Mariage pour tous • Les 400 000 visages de l’égalité des droits

20130127_mariagepourtous_0368 Venus de toute la France, hommes, femmes, jeunes, vieux, hétéros, homos ont convergé sur la place de la Bastille le 27 janvier. Un cortège haut en couleurs et plein de joie, fort de 400 000 personnes, pour demander l’égalité des droits. Le débat parlementaire sur le mariage pour tous commence mardi 29 janvier à l’Assemblée.
« Egalité des droits et pas de loi a minima ! » Le message des manifestants en faveur du mariage pour tous est simple et clair. Dans les rues de Paris, dimanche 27 janvier, 400 000 personnes, soit près de trois fois plus que lors de la précédente mobilisation, ont défendu l’égalité républicaine sur le mariage, l’adoption et la procréation médicalement assistée (PMA). Une ambiance joyeuse ; une foule de tous les âges et de toutes les couleurs ; la France d’aujourd’hui qui contraste heureusement avec les cortèges tristes et artificiels de la manif pour tous, quinze jours plus tôt.

Sans tarifs cassés par la SNCF, sans soutien financiers de partis ou de paroisses, hétéros et homos, jeunes et vieux, français de toutes les couleurs comme immigrés ont donc convergé dès la fin de matinée sur la place Denfert-Rocheraut lieu de rassemblement du – finalement des – cortèges qui ont pris plus tard la direction de Bastille. Les manifestants, la plupart non militants, affichent une belle motivation. Le débat parlementaire doit commencer à l’Assemblée nationale mardi 29 janvier. La réaction y fourbit ses armes sous la forme de 5 000 amendements, nourrissant l’espoir de pourrir les débats.
20130127_mariagepourtous_0304Dans les rangs qui ne cessent de grossir, une question revient, lancinante : « Nous sommes combien ? » Chacun veut savoir si le gant jeté à la face de la République quinze jours plus tôt par l’alliance des minorités religieuses arriérées, de la droite et de l’extrême-droite, est relevé. Les chiffres viendront très tard, la plupart des médias préfèrent se concentrer sur l’arrivée d’une course à la voile que sur cette manifestation de masse.

Après avoir piétiné pendant plus de deux heures, le cortège du Front de Gauche, coloré et animé, va pouvoir se lancer dans l’itinéraire de délestage alors que l’autre trajet s’écoule au compte-gouttes, en raison du nombre. On y retrouve Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche ; Marie-George Buffet, députée de la Seine-Saint-Denis ; 

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Pierre Laurent, secrétaire national du PCF ; Jean-Luc Mélenchon, entre autres… Pascale Le Néouannic et Jean-Charles Lallemand donnent le ton en lançant les slogans iconoclastes et politiques comme ce « Et un et deux, et droits égaux », inspiré de la finale France-Brésil de 1998. L’imagination est au pouvoir dans ce beau cortège.

Hétéros comme homos arpentent donc enfin le pavé de la capitale, sourires en étendard, des pancartes certes mais faites main où fleurissent les slogans pour l’égalité autant que contre l’homophobie. Le débat qui dure depuis des mois, en raison des atermoiements du gouvernement et des reculades du Président de la République, a ouvert la voie à de nombreux dérapages de la part de la droite et de son alliée l’extrême-droite. Dans le cortège républicain, au contraire, ce n’est que joie d’être ensemble. Une France belle et rebelle qui chante et crie et rit, heureuse de sa force.

20130127_mariagepourtous_0377Il fait largement nuit quand les derniers manifestants arrivent sur une place de la Bastille noire de monde. La sono lance les hits du moment dont le groupe de musique électronique israélien The Young Professionals qui a écrit un message de soutien aux militants de l’égalité quelques jours plus tôt. La France qui suit l’exemple de la catholique Espagne, des Pays-Bas, de la Belgique… voit converger vers elle les regards des progressistes du monde entier. La patrie des droits de l’Homme va-t-elle enfin accorder les mêmes droits à tous et toutes ? La bataille politique continue, dans la rue comme à l’Assemblée.

