Le rabot comme arme de poing

Là où Sarkozy avait gelé les dotations aux collectivités, Hollande les fait fondre comme neige au soleil. Le Parisien-Aujourd’hui en France, non démenti par les services de Jean-Marc Ayrault, annonce une baisse de 10 milliards d’euros des dotations aux collectivités locales. Aux 3 milliards déjà annoncés pour 2013 et 2014, le gouvernement envisage ainsi une nouvelle saignée de 7,5 milliards d’ici la fin du quinquennat qui seront autant d’investissements en moins pour les populations.

rabot.jpg Concomitamment, Marylise Lebranchu annonçait que dès 2015, c’est la règle du bâton qui prévaudrait en modulant les dotations aux collectivités locales pour les obliger à se regrouper et se soumettre au pouvoir austéritaire.

La course aux économies sur le dos du peuple pour financer les cadeaux fiscaux au Medef contenus dans le Pacte de responsabilité est donc lancée par le gouvernement. Le coup de rabot de 50 milliards d’euros sur la dépense publique ne fait que commencer que déjà il met en péril le cadre institutionnel et républicain.

Avec le vote pour les listes autonomes de l’opposition de gauche, les élections municipales des 23 et 30 mars doivent mettre un coup de balai à ces listes gouvernementales qui tendent le cou pour que François Hollande et Jean-Marc Ayrault leur passent le nœud coulant qui étranglera leur territoire et leur population.

Avec Duflot, c’est la hausse des loyers, à toute Alur !

La loi Duflot pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové (Alur), adoptée ce 20 février 2014, est vendue par le gouvernement comme une loi équilibrée et répondant avant tout à un « impératif de justice sociale ». Or cette loi adopte un parti pris très clair pour les propriétaires au détriment des locataires et des plus précaires déjà fortement touchés par la crise du logement.

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La situation insupportable du logement en France

10 millions de personnes subissent aujourd’hui la crise du logement en France selon la Fondation Abbé Pierre. Parmi elles, on compte 3,5 millions de mal-logés, 3,8 millions qui souffrent de précarité énergétique et environ 141 500 qui dorment dans la rue. Ce nombre a augmenté de moitié en 10 ans. La spéculation foncière, elle, bat son plein : les loyers des HLM et du parc locatif privé ont respectivement augmenté de 29% et 44,2% des dix dernières années, et les prix à l’achat ont plus que doublé ! De plus les expulsions locatives ne donnent pas lieu à des relogements dans presque deux tiers des cas (70% en île de France par exemple !) tandis que le nombre de logements vacants a doublé en 35 ans (7% du parc de logements ordinaires). La course effrénée aux profits, a ainsi permis aux sociétés immobilières d’engranger 340 milliards ces trente dernières années !

Pourtant la loi Alur, malgré l’objectif affiché de « réguler les dysfonctionnements du marché », ne permettra pas d’encadrer ce marché immobilier ni de garantir un accès au logement digne pour tous.

La mesure phare de la loi est la mise en place d’un système d’encadrement des loyers, une promesse de campagne du président Hollande. Des observatoires des loyers fixeront un loyer médian de référence spécifique à l’aire géographique. Les loyers devront alors être compris dans une fourchette allant de – 30% du loyer de référence à une majoration de + 20% de celui-ci.

Ce système ne permet pas de faire baisser les loyers ni de lutter efficacement contre leur hausse. En effet, le système ne joue pas sur les niveaux des loyers mais sur les écarts : il se contente d’interdire les trop grandes différences de loyers : si le niveau est très élevé partout, comme c’est le cas en région parisienne ou dans certaines grandes villes, son effet est nul !

De plus, la loi permet aux bailleurs de faire sauter ce maigre verrou avec « un complément de loyer exceptionnel » à la suite de travaux d’aménagement ou si le logement présente des «caractéristiques, notamment de localisation ou de confort» particulières. Cette terminologie floue permet une grande latitude pour les bailleurs et vide donc de son contenu cette mesure déjà faible.

emmaus_logement.jpg Mais la réalité est pire ! Comme le dénonce la plate-forme des mouvements sociaux et la Fondation Abbé Pierre : le système impose une spirale inflationniste par le bas, en encadrant à la hausse les loyers les moins chers d’une zone donnée, touchant donc les plus précaires tandis que seuls les loyers les plus chers donnée seront eux limités. Un effet d’aubaine pour ceux qui avaient déjà les moyens de payer un loyer cher.

