Le FN tombe le masque

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A l’occasion du décès de Margaret Thatcher, le FN tombe le masque. Dans un communiqué, largement rendu public sur les réseaux sociaux, il adresse ses condoléances appuyées au parti conservateur anglais et salue la mémoire d’une dirigeante « de conviction ». Pas un mot pour les mineurs sacrifiés, pas un mot pour les ouvriers anglais qui ont vu leur industrie saccagée, pas un mot sur la grande braderie des services publics britanniques au profit d’une économie de la finance et de la spéculation prédatrice. A travers cet hommage vibrant fait à la dame de fer et sans cœur, le FN choisit clairement son camp. Et son camp c’est celui de la City, des paradis fiscaux et des comptes offshores. Pouvait-il en être autrement, au moment où la presse révèle enfin ce qu’elle savait depuis des années ? Le chef de la dynastie Le Pen a détenu un compte en Suisse, l’ex-trésorier de son micro-parti Cotelec est un adepte des montages financiers offshore, un des proches de Marine Le Pen, le désormais célèbre Philippe Péninque, a ouvert des comptes secrets, en veux-tu, en voilà, pour des sociétés de sécurité ayant œuvré à la campagne d’Edouard Balladur, ou son « ami » Jérôme Cahuzac.

Cet hommage que rend le FN au parti conservateur d’Outre-Manche et à la politique ultra libérale qu’il continue de mener démontre, sans l’ombre d’un doute possible, son double jeu insidieux et cynique à l’égard des classes populaires. Car le véritable intérêt de classe que défend le FN, c’est celui de l’argent roi, sans foi ni loi ! S’il tient tant à tenir un discours pseudo social à côté de son discours nationaliste et sécuritaire, c’est uniquement en raison de son héritage idéologique issu de l’extrême droite des années 30. En réalité, le milieu dans lequel vivent les dirigeants du FN, le milieu dans lequel ils se complaisent n’est pas celui des luttes sociales, n’est pas celui des syndicalistes ouvriers qui, chaque jour, s’opposent à des plans de licenciements financiers, conséquences directes du virage ultra libéral imposé au début des années 80 par une certaine Margaret Thatcher et un certain Ronald Reagan avec lequel Jean-Marie Le Pen adorait se faire photographier. En vérité, le monde dans lequel les dirigeants du Front National aspirent à se faire une place, c’est l’oligarchie financière.

Retraites • République sociale contre individualisme libéral

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Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)

Après des années dans l’opposition à critiquer les réformes de la droite concernant les retraites, les dirigeants solfériniens se sont résignés à poursuivre les mêmes orientations idéologiques. Alors que le PS s’était opposé au passage de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, il veut aujourd’hui accélérer sa mise en œuvre. Le Président de la République a même annoncé un allongement éventuel de la durée de cotisation. Quatre syndicats (CGT, FSU, Solidaires et FO) ont d’ores et déjà dénoncé cette application de l’austérité aux systèmes de financement des retraites. Le gouvernement s’était déjà auparavant félicité de l’accord prévoyant une désindexation des pensions complémentaires sur l’inflation pendant trois ans. Cet accord injuste va pourtant engendrer une perte immédiate de pouvoir d’achat pour 11 millions de retraités. Le gouvernement envisage même d’étendre cette désindexation au régime général. Les députés ont par ailleurs voté la mise en place d’une contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie sous la forme d’une taxe à 0,3% pour une partie des retraités.

La crise économique actuelle, conséquence directe de l’austérité imposée dans toute l’Europe, est devenue le prétexte à toutes les régressions sociales. La lutte de classe se radicalise car l’agressivité du capital est désormais décomplexée par l’alternance de gouvernements menant en boucle les mêmes politiques néolibérales. Les lois Fillon et Woerth sur les retraites reposaient déjà sur des choix politiques visant à alléger le « coût » du travail et à briser le modèle de solidarité républicaine. En multipliant les exonérations de cotisations sociales, les libéraux veulent augmenter les profits des actionnaires et détruire petit à petit la cotisation, c’est-à-dire le salaire socialisé, sur lequel le capital n’a aucune emprise et qui constitue ainsi un véritable levier d’émancipation. Le gouvernement Ayrault impose à son tour des politiques de l’offre faisant peser le rééquilibre des comptes sociaux sur les salariés pour épargner le capital. Cet individualisme est la base du système de retraites par capitalisation que les capitalistes se sont jurés d’instaurer dans notre pays. En désarmant peu à peu l’Etat social, ils entendent privilégier les acteurs privés : là ou l’Etat recule, les intérêts privés progressent, et les plus démunis en sont les premières victimes.