Nathanaël Uhl

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C’est la pente qui compte

Le député PS Cambadélis se plaint que nous ne soyons jamais contents. Il va être satisfait : j’ai noté une annonce gouvernementale positive dans la semaine. L’allocation équivalent retraite (AER), supprimée en 2011 par la droite, va être remplacée par une prestation du même montant. Il s’agit d’une aide aux chômeurs âgés en fin de droit, jusqu’à leur retraite. Notons que les forces sociales ne crient pas bravo. Aucun communiqué enthousiaste. La CGT se dit « prudente » en attente du périmètre retenu et l’association de défense de l’AER parle déjà de mesure « a minima ».

Il faut dire qu’elle bénéficierait à seulement 10 000 personnes. Une goutte d’eau face aux 285 000 sans emploi supplémentaires enregistrés en 2012 (dans la catégorie sans aucune activité) et aux 4 917 500 chômeurs recensés par Pôle Emploi. Des chiffres calamiteux malgré le nombre de radiations, exceptionnel et inexpliqué le mois dernier (+25%, soit 46 000 « chômeurs en moins »), ce qui a permis aux médias d’annoncer en boucle la stabilisation du chômage en décembre. Or fin 2011 déjà, 9,1% des chômeurs avait 55 ans et plus, contre 5% en 2000. En 2012, le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a connu un nouveau bond de 17%. C’est la conséquence directe, que nous avions annoncée, de la fin de la retraite à 60 ans, malheureusement entérinée par le pouvoir actuel. Cette « réforme structurelle » réclamée à cors et à cris par la Commission européenne est en train de jeter des milliers de personnes au chômage.

Qu’au moins cette terrible statistique rappelle que le chômage est la conséquence de décisions humaines. C’est la collectivité qui paye les plans sociaux décidés par les actionnaires tout puissants de Virgin, PSA, Renault, Arcelor-Mittal, Sanofi ou Gooyear… C’est toute l’économie qui déguste à mesure que les licenciements installent une spirale dépressive qui tire l’activité vers le fond. C’est pourquoi l’accord MEDEF-Ayrault qui facilite notamment les licenciements collectifs met en cause l’intérêt général dont l’Assemblée nationale est la garante. Si elle se contente de l’entériner, qui défendra l’intérêt de la collectivité ?

Cette solidarité qui nous lie face au chômage est d’abord un fait. Déjà, les plus grands « efforts » locaux et les « mérites » individuels ne permettent pas d’échapper à la nasse. Les zones jusqu’ici préservées du chômage de masse connaissent les hausses les plus marquées. Le chômage de longue durée, qui progresse plus vite que la moyenne, n’épargne aucune catégorie. L’indicateur conjoncturel de durée au chômage atteint 385 jours pour les employés… et 422 pour les cadres.

Tous touchés… mais certains plus que d’autres. De 2009 à 2012, le nombre de personnes au chômage depuis plus d’un an a doublé ! La progression moyenne du chômage ne doit pas masquer la hausse exponentielle du chômage de longue durée. De même que la baisse générale du montant des retraites coïncide avec la multiplication encore plus rapide des retraités pauvres. Symptôme du partage inégal des richesses, la pauvreté galope à l’avant-garde du recul d’ensemble. Nous voilà solidaires là encore.

Sarkozy « sera jugé sur le chômage », estimait le candidat Hollande, qui faisait le « constat implacable » d’une « progression considérable » touchant notamment les jeunes, les seniors et les chômeurs de longue durée. Hollande se disant de gauche, nous pourrions à bon droit lui demander plus. Mais Cambadélis nous accuserait de surenchère. Jugeons-le donc sur ce même critère. Alors c’est peu de dire que ça ne va pas dans le bon sens.

Un accord « donnant-perdant » pour les salariés : l’ANI décrypté

Rarement un accord national interprofessionnel (ANI) aura entériné autant de reculs pour les salarié-e-s que celui conclu le 11 janvier 2013 entre le patronat et trois syndicats. La Fondation Copernic met à la disposition de tou-te-s undécryptage complet du texte de l’accord (ci-dessous) et lance avec Attac un appel à la mobilisation. 

