La transparence, le séminaire et le député socialopithèque

La nouvelle se répand sur tous les médias. Les députés du Parti Socialiste se réunissent ce lundi 22 avril toute la journée. Ils vont réfléchir. A leurs côtés se tiendra le premier ministre. Mais quel sera le sujet principal des réflexions socialistes? Les commentateurs y vont de leurs petites analyses rapides. Les uns évoquent une thérapie de groupe histoire de se remonter le moral en raison d’une impopularité record. Les autres parlent de divergences sur l’orientation économique et sociale du gouvernement. Ces petites analyses sonneraient particulièrement justes si tous ces sujets n’avaient pas déjà été abordés lors du dernier Conseil National du PS qui s’est déroulé il y a une semaine à peine. Les réponses ont été apportées par le chef de Solférino et l’autre chef, celui de Matignon. Pas d’inflexion, pas de changement de cap. Les socialistes rêveurs continueront de rêver pendant que les socialistes sérieux et responsables continueront d’être rigoureux et austères. Et ce n’est pas la présence soudaine de syndicalistes déçus et trahis par l’action du gouvernement qui y changera quoi que ce soit!

Alors à quoi donc peut-il bien servir ce séminaire de “réflexion”? Car les occasions de se réunir pour réfléchir au sens de la politique de Hollande qui n’est en rien conforme aux promesses de campagne ont été multiples ces 10 derniers mois:

Dès juillet 2012, une répression accrue à l’égard des sans papiers et des Roms avec des résultats “supérieurs” à ceux enregistrés sous Sarkozy,

en septembre, des patrons geonpis entendus au delà de leurs espérances,

en octobre, une règle d’or inscrite désormais dans les institutions de la Ve,

en novembre, une privatisation du financement de la protection sociale à travers une TVA anti sociale,

toujours en novembre, un petit cadeau de 20 milliards au patronat français, une rigueur sans précédent pour le salariat français,

en avril 2013, un démantèlement du code du travail accordé au Medef avec la passivité de l’aile gauche du PS,

toujours en avril 2013, des privatisations “partielles” d’entreprises publiques annoncées.

Cette chronologie historique a donné l’occasion d’une catharsis à plusieurs reprises. Alors nous prenons le risque de nous répéter. Pourquoi ce lundi 22 avril 2013? Les députés socialistes n’en sont même pas encore à un an d’exercice. Un bilan annuel, comme le suggère leur porte parole, à la manière d’une séance de “management” ne tient donc pas la route un instant. Les lunettes du commentateur ne sont donc décidément d’aucune utilité.

Les bonnes lunettes à chausser sont celles du paléontologue. Car les raisons ne sont pas à trouver dans une chronologie historique de l’action gouvernementale. Mais dans la structure préhistorique de la Ve République. L’affaire Cahuzac, ajoutée à toutes celles qui l’ont précédée, a révélé la fonction réelle du député: faire valoir la politique de l’exécutif. Et l’exécutif veut se sortir de l’affaire Cahuzac. Alors il exige de ses députés une transparence qui n’existait pas, la publication de leurs patrimoines. Le voilà le réel objet de ce séminaire. Car le député socialopithèque n’a pas du tout l’intention de déroger aux règles structurelles de la Ve selon lesquelles un bon député est un député qui vit dans l’ombre du gouvernement et du président. Il refuse la lumière, il refuse la responsabilité. Et voilà tout à coup qu’on lui demande de payer pour l’exécutif, c’est pas le deal!

Voir la suite sur le site A gauche pour de vrai

Il ne pleut pas sur Nantes, quand le Front de Gauche 44 tient ses Rencontres citoyennes

Nantes Quelle plus belle démonstration pouvais-je vivre de l’inutilité de Notre-Dame-des-Landes en faisant l’aller-retour Paris-Nantes dans la journée de samedi pour ces belles rencontres du Front de Gauche de la Loire atlantique? Départ à Monparnasse à 8h53 et retour au même endroit à 22h14, avec le loisir de participer à un atelier le matin, un autre l’après-midi, puis d’intervenir en séance plénière, tout en ayant pris le temps d’un vrai bon repas et d’un apéro avant de repartir. La messe est dite.