Une politique absurde et injuste

Pour résoudre le problème de financement des retraites (déficit de 20 milliards d’euros prévus pour 2020), il n’y aurait selon les libéraux que deux possibilités : accroître le nombre de trimestres nécessaires et reporter l’âge légal de départ en retraite. Augmenter le nombre d’annuités conduirait à diminuer le montant des pensions versées, déjà largement insuffisantes pour vivre décemment. Peu d’individus seront en mesure de travailler assez longtemps et les retraités percevront donc des pensions minorées après des carrières devenues incomplètes. La durée d’annuités est en moyenne de 36,5 ans, bien loin des 41 ans aujourd’hui nécessaires pour percevoir une retraite à taux plein. Seules 44% des femmes valident une carrière professionnelle complète, contre 62% pour les hommes. Le report de l’âge légal visant à compenser l’allongement de l’espérance de vie est d’une absurdité inouïe, puisqu’il existe une relation inverse entre le temps de travail et la durée de vie : nous vivons plus longtemps car nous travaillons moins. Travailler moins, c’est vivre plus ! Face aux solutions antisociales prônées par le gouvernement, il est essentiel de changer de logique.

Favoriser le travail et l’égalité

Dans l’urgence, il faut d’abord en finir avec les exonérations de cotisations patronales, faire cotiser les revenus financiers et mettre à contribution l’ensemble des revenus non soumis à cotisations (intéressement, participation, etc.). Les travailleurs et les retraités n’ont pas à payer pour les « cadeaux sociaux » faits au patronat depuis trente ans. Sur le plus long terme, il faut avant tout une politique de création massive d’emplois : un million d’emplois en plus c’est cinq milliards d’euros de rentrées de cotisations supplémentaires pour les retraites. L’Etat doit donc investir massivement dans l’économie par l’intermédiaire d’un pôle public bancaire au service de l’intérêt général. Il doit également sécuriser le travail en augmentant les droits de salariés et en créant une loi d’interdiction des licenciements économiques dans les entreprises en bonne santé financière. Il faut donc faire tout l’inverse de la politique actuelle du gouvernement qui choisit l’impuissance face aux plans sociaux et qui va accélérer les licenciements avec la loi made in Medef, en débat actuellement au Sénat.

L’aggravation du déficit des comptes sociaux n’est pas liée à un choc démographique mais bien à une crise du travail, des salaires et à la répartition profondément injuste de la valeur ajoutée. Il faut créer des millions emplois, mais aussi augmenter les salaires pour créer une véritable relance et échapper au cercle vicieux de l’austérité qui contracte perpétuellement l’activité. Revaloriser les salaires, c’est relever d’autant le niveau des sommes disponibles pour les retraités. Pendant les années 1970, le plein emploi assurait un équilibre solide des caisses de retraites. Par ailleurs, l’égalité des sexes doit être un axe majeur d’une grande réforme de l’emploi. Favoriser le travail des femmes et faire respecter l’égalité des salaires entre les sexes permettraient d’élargir de manière considérable le volume de cotisations.

A partir de ces nouvelles ressources, le Parti de Gauche propose un droit à une retraite à taux plein pour tous dès 60 ans (75% du salaire de référence). Aucun retraité ne pourra percevoir de pension inférieure au SMIC (ramené à 1 700€ nets en 5 ans). La pénibilité du travail devra également être prise en compte donnant droit à des départs anticipés. Les années d’études seront comptabilisées dans les années de cotisations. A l’inverse des orientations libérales privilégiées depuis plus de trente ans, notre choix sera celui de la République sociale : postulant que « le but de la société est le bonheur commun », Saint-Just souhaitait dès 1793 « donner à tous les français les moyens d’obtenir les premières nécessités de la vie sans dépendre d’autre chose que des lois ».

