A gauche pour de vrai! • « Manif pour tous » Les dessous d’une droite unie qui défend ses intérêts de classe
La “Manif pour tous” se voulait être le rassemblement apolitique d’hommes et de femmes qui défendent une vision “biologique” de la société, mais une vision tolérante. Point d’homophobie, point de racisme, point de prosélytisme, promis, juré. Rien qu’un débat d’idées ouvert et démocratique. Cette promesse de tolérance et d’ouverture sur un débat sociétal suffirait à attirer plus d’un million de manifestants, présentés comme des démocrates et des républicains simplement attachés à l’ordre qu’impose la nature au processus de filiation. Il aura pourtant suffi de quelques explorations sur la toile, de quelques informations transmises par des investigateurs anonymes, mais sérieux, pour s’apercevoir que cette manifestation a été préparée de longue date, via l’activation de tous les réseaux de droite qui se sont unis pour la circonstance, y compris à l’extrême, en mobilisant des ressources financières qui n’ont plus rien à voir avec une manifestation “spontanée”. À gauche pour de vrai! nous révélons cet activisme incroyable d’une droite qui aura mobilisé la quasi-totalité de ses réseaux pour faire passer un message bien plus brun que bleu, blanc rose.
La mobilisation a été préparée dès le début du mois de novembre 2012 par l’organisation d’un séminaire très discret. Il s’est tenu à Paray-Le-Monial, une petite bourgade administrée par un maire UMP, Jean François Debiol, non loin de Gueugnon. Les principaux thèmes qui y ont été abordés sont suffisamment explicites pour en déduire l’orientation politique que ses organisateurs ont souhaité lui donner:
• “d’où venons nous ? De qui, de quoi sommes-nous les héritiers”,
• “les racines chrétiennes de l’Europe”,
• “la vocation chrétienne de la France”.
Mais c’est à l’évocation du nom de certains des participants que la vocation “apolitique” de la mobilisation qui en découlera par le truchement de la “Manif pour tous” s’effondre comme le château de carte sous la rafale de vent. Jugez plutôt:
• Jean Claude Philipot, le numéro 2 de l’organisation extrémiste “CIVITAS” y fît, le samedi 2 novembre, une présentation de son mouvement et des raisons de son implication contre le mariage pour tous.
• Un certain Laurent Wauquiez, ancien porte-parole du gouvernement de Sarkozy et actuel député et maire UMP du Puy en Velay participa lui aussi à ce charmant séminaire.
• Bruno Gollnish, qu’on ne présente plus tellement ses faits d’armes au nom du FN ont assombri le ciel républicain et universaliste français, brilla lui aussi par sa présence à ce charmant séminaire de travail entre amis.
• Ou encore un certain Jacques Bompard, célèbre maire d’Orange, mais également célèbre pour sa proximité avec l’extrême droite française.
En définitive, la liste des participants, qu’ils soient royalistes, nationalistes, umpistes, catholiques fervents, mais en tout état de cause hautement politique, ayant participé au séminaire, s’élève à plus de 70 personnes. Auxquelles il convient de rajouter les participants “excusés” mais représentés, dont notre célèbre Christine Boutin, ou un certain Jean Marie Bockel, ancien socialiste rallié au sarkozyme en 2007. Parmi ces participants excusés, mais représentés nous pouvons compter un sous-préfet, des députés qui siègent à droite dans l’hémicycle en veux tu en voilà, un évêque, etc…C’est une évidence, mais nous le rappelons pour qu’il n’y ait aucun malentendu, aucun sous entendu et surtout aucune excuse de la part de la principale “organisatrice médiatique” de la “Manif pour tous”, Frigide Barjot a pris toute sa part à ce séminaire! En définitive, la droite politique, catholique, nationaliste, conservatrice, réactionnaire…sait se rassembler lorsqu’elle considère que ses intérêts de classe sont menacés, n’en déplaise à certains sociaux libéraux. Et lorsqu’elle se rassemble cette droite, elle ne fait pas que discuter entre camarades de combat, elle prend des décisions concrètes, factuelles, pour mobiliser ses réseaux et financer ses actions.
