Tarifs régulés du gaz : les libéraux veulent tout brûler !

L’Autorité de la concurrence a publié hier un avis préconisant de mettre fin aux tarifs régulés du gaz. Après l’ouverture à la concurrence de 2007, les libéraux veulent en finir avec les derniers filets de sécurité du Service Public.

Depuis cette ouverture à la concurrence les tarifs réglementés sont le dernier rempart contre une dérégulation totale. Il n’en reste pas moins que la loi du marché a déjà fait de nombreux dégâts. Les tarifs du gaz ont augmenté de plus de 80% en 8 ans accentuant ainsi la précarité énergétique des ménages.

L’énergie est un bien commun fondamental. Il n’y a pas d’hôpitaux, d’écoles, de transport d’agriculture ou de chauffage sans l’accès égal de toutes et tous à une énergie qui permette de réponde aux besoins fondamentaux.

Le Parti de Gauche appelle le gouvernement à sortir de ses réactions timorées et les députés qui se revendiquent de la gauche à protéger nos acquis par l’abrogation des lois d’ouverture du marché de l’énergie.

Venezuela • Appel au rassemblement de soutien à Nicolas Maduro le 19 avril

Le Parti de Gauche appelle au rassemblement de soutien à la Révolution bolivarienne initié par l’ambassade du Vénézuéla vendredi 19 avril à 18h30 Place Simon Bolivar à Paris.

Dimanche 14 avril, Nicolas Maduro a remporté les élections présidentielles. Les observateurs internationaux, dont plusieurs du Parti de Gauche, ont pu constater le bon déroulement du vote : 80 % de votants, une ambiance sereine dans les bureaux de vote où se trouvent systématiquement des témoins des deux camps, un scrutin électronique vérifié manuellement dans 52 % des bureaux comme la loi le réclame. A bien des égards, les élections au Venezuela constituent un exemple notamment pour les pays de l’Union Européenne.

Le Conseil national Electoral (CNE), dont l’indépendance est garantie par la constitution, a proclamé le 16 avril la victoire de Nicolas Maduro avec 50,75 % sur son rival Henrique Capriles crédité de 48,97 % soit au final 2 points de différence. Un écart qu’envieraient bien des partis dans le monde après 15 années au pouvoir et la succession toujours difficile d’un leader politique de l’ampleur d’Hugo Chavez.

Tout au long de la campagne, Henrique Capriles et la droite avaient mis en doute le scrutin et l’objectivité du CNE. Cette entreprise de déstabilisation s’est décuplée depuis dimanche. Non seulement Caprilès n’a pas reconnu le résultat mais il a appelé à des manifestations qui ont vite dégénéré. Dans plusieurs endroits du pays, des violences ont été organisées par la droite et l’extrême droite occasionnant 7 morts. Alors que chacun a pu constater le bon climat de la campagne, Capriles a ainsi pris la responsabilité de détériorer la situation rappelant les jours sombres qui ont précédé la tentative de coup d’état contre Hugo Chavez en 2002. Il s’est appuyé pour cela sur les Etats-Unis d’Amérique. Le gouvernement américain a soutenu ses revendications de vérification manuelle de 100 % des voix ce qu’au passage ce pays, qui ne prévoit même pas de récépissé papier confirmant le vote électronique, serait bien lui incapable de faire ! Les hésitations des gouvernements européens n’ont rien amélioré même si la France, par la voix du Ministère des affaires étrangères, a timidement « pris acte » mercredi de la victoire de Maduro, en rappelant que le CNE était « l’autorité compétente ». Soit le service minimum…

Il n’y a pas de doute possible : Caprilès, la bourgeoisie vénézuélienne et les Etats Unis d’Amérique ont décidé de mettre à bas le plus rapidement possible le pouvoir légitiment élu dont l’importance est si grande pour le processus de révolution citoyenne en cours en Amérique Latine. S’ils ne parviennent pas encore à leur fin dans la rue voir militairement, l’armée restant fidèle à la constitution, ils comptent bien asphyxier le pays économiquement en maintenant des troubles. La chute cette semaine des obligations du pays à leur plus bas niveau depuis 15 ans est le résultat tangible de cette politique.

