Les invités de Mediapart • La France doit rompre pour transformer l’Europe

En reprenant la « vieille idée » d’un gouvernement économique de la zone euro, François Hollande veut faire croire que davantage d’intégration serait le remède à la crise. Une mauvaise stratégie car « l’objectif social reste à l’état de néant » pour Eric Coquerel et Guillaume Etievant, du Parti de Gauche. Ils plaident pour un abandon des recettes ultralibérales et estiment que seule la France peut imposer un changement de modèle européen à l’Allemagne.

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François Hollande a relancé jeudi 16 mai la vieille idée d’un gouvernement économique de la zone euro, fer de lance d’une union politique. Ce gouvernement « se réunirait tous les mois autour d’un véritable président nommé pour une durée longue ». La stratégie du président de la République est claire : alors que le peuple français souffre de sa politique néolibérale, il allume des contrefeux en attribuant à davantage d’intégration européenne le rôle de remède miracle. Ce procédé n’est pas neuf. Pendant les années 1980, Jacques Delors expliquait qu’il fallait faire l’Europe politique pour qu’elle devienne ensuite sociale. Même procédé lors des débats sur le traité de Maastricht : une monnaie unique accélèrerait la construction de l’Europe politique, qui deviendrait ensuite, enfin, sociale.

Toute l’histoire de la construction européenne démontre l’inefficacité de cette méthode. L’objectif social reste à l’état de néant tandis que l’intégration européenne progresse, mais au détriment grandissant de la souveraineté populaire et au profit du système financier et des marchés. L’échec de cette stratégie social-démocrate est patent. Cette stratégie peut se résumer ainsi : accélérer l’édification du contenant pour ensuite établir un rapport de forces à même d’en changer le contenu. On voit le résultat : c’est la social-démocratie qui a changé, gagnée par le poison libéral, et désormais interchangeable avec les partis de la droite européenne.

François Hollande continue cette stratégie d’apparence schizophrène : accumuler les réformes ultralibérales en prétendant construire l’Europe sociale. Et les réformes ultralibérales, il connaît. C’est d’ailleurs le seul domaine dans lequel il est efficace. Il assume même fièrement sa supériorité sur la droite en ce qui concerne la compétitivité, la baisse des dépenses publiques, la réforme du marché du travail. Si la mobilisation et le rapport de force politique à gauche ne l’en empêchent pas, François Hollande compte donc appliquer pour son an II des recettes néolibérales qui ont déjà plongé le pays dans la récession à l’issue de sa première année à l’Elysée.

Ce qui lui reste d’aspiration sociale dépend donc de l’Europe. C’est sans doute le plus grave dans son discours, car on peut craindre qu’Angela Merkel saisisse au bond sa proposition d’accélérer l’union politique et de mettre en place un président de la zone euro. Nous connaîtrions, après Maastricht, une nouvelle catastrophe. Le principe est en effet le même : partant d’un besoin juste –une monnaie internationale suffisamment forte pour contrebalancer le dollar et donc la puissance étatsunienne– la France a accepté les conditions allemandes pour la monnaie unique. Cela a consisté à créer un euro mark surévalué, trop fort pour l’économie de la plupart des autres pays européens, le tout sans aucune harmonisation sociale et fiscale permettant d’en limiter les effets. Le système est en plus cadenassé par la gardienne du temple monétariste : une Banque centrale européenne (BCE) indépendante du pouvoir politique mais pas du système financier.

Le bilan est tragique : les économies européennes incapables de faire face à la crise de 2008 ont plongé dans la récession et dans l’instabilité financière. La domination des Etats-Unis, elle, n’a pas été entachée. Un pas de plus va d’ailleurs être franchi en ce sens avec le grand marché transatlantique. Il sera bientôt en place et établira la primauté du droit étatsunien, après un processus de quinze années de négociations obscures entre la Commission européenne et le ministère américain du commerce.

Si l’Allemagne acceptait de renforcer la gouvernance politique de l’Europe, nous ferions face à un transfert de souveraineté accru pour concentrer plus de pouvoir à Bruxelles et Francfort au service de la doxa libérale. Mme Merkel propose par exemple de faire élire au suffrage universel le président de la Commission européenne, qui détiendrait une légitimité incomparable sans en réalité avoir à rendre de compte aux 560 millions d’électeurs européens et aux parlements nationaux renvoyés à un rôle folklorique. Cette vision orwellienne de la démocratie n’amènera aucune convergence par le haut. Il suffit d’entendre quelques secondes du moindre discours des ectoplasmes libéraux Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et de Mme Merkel elle-même, pour s’en convaincre.

Si François Hollande voulait vraiment une convergence par le haut, il ferait des choix radicalement différents. Pour transformer la construction européenne, il faut d’abord se persuader qu’elle ne vaut que si elle est tournée vers l’intérêt général. Elle n’est en rien une fin en soi mais un moyen pour permettre le progrès humain pour les peuples. Affirmer cet axiome a pour conséquence de ne pas craindre une crise et des ruptures pour tenter de la faire bifurquer. La crise est de toute manière déjà là.