Dans un premier temps, la droite unie à l’extrême monte des collectifs fantoches, des associations fantômes. Tant pis si le très jeune collectif “Homovox”, crée pour l’occasion et dont la vocation est d’expliquer qu’il existe des homos contre la future loi en faveur du mariage pour tous, ne compte que 10 membres. C’est un collectif d’homos, et ça c’est bien pour la photo. Tant pis si l’association “David et Eugenia” qui se présente comme le miroir de l’association “David et Jonathan” ne compte que 2 membres, le mari David et sa femme Eugenia. Ca aussi c’est bien pour la photo. Du reste, essayez de trouver des informations sur cette association, vous allez voir, c’est pas facile…
Puis, la droite unie à l’extrême mobilise tous les militants très actifs des réseaux catholiques de France et de Navarre. A commencer par les “Associations Familiales Catholiques” qui compte 35 000 membres chauffés à blancs ou encore la très fameuse “Famille de France” et ses 100 000 familles adhérentes. À gauche pour de vrai! il est hors de question d’oublier le cercle d’influence de Boutin, la bien nommée Christine, et son “Alliance Vita”, ou encore l’organisation “Pro-Life” et une multitude d’autres Think-Tank ou associations très religieuses.
Alors, il est temps pour la droite unie à l’extrême de préparer la bataille dans cette guerre qu’elle veut totale contre le mariage pour tous. Elle armera les participants à la “Manif pour tous” de:
• 5 millions de tracts,
• 50 000 drapeaux,
• 60 000 affiches,
• 10 000 pancartes bleues, blancs, roses
• 1000 bus qui convergeront vers la capitale
• 45 chars qui n’auront jamais aussi bien portés leur nom, tellement l’assaut devait être violent!
• 4 cortèges différents dans la rue, mais rassemblées dans des séminaires très discrets.
Les troupes viendraient en masse. Au moins autant qu’en 1984, lorsque cette même droite a défendu au corps à corps ses intérêts de classe à travers la mobilisation pour l’école privée, cette école qui sélectionne par l’argent. Au moins 1 million espérait-elle. Elle annoncera finalement 800 000, la préfecture 380 000. En 1984, la préfecture annonçait 800 000. En vérité, la “Manif pour tous” n’a pas rassemblé tout le monde, mais seulement une droite virulente, homophobe et raciste.
A la manif pour tous, ça dérape ! par Bonjourladroite
Elle n’a pourtant pas lésiné sur les moyens financiers la droite unie à l’extrême. De l’aveu même d‘Alberic Dumont, l’un des principaux organisateurs de cette bataille contre tous, le coût s’élève à 2 ou 3 euros par participants. A supposer qu’il y avait 500 000 soldats de la droite unie à l’extrême le dimanche 13 janvier 2013 dans les rues de Paris, cela nous donne le montant insensé de 1 million à 1 million 500 000 euros. Fallait bien financer les écrans géants, une méga scène sur le champs de mars, tout un symbole guerrier non? Les manifestions en faveur du mariage pour tous ne couteront à elles deux (celle du 16 décembre dernier et celle du 27 janvier 2013) pas plus de 20 000 euros! Quant à savoir qui sont les généreux mécènes, la question est posée, mais les réponses n’arrivent toujours pas!
Le droit au mariage pour tous et son corolaire, le droit à l’enfant, constitue bel et bien une bataille politique dans laquelle s’affrontent des intérêts de classe. Ce qui est particulièrement frappant réside dans le fait que la droite royaliste, nationaliste, umpiste, catholique…l’ait non seulement parfaitement compris, aujourd’hui en 2013, comme hier en 1984, mais totalement intégré dans son logiciel au point de savoir s’unir quand elle estime que ses intérêts vitaux sont menacés. Dans le même temps, la “gauche” sociale libérale nie l’esistence des classes sociales et rejette donc tous concepts de rapports de force. Un comble. Car c’est désormais la droite la plus fervente et radicale qui donne des leçons de luttes des classes à un gouvernement supposé être de gauche…
Sydne93
NB: un merci spécial à E D pour avoir déniché et transmis à AGPDV tous les liens et articles qui ont permis l’écriture de ce billet.
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L’alternative à l’austérité c’est possible • Meeting de Metz en direct à partir de 19h30
La lutte, c’est classe !
Jérome Cahuzac savait parfaitement ce qu’il faisait en déclarant face à Jean-Luc Mélenchon qu’il n’avait jamais cru à la lutte des classes. Ce n’est pourtant pas un fait de croyance. Les classes sont un fait indéniable, elles sont recensées chaque année par l’INSEE. Sont-elles en lutte ? Nier qu’il y ait une lutte des classes va contre le plus simple bon sens : que dire des grandes fortunes, qui pensent comme Waren Buffet qu’ « il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais [que] c’est [leur] classe, la classe des riches, qui est en train de la gagner » ? Que dire de la manière dont les conflits sociaux, notamment au sein même du monde du travail, opposent le syndicat des patrons aux syndicats des salariés ?