Face à tant d’intérêts conjugués, la solidarité internationaliste avec le peuple vénézuélien est plus que jamais nécessaire. Voilà pourquoi nous appelons à soutenir Nicolas Maduro le jour de sa cérémonie d’investiture vendredi 19 avril et nous engageons à ne pas relâcher notre soutien ensuite. Ce qu’est Chavez ne meurt pas : nous y veillerons.

Plus de 60 économistes pour « la VIe République, contre la finance et l’austérité »

Dans une tribune publiée par Mediapart*, plus de 60 économistes se prononcent pour la 6ème République, contre la finance et l’austérité et soutiennent la marche citoyenne du 5 mai 2013. Dénonçant une « République à bout de souffle », ils en appellent à « une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique ».

Les signataires révèlent une grande diversité académique et politique avec notamment des économistes reconnus comme : Guillaume Etievant, Bernard Friot, Jean Gadrey, Jacques Généreux, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Sabina Issehnane, Pierre Khalfa, Dany Lang, Philippe Légé, Christiane Marty, François Morin, Dominique Plihon, Christophe Ramaux, Jacques Rigaudiat, Catherine Samary, Dominique Taddéi, Stéphanie Treillet, Sébastien Villemot, Marc Bousseyrol,

Cet appel est également mis en ligne sur le site de la marche www.marchepourla6eme.fr, aux côtés des nombreux appels déjà lancés (appel des écologistes, appel des quartiers populaires…).

* Lire la tribune sur Médiapart (lien gratuit)

RER B • Pour une meilleure qualité de service

900 000 par jour, c’est le nombre de voyageurs empruntant la ligne B du RER. À la gare de Massy Palaiseau par exemple, le nombre des usagers de la gare a augmenté de 38 % entre 2006 et 2011.

Rer_b_1 Depuis le mois de janvier 2013, le Front de Gauche, dont le Parti de Gauche s’efforce avec les usagers et les travailleurs de la ligne B du RER de construire un rapport de force afin d’obtenir un service de qualité répondant aux critères d’un service public.

Les organisations syndicales CGT et Sud de la ligne B du RER déposent un préavis de grève le samedi 20 avril pour mettre fin à une dégradation des conditions de travail et du trafic par intensification de la charge de travail.

À ce jour, le Front de Gauche, sur la ligne B du RER a recueilli 2000 signatures d’usagers en colère.

Le Parti de Gauche tient à apporter tout son soutien aux salariés en lutte pour condamner une gestion purement financière de l’entreprise au détriment des salariés, des usagers et du service public.

Venezuela • Appel au rassemblement de soutien à Nicolas Maduro le 19 avril

Maduro Le Parti de Gauche appelle au rassemblement de soutien à la Révolution bolivarienne initié par l’ambassade du Vénézuéla vendredi 19 avril à 18h30 Statue Simon Bolivar cours de la Reine  Paris 8 ème.

Dimanche 14 avril, Nicolas Maduro a remporté les élections présidentielles. Les observateurs internationaux, dont plusieurs du Parti de Gauche, ont pu constater le bon déroulement du vote : 80 % de votants, une ambiance sereine dans les bureaux de vote où se trouvent systématiquement des témoins des deux camps, un scrutin électronique vérifié manuellement dans 52 % des bureaux comme la loi le réclame. À bien des égards, les élections au Venezuela constituent un exemple notamment pour les pays de l’Union Européenne.

Le Conseil national Electoral (CNE), dont l’indépendance est garantie par la constitution, a proclamé le 16 avril la victoire de Nicolas Maduro avec 50,75 % sur son rival Henrique Capriles crédité de 48,97 % soit au final 2 points de différence. Un écart qu’envieraient bien des partis dans le monde après 15 années au pouvoir et la succession toujours difficile d’un leader politique de l’ampleur d’Hugo Chavez.

