Jean Luc Mélenchon sur TV5 Monde
700 écologistes appellent à la grande marche citoyenne du 5 mai pour la 6e République !
Déjà beaucoup de signatures sur le site de la marche, en plus des premiers signataires, pour qu’écologie rime avec démocratie.
… Et vous, vous faites quoi le 5 mai ? 😉
Persuadés que c’est en en finissant avec l’oligarchie, qui ne raisonne pas dans le sens de l’intérêt de la majorité de la population et de la planète mais dans le sens d’une minorité privilégiée, que nous engagerons enfin la véritable transition écologiqueConvaincus que c’est en allant vers plus de démocratie que des projets respectueux des impératifs sociaux et environnementaux pourront voir le jourAttachés à la nécessité d’un débat public libre, ouvert et non-violent et au principe de souveraineté populaire
Appel des écologistes à la grande marche citoyenne du 5 mai pour la 6e République
Nous, militant-e-s écologistes, le constatons chaque jour : la question démocratique, par exemple à travers les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII), vient percuter l’urgence écologique.
Nous affirmons que la nécessaire bifurcation écologique de nos sociétés passe par une refondation des institutions de la République. Que nous l’appelions écosocialiste, alterdéveloppement, objection de croissance, 6e République ou autrement, tou-te-s nous voulons un système démocratique écologique et social au service des citoyen-ne-s.
Aujourd’hui les grandes décisions en matière d’énergie et d’aménagement du territoire n’impliquent pas ou peu les citoyen-ne-s. Pire, elles s’élaborent souvent dans l’opacité la plus totale ou en refusant d’entendre les mobilisations populaires.
Projets d’aéroport de Notre Dame des Landes, de lignes à grande vitesse, construction de l’EPR de Flamanville, site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure sont aujourd’hui autant de symboles de la confiscation de la souveraineté populaire et de projets qui accaparent l’argent public, en totale contradiction avec les discours austéritaires.
Les scandales financiers et les confits d’intérêt ne se cantonnent pas aux paradis fiscaux et autres banques suisses. Des soupçons de corruption planent sur les agissements d’Areva au Niger ; des conflits d’intérêts pointent les travaux du Lyon-Turin, des élus et l’entreprise Vinci ; la puissance des lobbies pétroliers et pro-gaz de schiste se confirme chaque jour.
Le Débat National sur la Transition Énergétique exclut d’emblée le nucléaire, un certain nombre d’associations environnementales se voient retirer leur agrément et se trouvent de fait exclues des négociations gouvernementales… Pourquoi ?
De leur côté, les politiques européennes – même si elles ont permis de nombreux progrès en matière de protection de la faune et la flore et sont souvent un recours précieux pour le monde associatif et les mobilisations (comme le montre actuellement le dossier de Notre -Dame-Des-Landes) – n’envisagent la solution à la crise climatique que par la domination du marché. En témoignent les directives de privatisation et de mise en concurrence de l’énergie, de libéralisation du rail, ou encore le marché des quotas d’émission de CO2. Elles n’envisagent l’évolution de l’agriculture que par toujours plus de concurrence et de fichage des paysans et de leurs cheptels.
La course à la surconsommation est une manière d’orienter les désirs vers des biens destructeurs des écosystèmes, forcément créateurs d’inégalités et de frustrations. L’engagement citoyen dans une démocratie réelle, les liens sociaux, la beauté, l’art, la poésie, etc. peuvent à l’inverse s’offrir de manière infinie aux désirs de chacun et chacune.
Toutes ces décisions où le dogme capitaliste et productiviste prime sur l’intérêt des populations et des écosystèmes sèment le doute et la colère. La mainmise des lobbies financiers et économiques sur le politique affaiblit le débat public et mine la démocratie. Elles détournent les citoyen-ne-s de l’engagement avec les élu-e-s pour le bien commun.
Dans un domaine aussi fondamental que la préservation des conditions de la vie humaine sur terre, le peuple doit être souverain. De nouveaux mécanismes démocratiques doivent être élaborés. Ces changements doivent avoir lieu à tous les niveaux de la société (municipalité, territoires, entreprises etc.). Ces nouvelles formes de la démocratie sont nécessaires y compris dans le monde économique avec le retour de l’idée coopérative, le renforcement des pouvoirs des salariés et de leurs représentants sur la définition de ce qui est produit et comment on produit. Ouvrir le débat sur la 6e République c’est débattre du droit de vote des étrangers, des budgets participatifs y compris d’investissement, de la révocabilité des élus et le suivis des promesses de campagne, du référendum d’initiative populaire, des droits de saisine des conseils municipaux via des pétitions citoyennes, etc.
