Répression syndicale, suite
Rassemblement de soutien pour Sébastien Migliore, injustement condamné par la justice
Sébastien Migliore, élu municipal à Cendras, syndicaliste, vient d’être condamné suite aux actions menées lors du mouvement contre la réforme des retraites en 2010.
Accusé de jets de projectiles (des oeufs…) sur les forces de l’ordre mais relaxé en première instance en avril 2011 pour manque de preuves et ce sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le parquet avait fait appel de cette relaxe.
Aujourd’hui, Sébastien Migliore vient d’être condamné par le tribunal d’Ales à des peines absolument aberrantes : 2 mois de prison avec sursis, 1 000 € d’amende, 100 € à chaque partie civile et 5 ans
d’inéligibilité. Les ordres de Manuels Valls ont bien été entendus et appliqués.
La répression et l’acharnement syndical continue de plus belle sous un gouvernement de gauche et les attaques contre militants syndicaux ou associatifs prennent une ampleur et entraînent des verdicts jamais vus jusqu’à aujourd’hui.
En soutien à Sébastien Migliore, les organisations syndicales appellent à un rassemblement le vendredi 19 avril devant le tribunal d’Ales.
Le Parti de gauche sera présent auprès de Sébastien Migliore et appelle à continuer la mobilisation pour que la Loi d’amnistie pour tout les militants syndicaux et sociaux puissent être votée à l’assemblée nationale, suite à la victoire arrachée, à deux voix près, au Sénat, le 27 février dernier.
Marianne • La diabolisation de Mélenchon ou la machine à blanchir Marine Le Pen
Une campagne sournoise se fait jour qui consiste à diaboliser Jean-Luc Mélenchon et à l’assimiler en permanence à Marine Le Pen, au nom de la dénonciation des « populismes » (sic). Mais en quoi le FDG est-il comparable au FN ? Que cherchent ceux qui blanchissent ainsi la dirigeante de l’extrême droite ?
Maintenant, on ne dénonce plus l’extrême droite, ou rarement, mais « les extrêmes ». C’est pratique, « les extrêmes ». On peut y mettre tout et n’importe quoi. On peut notamment y mélanger le FDG et le FN, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
En vertu de quoi on en conclut soit que les deux mouvements susdits sont également dangereux pour la démocratie, soit qu’ils sont tous les deux critiquables mais respectables. C’est injurieux pour l’un, inespéré pour l’autre, et dangereux pour tous.
L’affaire a commencé par le recours massif au mot « populisme », l’une des plus belles arnaques de la vie intellectuelle, le mot fourre tout utilisé par l’élite quand elle ne sait plus comment expliquer la sécession des peuples.
En 2005, la victoire du Non au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen (TCE) avait été le point d’orgue de cette campagne. A l’époque, quiconque ne succombait pas au charme inhérent à l’Europe des marchés était immédiatement trainé devant la haute cour de justice intellectuelle pour «populisme ». Accessoirement, il était accusé de souverainisme, d’archaïsme, de nationalisme, et de fascisme latent au choix.
Depuis, la crise aidant, l’adjectif diabolisant est mis à toutes les sauces.
Le Chavisme ? Populisme.
Le laminage de « l’expert » Mario Monti en Italie ? Populisme.
Le rejet de la Troïka qui fait passer les pays d’Europe sous la toise de l’austérité ? Populisme.
Les protestations des Chypriotes face au régime qu’on leur applique ? Populisme.
La contestation de la potion néolibérale appliquée un peu partout, soit à la hache (comme en Grèce) soit par asphyxie progressive (comme en France) ? Populisme.
Et voilà comment on en arrive à mettre dans le même sac le FDG et le FN, autrement dit ceux qui critiquent des choix qu’ils jugent intrinsèquement mauvais, et ceux qui entendent surfer sur la vague du mécontentement pour faire grossir leur pelote de haine.
C’est un moyen très efficace de refaire une virginité politique (et morale) à Marine Le Pen, qui ne s’attendait sans doute pas à un tel traitement de faveur.
Quoi qu’on pense de Jean-Luc Mélenchon, il est reconnu comme un homme de gauche respectueux des valeurs républicaines. On peut ne pas être d’accord avec tout ou partie de son message. On peut trouver qu’il savonne parfois la planche où il est installé avec des formules à l’emporte pièce.Mais rien ne permet de lui faire un procès ad hominem et de mettre en cause son attachement aux droits de l’homme.