Cette lutte a été analysée par Marx, et le marxisme réside d’abord dans la reconnaissance – et non l’invention – d’un fait historique : « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes » (Manifeste du parti communiste 1848).
L’être humain, animal doué de conscience vit avec la nécessité de produire ses biens de subsistance. Les premiers progrès techniques de l’humanité ont consisté à produire de la nourriture, à se protéger du froid. L’agriculture, l’élevage, les outils ont en même temps changé les mode de vie, les chasseurs cueilleurs n’ayant pas la même organisation sociale que les paysans sédentarisés. Avec ces révolutions techniques, nous passons d’une vie de subsistance à la création de richesses, avec le problème de leur inégalité de répartition. En ce sens, la séparation des sociétés en classes est un fait indéniable. Elles structurent les hiérarchies sociales, autour du rapport de production, combinaison de l’avancée technique et de la répartition sociale des richesses, notamment la propriété des moyens de production. Du maître possesseur de ses terres et de ses esclaves à l’actionnaire propriétaire du capital, c’est le même fait de classe qui se reproduit. Et s’il y a lutte, c’est parce que les intérêts des possédants ne sont pas ceux des autres. L’accaparement des richesses par les plus riches, c’est le résultat d’une lutte menée à armes encore inégales : hier le pouvoir politique de l’aristocratie reposait sur les armes, aujourd’hui c’est l’idéologie dominant les médias, la coalition des financiers et d’une partie des experts. En disant qu’il ne croit pas à lutte des classes, ce n’est pas aux classes qu’il ne croit pas : les classes sont un fait, mais c’est la lutte qu’il refuse !
Le socialisme, selon Marx, vise à mettre fin à cette lutte en empêchant qu’une classe continue à exploiter le monde à son seul profit. Faisons crédit à M. Cahuzac de savoir ce qu’il fait : son projet n’est plus socialiste depuis longtemps.
Politique du handicap, les masques tombent !
Le Parti de Gauche s’alarme des choix du gouvernement en matière de politique du handicap qui, en décidant de réduire les dépenses sociales plutôt que d’augmenter les recettes fiscales, s’inscrit dans le droit-fil des politiques austéritaires de son prédécesseur.
Nous ne pouvons que dénoncer des renoncements qui reviennent à faire supporter la crise aux personnes en grandes difficultés et notamment aux personnes dites handicapées. Ainsi le Parti de Gauche :
- S’indigne de la non-revalorisation des pensions et allocations d’invalidité – toujours largement inférieures au seuil de pauvreté- alors qu’une nouvelle contribution dite de « solidarité pour l’autonomie » est imposée contribuant à faire toujours plus payer les handicaps auxquels elles sont confrontées, par les personnes elles-mêmes !
- Dénonce l’assèchement des crédits destinés à l’adaptation des logements des personnes en rupture d’autonomie pourtant inscrite dans la loi du 11 février 2005.
- S’inquiète tout particulièrement de la non revalorisation de la Prestation de Compensation du Handicap qui va accroître les inégalités devant l’accès à l’autonomie, en faisant porter l’augmentation du montant des cotisations sociales liées au salaire des auxiliaire de vie sur les seules personnes dites handicapées (augmentation d’autant plus lourde que le volume horaire nécessaire de présence d’un tiers à leurs côtés est important).
- S’alarme de la publication en catimini d’un décret indiquant qu’au delà de 4 mois la demande faite devant la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées vaudra décision de rejet, alors même que le temps de réponse dépasse déjà actuellement les six mois…
- Refuse de voir l’État renoncer à sa mission à l’égard des travailleurs dits handicapés en transférant à nouveau un certain nombre de charges lui incombant au Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées
Parce que ces choix budgétaires vont contribuer à plonger encore plus ces personnes et leur famille dans la pauvreté et l’exclusion, le Parti de Gauche condamne sans appel l’ensemble de ces mesures et soutient sans réserve le combat des diverses Associations qui luttent avec constance pour la dignité et la citoyenneté des personnes dites handicapées.
Le Parti de Gauche, attaché à un droit universel à 100% de la prise en charge de l’autonomie pour tous, tient aussi à rappeler son opposition à l’Acte 3 de la Décentralisation, qui prévoit d’instaurer une régression monumentale avec la suppression programmée des « équipes pluridisciplinaires d’évaluation » siégeant dans les Commissions Départementales d’Autonomie des Personnes Handicapées, la suppression des Maisons Départementales des Personnes Handicapées, et l’éviction des représentants associatifs départementaux, ce qui est contraire à la Convention des Nations-Unies récemment signée par la France.
Ne laissons pas le Medef faire la loi !