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Amnistie: quand Hollande fait pire que Pompidou

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Crédit photo photosdegauche.fr (alexis_cesar)

J’ai assisté jeudi matin dans les tribunes du public de l’assemblée nationale au débat sur la proposition de loi du Front de Gauche sur l’amnistie. Déjà, je dois dire que cela m’a fait tout drôle d’assister à un débat à l’assemblée, c’était la première fois depuis juin dernier. Mais cette fois-ci j’étais spectatrice et plus actrice. J’ai découvert au passage qu’en tant que ancienne députée j’avais le droit d’assister sans passer par la demande de billet de séance alors que j’avais eu l’information contraire. Pas grave, un ami fidèle m’avait permis d’obtenir un billet que je n’ai donc finalement pas utilisé. Dorénavant, en tous les cas, je le saurai et si l’envie me prend de venir faire un tour pour écouter, je n’aurai qu’à pousser la porte. Pourquoi le faire depuis les tribunes du public plutôt que devant son ordinateur ? La vision n’est pas du tout la même, là on voit les mimiques, les gestes, les réactions et parfois c’est très instructif.

Pas toujours facile ces 2 heures et demi où je suis restée : l’envie d’intervenir me démangeait ! J’ai pris consciencieusement des notes car le moment était d’importance et je ne voulais pas me tromper sur ce que je retransmettrai ensuite. A l’heure où je vous écris, le compte-rendu a été mis sur le site de l’assemblée http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2012-2013/20130239.asp . Cela a été rapide, ce n’est pas toujours le cas. Vous pourrez donc vérifier ce que je vais vous raconter.

Le premier à prendre la parole a été le représentant du gouvernement. Au Sénat, c’était Christiane Taubira. Mais comme ayant salué le vote de cette loi et le gouvernement ayant entre temps changé de position, il lui était difficile de venir se dédire à l’assemblée. C’est donc Alain Vidalies,ministre chargé des relations avec le parlement qui s’y est collé. Déjà, la semaine dernière, lorsque je l’avais vu déclarer que François Hollande avait toujours été contre l’amnistie, cela m’avait fait bizarre. Nous avions mené tant de combat commun pendant les 10 ans de gouvernement UMP en défense des droits des travailleurs et des syndicats. Je me disais en l’écoutant, ce n’est pas possible qu’il pense vraiment ce qu’il est en train de dire, il est devenu schizophrène. Au passage, on ne peut que se demander quand Hollande dit la vérité : lorsqu’il nous reçoit à l’Elysée avec Jean-Luc Mélenchon et qu’il répond à notre demande que c’est une bonne idée ? Ou lorsqu’il fait dire à son ministre qu’il a toujours été contre et qu’il le redit jeudi en conférence de presse ? Mais en osant faire un parallèle ignoble et inadmissible entre les casseurs du Trocadéro et les syndicalistes pour justifier son refus.

Tout le discours d’Alain Vidalies a eu pour objectif de démontrer qu’il n’y avait absolument pas lieu de voter de loi d’amnistie: « Nous pouvons donc comprendre que, du fait de la situation économique et sociale, certaines personnes soient conduites à défendre leurs droits fondamentaux, à défendre les services publics et la protection sociale. Cela étant, le vote d’une loi d’amnistie n’est pas une question de droit social, mais exclusivement une question de droit pénal. » Donc « le Gouvernement est opposé à toute amnistie, qui même appelée sociale, reste toujours une amnistie pénale. ».. « Pour le Gouvernement, on ne peut traiter de la souffrance sociale par un traitement moral qui viendrait distribuer à telle ou telle catégorie le pardon public. Car nous devrions, de surcroît, recommencer régulièrement ».

Pour lui visiblement être réprimé lorsqu’on se bat pour ses droits est normal et on ne peut et ne doit rien faire contre ! Donc « Personne ne peut s’exonérer du débat sur le respect de la loi républicaine. Et si l’on acceptait d’envisager sa remise en cause par le vote d’une loi d’amnistie, chacun comprendrait dès lors qu’il est quasi impossible de hiérarchiser la légitimité des transgressions à la loi. »

Il y a toujours eu des militants pour transgresser les lois existantes afin de les faire évoluer et heureusement : peut-être est-ce son jeune âge à l’époque qui lui fait oublier que François Mitterrand et Laurent Fabius ont été inculpés pour avoir soutenu les radios libres sous Giscard et notamment créer Radio Riposte. Ou les hommes et les femmes qui se sont battus pour l’IVG y compris en pratiquant des avortements clandestins ou en revendiquant de s’être fait avorter comme le manifeste des 343. Plus près de nous des faucheurs volontaires ont transgressé la loi et ont été condamnés avant que celle-ci n’interrompe la diffusion des OGM dans notre pays. Ils ne seront donc pas amnistiés. Mais le ministre ne pouvait ignorer que le délit d’offense à chef de l’état, cette survivance monarchique inimaginable contenu dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse, venait d’être supprimé la veille, mercredi 15 mai et ce grâce à la ténacité de Hervé Eon, militant du PG, sanctionné pour avoir brandi une pancarte « casse-toi pauvre con » et qui a fait condamner la France par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) le 14 mars dernier pour violation de la liberté d’expression. Avec le refus de la loi d’amnistie, et malgré l’abrogation du délit, les lois ne pouvant être rétroactives, sa condamnation demeure.

