 %. Une bonne partie des habitants sont employés par la Coopérative Humar-Marinaleda, créée par les ouvriers agricoles eux-mêmes après des années de lutte. Longtemps, les paysans ont occupé les terres de l’exploitation agricole Humoso [qui appartenaient à un aristocrate] et à chaque fois ils étaient dispersés par la Guardia Civil [la gendarmerie espagnole]. “La terre est à ceux qui la travaillent”, clamaient-ils. En 1992, ils ont fini par obtenir gain de cause : ils sont désormais propriétaires de l’exploitation. Sur leur site web, ils précisent que leur “objectif n’est pas de faire des bénéfices, mais de créer des emplois par la vente de produits agricoles sains et de qualité”.

    Ils produisent des fèves, des artichauts, des poivrons et de l’huile d’olive vierge extra. Les travailleurs eux-mêmes contrôlent toutes les phases de la production, la terre appartient à “l’ensemble de la collectivité”. L’exploitation comprend une conserverie, un moulin à huile, des serres, des équipements d’élevage, un magasin. Quel que soit leur poste, les travailleurs reçoivent tous un salaire de 47 euros la journée et travaillent 6 jours par semaine, soit 1 128 euros par mois pour 35 heures par semaine [le salaire minimum est de 641 euros].

    En pleine saison, la coopérative emploie environ 400 personnes, une centaine au minimum. Mais chaque poste de travail n’est pas attribué à tel ou tel habitant : ils effectuent une rotation afin de s’assurer tous un revenu. “Travailler moins pour que tous aient du travail”, tel est le principe. Par ailleurs, certaines personnes travaillent de petites parcelles dont elles sont propriétaires. Le reste de la vie économique est constitué par des boutiques, des services de base et des activités sportives. Pratiquement, tous les habitants du village touchent autant qu’un travailleur de la coopérative.

    Dans un entretien accordé à Público le mois dernier, Gordillo lui-même expliquait les répercussions de la crise à Marinaleda : “Elle se fait un peu sentir dans les prix des produits agricoles, dans le financement. Nous avons des problèmes de trésorerie, mais nous vendons bien les produits… D’une façon générale, la crise a été moins sensible dans l’agriculture et l’alimentation, souligne-t-il. Ce qui se passe, c’est que les gens qui avaient quitté la campagne pour travailler dans le bâtiment reviennent et cherchent du travail. Résultat, il faut non seulement maintenir l’emploi existant, mais l’augmenter, tout en sachant que l’agriculture bio crée plus d’emplois que l’agriculture traditionnelle. Pour sauver l’agriculture de la crise et de l’enchérissement des moyens de production agricole, nous essayons un commerce horizontal, avec un dialogue de coopérative à coopérative, et nous établissons des relations avec d’autres pays où il existe des expériences de ce type.”

    Voir l’article sur le Courrier International

    Remue méninges, Estivales citoyennes – Des méninges remuées et des perspectives, l’exemple des fablabs

    La remise en route après la période estivale est toujours difficile. Or cette année elle l’est encore plus particulièrement. L’année scolaire dernière fut une intense période électorale et il est normal de faire une pause pour se vider l’esprit et se détendre. Néanmoins cette rentrée est motivante par les perspectives politiques qu’elle ouvre. L’absence de volontarisme politique, catastrophique vis-à-vis des attentes populaires de la part du pouvoir dit « socialiste », ainsi que l’absence d’élection cette année ouvre des débouchés intéressants dans l’élaboration de mesures programmatiques, celles-ci devant être des traductions concrètes des principes de la République sociale à laquelle on inspire (la fameuse « radicalité concrète » appliquée par les élus du Parti de Gauche et du Front de Gauche).