Le 27 Avril 1848

Le décret d’abolition de l’esclavage, impulsé par le sous-secrétaire d’Etat à la marine et aux colonies Victor Schœlcher, est signé par le gouvernement provisoire de la République. D’abord aboli sous la première République, l’esclavage avait ensuite été rétabli en 1802 par Napoléon, revenant progressivement sur les conquêtes politiques de la Révolution. Evoquée en termes vagues sous la monarchie « libérale » de Louis Philippe, l’abolition de l’esclavage est mise à l’agenda du gouvernement républicain dès son entrée en fonction.

Le décret qui contrecarre d’importants intérêts économiques se heurte à une vive opposition des milieux esclavagistes notamment dans les colonies. De nombreuses mesures administratives sont prises pour en limiter les effets. Pour éviter des troubles excessifs, l’abolition ne s’applique ni à l’Algérie, pourtant déclarée partie intégrante de la République, ni aux esclaves d’éventuelles futures colonies. Par ailleurs, une loi d’indemnisation des propriétaires d’esclaves est votée en 1849. Le décret n’empêche pas l’esclavage de continuer à exister de fait dans de nombreuses possessions françaises, sur lesquelles le gouvernement de la République ne peut exercer qu’un contrôle lointain. Par la suite, le second Empire, s’il ne rétablit pas formellement l’esclavage, ne met pas un zèle particulier à faire appliquer les décrets d’abolition. C’est uniquement sous la troisième République que ceux-ci peuvent pleinement faire effet, grâce à une administration à la fois efficace et dévouée à leur mise en œuvre.

Inachevée en 1848, l’abolition de l’esclavage ne signifie bien souvent que la substitution d’un régime d’exploitation à un autre. La France reste une puissance coloniale, et continue à élargir son empire. Pour autant, la dénonciation de la « République coloniale » oublie que lutte contre l’esclavage et républicanisme ont historiquement toujours marché de pair. Egalitaire par essence, la République abat les barrières entre les hommes et trahit ses valeurs fondamentales lorsqu’elle contribue à les ériger ou à les maintenir. A ce titre, la date du 27 avril 1848, si elle n’est qu’une étape dans un processus long et complexe, a d’abord valeur de symbole.

Contre l’homophobie • Rassemblement ce dimanche 21 avril à 15h à Paris, Place de la Bastille

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L’absence d’égalité des droits entretient l’homo-lesbo-transphobie, favorise les suicides et les comportements à risques vis-à-vis du VIH/sida et des IST.

Pour toutes ces raisons, nous réclamons l’égalité des droits totale entre couples hétérosexuels et couples homosexuels – mariage, filiation, PMA ouverte à toutes les femmes – et l’ouverture des droits pour les personnes trans – changement d’état-civil libre et gratuit, libre choix de son parcours médical. Ces mesures doivent être accompagnées de réels plans de lutte contre les violences et stigmatisations que nous subissons au quotidien.

Plus qu’un débat de société, c’est une nécessité concrète pour nous, trans, gouines, biEs, intersexes, pédés.

Depuis 6 mois, nos vies sont l’objet d’un « débat » destiné à savoir si nous méritons les pleins droits qui nous reviennent. Depuis une semaine, les homophobes demandent ouvertement que notre sang coule.

Nous ne supportons plus de voir leur parole légitimée dans les médias, de voir leur haine à notre égard considérée comme l’élément d’une discussion acceptable. Parce que nos vies ont à leurs yeux moins de valeur que les autres : nous mourons.

Nous avons décidé de vivre. Nous refusons de voir la rue abandonnée à des groupes violents et fascisants, homo-lesbo-transphobes, sexistes, racistes, islamophobes et antisémites. Nous refusons de voir les violences et menaces se multiplier à notre encontre.

Face à l’union des droites extrêmes contre l’égalité des droits, nous appelons à la solidarité. Les hétérosexuelLEs qui ne cautionnent pas les violences qui nous sont faites, doivent comprendre que leur silence fait le jeu des homophobes.

Nous exigeons que l’égalité des droits soit pleine et entière et bénéficie à toutes les minorités.