Tout au long de la campagne, Henrique Capriles et la droite avaient mis en doute le scrutin et l’objectivité du CNE. Cette entreprise de déstabilisation s’est décuplée depuis dimanche. Non seulement Caprilès n’a pas reconnu le résultat, mais il a appelé à des manifestations qui ont vite dégénéré. Dans plusieurs endroits du pays, des violences ont été organisées par la droite et l’extrême droite occasionnant 7 morts. Alors que chacun a pu constater le bon climat de la campagne, Capriles a ainsi pris la responsabilité de détériorer la situation rappelant les jours sombres qui ont précédé la tentative de coup d’état contre Hugo Chavez en 2002. Il s’est appuyé pour cela sur les États-Unis d’Amérique. Le gouvernement américain a soutenu ses revendications de vérification manuelle de 100 % des voix ce qu’au passage ce pays, qui ne prévoit même pas de récépissé papier confirmant le vote électronique, serait bien lui incapable de faire ! Les hésitations des gouvernements européens n’ont rien amélioré même si la France, par la voix du Ministère des affaires étrangères, a timidement « pris acte » mercredi de la victoire de Maduro, en rappelant que le CNE était « l’autorité compétente ». Soit le service minimum…

Il n’y a pas de doute possible : Caprilès, la bourgeoisie vénézuélienne et les États-Unis d’Amérique ont décidé de mettre à bas le plus rapidement possible le pouvoir légitiment élu dont l’importance est si grande pour le processus de révolution citoyenne en cours en Amérique Latine. S’ils ne parviennent pas encore à leur fin dans la rue voir militairement, l’armée restant fidèle à la constitution, ils comptent bien asphyxier le pays économiquement en maintenant des troubles. La chute cette semaine des obligations du pays à leur plus bas niveau depuis 15 ans est le résultat tangible de cette politique.

Face à tant d’intérêts conjugués, la solidarité internationaliste avec le peuple vénézuélien est plus que jamais nécessaire. Voilà pourquoi nous appelons à soutenir Nicolas Maduro le jour de sa cérémonie d’investiture vendredi 19 avril et nous engageons à ne pas relâcher notre soutien ensuite. Ce qu’est Chavez ne meurt pas : nous y veillerons.

Rage Mag • Delphine Beauvois : « Le féminisme est indissociable de la lutte des classes »

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Crédit photo Martial Souchard

Recoupant l’ensemble des problématiques culturelles et des questions sociales, le féminisme est un combat politique central au prisme duquel peut se juger l’état d’une civilisation. Mariage gay, PMA, GPA, prostitution, autant de sujets travaillés par le féminisme qui font aujourd’hui débat dans la cité. Ragemag a donc décidé de s’entretenir avec Delphine Beauvois, Secrétaire nationale au féminisme et à l’égalité du Parti de Gauche.

Adoptée par le Sénat, la loi famille, qui ouvre le droit au mariage pour tous, est de retour à l’Assemblée pour être ratifiée : est-ce un projet que vous soutenez ?

Oui, parce que c’est une défense de l’égalité des droits pleine et entière : il n’est pas normal que des citoyens n’aient pas accès aux mêmes droits que d’autres. Les parents doivent bénéficier des mêmes droits vis-à-vis de leurs enfants, qu’ils soient hétéro ou homosexuels. Avant cette loi, dans un couple lesbien, l’une des deux mères n’avait aucun droit sur l’enfant.

C’est également une avancée quant à l’idée de famille, aujourd’hui encore très ancrée dans un modèle patriarcal rigide et bourgeois : un père, une mère, des enfants. Il existe pourtant de nombreux types de familles différentes : recomposées, monoparentales etc… Or ce qui compte pour un enfant, c’est avant tout l’amour qu’on lui porte. Reconnaître le mariage pour tous permet de desserrer la norme et d’atténuer la stigmatisation de ce type de familles.

« Ce qui compte pour un enfant, c’est avant tout l’amour qu’on lui porte. »

La jonction des droites qui s’opère dans la contestation du mariage pour tous vous inquiète-elle ?