C’est aussi une révolution des cœurs et des esprits qui est nécessaire. Nous appelons à une insurrection des consciences.
Nous soutenons l’exigence d’assemblées locales débouchant sur une assemblée constituante permettant d’instaurer des droits écologiques et sociaux, l’instauration d’une règle verte pour des politiques publiques de planification écologique d’une 6e République.
Pour toutes ces raisons nous, militant-e-s écologistes, appelons toutes celles et ceux qui veulent enfin faire rimer écologie et démocratie, à la grande marche citoyenne pour la 6e République le 5 mai 2013 à Paris
Premiers signataires :
Paul Ariès, Directeur de la rédaction du journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage et de la revue les Z’indigné(e)s
Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de Gauche
Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS
Stéphane Lhomme, Directeur de l’Observatoire du Nucléaire
Jacques Testart, directeur de recherche à l’Inserm
Anita Rozenholc, comité de rédaction d’Ecorev
Mathieu Agostini, Président de la commission Écologie du Parti de Gauche
Matthieu le Quang, Enseignant chercheur à l’Instituto de Altos Estudios Nacionales de Quito (Equateur)
Anne Isabelle Veillot, Secrétaire Nationale du Parti Pour la Décroissance
Myriam Martin, Gauche Anticapitaliste
Laurent Garrouste, Gauche Anticapitaliste
Stéphane Lavignotte, militant écologiste
Jean-Jacques Boislaroussie, Porte parole des Alternatifs
Roland Mérieux, Exécutif national des Alternatifs
Guillaume Blavette, Collectif Stop EPR – Ni Penly Ni ailleurs
Silvain Pastor, Ancien conseiller régional Verts de Languedoc-Roussillon
Arno Munster, Philosophe
Gilles Monsillon, FASE
Marie Bixel, Militante écologiste FASE 71
Déshonneur et discrédit
Sarkozy ne l’avait utilisée que trois fois. La dernière, au Sénat, sur les retraites. Aubry déclarait alors : « Cette décision déshonore et discrédite le gouvernement et le Président ». (http://www.parti-socialiste.fr/communiques/le-vote-bloque-deshonore-et-discredite-le-gouvernement-et-le-president).
Le gouvernement Ayrault a utilisé samedi dernier la procédure du vote bloqué contre la discussion parlementaire en cours au Sénat. Cette disposition prévue à l’article 44-3 de la Constitution de la Ve République fait partie de l’abondant arsenal qu’elle offre à l’exécutif pour soumettre le législatif. Elle suspend le droit d’amendement puisque seuls ceux acceptés par le gouvernement sont soumis au vote. Il ne s’est pourtant trouvé samedi qu’une unique sénatrice sur les bancs du PS pour protester, Marie-Noëlle Lienemann. Mais quel était le texte en débat ? Le mariage pour tous ? Non. Qui le gouvernement voulait-il bâillonner ? La droite ? Non plus. Cette arme a été utilisée pour empêcher le groupe des sénateurs communistes d’amender le texte découlant de l’accord Made in MEDEF, un texte selon Sapin « comme il n’y en a que trois ou quatre par siècle » !
Ce coup de force de l’exécutif confirme la soumission enthousiaste de François Hollande aux mœurs détestables de la Ve République. Nous avions déjà la mise en scène du recours permanent et infantilisant au président de la République, le tripatouillage des modes de scrutin (notamment européen et départemental), le couple président-premier ministre désavoué par l’opinion mais frappé par la maladie du « droit dans ses bottes », l’humiliation des ministres dont Hollande a fait savoir que c’est lui qui les a contraints à révéler leur patrimoine après la malhonnêteté de son ami Cahuzac. Cet acte s’inscrit dans la continuité des déclarations enjoignant aux parlementaires de ne pas modifier le texte, du droit de veto reconnu à Parisot, chargée de valider a priori tout amendement du législateur, de la procédure d’urgence réclamée par le gouvernement. Même s’il trahit l’engagement d’Alain Vidalies, le ministre chargé des relations avec le Parlement : « Ceux qui ne veulent pas respecter l’accord peuvent continuer à exercer leur droit d’amendement. Il n’existe aucune contrainte, aucune règle qui limite juridiquement le droit d’amender un texte. » C’est enfin un signe politique donné aux sénateurs communistes, pour partie élus sur les mêmes listes que les solfériniens, et qui se considèraient membres de la majorité sénatoriale. Vidalies avait pourtant prévenu à l’ouverture du débat : « Le gouvernement n’a pas de majorité au Sénat. Le Front de gauche ne participe pas au gouvernement et n’a donc pris aucun engagement de solidarité gouvernementale ». Le vote bloqué met les points sur les « i » : pour le pouvoir, nos sénateurs sont dans l’opposition.