Mayenne • Une soirée pour l’égalité des droits
Pascale Le Néouannic, Conseillère Régionale Ile-de-France et Secrétaire Nationale du Parti de Gauche, a, jeudi 17 janvier, fait le déplacement en Mayenne pour participer au débat sur le mariage pour tous et l’égalité des droits.
L’équipe du cinéma Le Trianon au Bourgneuf-la-Forêt (53410) a comptabilisé pas moins de 70 entrées pour cette soirée, une réussite en milieu rural et pour le PG53 de Mayenne.
Après la projection du film « Les invisibles » de S. Lifshitz, Pascale a pu exposer les engagements du Parti de Gauche et du Front de Gauche en matière d’égalité des droits et de lutte contre les discriminations. Le dialogue avec le public venu assister à la soirée s’est rapidement engagé et a permis à chacun/e d’avancer dans la compréhension des enjeux liés à ce projet de loi. Une fois de plus, l’action militante de terrain nous a démontré, avec joie et bonne humeur, combien il est important de se saisir de toute occasion propice à exposer nos arguments et convaincre. Merci Pascale !
A. Stoessel, coordination PG53
Sciences-Po Paris • Contre les licenciements, la convergence des luttes
« La convergence des luttes contre les licenciements » tel est le thème d’une réunion publique organisée par la CGT, Sanofi CRVA et Sud étudiants avec le soutien du Front de gauche et du NPA, à Sciences-Po (27 rue Saint Guillaume) le jeudi 24 janvier à 19 heures. Loin d’être le lieu de rencontre habituel de la pensée discordante, l’amphithéâtre Emile Boutmy, du nom du fondateur de l’école, accueillera durant deux heures les syndicalistes qui combattent quotidiennement l’avidité des actionnaires pour défendre les salariés. C’est ainsi que se succéderont à la tribune les syndicalistes de SUD et de la CGT afin de populariser les ressorts, les enjeux et les avancées des dossiers qui les touchent. Sanofi, Arcelor, Virgin, Presstalis, Renault, Peugeot, Continental, Licencielles, Air France, la Banque de France et bien d’autres encore.
Cette rencontre a fait l’objet de nombreux communiqués de presse pour mobiliser l’opinion afin de participer à la médiatisation des conflits sociaux. Loin de l’anecdote Depardieu qui a mis en émoi les classes bourgeoises du monde entier, les forces politiques de la Gauche sociale promeuvent et soutiennent cette initiative.
C’est afin de reconquérir l’hégémonie culturelle, préserver nos emplois et relancer l’industrie nationale que le Front de Gauche vous convie à assister, soutenir et faire connaître ce meeting. L’unité est un enjeu fondamental : la convergence des forces en mouvement permettront les victoires de demain. Cette réunion publique participe au rassemblement voulu par toutes les forces de l’autre gauche.
Davy Rodriguez
Sous le casque, un cerveau !
Ne pas soutenir l’opération militaire française au Mali conduit à être immédiatement repeint en mauviette agenouillée devant le terrorisme international, insensible aux exactions perpétrées par des groupes intégristes sur les populations maliennes. Il faut résister à cette mise au pas de la pensée ! Il n’y a jamais une seule politique possible, même quand la guerre tonne. Pour lutter contre les groupes qui sévissent au Nord-Mali, nous regorgeons de propositions bien plus performantes que ces interventions militaires qui se sont avérées si désastreuses en Afghanistan et dans tous les lieux où s’est menée la « guerre contre le terrorisme » proclamée par Bush il y a plus de dix ans maintenant.
Il faut notamment frapper au portefeuille. On peut tarir à la source une partie des masses d’argent dont disposent ces groupes. Selon plusieurs journaux, le Qatar fournirait des subsides voire des formateurs aux groupes armés du Nord-Mali. François Hollande aurait pu profiter de sa récente visite dans les Emirats pour en parler. Ensuite, les sommes considérables brassées par les terroristes ne circulent pas à dos de chameau dans le désert. Elles transitent par les mêmes circuits financiers mondialisés que les capitaux classiques. On peut les tracer et les bloquer si l’on impose la transparence des transactions et le droit des Etats à intervenir dans ces no man’s land de la finance. Nous avons aussi des propositions politiques. Ebouriffantes d’originalité ! Si le combat oppose les démocrates à des intégristes voulant imposer par la force leurs vérités révélées, alors il faut des élections au Mali. Quelle peut être la crédibilité d’un gouvernement putschiste sous contrôle de l’armée pour convaincre de la supériorité des principes démocratiques ?