Oui, d’autant qu’elle utilise des éléments symboliques ahurissants : le site printemps français récupère par exemple un grand nombre des motifs contestataires du Front de Gauche (« on lâche rien », etc). On voit les Homen qui récupèrent les codes d’un mouvement féministe (les Femens), qui récupèrent le peace and love… et puis le Jean Moulin et le Delacroix sur leur page Facebook. C’est un peu inquiétant. Les connexions entre l’extrême-droite et la droite, dont nous avions eu les prémices sous Sarkozy, deviennent beaucoup plus claires et se réaffirment.

Ce qui est plus étonnant, c’est la façon dont Hollande a laissé traîner ce débat depuis huit mois, laissant les forces droitières s’organiser. Bien entendu, personne n’est dupe de sa stratégie : il préfère mettre en scène une question qu’il pense sociétale – alors que le mariage pour tous est une question beaucoup plus importante – et ainsi éviter qu’on se penche sur les problématiques sociales qui semblent pour beaucoup de Français plus urgentes : emploi, chômage etc. Au final les électeurs et électrices de François Hollande ne s’y retrouvent pas. Mais c’est à double-tranchant, car il laisse ainsi une porte ouverte à la radicalisation du mouvement, à la résurgence de courants dangereux comme le GUD, au maillage de passerelles dans les droites. Il donne du grain à moudre à ses adversaires de droite plutôt que d’entendre les propositions de l’autre gauche.

La procréation médicalement assistée (PMA) a été retirée de la loi ; qu’en pensez-vous ?

Je reste attachée au fait qu’elle y soit. Il est faux de prétendre qu’elle ouvre la voie à la gestation pour autrui (GPA) : aujourd’hui, quand on est une femme célibataire, on peut avoir recours à la PMA. Alors pourquoi l’interdire à une femme homosexuelle ? Pourquoi sa compagne ne pourrait-elle pas reconnaître l’enfant issu de cette PMA ? C’est parfaitement absurde.

En cas de PMA, êtes-vous pour ou contre l’anonymat du donneur ?

Pour l’anonymat du donneur, comme je suis pour l’accouchement sous X. Je ne crois pas au mythe de la généalogie, à la question de l’origine. Je pense que la parenté se construit culturellement et affectivement. Peu importe la filiation biologique.

« La parenté se construit culturellement et affectivement. Peu importe la filiation biologique. »

Pourquoi vous opposez-vous par contre à la GPA ?

La GPA implique la location rétribuée du corps d’une femme pendant neuf mois, c’est-à-dire sa marchandisation. C’est continuer à faire du corps des femmes un outil de domination économique. Moi, j’attends toujours de voir la fille de madame Bettencourt louer son ventre à n’importe qui. Dans les pays qui ont reconnu la GPA, ce sont les femmes les plus précaires qui s’y collent ; non pas pour le plaisir d’être enceinte mais parce que c’est un moyen de subsistance.

Eshter Benbassa a fait voter une loi sur la dépénalisation du racolage passif, un délit inventé par Sarkozy. Est-ce une bonne chose ?

Effectivement, j’étais pour l’abrogation du racolage passif, institué en 2003 par la loi sur la sécurité intérieure de Sarkozy ; c’est une proposition que nous avons portée au Front de Gauche. L’invention de ce nouveau délit consistait à criminaliser les prostituées plutôt qu’à remettre en cause le système réel de la traite sexuelle des femmes, dont le proxénétisme est la clé de voûte. Et puis cela revenait à rendre la vie encore plus compliquée pour les prostituées. C’est au proxénétisme qu’il faut s’attaquer. On a mis une semaine à remonter le réseau de la viande chevaline dans les lasagnes, mais bizarrement, dès qu’il s’agit de démanteler un réseau de prostitution, on a beaucoup plus de mal.