L’accord Made in MEDEF a finalement été voté par les seuls élus PS (les Verts se sont abstenus), Modem et UDI, avec l’abstention de l’UMP. En fracturant le côté gauche de l’hémicycle, le vote bloqué cherche aussi à faire émerger une majorité alternative PS-droite. Comme sur le TSCG. C’est l’une des raisons pour lesquelles Hollande était si pressé d’en finir avec le mariage pour tous qui contrarie son rapprochement avec la droite sur les grands dossiers économiques et sociaux. Cette collusion des partis officiels se fait contre les droits des salariés, contre le peuple et contre la démocratie. Ca suffit ! C’est pour sortir de cette Ve République déshonorée et discréditée que nous marcherons le 5 mai.
L’écologie pétrogazière de Cohn-Bendit
Stupéfiante déclaration de Daniel Cohn-Bendit au Parlement européen. Le président du groupe des Verts pense que l’exploitation du pétrole et du gaz en Méditerranée va sauver Chypre.
Mercredi, le Parlement européen débattait de la situation de Chypre. Intervenant au nom du groupe Verts/ALE qu’il préside Daniel Cohn-Bendit s’adresse à Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire, pour présenter deux « perspectives économiques » pour sortir l’île de la catastrophe économique.
La première consiste à réunifier l’île, pour « donner la possibilité à des investisseurs de l’économie la plus dynamique dans la région – la Turquie ! – d’investir ». Plus tard, il expliquera que ce qui « est valable pour l’économie de Chypre, c’est valable pour l’économie grecque ».
La seconde est plus stupéfiante venant d’un écologiste, même de Marque déposé. Lisez plutôt :
« Que cela nous plaise ou non en tant qu’écologistes, la perspective première de l’économie pour Chypre, c’est évidemment le gaz et le pétrole. Les questions qui se posent sont les suivantes : qui et comment ? On les aide parce que c’est une perspective. Il y a donc le tourisme, le gaz et le pétrole. »
Je n’invente rien, tout est consigné dans le recueil des débats mis en ligne vendredi après-midi (page 18). Certes, on sait depuis peu que les eaux chypriotes pourraient receler d’énormes quantité de gaz, susceptibles de rapporter à ce petit pays 600 milliards d’euros. Le partage des parcelles en haute mer a déjà commencé entre les compagnies pétrolières et Total a récemment eu son lot.
Mais cette exploitation outre les tensions qu’elle crée avec ….lire la suite sur le site de Politis
Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)
Le FN tombe le masque
A l’occasion du décès de Margaret Thatcher, le FN tombe le masque. Dans un communiqué, largement rendu public sur les réseaux sociaux, il adresse ses condoléances appuyées au parti conservateur anglais et salue la mémoire d’une dirigeante « de conviction ». Pas un mot pour les mineurs sacrifiés, pas un mot pour les ouvriers anglais qui ont vu leur industrie saccagée, pas un mot sur la grande braderie des services publics britanniques au profit d’une économie de la finance et de la spéculation prédatrice. A travers cet hommage vibrant fait à la dame de fer et sans cœur, le FN choisit clairement son camp. Et son camp c’est celui de la City, des paradis fiscaux et des comptes offshores. Pouvait-il en être autrement, au moment où la presse révèle enfin ce qu’elle savait depuis des années ? Le chef de la dynastie Le Pen a détenu un compte en Suisse, l’ex-trésorier de son micro-parti Cotelec est un adepte des montages financiers offshore, un des proches de Marine Le Pen, le désormais célèbre Philippe Péninque, a ouvert des comptes secrets, en veux-tu, en voilà, pour des sociétés de sécurité ayant œuvré à la campagne d’Edouard Balladur, ou son « ami » Jérôme Cahuzac.