Premiers signataires

Act Up-Paris, Act Up-Sud Ouest, le P¡nk Bloc Paris, le SNEG, le STRASS, Gouine Comme Un Camion, AIDES, Étudions Gayment, le collectif Oui Oui Oui, Sortir du Colonialisme, le Caélif, Plug N’Play, les efFRONTé-e-s, MIF, LGBT Formation (Avignon), What The Film !, Txy, Collectif 8-Mars pour Toutes, Municigays (Marseille), Barbieturix, les Ours de Paris, Acceptess-T, Angel 91, Le Collectif Cancan/Cockorico, l’Inter-LGBT, Hétéros au boulot, UEEH (universités d’été euroméditerrannéennes des homosexualités), Support Transgenre Strasbourg, la Fédération Total Respect / Tjenbé Rèd, Les CHEFF, fédération des étudiants LGBTQI francophones de Belgique, Relais VIH de Rodez (12), Chrétiens&sida,le NPA, les Jeunes Écologistes, la Gauche Anticapitaliste, Le Parti de Gauche

ANI • Coup de force inacceptable du gouvernement au sénat

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Le ministre du travail, Michel Sapin, ne supporte pas que la loi transposant l’accord Medef puisse être débattue au parlement. La décision de la procédure accélérée avec une seule lecture dans chaque chambre ne lui suffit pas. Face à la volonté des sénateurs du Front de Gauche de mener la bataille pour empêcher que cette régression sociale puisse s’accomplir dans le silence général, le gouvernement a décidé de recourir à un vote bloqué.

L’affirmation que les accords entre partenaires sociaux doivent prendre le pas sur la souveraineté du parlement atteint là un niveau caricatural. Non seulement le sénat doit accepter le texte sans modifier, mais maintenant c’est même sans débat !

Le gouvernement a eu plus d’égard vis-à-vis de l’UMP pour le débat sur le mariage pour tous.

Le Parti de Gauche proteste énergiquement contre ce déni de démocratie et exige que le débat sur ces accords de régression sociale puisse se tenir dans le respect du débat démocratique.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

Crédit photo Agoravox

Appel des économistes • Pour une 6e République, contre la finance et l’austérité

Plus de 60 économistes se prononcent pour une 6ème République et soutiennent la marche du 5 mai. Dénonçant une « République à bout de souffle », ils en appellent à « une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique ». Parmi les signataires, on retrouve notamment : Frédéric Boccara, Marc Bousseyrol, Laurent Cordonnier, Guillaume Etievant, Bernard Friot, Jean Gadrey, Jacques Généreux, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Sabina Issehnane, Pierre Khalfa, Dany Lang, Philippe Légé, Christiane Marty, François Morin, Dominique Plihon, Jean-Paul Pollin, Christophe Ramaux, Jacques Rigaudiat, Catherine Samary, Dominique Taddéi, Stéphanie Treillet, Sébastien Villemot, etc ..

L’affaire Cahuzac est révélatrice d’une République à bout de souffle. La défiance vis-à-vis des institutions et la conviction que les responsables politiques sont devenus impuissants face à la crise – quand ils ne sont pas corrompus – minent le régime et conduisent un nombre croissant de nos concitoyens à se réfugier dans l’abstention, voire, pour une partie, à rechercher des boucs émissaires et à adopter les discours ethnicistes de l’extrême droite. Les racines de cette situation touchent à la fois à la soumission des gouvernements à la logique du capitalisme financiarisé, à leur adhésion à une construction européenne qui se fait contre les peuples, à la nature antidémocratique des institutions de la cinquième République et à l’endogamie entre les milieux d’affaires et les hauts responsables au pouvoir. Aussi, le basculement de certains de ces responsables politiques dans la délinquance financière ou fiscale n’est pas la dérive personnelle de quelques moutons noirs, mais bien le prolongement logique du sentiment d’irresponsabilité et de toute-puissance qui habite cette nouvelle oligarchie politico-financière. Les appels à la morale individuelle et à plus de transparence ne seront donc qu’un emplâtre sur une jambe de bois si des mesures à la hauteur de la situation ne sont pas prises.

Sur le plan économique, la première est d’arrêter les politiques d’austérité : désastreuses socialement, elles sont stupides économiquement, étant incapables même de répondre à l’objectif qu’elles se sont fixé, la réduction des déficits. La deuxième est d’en finir avec la domination des marchés financiers sur la vie économique et sur la société, ce qui passe par un contrôle social des banques, la séparation organisationnelle stricte entre banques d’affaires et banques de dépôts, l’interdiction des produits financiers à risque et des activités spéculatives (en particulier l’interdiction des transactions financières avec les paradis fiscaux) et la création d’un pôle public financier. Il s’agit aussi d’engager une répartition plus égalitaire du revenu national par une augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée, et une réforme fiscale d’ampleur redonnant en outre des marges de manœuvre à la puissance publique. Bref, c’est une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique qu’un gouvernement de gauche se devrait de mettre en œuvre.