Mélenchon n’a jamais utilisé le « tous pourris » dont d’autres se complaisent. Son appel à une VIème République rejoint ceux déjà exprimés par Arnaud Montebourg ou Eva Joly, voire d’une autre manière par François Bayrou.
On ne sache pas qu’il y ait quelque crime à vouloir rénover des institutions qui sont à la moralisation de la vie publique ce que Jérôme Cahuzac est à la lutte contre la fraude fiscale.
En tout cas, rien de ce que dit le FDG ne peut être comparé à la démagogie d’un Front National qui détourne la colère populaire vers le rejet de l’autre, alimentant le réflexe xénophobe, le repli identitaire, voire le racisme larvé qui demeurent dans l’ADN de l’extrême droite.
Nonobstant ces différences qui devraient interdire toute forme d’assimilation, les médias, les commentateurs, les dirigeants politiques, les « experts » renvoient systématiquement dos à dos le FDG et le FN, quand ils ne les associent pas dans le même opprobre…
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L’ASN : schizophrénie ou obstination coupable et irresponsable ?
Alors que l’Autorité de Sûreté Nucléaire dans son rapport annuel dénonce le manque d’investissements d’EDF dans les centrales nucléaires qui pourrait être responsable de certains incidents en 2012, elle accepte pourtant la prolongation de leur exploitation de 30 ans à 40 ans. Elle envisage même d’accepter une durée d’exploitation de 50 ans. Ce sont 6 centrales nucléaires qui sont épinglées dans son rapport pour des lacunes de sureté et de radioprotection, dont Fessenheim ! Par ailleurs, l’ASN venait de mettre à nouveau Aréva et son usine de la Hague en demeure de prouver l’efficacité de ses installations en cas de fuite.
Le coût estimé de cette prolongation serait de 50 milliards. Nous savons que les coûts de tous ces grands travaux inutiles (EPR, Notre-Dame des Landes, Lyon-Turin …) sont systématiquement sous-estimés et finissent par coûter au moins le double quand ce n’est pas plus.
La transition énergétique c’est maintenant. Il est temps de tourner la page du nucléaire et d’organiser sa sortie en commençant par fermer Fessenheim et les autres centrales les plus anciennes.
Au lieu de dépenser encore des milliards pour prolonger des installations dangereuses, le Parti de Gauche demande que cet argent serve à organiser la fermeture des centrales nucléaires et leur démantèlement ainsi qu’au financement du déploiement d’installations d’énergies renouvelables et d’un grand plan d’isolation des logements, meilleur moyen de réduire la consommation d’énergie et les factures de chauffage, cause première de la précarité énergétique de nombreux ménages.
Boutin, Jacob et Barjot seront complices des prochaines agressions contre des lesbiennes, gays, bi ou trans
« Ça va péter ! » avait promis Christine Boutin le 26 mars dernier. Aujourd’hui elle menace à nouveau : « Nous mènerons jusqu’au bout ce combat. » Christian Jacob indique : « Le président de la République prend le risque d’une confrontation violente avec les Français. » 48 heures après avoir voulu faire croire que les violences contre les homos l’inquiétaient, Virginie Tellenne (Frigide Barjot), elle, est encore plus claire : « Hollande veut du sang, il en aura. »
« Le sang » de qui, selon Virginie Tellenne ? Pour qui « la confrontation » sera-t-elle « violente » ? « Ça va péter » pour qui ? Ni Boutin, ni Jacob, ni Tellenne ne le disent, mais nous, qui vivons et combattons depuis des mois un accroissement des violences contre les lesbiennes, gais, bi et trans, accroissement directement lié à la banalisation des propos haineux des opposantEs à l’égalité, connaissons la réponse à ces questions. Ce sont les pédés, les gouines, les bi et les trans dont « le sang » coulera, pour qui « la confrontation » sera « violente », pour qui « ça va péter ».
Car « ça » a déjà pété, la confrontation a déjà été violente, le sang a déjà coulé – celui des gays tabassés le week-end dernier n’en est qu’un exemple médiatisé. SOS Homophobie alerte sur le triplement des appels sur sa ligne d’écoute depuis les derniers mois. Tout cela, Christine Boutin, Christian Jacob et Virginie Tellenne le savent.