Vous êtes contre le délit de racolage passif, mais pour autant vous défendez une position abolitionniste…

L’abolitionnisme consiste à penser que la prostitution est une forme d’esclavage qui doit être abolie. Abolition ne veut pas dire seulement prohibition, cela veut dire se donner les moyens de son éradication définitive, notamment par l’éducation et la pénalisation des clients. Je ne suis pas pour autant pour une société du tout pénal où le moindre fait et geste passerait devant les tribunaux. Mais ce qui m’intéresse là-dedans, c’est la valeur normative de la loi, qui permet d’élever les petits garçons et les petites filles dans l’idée que non, le corps d’une femme, d’un homme, que la sexualité ne s’achètent pas. Je suis pour une sexualité libre et épanouie : peu m’importent les pratiques, quelles qu’elles soient, tant qu’elles n’appartiennent pas à la sphère marchande.

« La prostitution est une forme d’esclavage qui doit être abolie. »

On entend souvent dire que la prostitution aurait une utilité sociale : elle permettrait à tous les hommes frustrés de se décharger régulièrement sous peine de se transformer en violeur en puissance. Je ne crois pas du tout à tout cela. Pour moi, il s’agit d’une construction sociale.

La « misère sexuelle » n’existe pas ?

Je ne dis pas qu’elle n’existe pas. Je dis qu’elle n’est pas un fondement valable à un quelconque droit à la sexualité – comme d’ailleurs je ne reconnais pas de droit à l’enfant, via la GPA. Il existe des moyens aujourd’hui de développer une sexualité transitoire seul. Il faut sortir de l’imaginaire du tout marchand et de la fétichisation publicitaire du corps véhiculée par la pornographie et son esthétisme clinquant. Demander à des hommes d’être membrés comme des taureaux ou à des femmes d’être des poids plume avec des seins géants crée précisément des frustration sexuelles.

Et sur la question de l’assistance sexuelle pour les handicapés, que le député PS Jérôme Guedj a récemment portée en vain, comment vous situez-vous ?

J’y suis fortement opposée : tout le monde sait que c’est un cheval de Troie pour normaliser l’idée de « travailleurs du sexe ». Cette idée est instrumentalisée par le STRASS, qui est en fait un lobby du proxénétisme. Il n’y a qu’à lire l’interview récente de Morgane Merteuil, la porte-parole du STRASS, donnée dans L’Express : elle dit texto qu’elle est contre les poursuites engagées à l’encontre des proxénètes.

Comment combattre le proxénétisme ?

Le premier terrain à occuper, c’est la lutte contre le précariat féminin. À la source de la prostitution, on trouve le manque de formation, de diplômes, de ressources familiales etc. Donc les jeunes femmes ont le choix entre des passes mieux payées que du travail dans du service à la personne, comme de l’aide-ménagère à temps partiel payé une misère. Quand on a une famille à nourrir, ça fait une réelle différence. Au milieu de ce problème, il y a donc l’indécence des salaires proposée aux femmes précarisées. Il faut ainsi se battre sur le terrain du travail : lutter contre l’intérim, le temps partiel imposé, revaloriser les salaires des métiers féminisés, garantir l’autonomie financière des étudiants etc. La lutte sociale contre l’austérité et contre le système prostitueur vont de pair : la prostitution est un problème économique.

Contre la marchandisation de la sexualité, faut-il également abolir la pornographie ?

C’est très compliqué. L’érotisme et la pornographie ont aussi été des grands moments d’émancipation face à l’emprise de l’Église catholique et de l’ensemble des réactionnaires qui voudraient que le plaisir n’existe pas dans ce monde de brutes. L’érotisme est d’abord passé par l’écrit, la poésie, la peinture et le dessin. Le plaisir et l’excitation qui peuvent émaner de l’érotisme me semblent importants. Ce qui m’interpelle plus, c’est l’industrie pornographique et les conditions de travail qu’on y trouve, la violence, le travail à la chaîne. Le piège aujourd’hui est qu’un grand nombre sont prêtes à tout pour récolter un peu de notoriété.

Par ailleurs, toutes les études montrent que la pornographie est très stérétotypée, hétéronormée, très peu tournée vers la jouissance féminine, et qu’elle présente une vision faussée de l’expérience sexuelle réelle. Les représentations auxquelles elle concourt restent majoritairement imprégnées d’une violence patriarcale – voire raciste, puisque l’on fait jouer aux noirs par exemple des rôles très codifiés dignes de l’époque coloniale.