Cet hommage que rend le FN au parti conservateur d’Outre-Manche et à la politique ultra libérale qu’il continue de mener démontre, sans l’ombre d’un doute possible, son double jeu insidieux et cynique à l’égard des classes populaires. Car le véritable intérêt de classe que défend le FN, c’est celui de l’argent roi, sans foi ni loi ! S’il tient tant à tenir un discours pseudo social à côté de son discours nationaliste et sécuritaire, c’est uniquement en raison de son héritage idéologique issu de l’extrême droite des années 30. En réalité, le milieu dans lequel vivent les dirigeants du FN, le milieu dans lequel ils se complaisent n’est pas celui des luttes sociales, n’est pas celui des syndicalistes ouvriers qui, chaque jour, s’opposent à des plans de licenciements financiers, conséquences directes du virage ultra libéral imposé au début des années 80 par une certaine Margaret Thatcher et un certain Ronald Reagan avec lequel Jean-Marie Le Pen adorait se faire photographier. En vérité, le monde dans lequel les dirigeants du Front National aspirent à se faire une place, c’est l’oligarchie financière.
Retraites • République sociale contre individualisme libéral
Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)
Après des années dans l’opposition à critiquer les réformes de la droite concernant les retraites, les dirigeants solfériniens se sont résignés à poursuivre les mêmes orientations idéologiques. Alors que le PS s’était opposé au passage de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, il veut aujourd’hui accélérer sa mise en œuvre. Le Président de la République a même annoncé un allongement éventuel de la durée de cotisation. Quatre syndicats (CGT, FSU, Solidaires et FO) ont d’ores et déjà dénoncé cette application de l’austérité aux systèmes de financement des retraites. Le gouvernement s’était déjà auparavant félicité de l’accord prévoyant une désindexation des pensions complémentaires sur l’inflation pendant trois ans. Cet accord injuste va pourtant engendrer une perte immédiate de pouvoir d’achat pour 11 millions de retraités. Le gouvernement envisage même d’étendre cette désindexation au régime général. Les députés ont par ailleurs voté la mise en place d’une contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie sous la forme d’une taxe à 0,3% pour une partie des retraités.
La crise économique actuelle, conséquence directe de l’austérité imposée dans toute l’Europe, est devenue le prétexte à toutes les régressions sociales. La lutte de classe se radicalise car l’agressivité du capital est désormais décomplexée par l’alternance de gouvernements menant en boucle les mêmes politiques néolibérales. Les lois Fillon et Woerth sur les retraites reposaient déjà sur des choix politiques visant à alléger le « coût » du travail et à briser le modèle de solidarité républicaine. En multipliant les exonérations de cotisations sociales, les libéraux veulent augmenter les profits des actionnaires et détruire petit à petit la cotisation, c’est-à-dire le salaire socialisé, sur lequel le capital n’a aucune emprise et qui constitue ainsi un véritable levier d’émancipation. Le gouvernement Ayrault impose à son tour des politiques de l’offre faisant peser le rééquilibre des comptes sociaux sur les salariés pour épargner le capital. Cet individualisme est la base du système de retraites par capitalisation que les capitalistes se sont jurés d’instaurer dans notre pays. En désarmant peu à peu l’Etat social, ils entendent privilégier les acteurs privés : là ou l’Etat recule, les intérêts privés progressent, et les plus démunis en sont les premières victimes.
Une politique absurde et injuste
Pour résoudre le problème de financement des retraites (déficit de 20 milliards d’euros prévus pour 2020), il n’y aurait selon les libéraux que deux possibilités : accroître le nombre de trimestres nécessaires et reporter l’âge légal de départ en retraite. Augmenter le nombre d’annuités conduirait à diminuer le montant des pensions versées, déjà largement insuffisantes pour vivre décemment. Peu d’individus seront en mesure de travailler assez longtemps et les retraités percevront donc des pensions minorées après des carrières devenues incomplètes. La durée d’annuités est en moyenne de 36,5 ans, bien loin des 41 ans aujourd’hui nécessaires pour percevoir une retraite à taux plein. Seules 44% des femmes valident une carrière professionnelle complète, contre 62% pour les hommes. Le report de l’âge légal visant à compenser l’allongement de l’espérance de vie est d’une absurdité inouïe, puisqu’il existe une relation inverse entre le temps de travail et la durée de vie : nous vivons plus longtemps car nous travaillons moins. Travailler moins, c’est vivre plus ! Face aux solutions antisociales prônées par le gouvernement, il est essentiel de changer de logique.