Elle devrait s’accompagner d’une bataille à l’échelle européenne pour la refondation de l’Europe. La sacralisation de la liberté de circulation des capitaux et l’interdiction pour la BCE de financer les États ont donné aux marchés financiers un véritable pouvoir de veto sur les décisions des institutions démocratiquement élues, pouvoir qu’ils exercent via les attaques spéculatives et le chantage à la délocalisation. En finir avec cette situation et donner aux peuples d’Europe la maîtrise de leur destin doit être l’objectif de tout gouvernement de gauche. Nul doute qu’un gouvernement qui engagerait un tel processus aurait un écho considérable et trouverait nombre d’alliés parmi les peuples étranglés par les politiques actuelles.

En France, il s’agit d’en finir avec les institutions de la cinquième République et de redonner du pouvoir aux citoyens et aux citoyennes dans tous les domaines de la vie politique et économique. Face à la profondeur de la crise politique, économique et écologique, la perspective du passage à une sixième République – par le biais d’un processus constituant impliquant tous les citoyens – est à l’ordre du jour. La démocratie à tous les niveaux de décisions, voilà l’essence de la sixième République. Elle devra, notamment, permettre à la souveraineté populaire de franchir la porte des entreprises. Aujourd’hui, les actionnaires sont les seuls à décider de la conduite des entreprises, alors que ce sont les travailleurs qui créent la richesse. Pour rompre avec cette situation, il faut donc étendre de manière très importante les droits des salarié-es, notamment donner au Comité d’entreprise un droit de veto sur les décisions stratégiques et créer un statut du salarié qui permettra la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle. Et, pour les secteurs de l’économie qui relèvent directement de l’intérêt général, l’arme de la nationalisation sous contrôle démocratique pourra et devra être utilisée.

Le manque d’indépendance et de pluralisme dans le traitement médiatique de l’information économique est un obstacle à la réappropriation par le peuple de la politique économique. L’idéologie néolibérale étouffe toute possibilité de débat démocratique éclairé et argumenté. Dans l’enseignement et la recherche, la domination de l’école de pensée néoclassique a été instituée, en contradiction fondamentale avec l’esprit scientifique qui suppose la possibilité de remise en question des théories. Alors qu’il est de plus en plus évident que les politiques néolibérales nous conduisent à la catastrophe économique et écologique, il devient d’autant plus urgent de permettre l’épanouissement des recherches qui se placent hors du cadre de pensée de l’orthodoxie actuelle.

Pour toutes ces raisons, nous, économistes, soutenons la marche citoyenne du 5 mai 2013 pour une sixième République, contre la finance et l’austérité.