« La pornographie, c’est comme le coca-cola qui bouffe notre temps de cerveau disponible : un exutoire pulsionnel à une société déplaisante. Changeons plutôt cette société. »

Et puis la pornographie a aussi cette fonction d’expédient facile : masturbez-vous plutôt que de vous occuper de la société dans laquelle vous vivez ! C’est comme le coca-cola qui bouffe notre temps de cerveau disponible. C’est un exutoire pulsionnel à une société déplaisante. Changeons plutôt cette société.

De même, les sites de rencontre ne génèrent-ils pas une marchandisation de l’amour ?

Ce qui m’effraie dans ces plateformes, ce n’est pas tellement l’occasion de la rencontre : après tout on se rencontre bien où l’on veut. Non, ce qui me gêne plus, c’est le fichage des gens qui s’y opère et tue finalement jusqu’à l’idée même de rencontre, avec sa part de hasard et d’inconnu. Ce n’est pas très romantique. Et puis c’est encourager une sorte d’homogamie sociale assez décevante : une toubib cherche un toubib, blond ou brun, comme si on ne pouvait pas tomber amoureuse d’un employé municipal roux etc. On finit par réduire tristement les possibilités amoureuses.

Que pensez-vous des Femen ?

Au début j’étais très embêtée, et pas forcément convaincue du mode d’action choisi, qui me semblait pertinent en Ukraine mais beaucoup moins en France. Il y a cependant eu beaucoup d’autres mouvements dans le même genre – qui perdurent encore aujourd’hui d’ailleurs, comme les marches des salopes, où des filles viennent manifester à moitié nues dans la rue. Le débat sur l’instrumentalisation politique et médiatique du corps traverse le mouvement féministe depuis toujours. On peut les attaquer en disant que l’utilisation racoleuse qu’elles font de leur corps est le signe d’un assujettissement aux normes patriarcales – d’autant plus qu’il s’agit presque exclusivement de jolies femmes.

Mais en regardant de plus près et en écoutant leur discours, on voit qu’elles portent quand même un message politique. Et on peut se dire qu’il s’agit après tout d’un mode d’action comme un autre. À une certaine époque, les féministes brûlaient des soutiens-gorge dans les rues et pratiquaient des avortements en public. La transgression fait partie de cette culture militante. On s’est outré de l’action récente des Femens à Notre-Dame de Paris, mais c’était monnaie courante dans les années 1970.

Ce qui me fatigue surtout c’est la capacité qu’ont les divers courants féministes à se monter les uns contre les autres. Évidemment, leur dernière action devant la mosquée de Paris était idiote. Elle traduit d’abord une méconnaissance du monde musulman en France : s’il y a un endroit où on trouve un islam modéré, un islam qui n’est pas politique, c’est bien à la mosquée de Paris. Il ne faut surtout pas rentrer dans le discours ambiant islamophobe. Bref, elles ont fait l’erreur de croire qu’elles pouvaient décalquer partout ce qu’elles vivaient en Ukraine.

« L’Église a été et reste une institution qui opprime les femmes et leur corps au profit d’une vision étroitement patriarcale. »

Pour autant, leur discours sur la religion est important : il ne faut pas oublier que l’Église a été et reste une institution qui opprime les femmes et leur corps au profit d’une vision étroitement patriarcale. Le plus farouche opposant à la contraception et l’avortement aujourd’hui reste l’Église. Or, dans notre État supposé laïc, il est affolant de voir la reconnaissance politique et médiatique – y compris sur les chaînes de service public – dont elle bénéficie toujours aujourd’hui ; je pense par exemple aux semaines que nous venons de vivre concernant le pape.

Le féminisme est-il un combat social ou sociétal ? Cette distinction a-t-elle un sens ?