Mais le pire du PS était encore à venir avec l’intervention de Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois. D’entrée de jeu, il a froidement expliqué qu’il ne voulait pas que le texte revienne en commission parce qu’il voulait son rejet le jour même.
« Certes, le principe des lois d’amnistie est constitutionnel. Mais ces lois apparaissent toujours pour les magistrats, pour les policiers, pour les gendarmes, comme un acte incompréhensible. »
Donc, si on suit Mr Urvoas on ne doit voter aucune loi qui déplairait à ces catégories. On comprend mieux le recul de Manuel Valls sur les récépissés de contrôle d’identité ! On n’est même plus dans le gouvernement des juges mais dans celui des fonctions régaliennes devenant supérieur au pouvoir du parlement. Depuis François Hollande, dans sa conférence de presse a expliqué qu’il pourrait y avoir des grâces individuelles. Pire que tout : le fait du prince. Au secours, il est plus que temps d’arrêter cette dérive et de passer à la 6è République où la souveraineté populaire soit remise à sa place, c’est à dire au centre de la décision.

Le PS et le gouvernement nous ont donc expliqué que cette proposition de loi n’entrait pas dans le cadre des lois d’amnistie événementielles qui permettent la réconciliation nationale comme celle portant amnistie des faits en lien avec la guerre d’Algérie ou celle concernant Mai 68 ou enfin celle votée pour la Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement s’est bien gardé de citer la loi du 21 décembre 1972, votée à l’unanimité à l’époque et promulguée par Georges Pompidou qui était président de la République. Elle amnistiait les « faits commis à l’occasion de conflits relatifs à des problèmes agricoles, ruraux, artisanaux ou commerciaux ou de conflits du travail. « . Le groupe socialiste à l’Assemblée Nationale avait d’ailleurs lui aussi déposé une proposition de loi identique dont le premier signataire était François Mitterrand, et il vota donc cette amnistie. L’orateur socialiste, M. Raoul Bayou, aura ces propos lors de la séance du17 octobre 1972 : «si vous êtes partisan d’une loi bancale, limitative et rancunière, ne comptez pas sur nous . Vous iriez ainsi à l’encontre de l’avenir, de la paix sociale, de la nation . (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.) » Quel dommage que le PS d’aujourd’hui n’ait pas cette grandeur d’âme !

La droite a été pareille à elle-même dans l’outrance, notamment Bernard Accoyer de l’UMP, signataire en 2008 d’une proposition de loi d’amnistie pour les délits fiscaux. Mais il n’a évidemment pas manqué d’appuyer là où cela faisait mal pour le PS, divisé entre le vote de la proposition de la loi, le rejet et le renvoi en commission c’est à dire aux oubliettes : « Mes chers collègues de la majorité présidentielle, renoncez à cette synthèse molle, ayez le courage, comme le président de notre commission des lois, de voter avec nous contre ce texte. ». Quant à la petite fille Le Pen ses références sont l’amnistie pour la monarchie ou une citation de Richard Nixon.
Le message du gouvernement est très clair : on ne peut pas voter de loi d’amnistie si tous les groupes ne sont pas d’accord. Ainsi à propos de l’amnistie des petits commerçants du CIDUNATI « Tous les groupes politiques de l’Assemblée nationale de l’époque avaient déposé chacun une proposition de loi, et il s’en était suivi une démarche consensuelle et commune, totalement conforme à ce que, du point de vue républicain, doit être et rester l’amnistie. »

Or, comme la droite, porte parole du Medef, en aucun cas n’acceptera, il n’y aura jamais d’amnistie pour les travailleurs qui luttent contre des régressions sociales gouvernementales ou contre des abus patronaux.

Le gouvernement a donc choisi l’enterrement avec le renvoi en commission sous des prétextes fallacieux comme le relevait Marc Dolez « je suis quelque peu surpris de la proposition du groupe SRC de renvoyer le texte en commission, même si l’annonce nous en a été faite par les gazettes il y a quelques heures déjà : cela revient à dire que le travail en commission n’aurait pas été satisfaisant et qu’il faudrait le reprendre. Ma surprise est d’autant plus grande que cette proposition vient d’un groupe qui n’a pas déposé un seul amendement lors de la réunion de la commission des lois le 24 avril dernier. » et qui a même voté contre des amendements proposés par les députés FG alors que ensuite les arguments utilisés pour le renvoi en commission correspondent justement à ces amendements.