Favoriser le travail et l’égalité
Dans l’urgence, il faut d’abord en finir avec les exonérations de cotisations patronales, faire cotiser les revenus financiers et mettre à contribution l’ensemble des revenus non soumis à cotisations (intéressement, participation, etc.). Les travailleurs et les retraités n’ont pas à payer pour les « cadeaux sociaux » faits au patronat depuis trente ans. Sur le plus long terme, il faut avant tout une politique de création massive d’emplois : un million d’emplois en plus c’est cinq milliards d’euros de rentrées de cotisations supplémentaires pour les retraites. L’Etat doit donc investir massivement dans l’économie par l’intermédiaire d’un pôle public bancaire au service de l’intérêt général. Il doit également sécuriser le travail en augmentant les droits de salariés et en créant une loi d’interdiction des licenciements économiques dans les entreprises en bonne santé financière. Il faut donc faire tout l’inverse de la politique actuelle du gouvernement qui choisit l’impuissance face aux plans sociaux et qui va accélérer les licenciements avec la loi made in Medef, en débat actuellement au Sénat.
L’aggravation du déficit des comptes sociaux n’est pas liée à un choc démographique mais bien à une crise du travail, des salaires et à la répartition profondément injuste de la valeur ajoutée. Il faut créer des millions emplois, mais aussi augmenter les salaires pour créer une véritable relance et échapper au cercle vicieux de l’austérité qui contracte perpétuellement l’activité. Revaloriser les salaires, c’est relever d’autant le niveau des sommes disponibles pour les retraités. Pendant les années 1970, le plein emploi assurait un équilibre solide des caisses de retraites. Par ailleurs, l’égalité des sexes doit être un axe majeur d’une grande réforme de l’emploi. Favoriser le travail des femmes et faire respecter l’égalité des salaires entre les sexes permettraient d’élargir de manière considérable le volume de cotisations.
A partir de ces nouvelles ressources, le Parti de Gauche propose un droit à une retraite à taux plein pour tous dès 60 ans (75% du salaire de référence). Aucun retraité ne pourra percevoir de pension inférieure au SMIC (ramené à 1 700€ nets en 5 ans). La pénibilité du travail devra également être prise en compte donnant droit à des départs anticipés. Les années d’études seront comptabilisées dans les années de cotisations. A l’inverse des orientations libérales privilégiées depuis plus de trente ans, notre choix sera celui de la République sociale : postulant que « le but de la société est le bonheur commun », Saint-Just souhaitait dès 1793 « donner à tous les français les moyens d’obtenir les premières nécessités de la vie sans dépendre d’autre chose que des lois ».
Le 27 Avril 1848
Le décret d’abolition de l’esclavage, impulsé par le sous-secrétaire d’Etat à la marine et aux colonies Victor Schœlcher, est signé par le gouvernement provisoire de la République. D’abord aboli sous la première République, l’esclavage avait ensuite été rétabli en 1802 par Napoléon, revenant progressivement sur les conquêtes politiques de la Révolution. Evoquée en termes vagues sous la monarchie « libérale » de Louis Philippe, l’abolition de l’esclavage est mise à l’agenda du gouvernement républicain dès son entrée en fonction.
Le décret qui contrecarre d’importants intérêts économiques se heurte à une vive opposition des milieux esclavagistes notamment dans les colonies. De nombreuses mesures administratives sont prises pour en limiter les effets. Pour éviter des troubles excessifs, l’abolition ne s’applique ni à l’Algérie, pourtant déclarée partie intégrante de la République, ni aux esclaves d’éventuelles futures colonies. Par ailleurs, une loi d’indemnisation des propriétaires d’esclaves est votée en 1849. Le décret n’empêche pas l’esclavage de continuer à exister de fait dans de nombreuses possessions françaises, sur lesquelles le gouvernement de la République ne peut exercer qu’un contrôle lointain. Par la suite, le second Empire, s’il ne rétablit pas formellement l’esclavage, ne met pas un zèle particulier à faire appliquer les décrets d’abolition. C’est uniquement sous la troisième République que ceux-ci peuvent pleinement faire effet, grâce à une administration à la fois efficace et dévouée à leur mise en œuvre.