De plus aucun critère écologique (qualité du bâti, performance énergétique) n’est inscrit dans le processus d’évaluation des loyers prévu par la loi. Or poser des critères écologiques pour évaluer des loyers est une mesure sociale et écologique : ils inciteraient les propriétaires à rénover les passoires énergétiques, qui généralement concernant les ménages les plus précaires, et les charges énergétiques pour les locataires seraient ainsi moins élevées.

La garantie universelle du logement (GUL) : encore une manipulation

La loi crée également une garantie universelle des loyers, initialement obligatoire et qui, sous l’action de lobbying des propriétaires est à présent facultative. Elle permet d’indemniser pendant 18 mois les bailleurs en cas d’impayés de loyers sans qu’ils n’aient à exiger de caution des locataires. D’après le gouvernement, elle est censée favoriser la mise en location de logements vacants, donner accès au logement à des personnes aux revenus modestes, et empêcher les expulsions locatives. En pratique, cette fausse sécurité sociale du logement va à l’encontre totale de ces objectifs. Elle ne permettra pas l’accès aux logements des étudiants et des précaires puisque la GUL n’est accordée que si le locataire dispose de revenu au moins égal au double du montant du loyer !

loyer_2.jpg De plus, alors qu’elle pourra indemniser les propriétaires à hauteur du loyer médian de référence dans le cas général, elle est censée couvrir jusqu’au loyer majoré pour les étudiants et précaires pour faciliter leur accès au parc locatif. Mais en créant une situation particulière pour les plus défavorisés, cette mesure aboutit seulement à ce que ces étudiants et précaires paient des loyers plus chers (et les étudiants doivent en plus avancer une caution !). En outre, les expulsions sont toujours possibles à l’issue de la période de garantie…

Enfin, en devenant facultative, la mutualisation des risques est abandonnée puisque seuls les propriétaires anticipant un risque important d’impayés, choisiront d’y adhérer. Financée par l’impôt et les fonds d’Action logement, le dispositif sécurise ainsi la rente du capital immobilier des propriétaires en les couvrant par les ressources des collectivités publiques.

Sans volonté politique, le gouvernement préfère la communication

Si la loi contient marginalement quelques mesures positives (encadrement des honoraires des agences immobilières, plafonnement des tarifs des syndics, réforme du système d’attribution pour simplifier les demandes de logements sociaux), elles ne sont clairement pas à la hauteur des enjeux et manquent de volonté politique. D’autant que pour lutter efficacement contre les logements vides, le gouvernement aurait dû exiger leur réquisition. Cécile Duflot avait annoncé en novembre 2012 devant l’Assemblée nationale prendre des mesures dans ce sens. Il n’en est rien: 7% du parc locatif ordinaire est vacant, et sur les 100 000 logements repérés en Ile-de-France, aucun ont été réquisitionnés. Les dispositions actuelles incitent même à la spéculation : moitié moins des logements seront concernés par la taxe sur les logements vacants et la hausse des loyers sera facilitée si le logement n’est pas occupé les 24 derniers mois. Laisser vide son bien immobilier pour en augmenter le prix, il fallait l’inventer !

loyer_1.jpg La loi Alur est donc une vaste fumisterie, du sparadrap contre le mal logement ! Plutôt qu’un encadrement des loyers, le Parti de Gauche propose un système de blocage par une loi qui impose la baisse immédiate et générale de l’ensemble des loyers, et notamment un gel des loyers HLM. La question du logement est un axe prioritaire du programme l’ « Humain d’abord ». L’urgence actuelle ne peut se contenter de mesures anecdotiques voire contreproductives. Osons la réquisition, la préemption locative et la taxation de logements vides, pour lutter contre la spéculation immobilière. Il faut mettre un terme à cette marchandisation, l’accès au logement pour toutes et tous est un droit ! C’est aussi un devoir d’un gouvernement responsable.