Découvrez le texte intégral de cette analyse critique sur lecteur (une présentation et le pdf sont également disponibles ci-dessous, avec les annexes évoquées dans le texte) :

SYNTHESE 

Les « nouveaux droits » qui figurent dans l’accord sont, en effet, de portée très limitée, tandis que des revendications patronales de grande portée sont satisfaites. Quels sont donc ces nouveaux « droits » ? La fameuse majoration de cotisation (incorrectement nommée « taxation ») des contrats à durée déterminée (CDD) courts est limitée : + 0,5 à + 3 points en fonction des types ou des durées de contrat, de moins d’un mois à trois mois. Elle peut aisément être contournée : en allongeant la durée des contrats les plus courts au-delà des seuils de majoration ; en recourant au CDD plus fréquemment pour le remplacement d’un salarié absent (pas de majoration) que pour un accroissement temporaire d’activité (majoration) ou en remplaçant les CDD par des contrats d’intérim, qui peuvent être conclus pour les mêmes motifs que les CDD et qui ne feront pas l’objet de majoration. Difficile de croire, par conséquent, à l’efficacité de cette mesure. Le coût de ce dispositif est estimé à 110 millions d’euros pour le patronat, mais il obtient en compensation une réduction de cotisations sociales de 155 millions d’euros pour les embauches en CDI de jeunes de moins de 26 ans. 

On pourrait faire la même démonstration sur la quasi-totalité des conquêtes de papier de l’accord. Les droits rechargeables pour les chômeurs ? La discussion concrète se fera avec la renégociation de la convention UNEDIC, sans « aggraver le déséquilibre financier du régime d’assurance chômage ». Traduction : ce qui sera donné à certains chômeurs sera enlevé à d’autres. La couverture santé complémentaire généralisée ? Elle est renvoyée à la négociation de branche, et en cas d’échec, ce n’est qu’en 2016 que toutes les entreprises seraient tenues d’assurer la couverture d’un « panier de soins » limité, le tout financé à moitié par les salarié-e-s. 

Le patronat, quant à lui, peut se féliciter de l’accord. Il gagne à la fois une plus grande flexibilité et une plus grande sécurité juridique. Tout d’abord la conclusion d’« accords de compétitivité-emploi » souhaités par Sarkozy, qualifiés d’« accords de maintien dans l’emploi », est rendue possible. Un accord pourra, ainsi, prévoir une baisse de salaire en échange du maintien de l’emploi. Le salarié qui refusera sera licencié pour motif économique. La « cause réelle et sérieuse » sera en fait l’accord lui-même et l’employeur sera exonéré de l’ensemble des obligations légales et conventionnelles attachées au licenciement économique. 

De fait, le contrat de travail ne pourra plus résister à l’accord collectif, même si ce dernier est moins favorable au salarié. L’inversion de la hiérarchie des normes et la destruction du principe de faveur se poursuivent. Il devient également possible de déroger par accord d’entreprise aux procédures de licenciement économique collectif. L’employeur aura d’ailleurs le choix de rechercher l’accord avec les syndicats ou de soumettre directement ses souhaits en matière de procédure et de contenu du plan social à l’homologation de l’administration. 

Les délais de contestation sont drastiquement raccourcis : 3 mois pour contester l’accord ou l’homologation (12 mois actuellement), 12 mois pour un-e salarié-e contestant son licenciement (5 ans actuellement). Tout est fait pour éviter que le juge judiciaire s’en mêle, pour « sécuriser les relations de travail », comme le dit le MEDEF. Cerise sur le gâteau, l’article 26 limite l’accès au juge prud’homal : instauration d’un délai de 2 ans maximum pour une réclamation portant sur l’exécution ou la rupture du contrat de travail (sauf discrimination) et de 3 ans pour une demande de salaire en cours d’exécution du contrat (contre 5 ans actuellement). 

Enfin, les prérogatives des comités d’entreprises sont réduites par diverses dispositions et un délai de trois mois supplémentaire est accordé aux employeurs pour organiser l’élection des délégués du personnel et des membres du comité d’entreprise une fois atteint l’effectif déclenchant l’obligation, ainsi qu’un délai d’un an pour respecter la totalité des obligations liées au dépassement des seuils d’effectif de 11 et de 50 salarié-e-s : un comble ! 