Inachevée en 1848, l’abolition de l’esclavage ne signifie bien souvent que la substitution d’un régime d’exploitation à un autre. La France reste une puissance coloniale, et continue à élargir son empire. Pour autant, la dénonciation de la « République coloniale » oublie que lutte contre l’esclavage et républicanisme ont historiquement toujours marché de pair. Egalitaire par essence, la République abat les barrières entre les hommes et trahit ses valeurs fondamentales lorsqu’elle contribue à les ériger ou à les maintenir. A ce titre, la date du 27 avril 1848, si elle n’est qu’une étape dans un processus long et complexe, a d’abord valeur de symbole.
Contre l’homophobie • Rassemblement ce dimanche 21 avril à 15h à Paris, Place de la Bastille
L’absence d’égalité des droits entretient l’homo-lesbo-transphobie, favorise les suicides et les comportements à risques vis-à-vis du VIH/sida et des IST.
Pour toutes ces raisons, nous réclamons l’égalité des droits totale entre couples hétérosexuels et couples homosexuels – mariage, filiation, PMA ouverte à toutes les femmes – et l’ouverture des droits pour les personnes trans – changement d’état-civil libre et gratuit, libre choix de son parcours médical. Ces mesures doivent être accompagnées de réels plans de lutte contre les violences et stigmatisations que nous subissons au quotidien.
Plus qu’un débat de société, c’est une nécessité concrète pour nous, trans, gouines, biEs, intersexes, pédés.
Depuis 6 mois, nos vies sont l’objet d’un « débat » destiné à savoir si nous méritons les pleins droits qui nous reviennent. Depuis une semaine, les homophobes demandent ouvertement que notre sang coule.
Nous ne supportons plus de voir leur parole légitimée dans les médias, de voir leur haine à notre égard considérée comme l’élément d’une discussion acceptable. Parce que nos vies ont à leurs yeux moins de valeur que les autres : nous mourons.
Nous avons décidé de vivre. Nous refusons de voir la rue abandonnée à des groupes violents et fascisants, homo-lesbo-transphobes, sexistes, racistes, islamophobes et antisémites. Nous refusons de voir les violences et menaces se multiplier à notre encontre.
Face à l’union des droites extrêmes contre l’égalité des droits, nous appelons à la solidarité. Les hétérosexuelLEs qui ne cautionnent pas les violences qui nous sont faites, doivent comprendre que leur silence fait le jeu des homophobes.
Nous exigeons que l’égalité des droits soit pleine et entière et bénéficie à toutes les minorités.
Premiers signataires
Act Up-Paris, Act Up-Sud Ouest, le P¡nk Bloc Paris, le SNEG, le STRASS, Gouine Comme Un Camion, AIDES, Étudions Gayment, le collectif Oui Oui Oui, Sortir du Colonialisme, le Caélif, Plug N’Play, les efFRONTé-e-s, MIF, LGBT Formation (Avignon), What The Film !, Txy, Collectif 8-Mars pour Toutes, Municigays (Marseille), Barbieturix, les Ours de Paris, Acceptess-T, Angel 91, Le Collectif Cancan/Cockorico, l’Inter-LGBT, Hétéros au boulot, UEEH (universités d’été euroméditerrannéennes des homosexualités), Support Transgenre Strasbourg, la Fédération Total Respect / Tjenbé Rèd, Les CHEFF, fédération des étudiants LGBTQI francophones de Belgique, Relais VIH de Rodez (12), Chrétiens&sida,le NPA, les Jeunes Écologistes, la Gauche Anticapitaliste, Le Parti de Gauche
ANI • Coup de force inacceptable du gouvernement au sénat
Le ministre du travail, Michel Sapin, ne supporte pas que la loi transposant l’accord Medef puisse être débattue au parlement. La décision de la procédure accélérée avec une seule lecture dans chaque chambre ne lui suffit pas. Face à la volonté des sénateurs du Front de Gauche de mener la bataille pour empêcher que cette régression sociale puisse s’accomplir dans le silence général, le gouvernement a décidé de recourir à un vote bloqué.
L’affirmation que les accords entre partenaires sociaux doivent prendre le pas sur la souveraineté du parlement atteint là un niveau caricatural. Non seulement le sénat doit accepter le texte sans modifier, mais maintenant c’est même sans débat !
Le gouvernement a eu plus d’égard vis-à-vis de l’UMP pour le débat sur le mariage pour tous.