Dans ce contexte, appeler au versement de « sang », à la « confrontation violente » ou à « mener jusqu’au bout » un combat qui se résume à dire « ça va péter » n’est ni plus ni moins qu’un appel à la violence contre les LGBT. Christian Jacob, Christine Boutin et Virginie Tellenne doivent être tenuEs pour responsables des agressions contre les lesbiennes, gays, bi et trans qui pourraient avoir lieu dans les semaines à venir.
Signataires
Act Up-Paris, Act Up Sud Ouest, Homosexuel-les musulman-es de France, Musulman-es progressistes de France, Warning, Front Runners de Paris, Le Refuge, Municigay (Marseille), Envie, Aides, CENTR’ÉGAUX, Fédération Total Respect / Tjenbé Rèd, les Ours de Paris, HomoFesty, HF Prévention, HF Egalité, CHEFF, L’Autre Cercle, Paris Foot Gay, Afrique Avenir, le Comité Idaho, République et Diversité, An Nou Allé, Sortir du colonialisme, UEEH (Universités d’Été Euroméditerrannéennes des Homosexualités), Contact, Txy, Étudions Gayment (Nanterre), le Collectif 8-Mars pour Toutes, le STRASS, la Licorne Déviante (Toulouse), Rando’s (Rhône-Alpes), Trans 3.0 (Aquitaine), Centre LGBT (Touraine), C.I.GA.LE-Centre LGBT (Grenoble), Contact, Paroles Autour de la Santé, P¡nk Bloc-Paris, OuTrans, les efFRONTé-e-s.
EELV, Les Jeunes Ecologistes, la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE), l’Association des Communistes Unitaires (ACU-FASE), le PCF, le Parti de Gauche, Alternative Libertaire, la Gauche Anticapitaliste
La France doit reconnaître l’élection de Nicolas Maduro au Vénézuela
J’appelle François Hollande à reconnaître sans tarder au nom de la République française l’élection du nouveau président vénézuélien Nicolas Maduro.
Contre les actuelles tentatives de déstabilisation de la démocratie vénézuélienne, la France doit soutenir par cette reconnaissance la souveraineté du peuple vénézuélien qui s’est exprimé dans le calme et avec une forte participation (80 %).
Ce scrutin s’est déroulé dans le cadre d’un processus électoral que l’ancien président états-unien Jimmy Carter a qualifié de « meilleur au monde ». Les garanties prévues par ce système ont été respectées et en particulier la vérification manuelle de 52 % des bureaux de vote.
En relayant des rumeurs infondées sur la régularité du scrutin, les Etats-Unis font preuve d’une ingérence dangereuse et inacceptable dans la vie démocratique du Venezuela. Le silence de la France sur cette élection ne saurait cautionner une telle entreprise de déstabilisation.
Le fait que le Parti Socialiste du Venezuela ait soutenu le candidat de droite n’est pas une raison pour que le Président français soutienne les mauvais perdants des élections. Dans la mesure où il a déclaré ne plus être socialiste on espère que François Hollande ne soutiennent pas ses anciens camarades engagés dans une démarche de remise en cause du suffrage universel et de la démocratie.
Petroplus • Plus de 18 mois de lutte ! Mais qu’a fait le gouvernement ?
Aujourd’hui, le tribunal de commerce de Rouen a rejeté une fois de plus sans raison les deux projets de reprise de la raffinerie, montrant ainsi qu’il se désintéresse totalement du sort de l’entreprise et de celui des salariés.
Qu’en est-il du combat mené par les salariés depuis 18 mois ?
Du refus de la fermeture de la raffinerie ?
De la prise en main du dossier par les salariés pour trouver – bien seuls – des repreneurs ?
Malgré les promesses, le gouvernement a laissé faire !!! Arnaud Montebourg avait promis la re nationalisation partielle du site ? Promesse envolée alors qu’encore ce matin devant le tribunal de Rouen les salariés ont appelé a la nationalisation de la raffinerie !
Jean-Marc Ayrault et le ministre de l’industrie portent la responsabilité totale et entière de l’échec des négociations qui entraîne la fermeture du site !