Cet accord ne fera pas reculer la précarité, ni le chômage, ne créera pas d’emploi, mais fera régresser un peu plus les droits des salarié-e-s, à commencer par les plus précaires d’entre eux, les femmes en particulier. Il a été signé par trois organisations syndicales n’ayant rassemblé aux dernières élections prud’homales que 38,7% des voix (et 28,11 % au récent référendum de représentativité organisé dans les TPE-PME). Si les règles de validité permettent actuellement de considérer cet accord comme « majoritaire », il apparaît éminemment problématique qu’il puisse être repris dans la loi, alors même qu’il n’est signé que par des organisations ne représentant qu’une minorité de syndicats et de salarié-e-s. La majorité de gauche au Parlement n’a pas été élue pour mener une politique d’inspiration aussi nettement libérale. 

La Fondation Copernic et Attac ont décidé, par conséquent, d’appeler tous les acteurs du mouvement social et syndical, ainsi que des partis de la gauche et de l’écologie politique à organiser la mobilisation nécessaire pour s’opposer à cet accord.

Pour référence, le texte intégral de l’ANI conclu le 11 janvier 2013 : 

Texte et annexes en pdf : 

     

Avec Peillon, l’Histoire s’écrit à reculons

Deux de chute ! Jusqu’au samedi 26 janvier 2013, en France, l’école publique était laïque, gratuite et obligatoire. Mais au détour de la publication au Journal officiel du décret instaurant la semaine de 4,5 jours à l’école primaire, Vincent Peillon vient de signer la fin de la gratuité et de ce fait de l’obligation scolaire.

Comme l’ont confirmé le socialiste André Laignel, premier vice-président délégué de l’Association des Maires de France (AMF), puis le ministère lui-même, le caractère gratuit ou payant des activités périscolaires issues de la réforme des rythmes « dépendra des collectivités locales » et elles « ne seront obligatoires ni pour les enfants et les parents, ni pour les collectivités territoriales ». Les enfants nés au mauvais endroit ou qui ne payeront pas seront donc mis à la porte de l’école !

Vincent Peillon nous ramène à l’âge de pierre de l’ancien régime en termes d’instruction publique. Quand, dès 1792 Condorcet proclamait l’extension de la gratuité, qui était ensuite confirmée en 1793 dans le rapport parlementaire sur l’éducation gratuite, obligatoire et nationale, quand les lois Ferry de 1881 et 1882 réaffirmaient cette volonté face aux réactionnaires de tous poils, le gouvernement Ayrault troque lui l’école républicaine contre l’école à la carte, laissant les collectivités se débrouiller face à l’austérité qu’il leur impose.

En République, le caractère obligatoire est consubstantiel à la gratuité ! En s’attaquant aux fondamentaux de l’école républicaine, le gouvernement signe une division irréparable ! Pour le Parti de Gauche, l’école doit se faire à l’école, elle est obligatoire partout, pour tous les élèves et gratuitement.

L’eau n’a pas de prix, vite la régie publique !

gabriel-amardSAMEDI 2 FEVRIER – 17h – Maison du Peuple à MONTAUBAN

Réunion – débat animée par Gabriel AMARD

Président de la communauté d’agglomération « Les Lacs de l’Essonne », Gabriel AMARD a animé le combat du retour de l’eau en régie publique dans cette collectivité.
Auteur de « L’eau n’a pas de prix- Vive la régie publique! », il a aussi coordonné deux ouvrages collectifs :
« Guide de la gestion publique de l’eau »
« Terres de gauche – Abécédaire des radicalités concrètes »

L’eau , bien commun de l’humanité

Indispensable à la vie, on ne saurait la traiter comme une marchandise ordinaire.
En France, 3 grandes multinationales se partagent 8O% du marché de l’eau (Véolia, Ondéo-Suez, Saur-Bouygues).
Leur objectif : des profits maximum pour leurs actionnaires.
Ces profits majorent de 20 à 25% les factures des usagers devenus « clients ».
En régie publique, pas de dividendes à prélever, les excédents dégagés servent à entretenir le réseau et à répondre aux besoins des usagers.

Elections en Israël : pas de changements à l’horizon, notre lutte doit se poursuivre

Israel_elections Les élections à la Knesset se soldent par une victoire de l’alliance d’extrême-droite Likoud-Israël Beitenou, mais qui perd une dizaine de siège, notamment au profit du récent parti centriste Yesh Atid ayant fait campagne sur les conditions de vie des classes moyennes. Les électeurs ont semble-t-il exprimé leur mécontentement sur les questions économiques intérieures, l’austérité impactant fortement la population. Pour autant, la politique intérieure ne devrait pas changer, avec une coalition de droite au pouvoir, même si elle incluait les socio-libéraux du parti travailliste, puisqu’aucun des partis arrivés parmi les premiers ne propose de mesures de rupture avec le néolibéralisme.