Le renvoi a été voté par le PS, la droite s’abstenant. Pour le passage au débat se sont exprimés pour, les députés du Front de Gauche, ceux d’EELV et au moins un député PS (Serge Janquin, député du Pas-de-Calais), Jérôme Guedj n’ayant pas ce courage et se contentant se s’abstenir. Nous ne sommes pas prêts d’oublier ce lâchage du gouvernement.

L’Humanité • Mélenchon à Cannes pour parler de « marché transatlantique »

Le co-président du Parti de gauche (PG) Jean-Luc Mélenchon était samedi en « terre de mission » dans la région cannoise, où il est venu parler « marché transatlantique » et « valeur du travail » avec des professionnels du cinéma et des salariés de l’hôtellerie et assister au festival « Visions sociales ».

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« Ici, on est en terre de mission. Nous sommes la lumière chez les barbares. Ici c’est le règne de l’argent et de toutes les valeurs qui vont avec », a estimé le responsable politique, interrogé par l’AFP en marge de son déplacement.
Pour lui, ce déplacement à Cannes est une forme de « retour ». « On reprend le terrain partout », a-t-il ajouté, entouré de militants ou sympathisants du Front de gauche venus assister au festival « Visions sociales » qui se déroule du 18 au 26 mai à Mandelieu-La-Napoule, près de Cannes (Alpes-Maritimes). Un festival de cinéma engagé, présidé cette année par Costa-Gavras, à 10 kilomètres à peine de la Croisette.

« Le Festival de Cannes a été créé à la Libération par la CGT, les communistes et les socialistes, peu de gens le savent (…), pour répliquer à la Mostra fasciste à Venise. (…) Et on se l’est fait piquer, progressivement, c’est devenu le +top lieu+ du pognon », a-t-il dit. Pourtant, « c’est dans le champ culturel que viennent sous une forme particulièrement aiguë des questions politiques très contemporaines »: celles du « grand marché transatlantique » ou de « la valeur du travail des gens », notamment ceux qui sont « derrière la caméra ». « C’est ce qui a motivé le fait que je vienne ».

Après avoir rencontré dans la matinée des professionnels du cinéma à Cannes, Jean-Luc Mélenchon devait s’entretenir dans la soirée avec des employés du Carlton, palace mythique de la Croisette à Cannes, inquiets de l’avenir de leur hôtel après des rumeurs de vente.
Il doit se rendre dimanche sur le port d’Antibes, connu pour ses méga-yachts de milliardaires, et évoquer notamment l’économie de la mer.

Non à l’atlantisme linguistique de Geneviève Fioraso

Il y a de multiples raisons de s’opposer au projet de loi sur l’enseignement supérieur qui sera défendu le 22 mai à l’Assemblée nationale par Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
L’une des dispositions de ce texte suffit déjà pour que le PG s’y oppose : l’article 2 qui prévoit la possibilité de dispenser les enseignements en « langue étrangère », c’est à dire en anglais. Elle est révélatrice de la vision purement – et faussement – utilitariste qu’a le gouvernement de l’Université et du travail scientifique.
L’argument avancé est que, dans la mesure où le français constituerait un obstacle à la venue de brillants étudiants étrangers dans nos universités, il faut leur faire cours dans la seule « langue internationale » que serait l’anglais.

Cette posture est une accumulation de contresens et de gravissimes fautes politiques :

Si l’on ajoute à cela que les enseignants devraient désormais être sélectionnés non plus simplement sur leur compétence, mais aussi sur leur capacité à s’exprimer en anglais, on mesure l’étendue des bouleversements que propose Mme Fioraso.

On reste pantois devant un aveuglement aussi suicidaire qui revient à dévaloriser l’excellence de l’enseignement et de la recherche français et en français, et à faire une croix sur la francophonie pour un bénéfice nul. On ne peut expliquer un tel reniement que par des raisons idéologiques, par un atlantisme linguistique qui accompagne une aspiration à la servitude volontaire vis-à-vis du monde anglo-saxon, caractéristique notoire des « élites » françaises.
Le Parti de gauche condamne catégoriquement le projet de loi de Mme Fioraso et appelle les députés et les sénateurs à le rejeter.

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Il fut un temps où les conférences de presse présidentielles étaient des événements. Epoque révolue ! Les présidents de la Cinquième République produisent désormais des conférences jetables. Après une semaine, la prestation de François Hollande disparaît déjà dans le néant.