Nos amis nantais ont réussi l’exploit de réunir près de trois cents personnes, pour la plupart membres de l’une des organisations politiques du Front de Gauche (PC, PG, Gauche unitaire, Gauche anticapitaliste ou Alternatifs), mais beaucoup d’autres participant-e-s sont intervenus dans les débats en précisant qu’ils n’étaient pas « encartés ».

Pourtant les relations ne sont pas toujours faciles au sein du FDG 44, nos camarades communistes étant souvent tiraillés entre la crainte de perdre des élus aux prochaines élections et la volonté de construire une véritable alternative de gauche à la politique ultra-libérale menée par le gouvernement PS-EELV.

Le nucléaire en question. Il faut reconnaître que les débats étaient sereins et directs. J’en veux pour preuve l’atelier Ecologie-énergie, auquel j’ai participé, avec Claude Aufort, scientifique, membre du PC, qui a tenté de démontrer, non sans talent, que le mix énergétique le moins coûteux et le plus efficient intégrait la relance de l’industrie nucléaire, qui, comme l’on sait, n’a que peu d’influence sur le réchauffement climatique. Pour lui, « les déchets ne sont pas un problème et puis de toute façon, on ne peut vivre sans risque! » Il nous a aussi précisé qu’il était retraité du CEA et de l’agence de sûreté nucléaire; ce qui explique sans nul doute à la fois ses compétences, sa foi inébranlable dans les vertus de l’atome… et son aveuglement;-) Tout cela s’est fait avec une conscience partagée de l’urgence écologique, mais pas vraiment d’accord sur les mesures concrètes, comme la sortie du nucléaire ou la sobriété énergétique comme premier levier de baisse de la consommation. Cela dit, j’ai pu vérifier que nos amis des Alternatifs et de Gauche anticapitaliste partagent le même point de vue que nous autres du PG sur ces questions…

En fin d’après-midi s’est tenue une table-ronde, ou plutôt une séance plénière avec une tribune de cinq intervenants: Olivier Dartigolles pour le parti communiste, Katell Andromaque pour Gauche anticapitaliste, Jean-François Pellissier pour les Alternatifs, Nicolas Béniès pour Gauche unitaire et votre serviteur au nom du parti de gauche.
L’unité du Front de Gauche avant tout. Le plus frappant dans ce débat, au cours duquel plus de trente personnes sont intervenes de la salle, c’est qu’une bonne partie d’entre elles ont précisé qu’elles n’étaient membres d’aucun parti politique.

Une très grande convergence de vue s’est exprimée quant à la nécessaire remobilisation du Front de Gauche. Olivier Dartigolles a souligné l’importance de la marche du 5 mai en y appelant avec un enthousiasme appuyé par son musical accent méridional. Il espère un rassemblement de toutes et celles qui ont voté Hollande pour un véritable changement. Il a précisé, ce qui était à mes yeux rassurant, qu’il ne croyait pas à un revirement des appareils du PS et d’EELV. J’espère que tous les militants du PC auront bien entendu le message!

Katell Andromaque a insisté sur les combats écologiques à mener de front avec les luttes sociales, en ne manquant pas de faire une discrète allusion à Notre-Dame-des-Landes.
De leur côté, Nicolas Béniès et Jean-François Pellissier ont développé avec conviction et raison l’enjeu de la bataille démocratique, tant sur le plan institutionnel que dans nos propres pratiques.

Construire une alternative. J’ai pour ma part évoqué l’importance d’allier les mobilisations de résistance à la finance et à la politique d’austérité et la construction d’une alternative. Celle-ci passe autant par des propositions programmatiques que par nos fameuses « alternatives concrètes », dans les luttes et les territoires, qui sèment les graines, ici et maintenant, d’un autre monde…

Cela m’amène à un autre constat, à la lumière de ces rencontres citoyennes: beaucoup de nos camarades du PC ne s’inscrivent plus ouvertement dans la construction d’un projet de société alternative au capitalisme, qui supposerait un travail d’élaboration d’une stratégie à long terme. Comme me le confiait un cadre communiste local « Nous essayons de faire pour le mieux pour opérer des transformations, dans le contexte réel. Un autre monde, ça me paraît fort loin et bien théorique. » Cette remarque éclaire parfaitement en quoi certains communistes limitent leurs ambitions à peser sur le parti socialiste, comme une sorte d’aiguillon. Encore sonnés par l’échec du « socialisme réel », ils n’osent plus chercher à trop préciser un modèle de société… Il est pourtant vrai qu’à l’heure où le gouvernement s’enfonce dans son échec programmé, il est bien difficile d’assumer une position d’aiguillon critique. Les communistes vont devoir choisir, tout comme les animateurs de la gauche socialiste et de la gauche d’EELV.