La question palestinienne n’a pas été au cœur des choix de vote des Israéliens, et c’est le statu quo sioniste actuel qui l’emporte, sans perspective de négociations pour une paix juste, dont la possibilité réelle s’éloigne toujours un peu plus avec les actes d’agression de la Palestine, notamment la poursuite de la colonisation de la Cisjordanie et les attaques de Tsahal sur Gaza. Les partis non sionistes se maintiennent en totalisant 11 sièges, dont 4 pour le Hadash, front de la gauche de transformation sociale. La percée de Foyer Juif, qui se prononce pour l’annexion de la Cisjordanie à Israël et radicalement contre l’existence d’un Etat palestinien, risque d’infléchir encore plus à droite la politique du gouvernement concernant la Palestine.

Le Parti de gauche considère que, quelle que soit la coalition gouvernementale qui se formera entre les différents partis présents au Parlement israélien, il est clair que le gouvernement continuera dans sa logique guerrière contre l’Iran, et n’engagera pas de lui-même des discussions avec les Palestiniens, sur des bases permettant d’aboutir à une paix juste et durable. Il est donc primordial de continuer à mener campagne pour que la France et l’Union européenne prennent des sanctions, contre l’impunité d’Israël et afin de le contraindre à respecter le droit international. En particulier, le Parti de Gauche réaffirme sa condamnation des accords d’association de l’UE avec Israël et appelle les citoyens à boycotter les produits israéliens, qui pour certains proviennent illégalement des colonies de Cisjordanie.

JDD • Coquerel : « Avec le PS, on ne partage plus les mêmes objectifs »

Coquerel    

INTERVIEW – Le socialiste Jean-Christophe Cambadélis a publié vendredi une lettre ouverte dans laquelle il s’en prend à l’attitude de Jean-Luc Mélenchon. Joint par leJDD.fr, le secrétaire national du Parti de gauche, Eric Coquerel, dénonce un « travestissement de la réalité » et appelle à « une autre voie » à gauche.

 

Que pensez-vous de la lettre de Jean-Christophe Cambadélis?

En réalité, sous un air plus aimable et fouillé que tous ceux qui aujourd’hui nous envoient des diatribes, il reprend exactement les mêmes arguments. D’abord l’idée de personnaliser sur Jean-Luc Mélenchon en laissant penser qu’il serait seul dans le Front de gauche et que d’autres auraient en réalité une réflexion différente sur le PS. A tel point que le ressort ne serait pas politique, mais de l’amertume. C’est un premier travestissement de la réalité. Le meeting de Metz et les dernières déclarations de Pierre Laurent ont montré qu’il y avait une solidarité et que le Front de gauche partage l’analyse sur le gouvernement.

Le député socialiste reproche à Jean-Luc Mélenchon d’avoir, dès le début, « décliné toute participation » gouvernementale.

Au lendemain de la désignation de Jean-Marc Ayrault, nous n’avons pas crié à la victoire trahie. Nous avons dit que le programme de François Hollande ne nous permettait pas de gouverner avec lui. A l’époque, le chef de l’Etat n’a pas dit ’voyons ce que l’on peut faire ensemble’, mais que ceux qui voulaient gouverner le feraient sur sa base. En juin, nous avions affirmé que nous soutiendrions les choses qui vont dans le bon sens. Le problème est que, dans sa longue énumération de ce qu’il considère comme des acquis, Jean-Christophe Cambadélis oublie tous les points fondamentaux qui ont fait que progressivement le Front de gauche – et la majorité des syndicats – ne se reconnaît pas dans cette politique. Cela va de la signature du TSCG, au pacte de compétitivité qui fait des cadeaux aux entreprises, au récent accord du Medef

« Le PS n’est pas toute la gauche » Vous lui reprochez donc de ne pas mettre en avant l’intégralité des sujets?