Quand la colère sociale est détournée, quel avenir pour la gauche en Ukraine ?

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La situation Ukrainienne, d’une grande complexité a largement été traitée de manière manichéenne par les medias de masse. De la révolution démocratique encensée par l’occident au coup d’état fasciste dénoncé par la Russie, la grogne légitime qui nait d’une situation économique et sociale très dégradée, a été largement instrumentalisée, aussi bien par les Etats Unis d’Amérique et l’Allemagne, que par les divers partis libéraux et nationalistes voire neo-nazis. Mais ce mouvement représente avant tout le désir d’émancipation sociale d’une classe moyenne que l’Europe inspire, d’une démocratie débarrassée d’une classe oligarchique corrompue, sur fond de luttes nationalistes internes, mais également de combats géo et eco-stratégiques mondiaux. Aujourd’hui, le parti de Yanoukovitch est remplacé par d’autres forces également composées d’oligarques. Et la dimension sociale a été complètement oubliée. Mais, me direz-vous, si colère sociale il-y-a, où est la gauche dans tout ça ?

On l’entend peu, elle est très faible mais elle existe, et cet article sera conclu par une interview d’un militant de Ліва опозиція – Lieva Oppositsia (littéralement « l’opposition de gauche ») qui est présent sur la place de l’Indépendance et qui nous donnera son point de vue. Mais d’abord, il est nécessaire de comprendre l’échiquier politique ukrainien. Au parlement, la Rada, on peut dire que la gauche n’existe pas. On y trouve bien un Parti Communiste d’Ukraine, mais pour beaucoup de communistes et progressistes ukrainiens il n’en a gardé que le nom. Il est d’ailleurs allié au parti des régions (le parti centre droit du président destitué Victor Yanoukovitch), et est le seul parti à avoir refusé de voter l’abrogation des lois de répression policières « anti-manifestation ». Leur inaction a massivement discrédité les idées de gauche auprès de la jeunesse.

Ukraine2.jpgPour le reste il s’agit de partis libéraux de droite et d’extrême-droite, ceux dont on entend parler aujourd’hui comme étant « l’opposition » :

1. UDAR (dont le leader Vitali Klitchko, ancien champion de boxe, a le mérite d’être le seul à ne pas s’être enrichi par la corruption). Ce parti est ouvertement soutenu depuis sa création par la CDU, parti allemand d’Angela Merkel qui a donné à Klitchko « la mission de monter un parti chrétien conservateur».(1) Il est particulièrement apprécié par la jeunesse.

2. Notre Patrie, dirigé par Ioulia Timochenko, ancienne première ministre, emprisonnée depuis plusieurs années pour avoir détourné l’argent des importations de gaz Russe, et présentée aujourd’hui par les médias occidentaux comme l’icône de la révolution.

3. Et Svoboda (qui signifie liberté), en partie financé par les Etats-Unis, qui il y a quelques années s’appelait encore Parti National Socialiste D’Ukraine, ouvertement antisémite, dénonçant « une mafia judéo-moscovite gouvernant le pays ». Leur groupe paramilitaire c14 et l’organisation Secteur Droit (qui eux utilisent encore l’iconographie nazie) sont leurs pendants, même si il existe des conflits internes. C’est eux qui tiennent une partie de la mairie de Kiev, repeinte de croix gammées à la bombe sur les murs. Leurs militants les plus radicaux ont profité des événements pour pratiquer le pogrom en toute impunité, et la communauté juive d’Ukraine a appelé à la plus grande vigilance. Dans l’ouest de l’Ukraine, des cérémonies commémoratives en uniformes de SS ont lieu chaque année. On peut noter pour l’anecdote que Jean-Marie Le Pen a invité en France le leader de Svoboda en 2004.