Listes autonomes or not? That is the question. Et le problème va se poser très concrètement pour les Municipales. Cela a été le seul point sérieux de divergences entre le PC, d’une part, et le PG, GA et les Alternatifs d’autre part. Ces derniers ont clairement pris parti pour des listes autonomes au 1er tour alors que les communistes, soucieux de ne pas perdre d’élus, sont tentés par une alliance dès le premier tour avec le PS. On sent bien là des contradictions fortes au sein du parti communiste: sa base, ne voulant plus rien devoir aux socialistes, opte le plus souvent pour l’autonomie, alors que ses élus et cadres intermédiaires sont pour le moins conciliants vis-à-vis du PS, souvent au nom d’un bilan « positif »… qu’il conviendrait de débattre… Bref la direction du PC a du grain à moudre.

Au-delà de ces débats qui font la diversité de notre Front de Gauche, je tiens à remercier chaleureusement pour leur accueil Augustin Grosdoy, Lionel Debraye, Laurette Chesnais et Aymeric Seassau.

En bonus, je vous livre les réflexions à chaud de mon camarade Vincent à propos de cette journée. Cliquez sur ce lien pour y avoir accès.
Photos: Vincent Christophe Le Roux.

1er Festival P.I.A.F. 95 • Avec les Rouge-Gorges le 27 avril

La campagne présidentielle nous a permis de rencontrer des gens venant de tout horizon. Nous nous reconnaissons au chèche rouge que nous portons d’où le surnom des « rouges-gorges » que Jean-Yves a trouvé.
Du rouge-gorge au P.I.A.F, il n’y a une qu’un vol car nous piaffons d’impatience d’arriver à la 6ème République, de connaître une société où les partageux seront aux commandes, de connaître la justice sociale… Alors, il faut multiplier les initiatives pour faire se rencontrer la population.

Nous souhaitons faire de cette journée, un moment de rencontres, où la population pourra s’informer, découvrir, échanger, adhérer, s’amuser, …permettre d’ouvrir un vrai dialogue, riche des expériences et compétences de chacun, permettre aussi de jeter des passerelles et de créer du lien.
Quelle société souhaitons-nous construire ensemble pour aujourd’hui et demain ? Car face aux enjeux de notre époque, il est grand temps de réagir, de redonner du souffle à nos vies en prenant de la hauteur d’esprit.
Nous souhaitons pour cette journée, sortir le plus possible du consumérisme pour aller vers la dimension humaine, faire de l’éducation populaire, permettre l’implication populaire et l’émancipation citoyenne, développer l’apprentissage de l’autre, car il est grand temps de relier nos vies. Nous voulons une France métissée, une France heureuse et gourmande, une France juste et solidaire, une France joyeuse créatrice et artistique, nous la voulons Lumières.
Cette coopérative humaine, cette communauté de pensées permettra, nous l’espérons, de constituer un réseau associatif de résistance sociale et écologique dans le Val d’Oise, d’impulser et redynamiser l’activité militante en rassemblant les différentes forces progressistes du département autours d’un même axe qui est L’HUMAIN D’ABORD !

Rendez-vous à la salle des fêtes de Pierrelaye (95), rue des Jardins de 11h00 à 22h00: Il y aura de la musique, des stands, des débats avec nos camarades François Coqc et Philippe Juraver.

En soirée, le spectacle de Didier Porte.

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Adoption de la loi sur le mariage égalitaire • Un pas important vers une société émancipée

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Le Parti de Gauche se réjouit du vote, ce mardi 23 avril 2013, de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Cette loi s’inscrit dans le combat des lumières pour l’égalité et des conquêtes républicaines que furent le mariage civil, le droit au divorce, la création du Pacs…

Le Parti de Gauche se réjouit également de l’adoption d’amendements portés par les parlementaires du Front de Gauche permettant une première reconnaissance de la diversité des familles au sein des instances représentatives de la vie familiale.
En effet le travail commun entre parlementaires du Front de Gauche et la commission LGBT du Parti de Gauche a abouti à modifier l’article L211-1 du Code de l’action sociale et des familles offrant aux associations homoparentales d’adhérer à l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et aux Unions départementales des associations familiales (UDAF) et d’accroitre la représentativité des associations familiales laïques par la reconnaissance (enfin !) de l’existence des familles hors du seul cadre du mariage.