Signataires

Louis Adam, commissaire aux comptes
Daniel Bachet, université d’Evry;
Philippe Batifoulier, université Paris ouest;
Nicolas Beniès, université populaire de Caen;
Mathieu Béraud, université de Lorraine;
Eric Berr, université Bordeaux IV;
Jacques Berthelot, ex INP de Toulouse;
Pierre Bezbakh, Paris Dauphine;
Boris Bilia, statisticien-économiste;
Pierre Bitoun, INRA;
Frédéric Boccara, université Paris XIII;
Marc Bousseyrol, Sciences Po Paris;
Mireille Bruyère, université Toulouse 2;
Claude Calame, EHESS;
Christian Celdran, Economistes atterrés;
Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques université de Toulouse 1;
Pierre Concialdi, économiste-sociologue;
Laurent Cordonnier, université Lille 1;
Jacques Cossart, économiste du développement;
Jean-Paul Domin, université de Reims;
Guillaume Etievant, expert auprès des CE;
Bernard Friot, IDHE Paris Ouest;
Maryse Gadreau, professeur émérite à l’université de Bourgogne;
Jean Gadrey, université Lille I;
Véronique Gallais, économiste;
Jacques Généreux, Sciences Po Paris;
Patrick Gianfaldoni, UAPV;
Jean-Pierre Gilly, professeur émérite université de Toulouse;
Pierre Grou, université Versailles Saint-Quentin;
Alain Guery, EHESS;
Bernard Guibert, administration économique;
Jean-Marie Harribey, université Bordeaux 4;
Michel Husson, économiste;
Sabina Issehnane, université Rennes 2;
Andrée Kartchevsky, URCA;
Pierre Khalfa, syndicaliste, membre du Conseil économique, social et environnemental;
Dany Lang, université Paris 13;
Pierre Le Masne, université de Poitiers;
Philippe Légé, université de Picardie;
Marc Mangenot, économiste;
Jonathan Marie, maître de conférences, université Paris 13;
Christiane Marty, économiste;
Pierre Mascomere, actuaire consultant;
Gustave Massiah, économiste, école d’architecture de paris La Villette;
Jérôme Maucourant, économiste;
Thierry Méot, statisticien;
François Morin, professeur émérite;
Nolwenn Neveu, professeure agrégée de sciences économiques et sociales;
Gilles Orzoni, Ecole polytechnique;
Jean-Paul Pollin, université d’Orléans;
Dominique Plihon, université Paris 13;
Nicolas Prokovas, université Paris 3;
Christophe Ramaux, université Paris I;
Gilles Raveaud, Institut d’Etudes Européennes, université Paris 8 St-Denis;
Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social des Premiers ministres Rocard et Jospin;
Gilles Rotillon, université Paris-Ouest;
Jean-Marie Roux, économiste;
Robert Salais, Ecole normale supérieure de Cachan;
Catherine Samary, université Paris Dauphine;
Dominique Taddéi, ancien président d’université, ancien Président de la Caisse des dépots et consignations;
Bernard Teper, Réseau Education Populaire;
Stéphanie Treillet, économiste;
Sébastien Villemot, économiste;
Philippe Zarifian, professeur Université Paris Est

Tarifs régulés du gaz : les libéraux veulent tout brûler !

L’Autorité de la concurrence a publié hier un avis préconisant de mettre fin aux tarifs régulés du gaz. Après l’ouverture à la concurrence de 2007, les libéraux veulent en finir avec les derniers filets de sécurité du Service Public.

Depuis cette ouverture à la concurrence les tarifs réglementés sont le dernier rempart contre une dérégulation totale. Il n’en reste pas moins que la loi du marché a déjà fait de nombreux dégâts. Les tarifs du gaz ont augmenté de plus de 80% en 8 ans accentuant ainsi la précarité énergétique des ménages.

L’énergie est un bien commun fondamental. Il n’y a pas d’hôpitaux, d’écoles, de transport d’agriculture ou de chauffage sans l’accès égal de toutes et tous à une énergie qui permette de réponde aux besoins fondamentaux.

Le Parti de Gauche appelle le gouvernement à sortir de ses réactions timorées et les députés qui se revendiquent de la gauche à protéger nos acquis par l’abrogation des lois d’ouverture du marché de l’énergie.

Venezuela • Appel au rassemblement de soutien à Nicolas Maduro le 19 avril

Le Parti de Gauche appelle au rassemblement de soutien à la Révolution bolivarienne initié par l’ambassade du Vénézuéla vendredi 19 avril à 18h30 Place Simon Bolivar à Paris.

Dimanche 14 avril, Nicolas Maduro a remporté les élections présidentielles. Les observateurs internationaux, dont plusieurs du Parti de Gauche, ont pu constater le bon déroulement du vote : 80 % de votants, une ambiance sereine dans les bureaux de vote où se trouvent systématiquement des témoins des deux camps, un scrutin électronique vérifié manuellement dans 52 % des bureaux comme la loi le réclame. A bien des égards, les élections au Venezuela constituent un exemple notamment pour les pays de l’Union Européenne.

Le Conseil national Electoral (CNE), dont l’indépendance est garantie par la constitution, a proclamé le 16 avril la victoire de Nicolas Maduro avec 50,75 % sur son rival Henrique Capriles crédité de 48,97 % soit au final 2 points de différence. Un écart qu’envieraient bien des partis dans le monde après 15 années au pouvoir et la succession toujours difficile d’un leader politique de l’ampleur d’Hugo Chavez.