C’est un combat indissociable de la lutte des classes comme il est indissociable de la lutte anti-rasciste : le patriarcat, comme le capitalisme, comme le racisme sont des systèmes de domination qui visent l’exploitation d’un groupe par un autre. Et ces modes de domination ne s’opposent pas mais au contraire se croisent et se renforcent. On s’aperçoit qu’on a testé sur les femmes toutes les variables d’ajustement du marché de l’emploi : intérim, temps partiel, flexibilité… tout ce qui va être généralisé par l’ANI. Quand on bataille pour le partage des richesses, on se bat nécessairement pour l’égalité hommes-femmes.

Les femmes qui parviennent à percer le plafond de verre ont la possibilité de le faire grâce au travail précaire des femmes migrantes qui gardent les enfants et font le ménage. De même, quand on ferme les services publics d’aide aux personnes âgées, qui est d’abord touché ? Les femmes, parce que c’est le rôle que leur assigne la société. C’est la femme qui arrêtera son job pour s’occuper de papy ou mamie, parce que de toute façon elle subit une inégalité salariale qui fait qu’elle gagne moins que son conjoint.

« Le patriarcat, comme le capitalisme, comme le racisme sont des systèmes de domination qui visent l’exploitation d’un groupe par un autre. »

On ne peut donc pas signer des tribunes pour la parité dans le conseil constitutionnel (à laquelle je souscris) et ne pas s’attaquer aux racines économiques de la misère, comme le fait Madame Bachelot, qui se donne des brevets en féminisme à bon compte. Le féminisme est une cohérence politique d’ensemble, pas un segment.

Vous avez été membre du PS pendant longtemps : comment réagissez-vous à l’affaire Cahuzac ?

Je suis à la fois horrifiée et malheureusement pas surprise. J’ai passé 10 ans au PS, je connais bien ce parti. Pour moi, ça fait bien longtemps que la direction de ce parti est déconnectée, qu’elle a perdu pied, qu’elle s’est éloignée du peuple et du mouvement social et qu’elle se comporte comme une petite oligarchie qui n’a aucune notion de ce qu’est la vraie vie des gens, et qui à part pour s’entraider, gérer la carrière des uns et des autres, n’a plus de vocation et de fond politique. Je l’avoue : quand j’ai entendu Cahuzac dire à Mélenchon sur le plateau de Mots croisés qu’il n’avait « jamais cru à la lutte des classes », alors que j’avais été dans le même parti que ce mec-là, j’en ai chialé de colère. Une vraie haine de classe pour le coup !

Toutes ces affaires dégoûtent les gens de la politique, alors qu’on est des milliers de militants en France à défendre d’autres idées de la politique. Ces gens qui la pourrissent, il faut qu’ils dégagent, il faut qu’ils s’en aillent.

Mali • Hollande n’admet pas la contradiction !

Aminata Traoré, ancienne ministre du Mali, engagée dans un combats pacifiques militants contre l’intervention des forces armées françaises dans son pays et contre les recommandations faites aux pouvoirs maliens d’entreprendre des élections dès juillet, dans un contexte non encore apaisé, d’insécurité et de crise entre les populations du Nord et du Sud du pays, et Oumar Mariko, Secrétaire général du parti politique malien anti-impérialiste ’’Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance’’ (SADI), etaient invitées, à une conférence organisée à Berlin, par la Fondation Rosa Luxemburg, le Journal Allemand de Gauche PROKLA et l’Association ’’AfricAvenir. Cette rencontre devait traiter de la thèmatique : « Le Mali à la croisée des chemins: Après l’intervention militaire et avant les élections ». Il devait aussi être entendu au parlement européens à Bruxelles ;

Les services consulaires français de Bamako ont refusé les demandes de visa .
La Position de Dr. Mariko et de Aminata Traoré sur les élections annoncées pour juillet au Mali est claire et ne souffre d’aucune ambiguité. Elle se résume à ceci:les élections organisées dans la précipitation et sans que la sécurité soit revenue sur l’ensemble du territoire ne seront pas crédibles et ne contribueront qu’à aggraver la crise politico-militaire dans laquelle le Mali est plongé. La France qui a sommé DIONCOUNDA TRAORÉ d’organiser des élections en Juillet, craint-elle que Oumar Mariko et Aminata Traoré se lancent dans une campagne anti-élection en Europe?