Le Parti de Gauche proteste énergiquement contre ce déni de démocratie et exige que le débat sur ces accords de régression sociale puisse se tenir dans le respect du débat démocratique.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
Crédit photo Agoravox
Appel des économistes • Pour une 6e République, contre la finance et l’austérité
Plus de 60 économistes se prononcent pour une 6ème République et soutiennent la marche du 5 mai. Dénonçant une « République à bout de souffle », ils en appellent à « une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique ». Parmi les signataires, on retrouve notamment : Frédéric Boccara, Marc Bousseyrol, Laurent Cordonnier, Guillaume Etievant, Bernard Friot, Jean Gadrey, Jacques Généreux, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Sabina Issehnane, Pierre Khalfa, Dany Lang, Philippe Légé, Christiane Marty, François Morin, Dominique Plihon, Jean-Paul Pollin, Christophe Ramaux, Jacques Rigaudiat, Catherine Samary, Dominique Taddéi, Stéphanie Treillet, Sébastien Villemot, etc ..
L’affaire Cahuzac est révélatrice d’une République à bout de souffle. La défiance vis-à-vis des institutions et la conviction que les responsables politiques sont devenus impuissants face à la crise – quand ils ne sont pas corrompus – minent le régime et conduisent un nombre croissant de nos concitoyens à se réfugier dans l’abstention, voire, pour une partie, à rechercher des boucs émissaires et à adopter les discours ethnicistes de l’extrême droite. Les racines de cette situation touchent à la fois à la soumission des gouvernements à la logique du capitalisme financiarisé, à leur adhésion à une construction européenne qui se fait contre les peuples, à la nature antidémocratique des institutions de la cinquième République et à l’endogamie entre les milieux d’affaires et les hauts responsables au pouvoir. Aussi, le basculement de certains de ces responsables politiques dans la délinquance financière ou fiscale n’est pas la dérive personnelle de quelques moutons noirs, mais bien le prolongement logique du sentiment d’irresponsabilité et de toute-puissance qui habite cette nouvelle oligarchie politico-financière. Les appels à la morale individuelle et à plus de transparence ne seront donc qu’un emplâtre sur une jambe de bois si des mesures à la hauteur de la situation ne sont pas prises.
Sur le plan économique, la première est d’arrêter les politiques d’austérité : désastreuses socialement, elles sont stupides économiquement, étant incapables même de répondre à l’objectif qu’elles se sont fixé, la réduction des déficits. La deuxième est d’en finir avec la domination des marchés financiers sur la vie économique et sur la société, ce qui passe par un contrôle social des banques, la séparation organisationnelle stricte entre banques d’affaires et banques de dépôts, l’interdiction des produits financiers à risque et des activités spéculatives (en particulier l’interdiction des transactions financières avec les paradis fiscaux) et la création d’un pôle public financier. Il s’agit aussi d’engager une répartition plus égalitaire du revenu national par une augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée, et une réforme fiscale d’ampleur redonnant en outre des marges de manœuvre à la puissance publique. Bref, c’est une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique qu’un gouvernement de gauche se devrait de mettre en œuvre.
Elle devrait s’accompagner d’une bataille à l’échelle européenne pour la refondation de l’Europe. La sacralisation de la liberté de circulation des capitaux et l’interdiction pour la BCE de financer les États ont donné aux marchés financiers un véritable pouvoir de veto sur les décisions des institutions démocratiquement élues, pouvoir qu’ils exercent via les attaques spéculatives et le chantage à la délocalisation. En finir avec cette situation et donner aux peuples d’Europe la maîtrise de leur destin doit être l’objectif de tout gouvernement de gauche. Nul doute qu’un gouvernement qui engagerait un tel processus aurait un écho considérable et trouverait nombre d’alliés parmi les peuples étranglés par les politiques actuelles.
En France, il s’agit d’en finir avec les institutions de la cinquième République et de redonner du pouvoir aux citoyens et aux citoyennes dans tous les domaines de la vie politique et économique. Face à la profondeur de la crise politique, économique et écologique, la perspective du passage à une sixième République – par le biais d’un processus constituant impliquant tous les citoyens – est à l’ordre du jour. La démocratie à tous les niveaux de décisions, voilà l’essence de la sixième République. Elle devra, notamment, permettre à la souveraineté populaire de franchir la porte des entreprises. Aujourd’hui, les actionnaires sont les seuls à décider de la conduite des entreprises, alors que ce sont les travailleurs qui créent la richesse. Pour rompre avec cette situation, il faut donc étendre de manière très importante les droits des salarié-es, notamment donner au Comité d’entreprise un droit de veto sur les décisions stratégiques et créer un statut du salarié qui permettra la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle. Et, pour les secteurs de l’économie qui relèvent directement de l’intérêt général, l’arme de la nationalisation sous contrôle démocratique pourra et devra être utilisée.