    Le « Remue méninges du Parti de Gauche » puis les « Estivales du Front de Gauche » ont marqué la fin d’une séquence politique particulière, mais également, par les différents débats et rencontres, éclairci l’horizon et défini les aspects généraux d’une véritable politique de gauche, pour les élections municipales et les territoriales de 2014. Parmi les ateliers auxquels j’ai assisté lors de ces quatre jours, je souhaite revenir sur un en particulier, car celui-ci est l’exemple même de cette radicalité concrète, possible et applicable. Je reviens donc sur un atelier consacré aux fablabs (contraction anglaise de laboratoire de fabrication) qui fut animé par la brillante camarade Corinne Morel-Darleux, Secrétaire nationale à l’écologie au Parti de Gauche et rédactrice du blog « Les petits pois sont rouges ». Avant de rentrer dans le détail signalons que les fablabs sont également appelés ateliers, recycleries  ou ressourceries communales et peuvent prendre des formes variées, en fonction de la situation et des capacités locales.

    Les fablabs, hérités de la tradition DIY (Do It Yourself : « fais-le toi-même ») apparaissent comme un moyen efficace de lutter contre la société productiviste qui pousse à une surconsommation matérielle et qui a des conséquences désastreuses, sur l’environnement et les conditions sociales. En mettant en avant le recyclage et la réparation d’objets «  démodés » ou « obsolètes », c’est l’essence même du système, basé sur l’obsolescence programmée, qui est remise en cause. Il ne s’agit plus de jeter mais de réfléchir comment un objet quelconque peut être réutilisé et ainsi éviter les gaspillages.  Mais créer un fablab sur une commune permet également de se réapproprier des savoirs et des compétences productives, savoir-faire qui disparaissent à mesure que les emplois sont délocalisés à l’autre bout du monde. De plus, cela permet d’amener un changement dans les mentalités en offrant réflexion sur l’utilité sociale et « réelle » des produits consommés. Les fablabs fournissent également un espoir important (quoiqu’il puisse paraître un peu trop «  techniciste »), grâce au développement des « imprimantes 3D », de pouvoir produire, via un partage de manière libre de plan de fabrication sur internet, des pièces nécessaires à la réparation d’objets divers. Pièces qui ne sont plus forcément conçues par les fabricants officiels, ce qui rend de fait, impossible la réparation. Enfin, les laboratoires de fabrication permettent également de redynamiser un quartier, une ville ou un territoire rural laissé à l’abandon. En effet, cette forme de « bricolage moderne » favorise le lien social et peut jusqu’à permettre l’intégration (ou la réintégration) par le travail d’individus qui s’en sont éloignés. La souplesse des formes et fonctions des ateliers communaux permettent d’envisager de nombreux projets et ainsi, d’offrir une réponse adaptée à chaque difficulté locale.

    Je ne rentre volontairement pas d’avantage dans les détails car ce point (avec beaucoup d’autres) est traité magistralement dans l’ouvrage «  Terre de Gauche, abécédaire des radicalités concrètes », coordonné par Gabriel Amard, venant de sortir aux éditions Bruno Leprince, dont certains des contributeurs sont des amis, mais tous des camarades. L’atelier comme le livre sont pour moi une véritable bouffée d’air pur. En effet, tandis que le TINA (« There is no alternative ») libéral semble triompher partout, et notamment au PS et chez ses supplétifs muselés, le Parti de Gauche et plus globalement le Front de Gauche nous montrent qu’il est toujours possible de résister à l’ordre capitaliste dominant… à condition de le vouloir.

    Source

     

    Nucléaire, NDDL – Delphine Batho attise le feu allumé par Montebourg

    Après la polémique déclenchée par Arnaud Montebourg c’est au tour de la Ministre de l’Écologie Delphine Batho d’attiser le feu. Loin de penser à l’urgente nécessité à changer nos modes de vie et leurs gaspillages, la nouvelle Ministre sombre dans tous les pièges du capitalisme vert !

    Selon la Ministre, nous continuerons donc « d’avoir durablement besoin » du nucléaire et le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est « une infrastructure dont nous aurons besoin ». Dans un contexte de crise sociale et environnementale, pourquoi le Parti socialiste aux manettes ne s’interroge-t-il pas plutôt sur les « besoins » réels du peuple français tels que la hausse du Smic, le refus de l’austérité, et la transition énergétique ?