Il a l’air de dire que seul le Front de gauche est critique. Dans cette lettre, il y a aussi des choses qui, pour l’instant, restent des annonces, comme la construction de 500.000 logements. Nous allons voir. Sur l’augmentation du Smic, que ce soit les syndicats ou le Front de gauche, tout le monde a critiqué cette hausse de 2%. A part Mme Parisot, aucun autre acteur social ne s’est exprimé de manière satisfaisante sur ce point.

Selon lui, aucun sujet ne trouve grâce aux yeux du Front de gauche. Etes-vous d’accord avec cela?

C’est faux. Nous sommes capables de descendre dans la rue pour défendre le mariage pour tous. Nous faisons beaucoup pour la mobilisation du 27 janvier. Après, nous n’attendons rien de mieux que d’avoir des choses qui trouve grâce à nos yeux. Par exemple, Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard avaient beaucoup insisté sur une loi d’amnistie des syndicalistes. Cela ne coûte rien au gouvernement. François Hollande avait dit que c’était plutôt une bonne idée, mais rien n’est fait. Nous souhaiterions pouvoir avoir autre chose que des nouvelles qui vont à chaque fois dans le mauvais sens. Ce sont des mesures qui ne transforment en rien la politique de fond du gouvernement, qui est une politique d’accompagnement du libéralisme.

Aujourd’hui, vous pointez donc du doigt un désaccord de fond avec le PS.

Il est contenu dans la première et la dernière phrase de la lettre de Jean-Christophe Cambadélis. Pour cadrer son discours, il explique que « la gauche est plurielle » et qu’elle « partage les mêmes valeurs ». Si on peut dire que naguère la gauche pouvait se retrouver sur le projet de transformer le système, on ne partage plus aujourd’hui les mêmes objectifs. Le nôtre est toujours de refuser les politiques libérales ou de l’offre que défend le gouvernement. Par ailleurs, il y a toujours cette idée que le PS est toute la gauche. Jean-Christophe Cambadélis écrit : « Nous te demandons de temps en temps de dire que la gauche fait des choses bien. » Mais il aurait dû dire : « que le Parti socialiste ». Ce n’est pas toute la gauche. Sur le fond, je suis absolument sûr que l’électorat socialiste est troublé par la politique menée. Le Front de gauche marque des points, au sein du PS aussi. Toutes ces déclarations ou lettres sont des contre-feux, car ils sont inquiets et ils ont raison de l’être.

« Nous avons pour objectif de changer le rapport de forces »Vous dites que le Front de gauche « marque des points ». En vue notamment des élections de 2014?

Pas uniquement. Il marque aussi des points dans ce que pense profondément une majorité de salariés dans ce pays. Je pense que les idées que nous défendons contre l’austérité sont plus majoritaires chez les gens qui ont voté François Hollande en mai que la politique sociale menée aujourd’hui par le président. Cela inquiète les dirigeants du PS. Ils feraient mieux d’en tirer les conclusions.

Les tensions actuelles entre le PS et le Front de gauche ne vont-elles pas compliquer les choses en vue des municipales?

On verra bien ce qui va se passer d’ici les municipales! Nous avons pour objectif de changer le rapport de forces. Nous ambitionnons de passer devant le PS et de montrer qu’il y a une autre ligne à gauche qui peut être majoritaire aux européennes. Les municipales ne sont pas en dehors de cette construction politique. Après, il y aura évidemment diverses situations locales… Cela sera plus complexe qu’au moment des européennes, mais nous ne dictons pas toute notre stratégie par rapport à cette question. Nous voulons montrer – y compris aux électeurs socialistes et pourquoi pas aux parlementaires – qu’une autre voie est possible, loin de celle qui nous mène à l’échec.

Anne-Charlotte Dusseaulx – leJDD.f

Portugal • Quand un projet de loi citoyenne contre la précarité embarrasse la droite et le PS

Contrats

Solidarité avec les dizaines de milliers de Portugaises et portugais défendant la Loi d’initiative populaire contre la précarité !
 
Ce vendredi 25 janvier 2013, l’Assemblée de la République a étudié la seconde Loi d’initiative Populaire de l’histoire du pays.
 
Cette proposition de Loi contre la précarité a reçu la signature de plus de 40 000 citoyennes et citoyens. Elle a été préparée par des milliers de citoyennes et citoyens, des associations de précaires (Précarios Inflexiveis, FERVE etc), de chômeurs, des syndicats (en particulier la CGTP).