Reste que si tout ce qui est pris est bon à prendre, le Parti de Gauche continue à regretter la frilosité du gouvernement qui a abouti à reporter si ce n’est à enterrer l’adoption du droit à la PMA pour les couples de lesbiennes, qui a renoncé à renforcer les droits de tous les couples (notamment ceux du Pacs), et qui n’a toujours pas inscrit à l’ordre du jour des assemblées le changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes trans.

Enfin, face à la recrudescence des violences homophobes, le Parti de Gauche s’inquiète des faibles moyens accordés à la lutte contre les discriminations dans tous les secteurs de l’éducation, du médical, du travail comme du social ou de la justice. Là encore la politique austéritaire de réduction généralisée de la dépense publique fait le jeu des homophobes !

Pour mener ces combats, nous appelons les partisans de la lutte pour l’Égalité civile et civique à rejoindre notre cortège lors de la grande Marche citoyenne pour la 6e République le 5 mai au départ de la Bastille (13h30) et à faire des marches LGBT de la saison 2013 des grands rendez-vous revendicatifs pour l’Égalité pleine et entière.

Ecologie • Cout du nucléaire: les questions orientées du Ministère de l’écologie

En plein débat national sur la transition énergétique (DNTE), le nucléaire reçoit le soutien du Ministère de l’écologie dans son entreprise d’orientation du débat public, pourtant déjà bien absent sur cette filière !

C’est dans le « Baromètre d’opinion sur l’énergie et le climat en 2012 » que le Ministère de l’Écologie n’a pas hésité à poser des questions orientées afin d’influencer les résultats, mais aussi de faire passer pour des lieux communs les mensonges du lobby nucléaire. Ce sondage repose en effet sur un faux postulat savamment entretenu selon lequel le nucléaire serait moins cher que les autres énergies. Ainsi, les sondés ont eu à répondre à des questions telles que « Quelle augmentation de prix maximale seriez-vous prêt à accepter pour que la France sorte du nucléaire ? » laissant penser que fatalement, l’arrêt du nucléaire renchérirait le cout de l’énergie.

Une étude de Global Chance a pourtant fait la démonstration que l’arrêt du nucléaire nécessiterait 410 milliards d’investissements au lieu des 470 requis pour prolonger le parc vieillissant ! Cette affirmation du Baromètre est une manipulation couramment utilisée pour défendre l’énergie électronucléaire. En effet, dans les calculs officiels du cout du nucléaire, de nombreux investissements ne sont pas pris en compte, pas plus que les coûts externes sanitaires ni les provisions en cas d’accident… Une donnée importante pourtant.

L’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) a ainsi estimé dans son rapport annuel que la prolongation de 6 centrales en France nécessiterait un investissement de 50 milliards d’euros. En 2012 déjà, les couts des investissements dans les centrales Françaises ont augmenté de manière importante pour mettre en œuvre les mesures « post-Fukushima ».

Autre exemple, le cout du projet CiGéo d’enfouissement de déchets nucléaires (Bure) est estimé à 36 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent les 60 millions d’euros annuels versés par l’ANDRA aux départements de Meuse et Haute-Marne au titre de « l’accompagnement économique local ».

Enfin, le projet d’EPR de Flamanville en est déjà à plus de 2 milliards de surcoûts, et les magistrats de la Cour des comptes estiment que son coût de production du mégawatt/heure sera bien au-dessus du prix du marché.

La stratégie énergétique de la France est mauvaise. Le nucléaire n’est pas une énergie bon marché, bien au contraire. Le gouvernement a pour devoir d’assurer un cadre honnête au débat sur l’énergie. Il est inacceptable que le Ministère de l’écologie lui-même se fasse l’apôtre d’une énergie coûteuse et dangereuse.

Pour le Parti de Gauche, en sortir est une urgence, tant sur le plan économique, sanitaire qu’écologique. C’est possible. Vite, la planification écologique !