L’actuel locataire de l’Elysée n’est pas le seul responsable de cette obsolescence non programmée. Il prend la suite d’une série de présidents qui ont vidé de sens la parole du sommet de l’Etat. Cela fait deux décennies que nos gouvernants, ministère par ministère, ont la réduction des dépenses publiques pour principale voire unique orientation. Quel est aujourd’hui le grand projet du ministre de la santé ? De la culture ? De l’enseignement supérieur ? Le même que celui des précédents : dépenser moins. Dans la novlangue des cost-killers technocratiques, « accroître l’efficience du service public ». Traduit dans la réalité humaine, celle des agents et des usagers, c’est une litanie épuisante de mauvaises nouvelles : crédits gelés à peine votés, persécution bureaucratique baptisée évaluation, mise en concurrence de tous contre tous pour tirer les statuts vers le bas… Le low-cost se diffuse partout. Les chaussures des militaires français au Mali se décollent et les masques des infirmières leur donnent des allergies cutanées. A tous les niveaux, l’objectif c’est survivre. Or chaque initiative venue du dessus complique cette tâche.

En écoutant Hollande, on pouvait se dire que Bercy avait enfin un patron : lui. Dans la Cinquième République, le président c’est le chef. Le voilà donc comptable en chef. En fait le « bon élève de l’Europe » récite les mantras de ses maîtres. L’avouer serait achever le peu qui reste du prestige de sa fonction. Il osa donc dire que la Commission européenne ne demandait rien sur les retraites ! En réalité, il a anticipé toutes ses exigences. L’assouplissement des licenciements, commencée avec l’accord Made in MEDEF, l’allongement de la durée de cotisation, car « la démographie le commande » et la libéralisation du rail et de l’électricité, au nom du fait que l’Etat ne peut pas seul porter les investissements d’avenir.

Tous disent le moment politique inédit. Mais leur programme est vieux de vingt ans. La réforme des retraites était l’obsession de la droite de retour en 1993. Hollande puise ses recettes auprès des technocrates insubmersibles de Bercy, des comptables de la Commission, des experts en gestion promus par les think tank patronaux. Ressortent donc les mêmes vieilleries usées jusqu’à la corde. Il n’y a pas que la conférence de presse de Hollande qui est périmée. La politique qu’il endosse est un zombie.

Ou plutôt un androïde. Car un austéritaire achevé n’entend rien à l’humain. Une humanité dotée de droits est une source inépuisable de coûts. Le peuple a quelques pouvoirs en démocratie ? S’en occuper sera la tâche des communicants. Les 400 journalistes rassemblés répercuteront leur travail de pédagogie. Hollande n’a donc rien répondu aux manifestants du 5 mai dernier. Il demande à être jugé aux résultats mais poursuit obstinément une politique qui échoue. Il faut l’entendre dire que la consommation repartirait si les Français avaient confiance en l’avenir. La vie réelle du pays qui misère et galère n’a pas de place dans son discours. Revient donc à chacun de nous de mener la lutte de l’homme face à la machine. Le 1er juin, l’immense succès de la marche du 5 mai pour la 6e République connaîtra ses premières répliques. Faisons de cette conférence macabre une raison de crier, d’aimer, de marcher, bref de vivre.

26 mai 1896

Le 26 mai 1896 Charles Dow et Edward Jones, 7 ans après avoir fondé le Wall Street Journal, publient l’indice « Dow Jones Industrial Average ». Conçu comme un outil permettant d’anticiper les investissements industriels les plus rentables, la création de ce premier indice boursier marque une étape dans la financiarisation du capitalisme. Les sociétés industrielles sont alors mal représentées sur les marchés boursiers mais l’on peut prévoir pour celles-ci des potentiels de bénéfices bien supérieurs aux autres, grâce notamment aux gains de productivités et aux économies d’échelle. Les profits spéculatifs anticipés sont importants et en voie d’augmentation, Charles Dow prévoit d’ailleurs que « le marché des valeurs industrielles deviendra le grand marché spéculatif des États-Unis ».

La liste des valeurs composant l’indice est à plusieurs reprises révisée, pour s’éloigner de plus en plus de la réalité économique et de sa base industrielle. L’indice ne renferme aujourd’hui plus aucune entreprise de l’industrie du transport ni de l’industrie des services publics et seule la General Electric est restée dans la liste des 30 valeurs retenues depuis sa fondation.

Symbole de la déconnexion entre le capitalisme financier et l’économie réelle, cet indice est, comme les autres, soumis aux fluctuations aléatoires de la Bourse. Ainsi le 6 mai 2010 une vente en cascade est déclenchée mécaniquement par des logiciels de courtage ultra-rapides suite a un algorithme défectueux. En l’espace de quelques minutes, le Dow Jones perd 10% soit 862 milliards de dollars qui disparaissent. Le rapport des autorités de régulation américaine reconnait que « l’exécution automatique d’un important ordre de vente peut provoquer des mouvements de ventes extrêmes ». Des propositions de régulation des marchés boursiers sont cependant repoussées et des systèmes de suspension automatique de la Bourse mis en place en cas de chute brutale des cours. Ceux-ci n’empêchent pas un nouveau décrochage le 24 avril 2013. Le Dow Jones perd 143 points, soit 136,5 milliard de dollars entre 19h07 et 19h10 suite à un tweet factice annonçant l’explosion de 2 bombes à la Maison Blanche. La fameuse « main invisible » a semble-t-il perdu tout contrôle.