Au moment où droite et sociaux libéraux tentent de convaincre l’ensemble de la population qu’il n’y a pas d’alternative possible, des initiatives citoyennes de ce type sont plus que jamais nécessaires.
Elles prouvent que les citoyens savent promouvoir des alternatives à la précarité et au chômage et opposer à leurs dirigeants une volonté populaire claire pour quelles soient misent en applications.
 

Les partis de gauche portugais (Verts, Parti Communiste, Bloc de Gauche) ont reçu une délégation de représentants des citoyens, étudiés le texte et défendu le texte au Parlement.

Le Parti socialiste, lui, n’a pas reçu de délégation et a réservé son vote jusqu’au dernier moment, comme les partis de droite au gouvernement (PSD et CDS-PP).

Lors de la séance de ce vendredi matin, les partis de gauche ont bien voté le texte. mais la majorité Ps-droite a préféré botter en touche… Ils ont voté une motion de renvoi en commission parlementaire de la sécurité sociale et du travail pour une évaluation point par point.

Sous la pression populaire, le Ps a annoncé finalement qu’il voterait le texte. Reste à voir avec quels amendements… Pour les partis de gauche et pour les dizaines de milliers de citoyen-ne-s et leurs associations et syndicats la lutte se poursuit donc dans la commission de la sécurité sociale et du travail pour faire adopter cette loi avec le moins d’amendements possibles. 
 
Sim, a luta continua ! Estamos a favor ! O povo é quem mais ordena !
Oui, la lutte continue ! Nous sommes en faveur (de cette proposition de loi) ! C’est le peuple qui gouverne !

Dimanche 27 janvier • L’égalité n’attend plus !

Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, co-présidents du Parti de Gauche, participeront à la manifestation pour l’égalité, dimanche 27 janvier à Paris.

Le Parti de Gauche réaffirme son engagement en faveur du mariage pour tous et appelle à participer largement à cette manifestation.

Nous nous inquiétons que le Président de la République, François Hollande, entretienne la confusion politique, en recevant les organisateurs de la manifestation du 13 janvier, contre le mariage entre personnes du même sexe. En agissant ainsi, il légitime les discours les plus rétrogrades et réactionnaires, issus des pires courants anti-laïques et anti-républicains dont l’une des figures de proue, Tugdual Dervill,e est l’animateur national d’un mouvement anti-IVG !
C’est une caution de trop donnée à ceux qui stigmatisent les homosexuels. C’est surtout un acte dangereux car il ouvre la porte à tous les relativismes qui piétine l’universalisme émancipateur de l’égalité.

Enfin, nous regrettons les nombreux revirements de la majorité parlementaire, sur la PMA notamment. 

Fessenheim • La promesse du gouvernement piétinée par… le gouvernement

Décidément, les français ne sont jamais au bout de leurs surprises avec ce gouvernement ! 
Candidat, François Hollande promettait de prendre immédiatement la décision de fermeture de la centrale de Fessenheim, pour des raisons de vieillissement et de risque sismique.
Élu Président, François Hollande remettait cette décision à 2016.
Et voici que maintenant, selon les révélations du journal Le Monde, c’est le Ministère de l’Ecologie lui-même qui fournirait les arguments pour ne pas fermer Fessenheim, arguant dans un mémoire de défense que « c’est à bon droit que le tribunal administratif de Strasbourg a estimé qu’aucune pièce du dossier ne permet d’établir une exposition à un risque sismique qui justifierait une mise à l’arrêt définitif de la centrale » ?!
Où est la volonté politique ? Où sont passés les engagements de campagne ? Et que Diable sont allés faire nos camarades écologistes d’EELV dans ce gouvernement ?
Alors que s’ouvre le « grand débat public national » sur la transition énergétique, nous demandons au gouvernement de dire enfin clairement quelles sont ses intentions concernant l’avenir du nucléaire en France. Les tergiversations n’ont que trop duré. Pour nous, c’est clair : il faut planifier la sortie progressive du nucléaire, et l’engager maintenant pour accompagner la reconversion. Nous invitons tous les écologistes à se rassembler autour de cet objectif pour construire une véritable politique alternative en matière de transition et de planification écologique.

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