Les autorités allemandes et la Fondation Rosa-Luxemburg auraient conseillé dans l’urgence à Aminata Traoré et à Oumar Mariko de passer par le Consulat d’Allemagne à Bamako qui a accordé un sauf conduit, en lieu et place du visa demandé, pour un déplacement encadré pour Aminata Traoré. Il a refusé tout document à Oumar Mariko, le considérant comme « présentant un danger pour l’ordre public , la sécurité nationale , la santé publique ou pour les relations internationales avec un ou plusieurs Etats membres [de l’UE] et ne peut convaincre de sa disponibilité à quitter l’espace européen avant l’expiration de son visa ».

François Hollande est bien un Président normal ! il poursuit la ligne autoritaire et interventioniste de ses prédécesseurs.

Le parti de Gauche dénonce ces refus scandaleux et assure Oumar Mariko, le parti SAADi, et Aminata Traoré de sa solidarité

L’Art et la Manière • Les femmes occultées du monde médiatique

Les médias sont un miroir très déformant de la réalité. Chacun à sa manière. Certains l’assument, c’est honnête de leur part, d’autres non, ce qui ne les empêche pas de prendre parti. L’essentiel c’est que dans son ensemble, le système médiatique est un appareil de production culturel puissant.

Alors vous savez, nous on est parfois bassement marxistes mais il n’y a qu’à voir. L’appareil de production culturel c’est Lagardère, Boloré, Dassault, etc… Bref, les propriétaires de l’appareil de production industriel. Évidemment ce ne sont pas eux qui écrivent tous les articles. Mais on a tendance à penser que ça, ajouté aux conditions de travail des journalistes et à la course acharnée à l’audimat, ça a tendance à produire une culture dominante assez carabinée. « Culture dominante » ça fait un peu peur dit comme ça. Pas de théorie du complot ni de big brother qui organise tout, juste des représentations dominantes qui alimentent des systèmes de domination. Lequel par exemple ? La domination masculine.

« Hors du monde reléguées » dit la chanson. Allez, on teste ? Les femmes, c’est plus de 50% de l’humanité. J’ai pas les stats dans le Sud-Ouest, mais ça doit pas tourner très loin de la parité. Bref, la vie est bien foutue à ce niveau. Et comment La Dépêche du Midi voit les choses ? Est-ce que, comme ces saletés de féministes le prétendent, les femmes sont exclues des médias ? Et comment est-ce qu’elles y apparaissent ?

Voir la suite de l’article sur le blog L’Art et la Manière

Front de Gauche de Loire-Atlantique • Grève des facteurs de Nantes

Appel à la marche du 5 mai • Communiqué du Front de Gauche

Le Front de gauche dénonce avec une extrême vigueur les déclarations et agissements de la droite et de l’extrême droite alliées pour faire échec au mariage pour toutes et tous, profitant de la crise politique en cours et de la pusillanimité du gouvernement. Les propos va-t-en-guerre, la pression physique exercée sur les militantes et militants et sur les élus, à mettre en relation avec les violences exercées contre des homosexuels la semaine dernière, représentent un grave recul des libertés démocratiques et de l’Etat de droit.

Le mariage et l’adoption pour toutes et tous constituent un pas en avant décisif pour instaurer une égalité des droits dans la société. La droite et l’extrême droite veulent faire reculer ce combat. Nous ne les laisserons pas faire.

Le 5 mai, le Front de gauche appelle à une marche citoyenne contre la finance et l’austérité, pour la VIe République. Nos objectifs n’ont rien de commun avec les visées réactionnaires qui fondent les appels de « Frigide Barjot » ou de Jean-François Copé pour la même date. Nous appelons donc toutes les forces de gauche, écologistes et du mouvement social, toutes les citoyennes et tous les citoyens attachés à l’égalité à marcher le 5 mai prochain contre la finance et l’austérité, pour la Sixième République.

Contre l’austérité, la finance, pour une république démocratique et sociale, pour l’égalité !

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