Après 18 mois de luttes, plus de cinq projets de reprises, dont un projet eco-socialiste proposé par les salariés et validé par les experts, le tribunal de commerce veut obliger les salariés à abdanonner leur outils de travail.
Des centaines de familles vont se retrouver dans le désarroi et la précarité.
Le Parti de Gauche rappelle que Jean-Luc Melenchon, candidat a la présidentielle pour le Front de gauche, a porté des propositions concrètes comme l’instauration d’un droit de préemption pour les travailleurs qui leur permettrait en cas de dépôt de bilan ou de délocalisation de l’entreprise de préempter la propriété de l’entreprise.
Plutôt que de sortir son mouchoir le gouvernement doit agir !… Les catastrophes industrielles annoncées, que ce soit pour Petroplus, PSA, Arcelor-Mittal, et bien d’autres encore, justifient pleinement que le gouvernement se donne les moyens de mettre en oeuvre soit par la nationalisation soit par l’adoption d’une loi sur la préemption la sauvegarde de l’industrie et du savoir faire en France, indispensable pour une transition écologique…
Non à la dérégulation du droit du travail maritime !
Le Parti de Gauche est aux côtés des marins de la SNCM qui luttent quotidiennement pour le maintien de leur emploi. Ils s’opposent à la mise en concurrence des travailleurs qu’impose l’Europe et que veut mettre en pratique la loi présentée aujourd’hui par le ministre des Transports Cuvillier. Le gouvernement français laisse la porte ouverte à la déréglementation aussi bien au niveau du droit du travail que sur les critères écologiques requis pour les navires.
Ainsi, les pavillons étrangers peuvent employer des marins selon leur propre code du travail, n’assurant ni salaire décent, ni conditions de travail équivalent à ceux d’un pavillon français. Pour exemple, un bateau grec assurera très bientôt les liaisons avec la Corse et organisera une concurrence déloyale face aux bateaux de la SNCM.
La déréglementation en matière de travail touche également les navires !
Par cette loi, les compagnies obtiennent d’une part le droit de polluer impunément l’eco-système, et, d’autre part, de donner leurs ordres de navigation a un armateur étranger employant des travailleurs soumis à la plus grande flexibilité, sans possibilité de s’organiser pour défendre leurs droits de peur d’être « blacklistés ».
Le Parti de gauche refuse de laisser sombrer la marine française alors qu’un projet de loi, rédigé par les marins, bien conscients de la nécessité d’une politique écosocialiste, a été soumis au gouvernement et que celui-ci a fait le choix de l’ignorer. Sur la base de ce texte proposé par les salariés, les parlementaires du Front de Gauche vont déposer un grand nombre d’amendements au texte initial. Le Parti de Gauche apporte son total soutien à la lutte des marins de la SNCM.
Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)
Petroplus : les juges élus doivent publier leur patrimoine
La raffinerie Petroplus est liquidée. C’est la décision du tribunal de commerce de Rouen qui a rejeté les deux offres de reprise.
Depuis des mois, les salariés ont prouvé leur très grande compétence et leur immense dévouement pour sauver leurs emplois et défendre l’industrie française.
Je m’étonne que le tribunal de Rouen ait une nouvelle fois rejeté les offres de reprises. Quel est donc ce tribunal qui préfère le chômage ? Quel est donc ce tribunal qui valide la liquidation des positions française de raffinerie ?
Puisque ces juges sont élus, la transparence de leurs décisions nécessite qu’ils publient eux aussi leur patrimoine.
Au-delà, le système même des tribunaux de commerce doit être remis en cause. Je m’oppose à cette justice corporative où aucun représentant des salariés ni aucun juge professionnel n’est présent.
Quant à Petroplus, l’Etat doit nationaliser le site sans plus attendre.
Jean Luc Mélenchon – Co-Président du Parti de Gauche
Le Secrétariat National du PG
Le bureau national du Parti de Gauche élu le 23 mars 2013, lors du Congrès de Bordeaux s’est réuni les 6 et 7 avril. Il a élu en son sein le nouveau secrétariat national paritaire du Parti de Gauche.
Co-présidents du Parti de Gauche : Martine BILLARD et Jean-Luc MELENCHON
Martine Billard assurera en outre le suivi parlementaire et celui des élections municipales et Jean-Luc Mélenchon aura en charge les questions internationales.