Plusieurs éléments ont montré que les Etats-Unis d’Amérique, sont également très présents et essaient d’influencer le plus possible le dénouement de la situation. La fuite de la conversation de la diplomate Victoria Nuland en est un exemple. Divers tracts financés par les Etats unis via une ONG serbe similaires à ceux retrouvés sur la place Tahrir en Egypte expliquant comment s’équiper pour résister aux forces de l’ordre ont également été retrouvés sur la place Maïdan. Il ne faut pour autant pas sur-interpréter cette vision exclusive d’un affrontement des blocs car si cette analyse semble juste, il semble que ce n’est pas le moteur principal des événements de Kiev.

Aujourd’hui, contrairement à l’accord qui avait été signé à grands renforts de diplomates européens, le président Yanoukovitch a été destitué par le parlement, par simple vote, en dehors de toute règle constitutionnelle (qui prévoit normalement une commission d’enquête et un vote préalable du conseil constitutionnel). Les faits se sont déroulés ainsi : Klitchko est venu présenter l’accord à la foule, un membre de Svoboda lui a pris le micro des mains en disant que Yanoukovitch devait partir le lendemain sans quoi le peuple irait le chercher – acclamation de la foule. Il n’est donc pas abusif de parler de putsch. De quoi mettre le feu aux poudres dans un pays dans lequel les tensions sont multiples, et les groupes radicaux armés des nombreuses armes qu’ils ont pillé lors du soulèvement. Il existe un réel clivage linguistique entre l’extrême ouest (qui parle essentiellement Ukrainien) et Est (Russophone) du pays. L’argument linguistique est utilisé par les pires nationalistes (traitant de dégénérés à enfermer les 5 millions d’ukrainiens qui ne parlent pas la langue), mais la plupart des ukrainiens situés au cœur du pays sont assez tolérants et souvent bilingues, et considèrent le problème comme un cliché. S’il y a une partie réellement « pro russe » elle se situe dans les villes frontalières ou en Crimée, dont une grande partie des habitants, Russes, sont aujourd’hui opposés au nouveau pouvoir de Kiev, qu’ils ne considèrent pas comme légitime. Ils demandent la protection de la Russie et forment des milices civiles afin de résister. De plus une base militaire Russe de grande importance se trouve à Sebastopol, en Crimée, bail accordé par l’Ukraine jusqu’en 2042. Il faut noter également une différence religieuse entre l’Est, principalement orthodoxe, et l’Ouest uniate (Orthodoxes reconnaissant l’autorité du pape).

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Mais le principal danger vient bien de l’extrême droite. Même s’il est exagéré de dire qu’ils sont aujourd’hui la force principale de l’opposition, ils sont tout de même forts de 40 députés (10%), et pourraient bien augmenter leur score dans les années qui viennent, d’autant plus si l’accord d’association avec l’UE est finalement signé. En effet selon un diplomate européen en poste à Kiev : « Ces accords d’association reflètent en quelque sorte un esprit colonial, dans le sens où on traite ces pays, très différents les uns des autres avec la même approche […] L’incorporation de l’acquis communautaire et l’ouverture des marchés qu’on leur demande serait bien plus avantageux pour les investisseurs européens que pour les entrepreneurs ukrainiens.» La cure d’austérité imposée par le FMI qui en résultera, ne fera que dégrader des conditions sociales déjà déplorables, et les partis au pouvoir auront beaucoup de mal à tenir les quelques promesses progressistes que leurs programmes contiennent (revalorisation des pensions de retraite, mise en place d’une sécurité sociale). D’autant plus que faire miroiter une éventuelle adhésion à l’UE est totalement irresponsable car ce n’est pas du tout envisagé par Bruxelles aujourd’hui ! Cette forte désillusion et une gauche inexistante conduira nécessairement le peuple ukrainien à se tourner vers les éléments les plus populistes et extrémistes de leur classe politique.

Il faut espérer que la gauche, qui essaie de se restructurer depuis quelques années, saura se faire le porte-voix des combats sociaux. « L’opposition de gauche » et Pryama diya (syndicat étudiant, de gauche, action directe) sont deux les deux organisations récentes qui grandissent et espèrent donner un nouveau souffle à la gauche Ukrainienne.