L’argent public, c’est « personnel » pour A. de Montesquiou

Aymeri de Montesquiou, sénateur (Parti radical) et vice-président de la commission des finances du Sénat, a refusé de nous (à Sud Ouest) donner le montant des dotations dont il a disposé les années passées. « C’est trop personnel », argue-t-il. Rappelons qu’il s’agit d’argent public.

Dans les couloirs politiques, il se murmure qu’il aurait pu avoir accès à, selon les années, entre 130 000 et 800 000 euros. Impossible, pour l’heure, de vérifier ces chiffres. Le sénateur précise toutefois que ses critères d’attribution d’aide se fondent sur « le projet et les capacités financières de la commune ». « J’essaie, poursuit-il, d’exclure tout paramètre politique mais la réserve est trop petite par rapport aux sollicitations. » Il se dit actuellement « en pleine gestation » de sa décision sur la destination de son aide. Il a jusqu’à l’automne.

lire l’article de Sud-ouest en entier, sur leur site

Jean Luc Mélenchon sur TV5 Monde


700 écologistes appellent à la grande marche citoyenne du 5 mai pour la 6e République !

Déjà beaucoup de signatures sur le site de la marche, en plus des premiers signataires, pour qu’écologie rime avec démocratie.
… Et vous, vous faites quoi le 5 mai ? 😉

Affiche-copie-ecran-5-maiSi vous êtes comme nous :

Persuadés que c’est en en finissant avec l’oligarchie, qui ne raisonne pas dans le sens de l’intérêt de la majorité de la population et de la planète mais dans le sens d’une minorité privilégiée, que nous engagerons enfin la véritable transition écologiqueConvaincus que c’est en allant vers plus de démocratie que des projets respectueux des impératifs sociaux et environnementaux pourront voir le jourAttachés à la nécessité d’un débat public libre, ouvert et non-violent et au principe de souveraineté populaire

Signez et faites largement signer l’appel des écologistes à la grande marche citoyenne pour la 6e République du 5 mai à Paris ! 

Appel des écologistes à la grande marche citoyenne du 5 mai pour la 6e République

Nous, militant-e-s écologistes, le constatons chaque jour : la question démocratique, par exemple à travers les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII), vient percuter l’urgence écologique.

Nous affirmons que la nécessaire bifurcation écologique de nos sociétés passe par une refondation des institutions de la République. Que nous l’appelions écosocialiste, alterdéveloppement, objection de croissance, 6e République ou autrement, tou-te-s nous voulons un système démocratique écologique et social au service des citoyen-ne-s.

Aujourd’hui les grandes décisions en matière d’énergie et d’aménagement du territoire n’impliquent pas ou peu les citoyen-ne-s. Pire, elles s’élaborent souvent dans l’opacité la plus totale ou en refusant d’entendre les mobilisations populaires.

Projets d’aéroport de Notre Dame des Landes, de lignes à grande vitesse, construction de l’EPR de Flamanville, site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure sont aujourd’hui autant de symboles de la confiscation de la souveraineté populaire et de projets qui accaparent l’argent public, en totale contradiction avec les discours austéritaires.

Les scandales financiers et les confits d’intérêt ne se cantonnent pas aux paradis fiscaux et autres banques suisses. Des soupçons de corruption planent sur les agissements d’Areva au Niger ; des conflits d’intérêts pointent les travaux du Lyon-Turin, des élus et l’entreprise Vinci ; la puissance des lobbies pétroliers et pro-gaz de schiste se confirme chaque jour.

Le Débat National sur la Transition Énergétique exclut d’emblée le nucléaire, un certain nombre d’associations environnementales se voient retirer leur agrément et se trouvent de fait exclues des négociations gouvernementales… Pourquoi ?

De leur côté, les politiques européennes – même si elles ont permis de nombreux progrès en matière de protection de la faune et la flore et sont souvent un recours précieux pour le monde associatif et les mobilisations (comme le montre actuellement le dossier de Notre -Dame-Des-Landes) – n’envisagent la solution à la crise climatique que par la domination du marché. En témoignent les directives de privatisation et de mise en concurrence de l’énergie, de libéralisation du rail, ou encore le marché des quotas d’émission de CO2. Elles n’envisagent l’évolution de l’agriculture que par toujours plus de concurrence et de fichage des paysans et de leurs cheptels.