Le manque d’indépendance et de pluralisme dans le traitement médiatique de l’information économique est un obstacle à la réappropriation par le peuple de la politique économique. L’idéologie néolibérale étouffe toute possibilité de débat démocratique éclairé et argumenté. Dans l’enseignement et la recherche, la domination de l’école de pensée néoclassique a été instituée, en contradiction fondamentale avec l’esprit scientifique qui suppose la possibilité de remise en question des théories. Alors qu’il est de plus en plus évident que les politiques néolibérales nous conduisent à la catastrophe économique et écologique, il devient d’autant plus urgent de permettre l’épanouissement des recherches qui se placent hors du cadre de pensée de l’orthodoxie actuelle.
Pour toutes ces raisons, nous, économistes, soutenons la marche citoyenne du 5 mai 2013 pour une sixième République, contre la finance et l’austérité.
Signataires
Louis Adam, commissaire aux comptes
Daniel Bachet, université d’Evry;
Philippe Batifoulier, université Paris ouest;
Nicolas Beniès, université populaire de Caen;
Mathieu Béraud, université de Lorraine;
Eric Berr, université Bordeaux IV;
Jacques Berthelot, ex INP de Toulouse;
Pierre Bezbakh, Paris Dauphine;
Boris Bilia, statisticien-économiste;
Pierre Bitoun, INRA;
Frédéric Boccara, université Paris XIII;
Marc Bousseyrol, Sciences Po Paris;
Mireille Bruyère, université Toulouse 2;
Claude Calame, EHESS;
Christian Celdran, Economistes atterrés;
Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques université de Toulouse 1;
Pierre Concialdi, économiste-sociologue;
Laurent Cordonnier, université Lille 1;
Jacques Cossart, économiste du développement;
Jean-Paul Domin, université de Reims;
Guillaume Etievant, expert auprès des CE;
Bernard Friot, IDHE Paris Ouest;
Maryse Gadreau, professeur émérite à l’université de Bourgogne;
Jean Gadrey, université Lille I;
Véronique Gallais, économiste;
Jacques Généreux, Sciences Po Paris;
Patrick Gianfaldoni, UAPV;
Jean-Pierre Gilly, professeur émérite université de Toulouse;
Pierre Grou, université Versailles Saint-Quentin;
Alain Guery, EHESS;
Bernard Guibert, administration économique;
Jean-Marie Harribey, université Bordeaux 4;
Michel Husson, économiste;
Sabina Issehnane, université Rennes 2;
Andrée Kartchevsky, URCA;
Pierre Khalfa, syndicaliste, membre du Conseil économique, social et environnemental;
Dany Lang, université Paris 13;
Pierre Le Masne, université de Poitiers;
Philippe Légé, université de Picardie;
Marc Mangenot, économiste;
Jonathan Marie, maître de conférences, université Paris 13;
Christiane Marty, économiste;
Pierre Mascomere, actuaire consultant;
Gustave Massiah, économiste, école d’architecture de paris La Villette;
Jérôme Maucourant, économiste;
Thierry Méot, statisticien;
François Morin, professeur émérite;
Nolwenn Neveu, professeure agrégée de sciences économiques et sociales;
Gilles Orzoni, Ecole polytechnique;
Jean-Paul Pollin, université d’Orléans;
Dominique Plihon, université Paris 13;
Nicolas Prokovas, université Paris 3;
Christophe Ramaux, université Paris I;
Gilles Raveaud, Institut d’Etudes Européennes, université Paris 8 St-Denis;
Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social des Premiers ministres Rocard et Jospin;
Gilles Rotillon, université Paris-Ouest;
Jean-Marie Roux, économiste;
Robert Salais, Ecole normale supérieure de Cachan;
Catherine Samary, université Paris Dauphine;
Dominique Taddéi, ancien président d’université, ancien Président de la Caisse des dépots et consignations;
Bernard Teper, Réseau Education Populaire;
Stéphanie Treillet, économiste;
Sébastien Villemot, économiste;
Philippe Zarifian, professeur Université Paris Est