Secrétaire nationale à l’égalité et au féminisme : Delphine BEAUVOIS
Secrétaire national à la lutte contre l’extrême-droite : Alexis CORBIERE
Secrétaire nationale à la lutte contre le précariat et à la santé : Marie-Laure DARRIGADE
Secrétaire national au combat contre la finance : Guillaume ETIEVANT
Secrétaire nationale pour une 6ème République : Raquel GARRIDO
Secrétaire nationale à l’émancipation : Pascale LE NEOUANNIC
Secrétaire national aux alternatives concrètes, habitat-logement : François LONGERINAS
Secrétaire nationale à l’écosocialisme : Corinne MOREL DARLEUX
Secrétaire nationale à l’aménagement territorial : Laurence PACHE
Secrétaire national aux élus, aux radicalités concrètes et à la Gauche par l’exemple : Gabriel AMARD
Secrétaire nationale aux medias du parti : Christiane CHOMBEAU
Secrétaire national aux relations unitaires & extérieures chargé des élections européennes : Eric COQUEREL
Secrétaire national à la bataille idéologique : François DELAPIERRE
Secrétaire nationale à l’organisation : Helen GILDA-DUCLOS
Secrétaire national au programme et au matériel : Bastien LACHAUD
Secrétaire nationale à la trésorerie : Marie-Pierre OPRANDI
Secrétaire nationale aux luttes sociales : Laurence SAUVAGE
Secrétaire nationale à l’Agit prop et aux pratiques militantes : Danielle SIMMONET
Secrétaire national à la formation des militants : Benoît SCHNECKENBURGER
Secrétaires nationaux au développement du parti : Manuel BOMPARD et Jean-Charles LALLEMAND
Secrétaire général : François COCQ
Ce qu’est Chavez ne meurt pas, le peuple l’a voulu ainsi
Eric Coquerel et Christophe Ventura, deux membres de la direction nationale du Parti de Gauche,sont présents, du 11 au 16 avril, au Venezuela pour l’élection présidentielle. Eric revient dans son blog sur l’élection de Nicolas Maduro.
Un résultat « irréversible »
Caracas s’est réveillée ce matin avec un nouveau président de la Prépublique : Nicolas Maduro a succédé dimanche à Hugo Chavez. Sa victoire à l’élection présidentielle du Venezuela aura été plus courte que ne le prévoyaient les sondages. Elle n’en reste pas moins une victoire et elle est essentielle. Les urnes confirment ainsi que « ce qu’est Chavez ne meurt pas ».
Le score de 50,66 % des voix obtenu par Nicolas Maduro, soit 1,5% de plus que son rival de droite Henrique Capriles, indique un résultat serré mais « irréversible » pour reprendre les termes de la présidente du CNE (conseil national exécutif) la nuit dernière. Comme en octobre dernier les accompagnateurs internationaux sur place ont d’ailleurs témoigné d’un scrutin exemplaire effectué dans une atmosphère tranquille. En tant qu’accompagnateur, j’ai ainsi visité dimanche huit bureaux de vote très différents : quartiers des classes moyennes gagnés à Capriles, quartiers populaires tel le 23 Enero pro Maduro. J’ai pris soin, avec mon collègue PS de la région Ile de France, Roberto Romero, de poser des questions avec mon Smartphone (les vidéos sont donc disponibles) à beaucoup des « témoins » du candidat de l’opposition (dans chaque bureau de vote se trouvent un « témoin » de Maduro et un de Capriles) : toutes (ce sont souvent des femmes) ont dit leur satisfaction sur l’exemplarité du scrutin. Leurs propos démentaient ainsi les tentatives de déstabilisation de leur candidat débutées bien avant ce dimanche (voir ma précédente note de blog). Hier soir, comme cela a été le cas dans 52 % des bureaux de vote, j’ai assisté à une vérification du vote électronique. Le principe est simple : lors du vote, un récépissé sort et est à son tour déposé par l’électeur, cette fois dans une urne. Ce système propre au Venezuela (à titre d’exemple le vote électronique au Brésil ne le permet pas) permet de vérifier que le décompte manuel des récépissés correspond au vote électronique. Vu d’ici, les propos de Caprilès remettant le résultat en cause paraissent donc surréalistes. Son exigence de vérifier manuellement les 100 % des bureaux m’apparaît comme une manœuvre supplémentaire, prévue de longue date, visant à ouvrir une période d’instabilité. Il y a donc la volonté politique claire de la droite de plonger le pays dans le désordre en niant la légitimité de l’élection de Nicolas Maduro.