La course à la surconsommation est une manière d’orienter les désirs vers des biens destructeurs des écosystèmes, forcément créateurs d’inégalités et de frustrations. L’engagement citoyen dans une démocratie réelle, les liens sociaux, la beauté, l’art, la poésie, etc. peuvent à l’inverse s’offrir de manière infinie aux désirs de chacun et chacune.

Toutes ces décisions où le dogme capitaliste et productiviste prime sur l’intérêt des populations et des écosystèmes sèment le doute et la colère. La mainmise des lobbies financiers et économiques sur le politique affaiblit le débat public et mine la démocratie. Elles détournent les citoyen-ne-s de l’engagement avec les élu-e-s pour le bien commun.

Dans un domaine aussi fondamental que la préservation des conditions de la vie humaine sur terre, le peuple doit être souverain. De nouveaux mécanismes démocratiques doivent être élaborés. Ces changements doivent avoir lieu à tous les niveaux de la société (municipalité, territoires, entreprises etc.). Ces nouvelles formes de la démocratie sont nécessaires y compris dans le monde économique avec le retour de l’idée coopérative, le renforcement des pouvoirs des salariés et de leurs représentants sur la définition de ce qui est produit et comment on produit. Ouvrir le débat sur la 6e République c’est débattre du droit de vote des étrangers, des budgets participatifs y compris d’investissement, de la révocabilité des élus et le suivis des promesses de campagne, du référendum d’initiative populaire, des droits de saisine des conseils municipaux via des pétitions citoyennes, etc.

C’est aussi une révolution des cœurs et des esprits qui est nécessaire. Nous appelons à une insurrection des consciences.

Nous soutenons l’exigence d’assemblées locales débouchant sur une assemblée constituante permettant d’instaurer des droits écologiques et sociaux, l’instauration d’une règle verte pour des politiques publiques de planification écologique d’une 6e République.

Pour toutes ces raisons nous, militant-e-s écologistes, appelons toutes celles et ceux qui veulent enfin faire rimer écologie et démocratie, à la grande marche citoyenne pour la 6e République le 5 mai 2013 à Paris

Premiers signataires :

Paul Ariès, Directeur de la rédaction du journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage et de la revue les Z’indigné(e)s
Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de Gauche
Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS
Stéphane Lhomme, Directeur de l’Observatoire du Nucléaire
Jacques Testart, directeur de recherche à l’Inserm
Anita Rozenholc, comité de rédaction d’Ecorev
Mathieu Agostini, Président de la commission Écologie du Parti de Gauche
Matthieu le Quang, Enseignant chercheur à l’Instituto de Altos Estudios Nacionales de Quito (Equateur)
Anne Isabelle Veillot, Secrétaire Nationale du Parti Pour la Décroissance
Myriam Martin, Gauche Anticapitaliste
Laurent Garrouste, Gauche Anticapitaliste
Stéphane Lavignotte, militant écologiste
Jean-Jacques Boislaroussie, Porte parole des Alternatifs
Roland Mérieux, Exécutif national des Alternatifs
Guillaume Blavette, Collectif Stop EPR – Ni Penly Ni ailleurs
Silvain Pastor, Ancien conseiller régional Verts de Languedoc-Roussillon
Arno Munster, Philosophe
Gilles Monsillon, FASE
Marie Bixel, Militante écologiste FASE 71

Déshonneur et discrédit

Sarkozy ne l’avait utilisée que trois fois. La dernière, au Sénat, sur les retraites. Aubry déclarait alors : « Cette décision déshonore et discrédite le gouvernement et le Président ». (http://www.parti-socialiste.fr/communiques/le-vote-bloque-deshonore-et-discredite-le-gouvernement-et-le-president).

Le gouvernement Ayrault a utilisé samedi dernier la procédure du vote bloqué contre la discussion parlementaire en cours au Sénat. Cette disposition prévue à l’article 44-3 de la Constitution de la Ve République fait partie de l’abondant arsenal qu’elle offre à l’exécutif pour soumettre le législatif. Elle suspend le droit d’amendement puisque seuls ceux acceptés par le gouvernement sont soumis au vote. Il ne s’est pourtant trouvé samedi qu’une unique sénatrice sur les bancs du PS pour protester, Marie-Noëlle Lienemann. Mais quel était le texte en débat ? Le mariage pour tous ? Non. Qui le gouvernement voulait-il bâillonner ? La droite ? Non plus. Cette arme a été utilisée pour empêcher le groupe des sénateurs communistes d’amender le texte découlant de l’accord Made in MEDEF, un texte selon Sapin « comme il n’y en a que trois ou quatre par siècle » !