(1) On peut trouver cette phrase sur le site du député Jost Meier .

***

Entretiens : le premier nous permet d’écouter le témoignage de deux jeunes ukrainiens et le second donne la parole à Vitaliy Dudin, Responsable et militant de « l’opposition de gauche ».

La jeunesse citoyenne à Kiev, entretien avec Katya et Andry

Propos recueillis par Alex Tessereau

Bonjour, pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Bonjour, nous nous appelons Katya et Andrey, nous avons 22 ans. Katya est à la fois étudiante et médiatrice dans un centre artistique. Andrey est artiste. Tous les citoyens ukrainiens sont impliqués dans ces événements, et encore plus à Kiev. Au minimum parce qu’il est dangereux d’aller dans la rue…lire la suite sur Place au Peuple

Soutien à Emilie Colin, poursuivie pour avoir dénoncé ACTA

Le 14 mars prochain, Emilie Colin passera en procès pour diffamation devant le TGI de Paris. Cette jeune femme s’était pleinement impliquée dans le mouvement de mobilisation citoyenne contre le traité liberticide ACTA (Accord de Commerce contre la Contrefaçon). Elle avait produit beaucoup d’articles pour alerter sur la non transparence des négociations et sur les dangers posés par le traité (qui confiait à des acteurs privés des missions publiques relevant de la justice et de la police, menaçait la liberté d’expression sur Internet, bloquait la circulation des médicaments génériques). Ce mouvement militant et citoyen a contribué au rejet du traité ACTA par le Parlement européen en juillet 2012.

Défendant le droit des citoyens à être informés de ce qui les regarde, Émilie Colin pointait le fait que les parlementaires n’aient pas été associés au processus de décision, mené exclusivement par des technocrates sans mandat représentatif. Parce que, dans une note en bas de page, elle a nommé les deux représentants français et parce qu’elle mettait en doute leur partialité, elle est poursuivie et risque une forte amende. Dans une Europe toujours plus éloignée des peuples, ce procès devient celui du droit à l’expression de ses citoyen-ne-s, celui de la transparence des négociations internationales. Le Parti de Gauche apporte son entier soutien à Emilie Colin et invite chaque citoyen à signer la pétition en sa faveu

Le Conseil général choisit l’autoroute « à fric »

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Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)

Elus de droite et du PS unis, le Conseil général du Tarn vient de se prononcer pour une concession autoroutière au privé de la liaison Castres-Toulouse. Le Parti de Gauche salue la clairvoyance des quatre élus qui se sont opposés à cette proposition. Ce choix majoritaire est à la fois une faute politique et un mauvais coup écologique. Faute politique car, avec une subvention d’équilibre de plus de 350 millions d’€, un péage à 15 € et le cadeau des infrastructures déjà réalisées, c’est une rente offerte à des grands groupes privés déjà gavés d’argent public, dont la Cour des comptes a dénoncé à plusieurs reprises le peu d’empressement à respecter leurs engagements. Mauvais coup écologique car ce choix favorise un mode de transport routier polluant quand la planète doit faire face au défi du réchauffement climatique.

Sur ce dossier comme sur ceux du Testet et des Portes du Tarn, le Conseil général et sa majorité PS s’enferment dans une politique d’une autre époque faite de projets inefficaces pour la relance de l’activité, coûteux pour les finances publiques et nuisibles sur le plan environnemental. Avec ces choix les élus du Conseil général démontrent leur incapacité à se projeter vers l’avenir de la nécessaire transition écologique. Depuis trop longtemps, les mêmes libéraux de droite ou du PS conduisent au plan national cette politique de renoncements, vide de toute vision progressiste.

C’est pourquoi, pour les prochaines élections municipales comme pour les européennes qui suivront, le Parti de Gauche appelle les électrices et les électeurs à se mobiliser pour les sanctionner en votant pour des listes porteuses d’une véritable alternative sociale, écologique et citoyenne.