Maintenant les privatisations

Services_publics_braderie Le gouvernement Ayrault vient d’annoncer la réduction de ses parts dans des entreprises françaises cotées pour « financer l’investissement ». Cette décision confirme l’ancrage libéral du gouvernement et parachève le pathétique bilan de cette première année de mandat de François Hollande. Jamais un pouvoir « de gauche » n’aura autant servi les intérêts du capital et affaibli l’Etat. L’humiliation de Florange n’a pas suffi. Non content d’avoir renoncé à nationaliser les industries jugées « insuffisamment rentables » par des capitalistes assoiffés de dividendes, le gouvernement va désormais procéder à des cessions d’actions. La ligne directrice de ces privatisations déguisées ne diffère guère des choix du gouvernement Fillon : désengagement de l’Etat et recherche obsessionnelle d’économies immédiates.

Le processus a déjà commencé depuis quelques semaines avec la vente d’une partie du capital des groupes Safran et EADS. En avril, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a évoqué la possibilité de céder des parts de GDF-Suez et EDF. Le duo Hollande-Ayrault, animé par une fièvre de la rentabilité à court-terme fait une erreur stratégique majeure: remplir les caisses vidées par les cadeaux fiscaux en sacrifiant sur l’autel du libéralisme les derniers leviers de notre souveraineté économique. Ce démantèlement des biens publics ne peut se justifier par l’inefficace « sérieux budgétaire ». Reprendre les privatisations est totalement irresponsable. Il en va de l’indépendance de la France et du bien commun. Plutôt que d’apprendre de l’Histoire, les solfériniens refont sans cesse les mêmes erreurs. Les dégâts socioéconomiques des privatisations sont immenses : désindustrialisation, chômage, extrême misère.

Affiches-pg-services-publics A l’inverse de cette vision étriquée des petits profits immédiats, le Parti de Gauche propose l’extension de la propriété publique par le développement des services publics et les nationalisations des grands leviers de l’action économique, industrielle et financière. Les entreprises du secteur de l’énergie sont notamment décisives alors que le réchauffement climatique s’emballe. Il faut donc un pôle 100% public de l’énergie au service de la planification écologique. Sinon les discours sur la transition énergétique seront sans effet. Aujourd’hui encore, nous avons besoin d’une République sociale dotée des moyens concrets de protéger l’intérêt général face aux intérêts des puissants.

Défense • Hollande sur les talons pas nets de Sarkozy

Livre_blanc_defense_2013 Le livre blanc de la défense paru le 29 avril 2013, après des mois de réflexion et un retard de près de 3 mois, prépare la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014-2019 qui devrait être votée par le Parlement à la fin 2013. Ses conclusions sont à l’image de nombres d’orientations politique du gouvernement Ayrault et du président Hollande : austérité budgétaire, abandon de la souveraineté populaire et nationale aux mains des Etats-Unis, croyance aveugle en une hypothétique solution européenne. Sans compter une absence de vision stratégique à long terme.

Comme pour son programme présidentiel, François Hollande reste flou et ne change rien à la politique de ses prédécesseurs en matière de défense. Ainsi celui qui voulait « redonner du sens à notre présence dans le commandement intégré de l’OTAN » n’a pas modifié la ligne atlantiste qui était celle de Sarkozy. Avec le maintien de la France dans le commandement intégré de l’Otan et l’acceptation du projet belliciste de bouclier antimissile, il lui emboîte le pas. Les incantations en faveur d’une « Europe de la défense », élevée au rang de « priorité » dans le livre blanc, sont de dangereuses illusions qui ne prennent pas en considération les intérêts divergents qui peuvent exister entre les États européens. Le livre blanc affirme : « Notre stratégie de défense et de sécurité nationale ne se conçoit pas en dehors du cadre de l’Alliance Atlantique et de notre engagement dans l’Union européenne ».

Dans le communiqué de presse qui accompagne le livre blanc, le terrorisme figure « parmi les menaces les plus probables » pour la France. En cela la politique stratégique du gouvernement Ayrault-Hollande s’aligne sur celle des États Unis qui prétend faire la guerre à un concept : le terrorisme. C’était déjà la justification de l’intervention de la France au Mali, contestable sur le plan du droit international.
Soldats_defence Cette opération s’est réalisée dans le flou le plus total et en l’absence de consultation préalable du Parlement. Des militaires français ont été envoyés sur le champ de bataille sans que les représentants du peuple français n’aient eu leur mot à dire. Une pratique avec laquelle la VIème République permettra de rompre. On ne peut commander à des militaires de risquer leur vie sur un champ de bataille au nom du peuple français sans une clarté absolue sur des buts de guerre conformes aux principes fermes établis par le peuple français.