Ce coup de force de l’exécutif confirme la soumission enthousiaste de François Hollande aux mœurs détestables de la Ve République. Nous avions déjà la mise en scène du recours permanent et infantilisant au président de la République, le tripatouillage des modes de scrutin (notamment européen et départemental), le couple président-premier ministre désavoué par l’opinion mais frappé par la maladie du « droit dans ses bottes », l’humiliation des ministres dont Hollande a fait savoir que c’est lui qui les a contraints à révéler leur patrimoine après la malhonnêteté de son ami Cahuzac. Cet acte s’inscrit dans la continuité des déclarations enjoignant aux parlementaires de ne pas modifier le texte, du droit de veto reconnu à Parisot, chargée de valider a priori tout amendement du législateur, de la procédure d’urgence réclamée par le gouvernement. Même s’il trahit l’engagement d’Alain Vidalies, le ministre chargé des relations avec le Parlement : « Ceux qui ne veulent pas respecter l’accord peuvent continuer à exercer leur droit d’amendement. Il n’existe aucune contrainte, aucune règle qui limite juridiquement le droit d’amender un texte. » C’est enfin un signe politique donné aux sénateurs communistes, pour partie élus sur les mêmes listes que les solfériniens, et qui se considèraient membres de la majorité sénatoriale. Vidalies avait pourtant prévenu à l’ouverture du débat : « Le gouvernement n’a pas de majorité au Sénat. Le Front de gauche ne participe pas au gouvernement et n’a donc pris aucun engagement de solidarité gouvernementale ». Le vote bloqué met les points sur les « i » : pour le pouvoir, nos sénateurs sont dans l’opposition.

L’accord Made in MEDEF a finalement été voté par les seuls élus PS (les Verts se sont abstenus), Modem et UDI, avec l’abstention de l’UMP. En fracturant le côté gauche de l’hémicycle, le vote bloqué cherche aussi à faire émerger une majorité alternative PS-droite. Comme sur le TSCG. C’est l’une des raisons pour lesquelles Hollande était si pressé d’en finir avec le mariage pour tous qui contrarie son rapprochement avec la droite sur les grands dossiers économiques et sociaux. Cette collusion des partis officiels se fait contre les droits des salariés, contre le peuple et contre la démocratie. Ca suffit ! C’est pour sortir de cette Ve République déshonorée et discréditée que nous marcherons le 5 mai.

L’écologie pétrogazière de Cohn-Bendit

Cohn-bendit-daniel-bruxelles%20fev11_192Stupéfiante déclaration de Daniel Cohn-Bendit au Parlement européen. Le président du groupe des Verts pense que l’exploitation du pétrole et du gaz en Méditerranée va sauver Chypre.

Mercredi, le Parlement européen débattait de la situation de Chypre. Intervenant au nom du groupe Verts/ALE qu’il préside Daniel Cohn-Bendit s’adresse à Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire, pour présenter deux « perspectives économiques » pour sortir l’île de la catastrophe économique.

La première consiste à réunifier l’île, pour « donner la possibilité à des investisseurs de l’économie la plus dynamique dans la région – la Turquie ! – d’investir ». Plus tard, il expliquera que ce qui « est valable pour l’économie de Chypre, c’est valable pour l’économie grecque ».

La seconde est plus stupéfiante venant d’un écologiste, même de Marque déposé. Lisez plutôt :

« Que cela nous plaise ou non en tant qu’écologistes, la perspective première de l’économie pour Chypre, c’est évidemment le gaz et le pétrole. Les questions qui se posent sont les suivantes : qui et comment ? On les aide parce que c’est une perspective. Il y a donc le tourisme, le gaz et le pétrole. »

Je n’invente rien, tout est consigné dans le recueil des débats mis en ligne vendredi après-midi (page 18). Certes, on sait depuis peu que les eaux chypriotes pourraient receler d’énormes quantité de gaz, susceptibles de rapporter à ce petit pays 600 milliards d’euros. Le partage des parcelles en haute mer a déjà commencé entre les compagnies pétrolières et Total a récemment eu son lot.

Mais cette exploitation outre les tensions qu’elle crée avec ….lire la suite sur le site de Politis 
Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

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