    Interrogée sur les « différences » avec la composante écologiste du gouvernement sur ces deux sujets, la Ministre déclare que ces différences sont « une richesse ». Gageons que certains ministres doivent à ce compte-là être en passe de devenir milliardaires ! Le Parti de Gauche a une autre conception de la répartition des richesses…

    Le Parti de Gauche réaffirme son opposition au projet inutile, coûteux et nuisible de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, comme il le fait depuis plus de trois ans aux côtés de la coordination des opposants, et sa défense d’une sortie progressive du nucléaire, rendue possible par la planification de la transition énergétique, qui passe par la sobriété et l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.

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    Estivales citoyennes du Front de Gauche – Discours de clôture de Martine Billard


    Discours de Martine Billard en clôture des… par lepartidegauche

    L’heure est au rassemblement contre le traité européen

    Le gouvernement a décidé de faire ratifier le traité européen tout début octobre par le parlement. Il s’agit d’une décision importante pour la France comme pour le devenir de l’Europe.

    Le MEDEF vient d’appeler à la ratification sans condition du traité mis en place par Madame Merkel et Monsieur Sarkozy tout en continuant de réclamer de nouveaux cadeaux pour le patronat en termes d’allègement d’impôts et de cotisations sociales.

    Le Front de gauche tient à rappeler son opposition totale à ce pacte budgétaire qui renforcerait encore toutes les politiques conduisant à la fois à la régression sociale, à l’aggravation de la crise écologique, au déni démocratique et à la récession économique en Europe comme en France. Il entend donc mettre tout en œuvre pour que la France ne le ratifie pas. Le Front de gauche, pour sa part, se prononce pour l’organisation d’un référendum permettant de respecter la souveraineté populaire.

    Il salue les voix de plus en plus nombreuses qui à gauche, au Parlement, dans le monde syndical et dans la diversité du mouvement social s’élèvent contre la ratification de ce pacte budgétaire.

    Il estime nécessaire de mener une campagne rapide, dynamique et pédagogique afin de souligner les enjeux et les dangers liés à ce pacte budgétaire et de mettre le Président de la République, le gouvernement et les parlementaires devant leurs responsabilités.

    C’est dans ce cadre qu’il a lancé le principe d’une grande manifestation nationale contre ce traité afin de contribuer au rassemblement de toutes celles et ceux qui veulent défendre les chances d’une politique alternative aux logiques financières. Il propose cette initiative au « collectif de l’audit de la dette » dans la perspective de la réunion que celui-ci organise le 4 septembre prochain.

    Il partage le souci d’inscrire cette action dans la durée afin de créer les conditions en France et en Europe de combattre les politiques d’austérité et de construire une autre Europe.

    Il souhaite que la manifestation nationale, comme l’ensemble des initiatives prises, soit coorganisée par le maximum d’organisations associatives, syndicales et politiques. L’heure est au rassemblement, c’est la voix de l’efficacité et c’est urgent.

     

    Une rentrée à grande vitesse

    La rentrée politique du Front de Gauche témoigne mieux qu’un discours du chemin parcouru lors de la séquence électorale qui a précédé les vacances scolaires.

    Les 4 millions de voix de la présidentielle changent sous nos yeux le paysage politique du pays. Elles donnent un écho presque fulgurant aux analyses sur les 100 jours du gouvernement Ayrault exposées par Jean-Luc Mélenchon lors d’un entretien au JDD. N’oublions jamais que nous sommes notre premier média ! La vitesse de propagation de nos idées est facteur du nombre et de la mobilisation des émetteurs que constituent chacun de nous. Sur ces deux critères la mouvance constituée par le Front de Gauche est à un niveau sans précédent. La propagation à la fois diffuse et rapide des orientations du Front de Gauche dans et par le peuple lui-même déborde les frontières des organisations et appartenances partidaires. Elle contraint dès lors à nous répondre, ce qu’ont fait sur un mode souvent désastreusement injurieux les dirigeants socialistes et écologistes. Souvenons-nous de l’été dernier… Nous avions lancé en conclusion de notre Remue-méninges une offre publique de débat. Celle-ci est restée sans réponse pendant toute la campagne !