Ce que j’affirme là est le sentiment général des accompagnateurs internationaux réunis ce lundi matin pour faire un premier bilan. J’en ai d’ailleurs profité pour proposer une déclaration officielle de soutien au processus électoral et à la légitimité de l’élection de Maduro qui a été acceptée par mes collègues. Elle devrait être publiée dans la journée.
François Hollande doit reconnaître l’élection de Maduro sans tarder
A ce sujet, je ne comprends pas que François Hollande n’ait pas déjà reconnu l’élection de Maduro. Ce matin encore il disait attendre le résultat définitif qui a pourtant été annoncé dès hier soir par le CNE. C’est un peu comme si un chef d’état étranger n’avait pas considéré la déclaration du ministère de l’intérieur le 6 mai dernier comme valant annonce officielle de la victoire de François Hollande ! A ceci près que le CNE est lui un pouvoir autonome de l’exécutif. Ce type de déclaration est évidemment décisif car Caprilès maintient sa propagande qui est relayée et légitimée par les plus grands médias privés du pays dont l’appui à l’opposition ne s’est jamais relâché.
Le résultat serré on l’a dit mais quel parti, dans l’Union Européenne et ailleurs, ne rêverait pas d’une victoire même étroite après 15 ans au pouvoir ! Cette marge s’explique par plusieurs phénomènes. La disparition de Hugo Chavez et la difficulté de lui succéder n’est pas la moindre. L’élection de Nicolas Maduro est d’autant plus méritoire. Elle démontre que la révolution bolivienne est solidement ancrée dans la réalité du pays. Capriles a d’ailleurs veillé pendant la campagne à ne pas se dissocier de l’héritage politique de Chavez, bien au contraire, ce qui a certainement provoqué de la confusion. Enfin les difficultés sont réelles dans un pays où malgré l’œuvre déjà accomplie, l’Etat social et l’Etat tout court est largement à construire. Nicolas Maduro en est parfaitement conscient puisqu’il a inscrit de nouvelles « missions » pour son mandat comme je le décrivais déjà vendredi : l’investissement, c’est à dire la nécessité pour le Venezuela, pays dont l’économie est dépendant de sa rente pétrolière, de diversifier rapidement sa production industrielle et agricole pour gagner en souveraineté notamment alimentaire limitant ainsi de coûteuses importations ; la lutte contre la corruption ; la sécurité. La tâche sera difficile. Là encore une volonté de coopération accrue de la France avec le Venezuela devrait être une évidence pour un gouvernement d’une gauche digne de ce nom. Et même pour des intérêts geo-stratégiques bien compris avec l’un des rares grands pays producteurs de pétrole à être une démocratie irréprochable.
Chavez a permis la naissance d’un peuple politique
Ce scrutin marqué par une participation de près de 79 %, soit seulement 3 points de moins qu’en octobre dernier, est également une grande victoire pour la démocratie participative voulue et installée par Chavez. Même sans sa présence, les Vénézuéliens se sont déplacés en masse pour voter contrairement à ce qui se passait avant la révolution bolivarienne. La courbe de l’abstention est de ce point de vue particulièrement éclairante. Les vénézuéliens sont ainsi devenus un grand peuple politique où l’engagement et l’implication citoyenne sont quotidiens et marqués par une très forte implication des femmes. Hier j’ai pu constater que quasiment tous les centres de vote étaient tenus par des femmes. C’est là aussi une source d’inspiration pour nos démocraties et nos partis.
Enfin la victoire de Maduro est évidemment essentielle pour le processus de révolution citoyenne en cours en Amérique latine. Les très nombreuses délégations des partis de la gauche sud-américaine l’ont prouvé tout au long de la semaine. Chavez vit sur tout le continent, sa lutte continue. Il nous appartient, à nous Front de Gauche, de continuer à apporter notre soutien à ses successeurs.
>>> Lire la suite sur le blog d’Eric Coquerel.