Tout au long de la campagne, Henrique Capriles et la droite avaient mis en doute le scrutin et l’objectivité du CNE. Cette entreprise de déstabilisation s’est décuplée depuis dimanche. Non seulement Caprilès n’a pas reconnu le résultat mais il a appelé à des manifestations qui ont vite dégénéré. Dans plusieurs endroits du pays, des violences ont été organisées par la droite et l’extrême droite occasionnant 7 morts. Alors que chacun a pu constater le bon climat de la campagne, Capriles a ainsi pris la responsabilité de détériorer la situation rappelant les jours sombres qui ont précédé la tentative de coup d’état contre Hugo Chavez en 2002. Il s’est appuyé pour cela sur les Etats-Unis d’Amérique. Le gouvernement américain a soutenu ses revendications de vérification manuelle de 100 % des voix ce qu’au passage ce pays, qui ne prévoit même pas de récépissé papier confirmant le vote électronique, serait bien lui incapable de faire ! Les hésitations des gouvernements européens n’ont rien amélioré même si la France, par la voix du Ministère des affaires étrangères, a timidement « pris acte » mercredi de la victoire de Maduro, en rappelant que le CNE était « l’autorité compétente ». Soit le service minimum…

Il n’y a pas de doute possible : Caprilès, la bourgeoisie vénézuélienne et les Etats Unis d’Amérique ont décidé de mettre à bas le plus rapidement possible le pouvoir légitiment élu dont l’importance est si grande pour le processus de révolution citoyenne en cours en Amérique Latine. S’ils ne parviennent pas encore à leur fin dans la rue voir militairement, l’armée restant fidèle à la constitution, ils comptent bien asphyxier le pays économiquement en maintenant des troubles. La chute cette semaine des obligations du pays à leur plus bas niveau depuis 15 ans est le résultat tangible de cette politique.

Face à tant d’intérêts conjugués, la solidarité internationaliste avec le peuple vénézuélien est plus que jamais nécessaire. Voilà pourquoi nous appelons à soutenir Nicolas Maduro le jour de sa cérémonie d’investiture vendredi 19 avril et nous engageons à ne pas relâcher notre soutien ensuite. Ce qu’est Chavez ne meurt pas : nous y veillerons.

Plus de 60 économistes pour « la VIe République, contre la finance et l’austérité »

Dans une tribune publiée par Mediapart*, plus de 60 économistes se prononcent pour la 6ème République, contre la finance et l’austérité et soutiennent la marche citoyenne du 5 mai 2013. Dénonçant une « République à bout de souffle », ils en appellent à « une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique ».

Les signataires révèlent une grande diversité académique et politique avec notamment des économistes reconnus comme : Guillaume Etievant, Bernard Friot, Jean Gadrey, Jacques Généreux, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Sabina Issehnane, Pierre Khalfa, Dany Lang, Philippe Légé, Christiane Marty, François Morin, Dominique Plihon, Christophe Ramaux, Jacques Rigaudiat, Catherine Samary, Dominique Taddéi, Stéphanie Treillet, Sébastien Villemot, Marc Bousseyrol,

Cet appel est également mis en ligne sur le site de la marche www.marchepourla6eme.fr, aux côtés des nombreux appels déjà lancés (appel des écologistes, appel des quartiers populaires…).

* Lire la tribune sur Médiapart (lien gratuit)

RER B • Pour une meilleure qualité de service

900 000 par jour, c’est le nombre de voyageurs empruntant la ligne B du RER. À la gare de Massy Palaiseau par exemple, le nombre des usagers de la gare a augmenté de 38 % entre 2006 et 2011.

Rer_b_1 Depuis le mois de janvier 2013, le Front de Gauche, dont le Parti de Gauche s’efforce avec les usagers et les travailleurs de la ligne B du RER de construire un rapport de force afin d’obtenir un service de qualité répondant aux critères d’un service public.

Les organisations syndicales CGT et Sud de la ligne B du RER déposent un préavis de grève le samedi 20 avril pour mettre fin à une dégradation des conditions de travail et du trafic par intensification de la charge de travail.

À ce jour, le Front de Gauche, sur la ligne B du RER a recueilli 2000 signatures d’usagers en colère.

Le Parti de Gauche tient à apporter tout son soutien aux salariés en lutte pour condamner une gestion purement financière de l’entreprise au détriment des salariés, des usagers et du service public.

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