    L’acquis de la présidentielle explique aussi le succès des premières Estivales du Front de Gauche. Malgré des conditions de préparation effroyablement difficiles, en plein congés estivaux, sans un seul courrier envoyé, au lendemain de campagnes harassantes, une foule immense et studieuse a assuré le succès de ces journées. Qui était là ? Beaucoup de nouveaux militants. Une force jeune, demandeuse d’action et donc de points d’appui concrets pour mener bataille : expériences transmises et partagées, matériel, initiatives populaires. En témoignent les librairies dévalisées, l’affluence dans les amphithéâtres sur le développement du Front de Gauche (dimanche à 9h !), le tour souvent très concret des discussions en atelier.

    La thèse journalistiquement dominante du « double échec » de la présidentielle et des législatives est donc démentie. L’obstination du système médiatique à la répéter à rebours des faits n’est pas seulement une manifestation de son incurable panurgisme. C’est aussi un effort pour dégonfler la menace que représenterait une telle force pour peu qu’elle soit sûre d’elle-même. Dans le contexte de l’aggravation programmée des politiques d’austérité, contre le vote des Français, 4 millions de personnes politiquement déterminées à combattre l’oligarchie représenteraient une immense difficulté pour les puissants. La responsabilité du Front de Gauche en cette rentrée est donc essentielle. Nous sommes en mesure d’exprimer politiquement la résistance à l’austérité et la possibilité de la révolution citoyenne que notre campagne présidentielle a permis d’esquisser. C’est ce que nous ferons face au traité européen Merkozy désormais défendu par Hollande. Le Front de Gauche appelle à une grande marche le 30 septembre prochain. La présidentielle n’a pas été une parenthèse. L’attente de changement, le retour du peuple, des questions sociales et des figures de lutte et de résistance n’ont pas disparu avec le départ de Sarkozy. 6 mois après le coup de tonnerre de la Bastille, le Front de Gauche repart au combat pour faire place au peuple.

     

    Remue méninges – Intervention de Jean-Luc Mélenchon le vendredi 24 août 2012


    Remue méninges 2012 par lepartidegauche

    Nucléaire – Arnaud Montebourg rallume le débat

    Le ministre du redressement productif s’est à nouveau prononcé en faveur de l’industrie nucléaire ce dimanche 26 août. C’est, selon ses propres mots, « une filière d’avenir ». Tous les arguments et les mensonges habituels sont ressortis pour l’occasion : coût de la filière, emploi, risque nucléaire évincé.

    Le ministre est semble-t-il bien mal avisé quand dans le même temps, les 264 tonnes de barres radioactives du réacteur 4 de Fukushima ne sont plus protégées que par un bâtiment branlant et une bâche en plastique. Loin d’être réglée, la situation y est en effet toujours aussi dramatique et instable, au point que si un nouveau typhon faisait s’écrouler la piscine, les émissions radioactives alors relâchées seraient plusieurs milliers de fois supérieures à celles d’Hiroshima.

    Contrairement à ce que disent les dirigeants d’EELV, ce n’est ni un acte isolé ni une provocation. Arnaud Montebourg a reçu le soutien du ministre de l’Intérieur Manuel Valls mais également du Président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, de quoi donner le ton pour le débat à venir sur la transition énergétique promis par le gouvernement. Ce n’est pas non plus une surprise. C’est au contraire le strict programme présidentiel de François Hollande mais aussi le contenu de l’accord entre le PS et EELV qui n’a jamais rien promis d’autre que la poursuite du nucléaire.

    Pour le Parti de Gauche, les seuls investissements pertinents dans la filière du nucléaire sont ceux qui permettraient de créer une filière de démantèlement des centrales. Nous proposons de sortir du nucléaire en investissant à la fois dans une filière industrielle de production et de recyclage des énergies renouvelables ainsi que dans la sobriété énergétique (isolation des bâtiments, agriculture, transports en commun, fret, relocalisation de l’économie). Une tel plan permettrait la création de centaines de milliers d’emplois et le maintien du droit à l’énergie pour toutes et tous.

    Sortir du nucléaire est une question trop sérieuse pour que le Peuple n’en décide pas.

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