Douze jours après le déclenchement de l’intervention militaire française au Mali, quand sont écrites ces lignes, aucune des questions que nous avons posées un quart d’heure seulement après son annonce dans un communiqué de François Hollande n’a reçu de réponse satisfaisante. D’abord quels sont les buts de guerre ? En quelques jours les dirigeants français ont parlé de bloquer la descente des terroristes vers le Sud, de reconquérir le pays, puis de reconstruire l’Etat malien. Quelle inflation ! Ces dimensions sont imbriquées ? Les groupes intégristes prospèrent certes sur la décomposition de l’Etat malien. Mais on voit alors que ce combat ne peut être gagné par une simple opération militaire. Reconstruire le pays implique par exemple de changer les règles libre-échangistes qui entraînent l’Afrique dans le gouffre.
Ensuite, quelle est la légitimité internationale de l’opération ? Contrairement à ce que disent des perroquets paresseux, le gouvernement n’a pas de mandat de l’ONU. L’ambassadeur français dans cette instance l’a reconnu lundi dernier. L’intervention est une « opération française d’urgence » et non une mise en œuvre de la Résolution 2085. La question de savoir comment passer de l’une à l’autre est « une vraie question » ajoute-t-il !
Nos questions ne sont pas des scrupules de puristes. Elles sont une condition concrète du succès. Onze années de guerre en Afghanistan montrent comment le non-respect du droit international et la définition de buts de guerre irréalistes ou imbéciles conduisent à la déroute. On entend pourtant au sujet du Mali une musique étonnamment proche : nous réussirions cette fois à former l’armée locale, restaurer l’Etat, éliminer les terroristes jusqu’au dernier… Il est encore temps de bien faire. Encore faut-il continuer de penser sous le casque.
Liberté, Egalité, …Xénophobie ?
L’année 2013 a déjà débuté par un goût amer : malgré l’urgence, le gouvernement n’a toujours pas été capable d’appliquer l’ordonnance de 1945 pour réquisitionner les logements laissés vides par des spéculateurs ivres de profits toujours plus grands.
Au lieu de rectifier cet amertume, nous en arrivons au dégoût : un journaliste de RTL a révélé que des consignes avaient été donné au Samu Social de Metz par la Préfecture pour donner la priorité aux sans-logis de nationalité française. Sans aucun état d’âme, un porte-parole du Préfet a confirmé officiellement cette directive discriminatoire auprès de l’agence Reuters.
Doit-on rappeler à Monsieur le Préfet de Moselle que le Samu Social s’est fondé sur une charte respectant le principe d’inconditionnalité selon « la philosophie de la Déclaration universelle des droits de l’homme en réaffirmant les principes de Liberté, d’Égalité, de Fraternité et de Solidarité » ?
Comment un haut responsable de l’Etat, garant de notre devise « Liberté, Egalité, Fraternité » peut-il oser hiérarchiser la misère de milliers de femmes, d’hommes et parfois avec leurs enfants, selon leur origine, alors qu’ils dorment sur un trottoir glacé ?
Nous appelons Monsieur le Président de la République à stopper cette véritable surenchère dans la maltraitance des étrangers. Nous exigeons la démission du Préfet de Moselle, ex-secrétaire général de campagne de François Hollande, qui a pris ses fonctions sous sa nomination le 30 mai 2012.
L’urgence c’est la réquisition des logements et locaux vacants, pas le tri sélectif des sans logis
Réflexe de classe contre la carte scolaire
Alain Rodet, député maire socialiste de Limoges depuis 1981, fait voler en éclat la carte scolaire. Il vient en effet de proposer aux parents limougeauds d’inscrire leur enfant dans l’école de leur choix.
A quelques jours du passage de la loi d’orientation scolaire au conseil des ministres et après que François Hollande ait proposé durant sa campagne devant la FCPE que les parents puissent choisir parmi un « pool » d’établissements, le flou savamment entretenu par le gouvernement laisse les plus libéraux d’entre eux de se lâcher et d’expérimenter les pires ballons d’essai.
Ouvrir ainsi la brèche au moment même où l’enseignement catholique mène l’offensive pour renforcer son caractère propre ne pourrait parallèlement être vu que comme une génuflexion devant Eric de la Barre et ses dévots qui profiteront à plein de l’effet d’aubaine issu de la mise en concurrence entre établissements.
Le Parti de Gauche dénonce avec la plus grande fermeté cette rupture de l’égalité républicaine et l’opportunité donnée à celles et ceux, qui contre la mixité sociale et le peuple indivisible, veulent utiliser l’école pour faire de l’entre soi et du regroupement de classe.
François Cocq
Secrétaire national à l’éducation du Parti de Gauche