Viry-Chatillon, terre de radicalités concrètes

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Viry-Chatillon, 32 000 habitants, est la seule ville moyenne dirigée par le PG – sans compter la présidence de l’agglomération (Gabriel Amard) et le canton (Paul da Silva). Située en Essonne, en bord de Seine, notre ville est traversée par une nationale, un aqueduc, une autoroute, une rivière. L’enjeu des liens entre les quartiers est majeur ! Notre plan local d’urbanisme s’inscrit dans une perspective écosocialiste : bientôt 30 % de logements sociaux, densification maîtrisée pour arrêter l’étalement urbain qui menace les terres fertiles du Plateau de Saclay voisin, extension des espaces verts protégés, développement économique tourné vers l’économie sociale et solidaire. Nos lacs, les plus grands de la région, sont réhabilités écologiquement.

Avec deux cités en renouvellement urbain, nous nous battons pour une extension au quartier voisin des moyens de la politique de la Ville. Notre projet de chauffage urbain par la géothermie, en gestion 100 % publique et avec participation des usagers, permettra de lutter contre l’effet de serre et contre la précarité énergétique d’habitants éprouvés par les régressions sociales.

Notre priorité à l’éducation se traduit par l’inscription gratuite des élèves des écoles publiques aux bibliothèques municipales, par près de 3000 heures par an d’interventions culturelles et sportives dans les écoles, par un secteur périscolaire actif dès 7h et jusqu’à 19h. Tout en dénonçant la réforme des rythmes scolaires, nous avons travaillé avec la communauté éducative pour voir comment éviter que les élèves se trouvent à la rue si le rectorat passait en force en septembre 2014. Nous avons abouti à une proposition aussi consensuelle que possible, avec garantie d’activités de qualité, gratuites, mieux encadrées que le décret ne le prévoit, sous réserve que les recrutements et la formation soient possibles.

Ici, les Rroms sont traités en citoyens : enfants scolarisés, familles insérées par le logement et le travail, hygiène assurée pour les plus précaires. Nous prenons notre part à hauteur de nos moyens. Pour la tranquillité publique, nous misons sur la présence humaine, et ça marche : les cambriolages baissent chez nous mais augmentent chez les accros de la vidéosurveillance ! Gestion publique de l’eau, du cinéma et bientôt de l’énergie, parts de gratuité croissantes, abattements et blocages des taux depuis 5 ans pour limiter le poids d’impôts locaux injustes sur les plus modestes… C’est sur cette base que nous rassemblons à gauche, face à une droite locale et à un PS divisés.

Pour des JO compatibles avec l’écosocialisme

Depuis leur restauration dans leur version moderne en 1896, les Jeux Olympiques se sont imposés comme un événement planétaire majeur montrant des athlètes de haut niveau et des nations s’affrontant pacifiquement sur les terrains de sport. Mais ils sont également une aubaine pour les firmes multinationales, les télévisions et les pays organisateurs ainsi qu’un défi pour le développement durable. L’Olympisme est à la fois l’organisation internationale qui rassemble le plus grand nombre de pays, la première entreprise de spectacle du monde et une puissante mythologie contemporaine capable de cristalliser une charge émotionnelle à l’échelle mondiale. Amplificateurs de passions nationales, les JO rendent les athlètes et équipes-nations dépositaires d’un énorme investissement symbolique susceptible de recréer une communauté nationale sur le mode imaginaire. On peut applaudir aux performances des athlètes français aux JO d’hiver de Sotchi sans perdre pour autant son sens politique et critique. Brève parenthèse sportive dans un monde en crise financière, environnementale et politique, les JO d’hiver sont aussi un non-sens écologique et le symbole de la course au productivisme au détriment de l’humain.