Si le cadre budgétaire précis n’est pas totalement défini dans le livre blanc, des éléments importants sont d’ores et déjà connus. A la suite de son intervention télévisée du 28 mars dernier, François Hollande a affirmé que le budget de la défense serait maintenu pour les années à venir à « un peu plus de 30 milliards d’euros ». Le budget alloué à la Défense, hors pensions et gendarmerie, devrait au final être de 179,2 milliards d’euros pour les 6 années à venir et de 364 milliards pour la période 2014-2025. Ce qui équivaut à 29,8 milliards par an de 2014 à 2019. Mais au moins 4,5 milliards proviendront de recettes exceptionnelles tirées de la vente d’actions, de bâtiments et d’ondes hertziennes. Or une grande partie de ces recettes exceptionnelles sont hypothétiques : dans la précédente loi de programmation militaire 2008-2014 sur les 3,47 milliards d’euros de recettes exceptionnelles attendues, 980 millions seulement ont été réalisées. Parmi ces ressources exceptionnelles le gouvernement espère obtenir 1,2 milliard d’euros de la vente d’actions EADS suite à l’accord de gouvernance signé il y a quelques mois prévoyant de réduire de 3% la part de l’État français au sein de cette entreprise.

La vente des parts de l’État dans des entreprises stratégiques pour le financement des crédits militaires consiste à faire le choix du sacrifice des ambitions françaises en termes de défense souveraine pour satisfaire les exigences du ministère du budget, de l’Agence des Participations de l’État (APE) et in fine des capitalistes, uniques et derniers bénéficiaires de ces coupes dans les biens publics. Nous avons un exemple parfait de transfert du patrimoine national aux mains du privé sous couvert de “réalisme budgétaire” qui mènera à une révision à la baisse du budget de la défense. Il s’agit bien d’une politique d’austérité qui s’applique à l’armée. Le ministère du budget considère que la souveraineté du pays passe par la reconquête de la « confiance » des marchés financiers plutôt que par le maintien d’une force autonome en matière de défense.

Cette logique est désastreuse pour le statut géostratégique du pays. Elle conduit à multiplier les accords de coopération sur une ligne atlantiste selon le modèle signé avec la Grande Bretagne en 2010 par Sarkozy. Ainsi, le livre blanc affirme que la France doit s’engager dans le processus de mutualisation et de partage des défenses capacitaires adopté en 2010 par le ministère de la défense de l’Union Européenne au nom d’un « effort commun ». Elle conduit aussi à remettre en question des programmes d’armement et à opter pour du matériel américain comme c’est le cas pour le drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), choisi au détriment du développement du programme Talarion d’EADS. Cette politique de “mutualisation” a été pensée à l’OTAN, donc par les Etats-Unis et déclinée sous le concept marketing de “smart-defense”.

Defence-godasse A la suite des 54 000 suppressions de postes dans l’armée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ce livre blanc en annonce 30 000 autres. L’armée de terre devrait être la principale touchée avec la perte de deux brigades (7 000 hommes chacune) ainsi qu’une cinquantaine de chars lourds et une soixantaine d’hélicoptères. L’armée de l’air ne sera pas non plus épargnée avec la perte d’une cinquantaine d’avions (près de 1/5 de son ordre de bataille), soit l’équivalent de deux escadrons.

Cette politique hasardeuse est dangereuse car elle remet en cause la souveraineté de la défense et de la diplomatie nationale en les rattachant aux visées américaines et en cherchant à faire des économies là où les forces armées ont déjà depuis longtemps fait office de variable d’ajustement. La France, nation universaliste, doit se mettre au service de la paix au sein d’un monde multipolaire débarrassé de toute hégémonie et respectueux du droit international. Elle ne doit pas perdre sa capacité à se défendre. C’est pourquoi la sortie de l’Otan mais aussi la création d’un pôle public de l’armement et la fin de la privatisation des missions de défense sont, parmi d’autres, des impératifs : la souveraineté en matière de défense et de diplomatie est l’ultime délégation de souveraineté qu’il est possible de faire. Elle n’est réalisable qu’avec un partage de la totalité des intérêts français et donc de ses législations sociales, fiscales et principes constitutionnels.