En 2007, l’année où la candidature russe a remporté l’organisation des JO de 2014, la ville balnéaire de Sotchi ne possédait aucune patinoire et la seule station de ski de moyenne montagne à proximité de la ville datait de la période soviétique, avec des remonte-pentes obsolètes. Après 7 années d’un chantier gigantesque qui a employé plus de 70.000 personnes, Sotchi compte désormais quatre stations de ski modernes, cinq immenses patinoires au bord de la mer, un stade de foot, un circuit de formule 1, un parc d’attractions et de nombreuses infrastructures hôtelières et routières (dont 77 nouveaux ponts et 12 tunnels). Au total, une facture de plus de 50 milliards de dollars (37 milliards d’euros) qui dépasse le budget des Jeux de Pékin (31 milliards d’euros). Si l’on compare aux précédents JO d’hiver (ceux d’Albertville en 1992 avaient couté 1,82 mds d’euros, Turin en 2006, 3,50 mds et Vancouver en 2010 plus de 2 mds -sources CIO-), les « Jeux de Poutine » sont les plus chers de l’histoire de l’olympisme. Et au-delà du coût économique, on peut s’interroger sur le coût social et écologique.

Lors de la construction des infrastructures, des salariés du chantier olympique ont connu des conditions de travail dénoncées dans un rapport de Human Rights Watch (HRW). Ce rapport décrit des journées de travail interminables, une rémunération incertaine, l’absence de contrat de travail, le non-respect des normes de sécurité ou encore un chantage au visa pour les ouvriers étrangers. Pour un salaire mensuel moyen compris entre «14.000 et 19.200 roubles» (soit 318 et 436 euros), les ouvriers ont travaillé douze heures par jour «avec une heure de pause pour prendre les repas et changer de tenue» et «seulement un jour de congé toutes les deux semaines».

Ces Jeux ont été utilisés par Vladimir Poutine (comme d’autres leaders avant lui) pour promouvoir son pays sur la scène internationale, créer de la cohésion nationale ainsi qu’asseoir son prestige personnel auprès des Russes. Sotchi est ainsi présentée comme une vitrine du dynamisme économique et touristique du Caucase et montre au plan international la capacité de la Russie à organiser un événement global grâce à une mobilisation budgétaire sans précédent. Ces Jeux servent aussi à redistribuer l’argent public russe à une clique de barons devenus milliardaires, au détriment de la population caucasienne ou de l’environnement.

Derrière le slogan olympique des « Jeux en harmonie avec la nature », se pose la question des effets sur l’écosystème et de l’utilisation « durable » des infrastructures par la population locale ou régionale après les jeux. Ville balnéaire au climat méditerranéen dans une région où il ne gèle jamais (il faisait 11° le 12 février), Sotchi est totalement inadaptée à l’organisation des sports d’hiver. Outre l’utilisation irraisonnée de la neige artificielle et de canons à neige, les études d’impact sur l’environnement ont été bâclées et l’on observe une véritable métamorphose des lieux avec des risques de disparition des espèces rares et menacées du fait des changements de l’écosystème local. Faute d’avoir prévu des centres de traitement des déchets, de nombreuses décharges sauvages sont disséminées aux alentours du site. Ainsi, la pollution a gagné la rivière Mzymta qui fournit l’eau potable de la ville, et les saumons de la mer Noire qui venaient y pondre leurs œufs ont quasiment disparu. S’y rajoutent des risques de glissement de terrain, d’érosion et d’inondation aggravés par les nouveaux aménagements urbains et touristiques. Des associations environnementalistes russes et Greenpeace ont bien tenté de dénoncer ce désastre écologique. Mais en vain. Plus inquiétant, Evegueni Vitichko, géologue et militant dans une association du Caucase du Nord, a été condamné à trois ans de prison dans un camp pour « atteinte aux biens » suite à la rédaction de son rapport dénonçant l’impact des travaux de Sotchi sur les écosystèmes et les populations.

L’organisation des JO justifie souvent pour les pays d’accueil le fait de pouvoir bafouer les droits sociaux et humains les plus élémentaires. Ainsi, des dizaines de milliers de Russes ont été obligés de quitter Sotchi pour faire place aux nouvelles infrastructures sportives et touristiques. De nombreux habitants ont vu leurs maisons démolies du jour au lendemain, certains se sont retrouvés à la rue, d’autres ont été relogés dans des habitats insalubres.