Adresse du PG au Congrès de la Ligue des droits de l’Homme

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Cher-e-s ami-e-s congressistes,

Votre résolution sur le renouveau de la démocratie aborde nombre de droits sociaux et démocratiques auxquels le Parti de Gauche est également très attaché. Au-delà, vous faites, tout comme nous, le constat de la nécessité de changer en profondeur notre système politique. Le PG propose pour cela, avec l’ensemble du Front de Gauche, un objectif et une méthode. L’objectif, c’est la 6ème République. La méthode, c’est l’élection d’une assemblée constituante. L’implication populaire est la condition tout à la fois de la mise en œuvre, mais aussi de la réussite dans la durée de notre projet. C’est ainsi que nous concevons la révolution citoyenne : le grand nombre doit investir les lieux où se décide son destin. Partage des richesses, des pouvoirs et des savoirs sont donc pour nous indissociables. L’affaire Cahuzac ne se limite à l’évidence pas à la dérive d’un homme, mais représente un condensé presque parfait chimiquement de toutes les tares de la 5ème République : collusion d’intérêts, opacité, entre-soi de l’oligarchie qui n’a qu’un seul mot d’ordre cher à Margaret Thatcher: TINA (« There is no alternative »). Une lutte efficace contre la corruption et les paradis fiscaux ne peut être menée efficacement dans un tel système.

Le nouveau report annoncé par le président de la République du droit de vote pour les résident-e-s extra-communautaires à l’après-municipales 2014, qui s’analyse pour nous comme un enterrement de cette promesse démocratique, est un exemple caricatural du blocage du système politique de la 5ème République. Un gouvernement se réclamant de la Gauche, fort d’une victoire électorale, détenant tous les principaux leviers du pouvoir institutionnel, capitule sans même tenter de mener la bataille idéologique, se contentant de faire des hypothèses sur l’arithmétique parlementaire. La monarchie quinquennale a encore frappé : tout s’est décidé à l’Élysée, au mépris de l’engagement pris par le candidat Hollande.

La poursuite par le gouvernement via le ministre de l’intérieur Manuel Valls, de la chasse aux Roms et aux personnes sans papiers (travailleur-euse-s, jeunes majeurs et familles) défigure la République aujourd’hui comme hier. Le même Manuel Valls renonce à mettre fin concrètement aux contrôles au faciès de la police, en rejetant l’idée d’instaurer le reçu co-signé, daté, localisé et motivé lors des contrôles d’identité et de modifier la loi pour limiter le champ d’application de ces mêmes contrôles.

Les déclarations du président de la République repoussant l’idée d’une loi d’amnistie sociale, mais concédant que des « situations exceptionnelles » devront être examinées au cas par cas, relèvent de cette même logique héritée de l’ancien régime : le fait du Prince.

Ces renoncements sont étroitement liés à la soumission et à l’adhésion du président et de son gouvernement aux politiques libérales austéritaires dictées par la troïka (FMI, Union Européenne et BCE). Après l’attaque contre le code du travail via la loi « made in Medef » de l’ANI, se préparent de nouvelles attaques contre les retraites, contre l’égalité républicaine et les services publics via l’acte III de la décentralisation.

Le mouvement associatif est bien souvent aux premières lignes de résistance contre ces politiques libérales et sécuritaires. Il subit également directement l’asphyxie budgétaire des baisses des dépenses publiques qui mettent à mal les libertés associatives.

Nombre de vos préoccupations sont également les nôtres. L’urgence est bien celle d’une profonde refondation républicaine et sociale, aujourd’hui partagée bien au-delà du Front de Gauche, par nombre d’organisations de la société civile, de responsables politiques ou syndicaux.

Le Parti de Gauche vous souhaite d’excellents et fructueux travaux inscrits dans ces combats.

Le délit d’offense au chef de l’Etat abrogé : la lutte paie !

Casse-toi

Mercredi 15 mai, les député-e-s ont abrogé le délit d’offense au chef de l’Etat, survivance du droit monarchique. Cette victoire n’aurait pas eu lieu sans la ténacité et le courage de notre camarade Hervé Eon, interpellé en 2008 par les gendarmes pour avoir tenté de brandir sur le passage de l’ancien président de la République une affichette reprenant l’une de ses citations « Casse-toi pov’con ».

Condamné en première instance puis en appel à 30 euros d’amende avec sursis, condamnation confirmée par la Cour de cassation, Hervé avait décidé, avec le soutien indéfectible du Parti de Gauche, de porter cette affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Avec succès.

Le 14 mars dernier, cette juridiction dont les décisions s’imposent aux États membres condamnait la France pour méconnaissance de la liberté d’expression, tout en mettant en lumière l’archaïsme du délit d’offense. Dès le lendemain de cette décision, Jean-Luc Mélenchon avait une nouvelle fois exigé l’abrogation du dit délit.

Grâce à la lutte, c’est désormais en bonne voie. Reste que la monarchie quinquennale est à peine écornée et que la mobilisation pour une refondation républicaine et sociale à travers une 6ème République doit se poursuivre. Ce qui n’empêche pas de s’en prendre aussi sans attendre à d’autres archaïsmes entravant la liberté d’expression : le délit de blasphème encore en vigueur en Alsace-Moselle en est l’un des exemples saisissants. La lutte continue !

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