On peut s’inquiéter également du fait que certains principes de la charte olympique ne sont pas respectés. Ainsi en est-il du sixième article qui affirme que « toute forme de discrimination à l’égard d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au mouvement olympique ». En promulguant en juin 2013 un texte de loi qui sanctionne tout acte de « propagande homosexuelle » d’une amende de 100 000 roubles (2 300 euros), 15 jours de détention et l’expulsion du pays, Vladimir Poutine viole la charte olympique et discrimine une partie de la population.

Ces JO montrent un modèle de croissance économique qui promeut le gaspillage des ressources alors que nous entrons dans une ère où les énergies fossiles s’épuisent et où nous devons plus que jamais engager une réflexion sur la sobriété énergétique et la transition écologique. Pour reprendre le slogan de l’olympisme, l’essentiel est de participer… mais pas au prix d’une destruction de l’environnement. Tout comme les JO, l’écosocialisme est un projet à l’échelle internationale et universel. Ce projet reconnaît la dette écologique et sociale causée par l’industrie touristique et sportive et ses effets sur le climat, le pillage des ressources naturelles et l’accaparement des terres.

Après les JO d’hiver en bord de mer, bientôt le football climatisé au Qatar, supporté par des spectateurs acheminés presque exclusivement par avion. Le sport, mauvais pour la santé de la planète ?

Le 1er mars 1981

Le 1er mars 1981, dans la prison de Maze, Robert Gerard Sands, communément appelé Bobby Sands entame une grève de la faim. Les conditions de détention sont particulièrement dures pour les prisonniers membres de l’IRA. En 1976, ils perdent le statut de prisonnier politiques et entament les premières protestations. Pendant la « protestation des couvertures » (the blanket protest), les détenus refusent de revêtir l’uniforme des prisonniers de droit commun et vivent nus sous des couvertures. Puis à partir de 1978, à la suite de nouvelles violences et brimades des gardiens, les prisonniers refusent de quitter leurs cellules et de se laver, c’est la « protestation sale » (the dirty protest). Mais le pouvoir thatchérien ne transige pas. En octobre 1980, les premières grèves de la faim ont lieu dans le bloc H de la prison, celui où sont détenus les membres de l’IRA. La Dame de fer ne recule toujours pas et le mouvement est interrompu avant d’avoir obtenu gain de cause.

Bobby Sands, condamné à 14 ans de détention et incarcéré depuis 1977 veut relancer le mouvement de grève de la faim et, cette fois-ci, d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la mort. Il recueille les noms de 70 volontaires prêts à l’accompagner dans cet ultime combat. Bobby Sands est le premier à jeûner à partir du 1er mars 1981. Un nouveau gréviste doit rejoindre le mouvement toutes les deux semaines.

En avril, alors qu’il poursuit sa grève de la faim, il est élu député le 9 avril. Il ne pourra jamais occuper ce poste. La « Dame de fer », l’amie du dictateur Pinochet, démontre encore une fois son inhumanité et le peu de cas que les libéraux portent à la vie humaine. Au bout de 66 jours, le 5 mai, Bobby Sands meurt. 9 de ses camarades de lutte sacrifient leur vie avant que le mouvement ne s’achève en août 1981.

L’émotion internationale est grande. Des manifestations dans de nombreuses villes européennes sont organisées, le gouvernement Thatcher est pointé du doigt. La tension s’est accrue en Irlande du Nord et l’IRA se renforce face à la fermeté du pouvoir britannique. En 1983, le gouvernement Thatcher cède. S’il refuse de leur accorder le statut de prisonnier politique, il accepte les 5 « exigences de l’IRA » sur les conditions de détention.

Médias • Municipales/Paris : Alexis Corbière défend les services publics sur Europe 1

Alexis Xorbière est tête de liste du Front de Gauche dans le 12ème arrondissement de Paris.

 

Europe 1, le 27/02/2014

Entendu • Le Grand Marché Transatlantique : « Là bas si j’y suis » (Fr.Inter) avec R.M. Jennar (PG/Attac)

Raoul Marc Jennar, membre du Parti de Gauche et du Conseil scientifique d’Attac, était l’invité de Daniel Mermet pour parler du Grand Marché Transatlantique.

 

La page de l’émission : www.franceinter.fr/emission-la-bas…tre-les-peuples

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